La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

ÉCONOMIE 36

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

TRANSPORT Un gérant bloque Besançon et Paris La croisade d’un chef d’entreprise Il propose un permis à la conduite d’engins concurrençant directement le C.A.C.E.S. Son action est-elle viable au moment où la Caisse d’Assurance- maladie l’accuse “d’escroquerie” ?

H acène Bezouaoui sort le bulldo- zer. Un problème ? Pas de pro- blème, il fonce. Ce Bisontin - qui a créé une société formant les conducteurs d’engins - part en croisade contre le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (C.A.C.E.S.), qu’il esti- me “mauvais et mal adapté pour bien for- mer.” Rien que ça. Il propose sa solution : le permis à la conduite d’engins (P.C.E.). Le C.A.C.E.S., c’est un sésame qui permet à une personne d’attester qu’elle peut et sait piloter un chariot élévateur, un engin de levage, une mini-pelleteuse, une nacel- le… Selon le gérant de HB-Consultant, ce diplôme n’en est pas un. Dans le microcosme du Bâtiment et des Travaux Publics, son discours gêne. L’affaire aurait pu en rester là… sauf que la Cais- se Nationale Assurance-maladie des Tra- vailleurs Salariés (C.N.A.M.T.S.), déposi- taire du C.A.C.E.S., le poursuit au tribunal de Besançon. “Monsieur Bezouaoui a déjà été condamné pour fraudes diverses dans le domaine du C.A.C.E.S. Il a été radié. Aujourd’hui, il veut créer un marché paral-

lèle avec le P.C.E. qui n’a aucune recon- naissance” relate un membre de la Carsat Bourgogne-Franche-Comté (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé auTra- vail). Le jugement du tribunal n’a pas enco- re été prononcé. Ce Bisontin dénonce de son côté des pra- tiques frauduleuses. Selon lui, obtenir un C.A.C.E.S. est tout sauf difficile : “Il suffit de débourser 400 euros” dit-il. En octobre, il a bloqué Besançon avec six voitures pour médiatiser son combat et demander la reconnaissance de son inven-

tion. Résultat : 50 km de bou- chon…et une audition devant les forces de Police, car le chef d’entreprise avait omis de déclarer en préfecture son intention de manifester. Il a renouvelé l’opération en se rendant à Paris pour faire connaître son combat. Pour lui, le C.A.C.E.S. n’est pas obli- gatoire. “Il n’y a qu’un seul décret 98-10-94 (journal offi- ciel du 3 décembre 1998) qui

Jugement attendu du tribunal.

moins de temps les salariés avec autant de garanties que le C.A.C.E.S. La Caisse d’assurances maladie n’est pas de cet avis. Le Bisontin dit avoir le soutien de Jean- François Copé. Il va également interpeller le Ministre Xavier Bertrand en visite en Haute-Saône ce mois-ci. Dans cet univers du B.T.P., les rouleaux compresseurs sont en marche. E.Ch.

impose la traçabilité de la formation. Cela impose d’être apte médicalement, d’avoir suivi une formation et d’avoir connaissan- ce des sites d’utilisation. Le C.A.C.E.S. n’est donc pas obligatoire, dit le gérant de HB- Consultant. On a laissé croire que c’était un sésame, or, il est tout sauf fiable, on ne peut même pas distinguer un vrai d’un faux.” Hacène Bezouaoui dit former en deux fois

Le Bisontin Hacène Bezouaoui propose de former “plus rapidement et de meilleure façon” les conduc- teurs d’engins.

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