La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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2, 20 €

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans DÉCEMBRE 2011 N° 127

CIRCULATION LE GRAND BAZAR

Les points noirs de la circulation. Les conséquences au quotidien. Les solutions alternatives… en attendant le tram.

LE DOSSIER en p. 19 à 24

COUP DE GUEULE p.4 COMMERCE À BESANÇON : L’ANARCHIE ? L’adjoint au commerce bisontin, Jacques Mariot, pousse un vrai coup de gueule contre la dérégulation commerciale dans le Grand Besançon qui aboutit selon lui à une surabondance de certaines enseignes.

DÉPENSES L’événement p. 6 et 7 Collectivités locales : La communication à tout prix

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du 26/11 au 24/12/2011

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

Les créanciers de Sonorama toujours impayés

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Assumer Les élus de la gauche bisontine, pous- sés par la vision, ou l’idéologie c’est selon, de leurs partenaires verts, ont décidé de bouter les véhicules hors la ville. Sans doute l’avenir leur donnera- t-il raison. Seulement, qu ’ ils l ’ affirment haut et fort et qu’ils l’assument ! Car pour le moment, l’automobiliste bison- tin - et sans doute encore plus celui de l’extérieur totalement découragé à venir consommer dans la capitale comtoise - a franchement l’impression d’être pris en otage d’une décision politique pas assumée à 100 %. Les travaux du tram- way, donc le maire et président d’agglomération en premier lieu (il le sait, et ce point, il l’assume) vont cris- talliser dès le début de l’année 2012 toutes les rancœurs de ces usagers de la route, qui n’ont souvent d’autre choix que d’utiliser leur voiture, car ils consta- tent que rien ne leur est proposé en attendant le tram, pour les inciter à lais- ser leur auto au garage. Les bus ? Ils sont engorgés dans la circulation. Le vélo ? Il manque singulièrement d’itinéraires cyclables. La marche à pied ? Allons convaincre un automobiliste peu vaillant de laisser sa voiture à la Rodia pour rejoindre ensuite à pied le centre- ville. Les parkings-relais ? Ils sont très mal desservis par le réseau des bus. La méthode est pernicieuse car elle repo- se pour l’instant sur la contrainte : les conditions de circulation sont infernales à cause des travaux ? “ On vous avait prévenu” rétorquent ceux qui ne vivent que dans la Boucle ou sa proximité et pour qui le vélo est en effet une solu- tion alternative. Mais les autres ? Hélas pour eux, le changement de mentalités s’imposera en force par une succession de chantiers. Et en raisonnant purement bisontin, on laisse aussi de côté tous ceux qui, du plateau de Saône ou du Nord de Besançon, attendent désespé- rément des solutions pour pouvoir tran- siter sans se retrouver coincés dans le trafic. Pour eux, pas réponse à l’horizon. Aucune garantie encore sur la finition des travaux de la voie inachevée des Mercureaux, encore moins d’espoir pour ceux qui espéraient pouvoir un jour évi- ter Besançon par l’Est et pour qui la seu- le perspective de salut devrait venir d’un tramway de 14 km qui partira de Besan- çon pour arriver à Besançon. De nom- breuses villes, regardons par exemple en Italie, ont fait ce choix de chasser la voiture. À les fréquenter, on se dit qu’elles ont eu raison. Seulement, dans ces villes, les usagers ont d’autres alternatives. Jean-François Hauser Éditorial

Maty : 60 ans de créations

Lʼ entreprise bisontine, fleuron fran- çais de la vente à distance en bijou- terie, souffle ces 60 bougies en cet automne. Lʼentreprise créée par Gérard Mantion en 1961 était au départ tournée exclusivement vers lʼhorlogerie. En anti- cipant le déclin horloger de la capitale com- toise, le fondateur a su repositionner lʼenseigne vers la bijouterie qui représente aujourdʼhui 90 % de son activité. Si la ven- te à distance reste le cœur de métier de Maty, la société bisontine double sa stra- tégie par un renforcement de la vente direc- te et donc une augmentation du nombre

de ses boutiques actuellement au nombre de 24 à travers la France. “Cinq ouvertures sont déjà prévues dʼici mars 2012” note la direction de Maty qui sʼest fixé lʼobjectif dʼavoir “une cinquantaine de points de vente dʼici 2015.” Lʼambition de Maty est que les ventes en bijouteries représentent la moitié de son chiffre dʼaffaires, alors quʼaujourdʼhui elles nʼen représentent que le quart. Maty réalise 91,9 millions dʼeuros de chiffre dʼaffaires par an et emploie 750 salariés, dont 600 sur Besançon. Maty a vendu lʼan dernier 1,295 mil- lion de bijoux et expédié près de 900 000 colis.

Sonorama et ses “expérimentations sonores” s’étaient soldés par un bouillon il y a deux ans (photo archive L.P.B.).

L ors de sa dernière réunion, l’association “les créanciers de Sono- rama” composée d’une ving- taine d’entreprises locales a décidé de donner un nouvel élan à son action judiciaire. Ses adhérents sont détermi- nés à récupérer l’argent que doit la société Orphaz à cha- cun d’eux, soit une somme globale d’environ 60 000 euros. Rappelons que suite à un appel d’offres, le duo Orphaz et Troisième Pôle, deux entreprises spécialisées dans l’événementiel, a été retenu par la ville de Besan- çon pour organiser Sonora- ma. Annoncé comme l’événement culturel de l’automne, le projet s’est fina- lement arrêté après une pre- mière édition en octobre 2009 peu convaincante. Au débat sur la pertinence culturelle du projet, est venue se greffer une série d’impayés laissés par les organisateurs dans les entreprises locales

impliquées dans l’opération. À la suite de Sonorama, Orphaz a d’ailleurs été pla- cée en règlement judiciaire avec un plan d’apurement de la dette sur dix ans. Or, les créanciers de Sonorama pen- sent avoir trouvé le moyen de retomber sur leurs pieds dans un délai plus court. “Lors de notre dernière réunion, avec notre avocat, nous avons décidé de tenter de démon- ter le lien qui existait à l’époque entre Orphaz et Troi- sième Pôle dans l’organisation de Sonorama” explique Alain Roy, président de l’association. S’ils parvien- nent à établir ce lien, alors les créanciers demanderont à Troisième Pôle d’honorer la dette d’Orphaz. Le combat judiciaire n’est donc pas terminé. Pour aider l’association dans son com- bat, la municipalité de Besan- çon lui a versé une subven- tion de 6 000 euros pour financer les frais d’avocat.

