La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

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RENCONTRE Salon des antiquaires de Micropolis L’antiquité, juste pour le plaisir Du classique au contemporain, le salon des antiquaires qui se tient chaque automne à Besançon mêle les styles et les goûts. Ambiance dans les allées de ce rendez-vous d’amateurs de beaux objets.

J eudi 10 novembre, premiè- re journée du salon desAnti- quaires à Micropolis. Il n’y a pas foule dans les allées bordées des stands des 49 expo- sants. L’après-midi est même plu- tôt calme. Nicole et Suzanne ont fait le déplacement. Elles sont venues en curieuses, “pour le plai- sir de voir” , plus que pour ache- ter. “J’ai toujours été sensible à la beauté dumeuble, de l’architecture, de la peinture. Je suis un oiseau de musée” confie Suzanne. Les deux amies, regardent, s’approchent, et ne sont pas avares de commentaires face aux objets qui se présentent à elles, qu’ils leur plaisent ou non. “On se fait

cialisée surtout dans la verrerie du XVII ème siècle baroque, elle a fait le déplacement depuis l’Allemagne où elle réside. Chaque année, elle participe à plusieurs salons en France et en Europe. Elle a sa petite idée sur la situa- tion du marché de l’antiquité en ce moment. “Personnellement, je trouve que les Français ne sont pas très collectionneurs de verrerie. Il y a des régions comme la Bretagne où on sait que ce n’est même pas la peine d’aller” dit-elle. En ce qui concerne l’Europe, c’est l’Espagne qu’elle évite actuellement tant ce pays est pris dans les tenailles de la crise. Pour sa première parti- cipation au salon de Besançon, Anne-Marie est confiante. Posés sur des étagères vitrées, ses objets suscitent la curiosité comme ce verre d’une couleur rouge soute- nue qui a la forme d’un calice. “C’est un verre de Loge, un créneau très particulier sur lequel nous sommes positionnés” annonce l’antiquaire qui livre à son client l’histoire de chacune des choses qu’elle présente. “On ne vend pas des objets à 2 000 euros comme on vend des saucisses ! Nous nous documentons pour être précis.” Ain- si elle parle avec ferveur du ver- re de Murano ou de Bohème. Autre allée, autre style, autre époque. Des peintures, du mobi- lier, des sculptures, bienvenue sur le stand de la galerie Jungmann qui pousse le visiteur dans un uni- vers plus contemporain où se côtoient l’art déco et le design des années quatre-vingt. Un genre qui aurait le vent en poupe actuelle- ment. “Il ne faut pas s’imaginer que c’est plus facile rectifie Éric Jungmann qui est venu de Mosel- le. C’est même plus dur parfois car nos clients sont nés avec Internet. Dès qu’ils voient un objet, ils recher- chent sur le web depuis leur télé- phone portable et comparent les tarifs. Nous sommes contraints de nous adapter à ces pratiques” obser- ve le professionnel. Il estime que par rapport à son style, le marché se situe principalement sur Paris et moins en province. Il est 17 heures Nicole et Suzan- ne continuent de sillonner les stands avec un certain plaisir. “Je crois que les gens en ont ras-le-bol qu’on leur parle de la crise conclut Antoine Claeys. L’art, l’antiquité, c’est aussi de la futilité mais qui apporte un peu de bonheur au quo- tidien.” C’est l’essentiel. T.C.

plaisir en disant d’une chose qu’elle est belle et tout autant en disant d’une autre qu’elle est moche” sou- rit Nicole. Ce qu’elles recher- chent surtout, ce sont des pièces art déco, art nouveau, qui sor- tent des styles plus classiques très repré- sentés sur le salon. Question de goût, et de budget aussi pour ces deux promeneuses qui avec quelques cen- taines d’euros à

Anne-Marie est venue d’Allemagne pour présenter de la verrerie. Une de ses spécialités est le verre de Loge.