Laurent Maucort est à la tête de Maty depuis fin 2010.

Hollande : un buzz, puis l’essoufflement ?

I ls l’ont suivi jusque devant la por- te des toilettes de Micropolis. Prêts à recueillir la moindre phrase de François Hollande, à épier le moindre geste du candidat socialiste à la pré- sidentielle de mai 2012. “Ils”, ce sont nos confrères journalistes de la pres- se parisienne (et locale), venus spé- cialement pour LE rendez-vous poli- tique bisontin du mois d’octobre : l’assemblée des départements de France où Hollande était présent en qualité de président du Conseil géné- ral de Corrèze. Au préalable, le candidat de la gauche avait été accueilli par ses soutiens locaux. Jean-Louis Fousseret, mai- re de Besançon et Claude Jeanne- rot, président du Conseil général, se sont éclipsés des tables-rondes pour l’accueillir à sa descente du train en gare Viotte. Marie-Guite Dufay qui avait soutenu Martine Aubry aux pri- maires l’a attendu devant Micropo- lis. L’arrivée du Corrézien a tout éclip-

sé… même la venue d’un certain Michel Mercier, Garde des sceaux. Un mois plus tard, l’effet primaires socialistes semble retombé… et Nicolas Sarkozy a repris du poil de la bête avec + 6 points dans les son- dages. Entre-temps, Jean-LucMélen- chon (Front de gauche) a comparé Hollande à un capitaine de pédalo dans une tempête. Puis, Jean-Pier- re Chevènement (Mouvement répu- blicain citoyen) a présenté sa can- didature alors même qu’il n’a pas participé au débat des primaires. Au sein de la gauche, cette candidatu- re rappelle sa candidature en 2002… et la défaite de Lionel Jospin. François Hollande est assailli par les caméras et micros. Marie-Guite Dufay (à gauche), tente de se frayer un chemin. C’était le 21 octobre.

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2011 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, A.F.M. 25, Ancian Communication, Boutique de gestion, A. Silberstein, Ville de Besançon.

L’INTERVIEW DU MOIS

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COMMERCE L’adjoint au maire Jacques Mariot : “Stop à la dérégulation commerciale !” L’adjoint au commerce pousse un coup de gueule contre les nouvelles règles en

L a Presse Bisontine : Vous participez régulièrement aux commissions départementales d’aménagement commercial (C.D.A.C.) qui autorisent ou non l’implantation de nouveaux commerces. Des commissions dans lesquelles les élus n’ont plus aucun poids selon vous. Expliquez-vous ? Jacques Mariot : La loi de modernisation de l’économie (L.M.E.) entrée en vigueur en août 2008 a transformé les C.D.E.C. (équipement commercial) en C.D.A.C. (aménagement commercial). Cette loi a complètement changé la donne en terme de régulation commerciale, elle a pour conséquence de libéraliser le commerce en estimant que plus il y a de commerces et plus il y a d’emplois. L.P.B. : Et c’est faux ? J.M. : Complètement. Prenons l’exemple du Super U de Roche-lez-Beaupré qui a en effet permis la création d’emplois, mais en même temps, il y a eu des conséquences directes sur le Carre- four de Chalezeule qui a dû suppri- mer des emplois. Cette loi aboutit à une véritable dérégulation du com- merce. Auparavant, un passage en C.D.E.C. était obligatoire pour une sur- face commerciale à partir de 300 m 2 . Désormais, avec les C.D.A.C., c’est à partir de 1 000 m 2 seulement. Ce qui laisse la porte ouverte à de nombreuses implantations sans qu’on n’ait notre mot à dire. Je le dis souvent mais ce n’est pas parce qu’il il y aura un super- marché tous les 200 m qu’on mange- ra deux fois plus ou qu’on aura deux frigos ! Cette L.M.E. a eu pour seule conséquence la dérégulation. Je dis stop à cette tendance. Il y a assez de commerces alimentaires dans le sec- teur de Besançon. L.P.B. : La Ville de Besançon n’a donc plus son mot à dire sur le commerce à Besançon ? J.M. : En C.D.E.C., il fallait recueillir quatre voix sur six pour créer un mètre matière d’implantations commerciales qui selon lui aboutissent à des aberrations. Il met aussi les choses au point avec l’Union des commerçants.

Jacques Mariot est adjoint au commerce depuis 2001. “Mon C.D.D. s’arrête en 2014” sourit-il.

Eiffage comment en avril. Et dans la foulée on commencera la commercia- lisation des 15 000m 2 de surface (moins les 2 000 m 2 de Monoprix). Concernant la F.N.A.C., on a toujours leur “cour- rier d’intention”, mais avec ce qu’on voit ailleurs en France avec les F.N.A.C., je crois qu’il faut garder les pieds sur terre… D’autres enseignes sont bien engagées comme H et M et Zara par exemple. L.P.B. : L’équilibre commercial entre l’Est et l’Ouest bisontin est aussi un cheval de bataille des élus locaux. Avec le dossier récent de l’agrandissement de Kiabi, on a l’impression que Châteaufarine renforce encore sa supré- matie. Jusqu’à quand Châteaufarine se déve- loppera ? J.M. : Il est clair qu’on est loin de l’équilibre avec 110 000 m 2 à Châ- teaufarine contre 36 500 à Chalezeu- le. Sur Châteaufarine néanmoins, il ne reste plus que 30 ares appartenant à Casino, du côté de Go Sport, entre l’ancien marchand de piscines et le bâtiment Masnada. Après, il n’y aura plus un mètre carré sur la commune de Besançon. Plus loin, on tombe sur Avanne (N.D.L.R. : où Leroy-Merlin aurait un projet d’extension). Les tra- vaux d’accès à Châteaufarine rue René- Char seront terminés au plus tard le 1 er décembre, avant les fêtes. Ils per- mettront d’augmenter les flux de voi- tures de 20 %. Propos recueillis par J.-F.H.

panneaux photovoltaïques, leds , récu- pération de l’eau de pluie, etc. Le seul hic, c’est que tout cela est basé uni- quement sur du déclaratif. Jamais per- sonne ne viendra vérifier si les enga- gements des enseignes en la matière sont tenus. Et c’est là-dessus que les gens doivent voter et forcément, il n’y a jamais de refus. On ne s’occupe plus du contenu des enseignes mais seule- ment du contenant. C’est une dérive. L.P.B. : Vous estimez qu’il y a assez de sur- faces alimentaires dans le Grand Besançon. Mais il faut comprendre les gens d’Avanne- Aveney, de Pirey, de Franois ou encore de Mise- rey-Salines désireux d’avoir une surface ali- mentaire sur leur commune ! J.M. : L’exemple d’Avanne est très bon. Évidemment que je comprends unmai- re qui dit à ses concitoyens : “Je vais vous offrir une grande surface.” Sauf que, il y a des moments où il faut réflé- chir à jouer collectif. Le Colruyt d’Avanne est situé à la sortie de la com- mune, à proximité de la zone de Lafayet- te et de Planoise. C’est une surface de 999 m 2 qui a été faite, juste en dessous du seuil de C.D.A.C. et ce, contre l’avis de tous les élus de la C.A.G.B. Déjà qu’il est difficile de dynamiser le com- merce à Cassin, avec ce genre d’implantations, on va contribuer à attirer les gens de Cassin à faire leurs courses à Avanne. Cassin n’avait pas besoin de cela. Même chose quand ED est venu à Fra-

nois. C’était encore au temps des C.D.E.C. où on avait encore notre mot à dire. À l’époque, on leur a dit : “D’accord, vous venez à Franois, mais à une condition, c’est de venir aussi à la Grette.” Le problème, c’est que les surfaces s’implantent non pas où les gens vivent mais là où ils passent. L’offre commerciale ne fait que croître en périphérie alors que les porte-mon-

ce de la librairie Cart ? J.M. : Les 600 m 2 de surface alimen- taire des Galeries Lafayette qui dis- paraissent sont remplacés par les 297m 2 de Casino-Shop. Ce sera de plain-pied, a priori c’est une bonne chose. Il faut maintenant que Casino trouve une complémentarité avec le Petit Casino de la rue des Granges. L.P.B. : À propos de l’ex-librairie Cart, on dit que les rapports entre vous adjoint au com- merce et Jérôme Cart le président de l’Union des commerçants, sont au point mort. Est-ce vrai ? J.M. : J’attends de ses nouvelles et avant tout des excuses de sa part. Quand il affirme des choses fausses, il faut assu- mer. Jamais il m’a demandé directe- ment de participer à leur assemblée générale par exemple et quand il met en cause la “méthode mairie” dans les journaux (N.D.L.R. : voir La Presse Bisontine n° 125), j’attends des excuses. J’ai toujours épaulé les commerçants depuis dix ans, sans compter mon temps. La balle est désormais dans son camp. L.P.B. :Avant la fin du mandat devraient ouvrir les Passages Pasteur, long feuilleton com- mercial du centre-ville. Où en est-on, et peut- on encore croire réellement à la venue de la F.N.A.C. ? J.M. : La deuxième phase archéologique se termine fin mars, 24 500 m 3 de gra- vats seront déblayés. Les 85 logements

“J’attends des excuses de Jérôme Cart.”

carré commercial. En C.D.A.C. aujourd’hui, la voix du maire de Besançon est seule contre onze autres votants et les critères sont désormais quali- tatifs : une implanta- tion est jugée selon son impact sur l’aménagement du ter- ritoire et le dévelop- pement durable. Ce qui donne lieu à des aberrations. L.P.B. : Lesquelles par exemple ? J.M. : Certaines enseignes nous pré- sentent de beaux concepts de dévelop- pement durable, avec

“Il y a assez de commerces alimentaires.”

naie restent ce qu’ils sont. La straté- gie des enseignes peut aboutir à des drames sociaux car aujourd’hui on n’a plus aucun levier sur le maillage du territoire en matière de commerce. L.P.B. :Trop d’alimentaire donc. Vous avez des chiffres ? J.M. : Évidemment qu’il y en a trop. Il y a encore un Lidl qui va arriver à Beu- re. La population de l’agglomération bisontine croît de 0,5 % par an, c’est environ 1 000 bouches à nourrir de plus. Alors que la surface alimentaire globale augmente de 5 %. Il y a forcé- ment des commerces qui vont en fai- re les frais. Je trouve cette évolution dramatique. L.P.B. : À ce propos, vous vous réjouissez de l’arrivée de Casino-Shop rue Moncey à la pla-

BESANÇON

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SOCIÉTÉ

Deux recrues “du civil” Le coup de blues des policiers Le syndicat majoritaire de la police bisontine dénonce une dégradation constante des conditions de travail tandis que la direction des hommes en bleu conteste les chiffres avancés.

L es bleu marine ont le blues . Et ils l’ont fait savoir début novembre avec la venue à Besançon du secrétaire général du syndicat S.G.P. Police Force Ouvriè- re. “La situation à Besançon est la pire du département” n’hésite pas à affirmer Nicolas Comte, le secré- taire général de ce syndicat, majo- ritaire dans les rangs de la police locale.Avec un effectif ramené à 208 fonctionnaires, les policiers bison- tins s’estiment en sous-effectif. Ils

étaient encore 240 en 2006. “Il en faudrait 30 de plus.” Ces chiffres ne sont pas ceux de la direction. “Tous corps confondus, nous comptons 285 fonctionnaires, rectifie Noëlle Derai- me, directrice départementale de la sécurité publique. En janvier 2005, la police de Besançon en comptait 294, c’est donc 9 demoins en six ans.” Mais plus que la baisse du nombre de policiers, c’est la réorganisation et le morcellement des services qui posent question. “Depuis 2002, on a

créé plein de brigades : anti-cam- briolages, protection des seniors, etc. qui ne sont pas du tout dimension- nées pour les missions qu’elles ont à accomplir. On a également affai- re à des décalages de services inces- sants ajoutés à une politique du chiffre qui n’a pas été modifiée. On demande aux policiers de produire des statistiques toujours meilleures” poursuit Nicolas Comte. Exemple : mettre en garde à vue deux voisins qui se sont querellés. “Une judicia-

Nicolas Com- te (à gauche) est venu à Besançon en soutien avec les policiers locaux qui ne cachent plus leur mal-être.