“C’est aussi de la futilité.”

dépenser ne sont pas sûres de pou- voir repartir avec l’objet qui leur aura tapé dans l’œil. “L’antiquité ce n’est pas qu’une question d’argent répond Philippe Bour- geois. C’est aussi une question d’éducation.” Antiquaire à Besan- çon, cela fait trente ans qu’il par- ticipe à ce salon. Quelques pièces d’exception sont en bonne place sur son stand comme cette armoi- re de chasse en noyer, massive, parfaitement sculptée, au galbe superbe, qui retient l’attention des connaisseurs. “Elle se regar- de plus comme un objet d’art que comme une armoire” dit-il. Tout le travail des antiquaires est d’être en capacité de proposer aux chalands des pièces rares, qui trou- veront acquéreur presque à coup sûr, car beaucoup de profession- nels reconnaissent qu’aujourd’hui le mobilier rustique, moyen de gamme, se vend moins bien. Des investisseurs sont prêts à dépen- ser plusieurs dizaines de milliers d’euros pour dumobilier qui a une valeur de placement. “Faïence, pâte de verre, meuble, si vous avez de belles choses, presque de qualité musée, elles se vendent. Je trouve que le classique intéresse toujours même si les prix ont peut-être un peu baissé” complète Antoine Claeys, antiquaire dans l’Aisne. Selon lui, la clientèle qui se pas- sionne pour ces objets a entre 45 et 85 ans. C’est elle aussi qui a le pouvoir d’achat. Quel que soit leur âge, les acheteurs négocient sou- vent, par principe, même s’ils ont eu un coup de cœur. Cela semble faire partie du jeu dans le com- merce de l’antiquité. Anne-Marie, de “L’escalier de Cris- tal”, vient pour la première fois tester le marché franc-comtois. Le salon lui paraît “diversifié et sérieux” , deux bons points. Spé-

TECHNOLOGIE Le très haut débit bientôt en ville Besançon et l’agglo auront la fibre Les habitants du Grand Besançon bénéficieront grâce à Orange du très haut débit Internet au même prix. Les Bisontins de la Grette, la Butte, rue de Vesoul, Saint-Claude et Orchamps, seront les premiers servis. D e la taille d’un cheveu, la fibre promet la fin des prises de tête à l’internaute désireux de télécharger un fichier impo-

cialistes parlent de F.F.T.H. Dès 2012, 25 % des Bisontins, soit 19 000 logements, seront équipés de cette technologie dix fois plus rapide que l’A.D.S.L. au même prix que les abonnements actuels, soit 35 euros. Ils pourront choisir leur fournisseur. “Nous avions promis notre venue à

Besançon. Nous tenons notre promesse et étendrons la fibre aux 59 communes du Grand Besançon d’ici 2015” annon- ce Bruno Janet, directeur des rela- tions avec les Collectivités locales Groupe France Télécom-Orange. Jean- Louis Fousseret, président de l’agglomération du Grand Besançon, applaudit dans le sens où cette annon- ce “réduira la fracture numérique.” Les travaux pour apporter ce servi- ce à la population débuteront en 2012. France Télécom profitera au passa- ge des travaux liés au Tram pour pas- ser les “gaines.” Les débits seront plus rapides et per- mettront aux foyers d’utiliser plu- sieurs écrans (télévision en H.D., ordi- nateurs, consoles) sans aucun ralentissement. Le coût des travaux sera pris en tota- lité par Orange. Les locataires d’immeubles n’ont rien à faire… si ce n’est rappeler à leur syndic de copropriété d’autoriser le passage de la fibre. Sans cette intervention, Oran- ge ne peut effectivement intervenir. Pour les habitants possédant un pavillon, le flou juridique n’a pu être levé. Vraisemblablement, les pro- priétaires de ces mai- sons devront

sant sur son ordinateur. Le 21 octobre, la société Orange a confirmé sa volon- té de déployer cette technologie jus- qu’aux logements bisontins. Les spé-

“Les pavillons devront mettre la main à la poche.”

s’acquitter du raccor- dement jusqu’à leur domicile. La Grette, la Butte, la rue de Vesoul, Saint- Claude et le quartier des Orchamps seront les premiers servis. Viendront ensuite les 59 communes du Grand Besançon. Orange espère ainsi équiper d’ici 2015 envi- ron 60 % des foyers français. Montant de l’opération : 2 milliards d’euros. E.Ch.

Présentation de l’arrivée de la fibre optique à Besançon par Bruno Janet. Elle permettra à l’internaute de surfer plus vite.

Philippe Bourgeois, antiquaire à Besançon, a amené sur son stand un mobilier exceptionnel.

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