risation qui n’existait pas avant” et des chiffres qu’on continue à “tri- patouiller : il vaut mieux arrêter quatre consommateurs de joints qu’un trafiquant. Pour les statistiques, ça fait quatre affaires élucidées” illustre le représentant syndical. Du côté de la direction,on comprend néanmoins le malaise des fonctionnaires en bleu. “Des états d’âme de policiers, il y en a toujours, notamment en période d’élections professionnelles. Il est clair que les policiers font un métier de plus en plus difficile car la société est de plus en plus deman- deuse en terme de sécurité et la poli- ce est le dernier rempart de la socié- té” concède M me Deraime. La plus récentemesure qui faitmon- ter la colère au commissariat de Besançon,c’est l’embauche prochaine de deux réservistes citoyens (anciennes adjointes de sécurité), contractuelles de droit public. Une dérive selon les policiers qui voient là encore une dévaluation de leur métier. “La sécurité ne peut pas être assurée par des amateurs.” “Ce sont des personnes, anciennes adjointes de sécurité, qui ont déjà un profil sécurité se défend Noëlle Deraime. Ce sont des réservistes, aumême titre que des retraités qui sont embauchés par la police. L’idée est de diversifier le recrutement dans la police, com- me d’autres administrations le pra- tiquent depuis longtemps.” ÀBesan- çon, on compte 13 de ces retraités qui ont réintégré l’effectif bisontin. Les policiers déplorent également une recrudescence de suicides, com- me celui que les policiers ont appris le matinmême de leur intervention à Besançon : un jeune collègue de Strasbourg venait de se donner la mort. “Ce métier est un accélérateur du passage à l’acte” affirme Nicolas Comte qui indique que 45 à 50 sui- cides sont enregistrés chaque année désormais dans la police. 10 ont été déplorés dans les deux derniersmois. “Il faut vraiment qu’on ait l’impression d’être utile, sinon ce métier devient insupportable” juge le syndicaliste. J.-F.H.

À Besançon, il y a 208 policiers selon les syndicats, 285 selon la direction…

L’ÉVÉNEMENT

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LA FRANCHE-COMTÉ MET LE PAQUET SUR LA COM’ Il y a comme un petit air de pub en ce moment en Franche-Comté. Des choses se passent qui vont

contribuer à développer la notoriété de la région en général et de Besançon en particulier. Ici, l’émission “Des Racines et des Ailes” regardée par 4 millions de téléspectateurs tourne un film de 2 heures sur le Doubs et le Jura. Là, c’est le Conseil régional qui lance une campagne de pub nationale originale pour accompagner l’arrivée du T.G.V. Plus loin, c’est Besançon qui accueille France Inter. Bref, ça bouge, et c’est bon pour l’image de la Franche- Comté qui sort - enfin - de sa coquille.

COMMUNICATION Suite à la venue de France Inter le 10 novembre Besançon sort de l’anonymat, pourvu que ça dure ! Les émissions de France Inter en direct de Besançon ont dopé la notoriété de la ville. La capitale comtoise veut en finir avec l’anonymat et tordre le cou au fait qu’on la confonde encore avec Briançon.

L’ opération médiatique est une réussite pour Besançon. Le 10 novembre, France Inter s’est installée dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville trans- formée en studio de radio pour l’occasion. Patrick Cohen, le journa- liste qui anime la matinale, Pascale Clark et sa bande de chroniqueurs, Philippe Collin et Alain Bédouet, avaient fait le déplacement de Paris, pour animer leurs émissions depuis la capitale comtoise. Tout cela en public ! Et quel public : 400 personnes dans la salle des mariages bondée et 4 millions d’auditeurs partout en Fran- ce pour la tranche 7 heures - 9 heures “Cela a été un vrai succès” confie-t-on dans l’entourage du maire.

minutes, l’élu a défendu les valeurs de sa ville. Finalement, peu importe la place du maire dans la grille des programmes de France Inter ce jour-là, l’objectif de “faire parler de Besançon” est atteint. “Besançon, c’est pas Briançon, Ducon” lançait avec humour Pascal Clark dans son billet d’humeur. Preuve que vu de Paris et d’ailleurs, la capitale régio- nale souffre toujours d’un vrai déficit d’image qu’elle est bien décidée à com- bler. La visite de France Inter est un premier pas dans cette direction et ce ne sera pas le dernier. D’autres opérations médiatiques impor- tantes vont contribuer à sortir Besan- çon de l’anonymat en 2012. Le rendez- vous majeur est sans doute celui du 9 juillet prochain, jour du contre-la- montre duTour de France. “Nous avons également lancé des pistes pour accueillir une autre radio en local sur le même principe que France Inter” explique-t-on au cabinet du maire. Selon nos informations, des contacts ont été pris avec Europe 1. On parle aussi de R.T.L. Mais à la différence de France Inter qui se déplace gratis ou presque dans le cadre de sa mission de service public, Besançon devra mettre la main à la poche si elle veut recevoir une radio privée. Doucement, la ville sort de sa coquille pour aller draguer en dehors des fron-

France Inter avait réuni sur le pla- teau des personnalités régionales com- me le socialiste Pierre Moscovici, invi- té de Patrick Cohen, ou l’ancien ministre U.M.P. Alain Joyandet inter- viewé par Pascale Clark, qui a profi- té du micro pour défendre Vesoul, sa ville. Ça vous étonne ? Dommage que Jean-Louis Fousseret n’ait pas été convié à participer à cette matinale. Visiblement, il manquait au maire de Besançon une stature nationale pour intervenir à l’antenne à une heure de grande écoute où les journalistes bros- sent l’actu française et étrangère. En revanche, Jean-Louis Fousseret était l’invité de Philippe Collin à 18 h 20 dans “Downtown”, une émission cul- turelle et décalée. Pendant quelques

tières régionales. Il était temps. Avi- gnon a son festival, Nîmes ses arènes, Nancy la place Stanislas, et Paris la Tour Eiffel, mais Besançon n’a pas encore de carte de visite clairement identifiée malgré Vauban et l’Unesco. “Une image se travaille sur le long ter- me. Nous sommes une ville agréable à vivre pour les connaisseurs. L’objectif désormais est de faire passer ce mes- sage auprès du grand public et d’en recueillir les fruits.” Prochainement, la municipalité va lancer une cam- pagne d’affichage en local autour du T.G.V. Décidément, tout le monde s’y met, y compris la Région. Comme le répète souvent Jean-Louis Fousseret, “ce qui est bon pour la région est bon pour Besançon, et ce qui est bon pour Besançon est bon pour la région.” On attend de voir. T.C.

CONSEIL RÉGIONAL Une pub Le Conseil régional et d’autres collectivités locales partenaires finan- cent une campagne de promotion de la Région sur le thème “L’originale

Lors de l’inauguration de la Rodia, Jean- Louis Fousseret avait demandé à Jean-Luc Hess, le président de Radio France de déloca- liser France Inter

RUBRIQUE ETUDIANTS FACS TOURISME à Besançon. La promesse a été tenue. Besançon dans la presse cette année Source Ville de Besançon TITRE pôle d'exellence ENERGIE CULTURE ENERGIE CITADELLE HORLOGERIE NUMERIQUE ENVIRONNEMENT collections Leroy SANTE ENVIRONNEMENT ANIMATIONS DE LA VILLE Ricard Music Tour HORLOGERIE Les montres Leroy FESTIVAL CULTURE SANTE CULTURE CULTURE TOURISME CULTURE CULTURE festival des caves Emmanuel Guigon palmarès urgences LGV RHIN RHONE VIE MUNICIPALE palmarès1 LGV RHIN RHONE SPORTS Tour de France 2012

MEDIA LE MONDE

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Franche-Comté.” Il en résulte une

Besançon, un riche patrimoine monumental

RESTAURER SA MAISON JOURNAL DES MAIRES AUJOURD'HUI EN FRANCE CA M'INTERESSE AUJOURD'HUI EN FRANCE METRO

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déclinaison de pubs qui déménagent, publiées dans différents magazines nationaux.

L'EXPRESS LE PARISIEN LES ECHOS LIBERATION LE PARISIEN LE PARISIEN TELE 7 JOURS LE MONDE LE MONDE L'EXPRESS ENTREPRENDRE

60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS

PREVENTION SECURITE Radars des panneaux déjà retirés AUTRES EVENEMENTS tournée cars enfants TRANSPORT PUBLIC primes pour l'achat de véhicule éléctrique

scène nationale de Besançon Nicolas Sarkozy inaugure la ligne les traces de Courbet

AGENCE FRANCE PRESSE MONDIALES 01/07/11 AGENCE FRANCE PRESSE MONDIALES 06/09/11

Théâtre de l'Espace, scène nationale de Besançon LE MONDE

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nouvelle conservatrice Caby Sonnabend nouvelle conservatrice Caby Sonnabend L'ouverture de la ligne Rhin-Rhône approche

LE POINT LE POINT

TGV MAGAZINE NICE MATIN

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TOURISME À partir de janvier 2012 Une nouvelle signature touristique pour le Doubs “Doubs les belles rencontres”, telle est la nouvelle marque que le Comité Départemental du Tourisme vient d’adopter. Plus dynamique et plus moderne, cette nouvelle identité a été imaginée par les acteurs du tourisme eux-mêmes.

L e Comité Départemental du Tourisme lifte la communi- cation touristique du Doubs. Exit la signature “Doubs réserve naturelle d’idées neuves” qui véhi- culait l’image d’un département vert et industrialisé, elle est rem- placée par “Doubs les belles ren- contres”, une marque plus touris- tique. Cette nouvelle identité est résu- mée dans un nouveau logo, moder- ne et dynamique, qui sera décli- né, dès le mois de janvier, sur tous les supports de communication du C.D.T. Par ailleurs, les acteurs touristiques sont invités à s’approprier cette marque qu’ils pourront apposer sur leurs propres outils de communication. “L’objectif est que le plus de monde possible se rallie à cette bannière” précise le service communication du C.D.T. Cet organisme n’est pas inquiet sur la capacité des entreprises touristiques du département à s’approprier la nouvelle signatu- re car elles ont été associées à ce projet. “L’originalité de notre U ne femme aux cheveux hir- sutes avec une guitare à la main, la photo est rock’n’roll. Elle est souli- gnée de ce slogan : “Ici on aime les bêtes sauvages, même sur scène.” Ailleurs, c’est un homme vu de pro- fil, le nez en l’air, visiblement heu- reux : “C’est grâce à nos lunettes que vous pouvez voir l’heure de nos montres pour ne pas louper nos trains.” Sans doute êtes-vous déjà tombé sur une de ces pubs en feuille- tant un magazine. Elles font par- tie de la campagne de communi- cation nationale de promotion de la région intitulée “L’originale Franche-Comté.” Quelques jours avant l’arrivée du T.G.V. (le 11 décembre), le Conseil régional a décidé de mettre le paquet sur la communication pour vanter les

Nouveau logo du tourisme du Doubs : le “D” de Doubs est formé d’un point d’exclamation et d’un point d’interrogation.

TOURNAGE

Diffusion en novembre 2012

Des Racines donnent des ailes à la Franche-Comté Un film est actuellement en cours de tournage dans le Doubs et le Jura. D’une durée de deux heures, il sera diffusé dans un an dans l’émission “Des racines et des ailes” sur France 3.

ce de communication locale. Le coup de l’opération est de 7 000 euros (un budget qui englo- be la création graphique et la déclinaison sur tous les supports de communication, y compris le site Internet du C.D.T.). Le comi- té départemental du tourisme n’investira pas dans une cam- pagne de communication desti- née à faire connaître cette nou- velle marque.

démarche est que nous n’avons pas confié le dossier à une agen- ce de communication. La réflexion a d’abord été menée par les acteurs de terrain qui se sont appuyés sur les remarques de leurs clients.” Ils ont commencé à phosphorer dès le mois d’avril. “Doubs les belles rencontres” est donc la conclusion de plusieurs réunions de travail. En revanche, la mise en forme de l’idée a été confiée à une agen-

Une campagne à 2 millions d’euros

qui a du punch !

Grand Besançon, le Grand Dole, Pays de Montbéliard Aggloméra- tion et la République du Canton du Jura (Suisse) qui, comme les autres, a participé au financement de la L.G.V. La grande absente est la Haute-Saône. Elle n’aurait pas été sollicitée pour des raisons “poli- tiques” murmurait-on dans les cou- loirs de l’Hôtel de Région lors de la dernière assemblée plénière. Alain Joyandet, le maire U.M.P. de Vesoul n’était visiblement pas le bienvenu dans ce projet. Cette nouvelle campagne de com- munication coûte 2millions d’euros, sur deux ans, aux collectivités. Sachant que les communautés de communes abondent à hauteur de 120 000 euros chacune, le Conseil régional reste néanmoins le prin- cipal financeur. Ce budget com- prend la création de la campagne et sa diffusion qui passe notam- ment par l’achat d’espaces publi- citaires dans la presse magazine nationale. Un spot télé de 20 secondes, en cours de tournage, sera diffusé à partir du mois de janvier sur différentes chaînes. Ajoutons un site Internet, www.loriginalefranche-comte.fr qui est en ligne. Reste à savoir quelle sera la portée de cette cam- pagne. “Justement, le budget com- prend une partie évaluation explique-t-on au cabinet de la Pré- sidence. On va essayer de mesurer l’impact de tout cela.” T.C. Incroyable Franche-Comté. Ici, la pub vue dans le numéro de novembre de la revue “National Geographic”. D’autres revues comme le Nouvel Obs sont ciblées.

mérites de ce territoire “dont les deux atouts principaux sont la valeur du travail et le cadre de vie.” Le ton de la campagne de pub conçue par l’agence Lyonnaise Nati- ve est décalé, un tantinet intello, mais il nous change des clichés cancoillotte et saucisse de Mor- teau. Si la Région peut s’enorgueillir de ses produits du terroir, elle a sans doute aussi autre chose à vendre. “C’est une campagne d’attractivité. L’idée est de faire connaître la Franche-Comté et l’intérêt de venir s’y installer quand on est étudiant par exemple ou entrepreneur” précise le cabinet de la présidence de Région. Le Conseil régional ne s’est pas lancé seule dans cette opération. Il y a associé la Communauté d’Agglomération Belfortaine, le

Un chapitre de l’émission sera dédié au Coni’Fer, le train à vapeur du Haut-Doubs.

L a Franche-Comté, Katia Chapoutier l’avoue, elle ne la connaissait pas avant d’y faire escale pour raison professionnelle. Vue de Paris, “soit les gens ne savent pas situer cette région, soit ils l’aiment. Je faisais partie de la pre- mière catégorie de personnes, et maintenant j’adore” dit-elle. Katia Chapoutier est réa- lisatrice. Pour Eclectic Production, elle ter- mine actuellement un film de deux heures sur la région qui sera diffusé sur France 3 en novembre 2012, dans l’émission Des racines et des ailes. 25 jours de tournage se sont déjà écoulés et il lui en reste sept pour boucler son sujet. Avec son équipe, la réalisatrice a arpenté le Jura et le Doubs pour découvrir le patri- moine et ceux qui le font vivre. Le lac de Vouglans, les vins d’Arbois, le chocolatier Hirsinger, laVilla Palladienne à Syam avec

té. Des liens ont été tissés qui resteront au- delà du film je pense. Nous avons rarement été accueillis comme cela. Et le soleil était avec nous” confie-t-elle. Parmi les personnalités que Katia Cha- poutier a croisées, il y a Louis Poix l’homme du Coni’Fer, le petit train à vapeur qui sillonne le Haut-Doubs des Hôpitaux-Neufs à Montperreux. Les 22 et 23 octobre, la réa- lisatrice est venue filmer ces bénévoles qui se passionnent pour le chemin de fer et qui donnent de leur temps pour remettre en état cette ancienne ligne ferroviaire. “Ils ont filmé le garde-forestier qui marque les bois, leur abattage, la pose de traverses et de rails. Ils ont suivi également la forma- tion des jeunes sur la locomotive à vapeur” raconte Louis Poix. “L’association est en train de restaurer un wagon de l’Orient- Express. Ce que je souhaiterais, c’est que l’on puisse filmer l’inauguration pour l’intégrer au reportage” annonce Katia Cha- poutier qui a aussi envie de suivre le Juras- sien Édouard Hirsinger à Tokyo pour l’ouverture d’une boutique. De toute évidence, cette émission sera un vrai coup de projecteur sur la Franche- Comté qui vaut toutes les campagnes de pub. “Des racines et des ailes” attire entre 3,5 et 4,5 millions de téléspectateurs. Il semblerait qu’après diffusion, les retom- bées touristiques pour la région soient consi- dérables : plus 30 % l’année suivante dans les lieux filmés, selon la réalisatrice.

en prime un survol d’Arc- et-Senans, Les Rousses, font partie des secteurs qu’elle a visités pour offrir au télé- spectateur une galerie de portraits. Elle envisage enco- re de marcher sur les traces du lynx et de suivre un musher . “Tous les gens que l’on rencontre sont très géné- reux. Je travaille toujours avec la même équipe et nous nous sommes sentis très vite chez nous en Franche-Com-

32 jours de tournage.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

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SOLIDARITÉ Début de la campagne d’hiver Les Restos du cœur,

un rencard pour ceux qui n’ont plus rien L a 27 ème campagne des Restaurants du cœur s’ouvre avec une pointe de morosité depuis que accueillies dans le Doubs, avec un pic à + 20 % à Montbéliard. Cela veut dire que l’on est en plein dans la crise avec des gens qui ont besoin d’aide” observe Jacques Martinet.

Repères Nombre de repas distribués dans le Doubs (campagne

Les bénévoles des Restos du cœur sont sur le pont. Ils préparent la campagne d’hiver de distribution des repas qui débute le 28 novembre. L’association a besoin de bras pour faire face à la demande.

sonnes qui seront accueillies se pré-inscrivent. C’est plus de 500 familles.” Ceux qui ont recours à l’aide alimentaire sont des actifs pauvres, des retraités pauvres, des étudiants, des femmes seules avec un enfant. Les Restos de la rue Édouard- Belin sont à la limite de la satu- ration. Pour cette raison, l’association ouvre dès mainte- nant un second centre, à l’est de Besançon, dans la zone com- merciale de Chalezeule. Ils ont repris les locaux occupés par une enseigne de tuning automobile situés à côté du magasin Lidl. Mais pour faire fonctionner ce centre dès le 28 novembre, les Restos ont besoins de bras. “Il y a 139 bénévoles à Besançon dont un noyau dur de 80 personnes. Pour le nouveau centre des Val- lières, on recrute entre 60 et 70 personnes supplémentaires.Nous avons besoin de bénévoles, de dons, et de matériel tel que des réfrigérateurs” annonce Jacques Martinet. André fait partie des nouveaux venus qui ont rejoint l’équipe. Ce retraité a répondu présent à l’appel des Restos. Il fera partie des inscripteurs, ceux qui accueillent les gens et voient dans quelle mesure ils peuvent être pris en charge. “Notre enga- gement est plus qu’utile. Il est nécessaire au regard du contex- te dans lequel on vit. Il faut tendre lamain à ceux qui en ont besoin.” Un brin de solidarité suffit par- fois pour aider à vivre. T.C.

d’hiver décembre 2010- mars 2011) Audincourt : 106 300 Besançon : 214 291 Maîche : 8 525 Morteau : 14 247 Pontarlier : 27 703

des menaces pèsent sur l’avenir du Programme Européen d’Aide aux plus Démunis (P.E.A.D.). “Si d’aventure nous ne le per- dons, cela reviendra à refuser l’aide à 23 % des familles” pré- vient Jacques Martinet, prési- dent départemental des Res- taurants du Cœur. Un non-sens, alors que le nombre de familles prises en charge en France et dans le Doubs en particulier ne recule pas. L’ensemble des per- sonnes inscrites a même pro- gressé de 3 % dans notre dépar- tement. ÀBesançon, la quantité de repas servie est en hausse de 4,6 % “alors que nous avons dix familles de moins. Cela signifie que ce sont des familles plus nombreuses, ou que les personnes viennent plus régulièrement” complète Claude Renaud, res- ponsable du centre de distribu- tion de Besançon. “Le chiffre alarmant est celui de notre cam- pagne d’été : + 9 % des personnes

La campagne d’hiver des Res- tos s’ouvre le 28 novembre. Elle s’achèvera en mars. Au regard du contexte actuel, les bénévoles de la solidarité s’attendent à une forte affluence au centre de la rue Édouard-Belin face à l’Hôpital Jean-Minjoz. 1 000 familles ont été reçues ici l’hiver dernier, soit 200 de plus qu’à Belfort, et 300 de plus qu’à Cha- lon-sur-Saône. L’accueil de Besan- çon est véritablement très impor- tant comparé aux autres centres de France qui reçoivent en moyenne 300 à 400 familles. “Chaque jour, pendant la cam- pagne, 280 familles sont prises en charge ici par 45 bénévoles” poursuit Claude Renaud. C’est pour ne pas se laisser déborder que les Restos organisent depuis le 7 novembre des pré-inscrip- tions. “On veut éviter de travailler dans l’urgence. 55 % des per-

Baume-les-Dames : 14 834 L’Isle-sur-le-Doubs : 22 870 Montbéliard : 111 898 Ornans : 10 228 Valdahon : 13 626 Nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire dans le Doubs Audincourt : 1 258 adultes et 58 bébés Besançon : 2 665 adultes et 177 bébés Maîche : 84 adultes et 4 bébés Morteau : 156 adultes et 4 bébés Pontarlier : 346 adultes et 15 bébés Baume-les-Dames : 219 adultes et 4 bébés L’Isle-sur-le-Doubs : 228 adultes et 11 bébés Montbéliard : 1 386 adultes et 95 bébés Ornans : 145 adultes Valdahon : 142 adultes et 3 bébés

Jacques Martinet, président départemental des Restos, et Claude Renaud, responsable du centre de Besançon.

SYMBOLE Esplanade des Droits de l’Homme Une pendule donnera

l’heure à Victor Hugo

Victor Hugo n’aura plus besoin de regarder sa

montre. Au mois de janvier, une horloge monumentale sera

Renseignements : 03 81 41 92 11 Adresser vos dons à Restaurants du cœur, chemin des Trois-Croix 25480 Miserey-Salines

grandes marques internationales” explique Jean-Charles Diéterlé, membre du C.C.H. Cela fait quinze ans que l’ancien com- merçant bisontin défend le projet d’une horloge monumentale. Il est heureux que l’idée soumise à l’époque à Robert Schwint prenne enfin corps. Ce qu’il souhaite désormais, c’est que cette horloge ne reste pas fille unique. “J’aimerais en voir à quelques stations du tramway par exemple ou près de la Cité des Arts. Contrairement à

d’autres villes, Besançon est injuste- ment dépourvue d’horloges. En 1995, j’avais proposé une dizaine de lieux qui méritaient d’en accueillir une. Il y avait les places de la ville entre autres, près de la C.C.I. également, près de l’Office de tourisme” se souvient-il. “Les heures bleues” coûte 15 000 euros dont 12 000 sont directement finan- cés par le Conseil Consultatif d’Habitants qui est l’origine de cette initiative. La municipalité a complé- té.

COIFFURE Le petit plus gratis Une coupe de cheveux pour les bénéficiaires des Restos Des coiffeuses professionnelles bénévoles coupent les che- veux des bénéficiaires de l’aide alimentaire. Pour l’instant, elles sont trois personnes à assurer cette prestation, il en faudrait encore deux pour que le service soit complet. A ux Restos, Cécile Monnet ne fait que coiffer. Elle coupe bénévolement les cheveux des bénéficiaires de l’aide ali- mentaire qui le souhaitent. Cela fait quatre ans mainte- nant qu’elle s’investit dans cette association où elle est entrée avec ses ciseaux, un peigne et sa bonne humeur. “Ça me met du baume au cœur de savoir que je peux faire du bien autour de moi” sourit l’ancienne coiffeuse professionnelle. Elle aborde la saison qui s’ouvre avec un enthousiasme intact. Si l’année der- nière elles étaient cinq personnes à faire vivre le petit salon aménagé à l’étage du bâtiment des Restos rue Édouard-Belin, elles ne sont désormais plus que trois. “Je lance un appel aux

L a statue de Victor Hugo ne sera bientôt plus seule à trôner sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon. En janvier, une horloge monumentale viendra la rejoindre. Fixé à un mat de trois mètres de hau- teur, son cadran d’un diamètre de 1,30 mètre sera visible de loin. La pendu- le baptisée “Les heures bleues” est signée Alain Silberstein. C’est lui, le créateur d’horlogerie bisontin qui a remporté le concours lancé par le Conseil Consultatif d’Habitants du quartier Boucle-Chapelle-des-Buis. Mais pourquoi bleue ? Car le cadran blanc prendra la couleur de l’azur à l’heure du soir. L’horloge sonnera une fois à chaque heure. “L’objectif de cet- te opération est d’une part d’honorer le patrimoine horloger de Besançon et de la Franche-Comté, et d’autre part de saluer le renouveau de l’activité horlogère dans cette ville au travers de son université, de son école d’ingénieurs et ses laboratoires, ses pôles d’horlogerie et de logistique de à proximité sans doute de la statue d’Ousmane Sow. Elle s’appellera “Les heures bleues”. Elle est signée Alain Silberstein. installée place des Droits de l’Homme à Besançon,

coiffeuses et aux coiffeurs professionnels qui veu- lent donner de leur temps à raison d’une demi- journée par semaine. L’idéal serait de pouvoir accueillir deux nouveaux bénévoles car à cinq nous pourrions couvrir le planning de la semaine. Je précise qu’on ne fait que des petites coupes rapides” explique Cécile Monnet. La rencontre avec la coif- feuse est toujours un moment privilégié pour les bénéficiaires de l’aide alimentaire, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants. “Quand on s’occupe d’eux physiquement, ils se sentent exister.” L’année dernière, pendant la campagne d’hiver qui s’étend de décembre à mars, les coiffeurs béné- voles ont réalisé 380 coupes de cheveux.

380 coupes de cheveux.

Le cadran blanc de l’horloge “Les heures bleues” changera de couleur le soir venu.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

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ÉVÉNEMENT Le Tour de France arrive à Micropolis le 9 juillet Ce que coûte et peut rapporter le Tour de France Un euro dépensé dans l’épreuve rapporterait 7,50 euros. Alors que la polémique enfle à La Planche-des-Belles-Filles sur le coût des travaux, La Presse Bisontine fait le compte.

L a Ville a tenté une échap- pée : convaincre A.S.O. de placer l’arrivée du contre-la-montre devant la gare Viotte de Besan- çon, en cœur de ville. Les orga- nisateurs ont rapidement coupé les jambes de la ville au motif qu’il était trop compliqué de pla- cer des camions, des gradins et une salle de presse aux Glacis. “Le meilleur endroit, c’est Micro- polis, notamment pour vous (N.D.L.R. : les journalistes)” confiait Jean-Louis Pagès, direc- teur des sites chez A.S.O., après avoir rencontré les services de la Ville. Besançon change donc de braquet en actant ce choix de Micropolis mais espère tirer les marrons d’un événement censé lui rapporter plus que cela ne lui coûtera direc- tement. En contrepartie de ce refus d’arrivée aux Glacis, elle a deman-

dé à ce que le tracé du contre-la- montre passe davantage sur son territoire. Christian Prudhomme et son équipe travaillent à rallon- ger le parcours pour que Besan- çon “ait son retour d’image.” Au final, la capitale régionale aura 4,5 kilomètres de gloire. Le peloton, au repos actuellement, se prépare lentement. Les hôtels

Viotte. Même son de cloche du côté des établissements du groupeAccor (Novotel), de l’Hôtel du Nord ou de “All Suites” basé à Témis. Avec l’arrivée de la Petite Reine à Besançon, les hôteliers se frottent les mains. Si les séjours sont courts, deux nuits au maximum, l’activité est là. 15 000 à 20 000 nuitées sont attendues. Que peuvent espérer les Bisontins de cette arrivée, si ce n’est récu- pérer une casquette jaune balan- cée par la caravane publicitaire ? Selon une étude transmise par la société A.S.O, organisatrice de l’événement, 1 euro déboursé rap- porterait 7,50 euros. L’impact pour Besançon et sa région serait d’environ 700 000 euros, avec 25 % pour les hôtels, 10 % pour les cam- pings, 22 % pour l’alimentation. À noter que le Département duDoubs et le Conseil régional mettront aus- si la main à la poche.

En 2004, Lance armstrong gagnait à Besançon et avec cette vic- toire, son sixiè- me Tour de France (photos archives L.P.B.).

sont - déjà - com- plets. Si vous dési- rez réserver une chambre dans la nuit du 8 au 9 juillet à Besan- çon, vous risquez d’avoir quelques refus. L’effet Tour est en selle. “C’est complet pour la nuit du 8 juillet” annon- ce l’accueil de l’Hôtel Florel, situé en face de la Gare

Les hôtels déjà complets.

Si les retombées d’un coup de péda- le sont difficiles à mesurer, l’impact en terme d’image promet d’être fabuleux. La Saline d’Arc-et-Senans en premier plan avec la Citadelle vue d’hélicoptère offrira un éclai- rage sur le patrimoine. Encore faut- il que les hélicoptères ne soient pas cloués au sol comme ce fut le cas en 2004 lors du contre-la-montre Besançon-Besançon. Un certain Lance Armstrong s’était imposé. Bref, pas de polémique à Besan- çon sur le choix de l’arrivée contrai- rement à La Planche-des-Belles- Filles. La station de ski haut-saônoise est l’objet de tra- vaux pour accueillir l’arrivée pour unmontant de 500 000 euros finan- cé par le Conseil général. Europe Ecologie-Les Verts et la commis- sion de protection des eaux ont sai- si la justice pour contester les tra- vaux, jugés illégaux et contraires selon eux à la protection de l’environnement. E.Ch.

En chiffres 116 000 euros : Cʼest le prix que doit débourser la Vil- le àA.S.O., simplement pour accueillir lʼarrivée du contre- la-montre le 9 juillet à Micropolis. 400 000 euros (environ) : le montant versé par Besan- çon pour la communication, le déploiement des infra- structures, la location dʼun gradin de 500 places. 35 000 : location de Micropolis. 22 % : le regain dʼactivité dans les commerces et ali- mentation du secteur. 4,5 km : la distance parcourue dans Besançon, sur les 38 km de parcours En chiffres Samedi 7 juillet : Tomblaine - La Planche-des-Belles- Filles (199 km) Dimanche 8 juillet : Belfort - Porrentruy (154 km) Lundi 9 juillet : contre-la-montre individuel entre Arc-et- Senans et Besançon (39 km)

Le Tour de France

rapporterait plus qu’il ne coûte. La Ville de Besançon déboursera environ 400 000 euros.

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ROGER Habilleur - Conseil

du 09 novembre 2011 au 07 janvier 2012 AVANT TRAVAUX * Liquidati n -60 % jusqu’à TOTALE

*Autorisation préfectorale N°2011/49

73 grande rue - Besançon

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