La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

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SOLIDARITÉ Début de la campagne d’hiver Les Restos du cœur,

un rencard pour ceux qui n’ont plus rien L a 27 ème campagne des Restaurants du cœur s’ouvre avec une pointe de morosité depuis que accueillies dans le Doubs, avec un pic à + 20 % à Montbéliard. Cela veut dire que l’on est en plein dans la crise avec des gens qui ont besoin d’aide” observe Jacques Martinet.

Repères Nombre de repas distribués dans le Doubs (campagne

Les bénévoles des Restos du cœur sont sur le pont. Ils préparent la campagne d’hiver de distribution des repas qui débute le 28 novembre. L’association a besoin de bras pour faire face à la demande.

sonnes qui seront accueillies se pré-inscrivent. C’est plus de 500 familles.” Ceux qui ont recours à l’aide alimentaire sont des actifs pauvres, des retraités pauvres, des étudiants, des femmes seules avec un enfant. Les Restos de la rue Édouard- Belin sont à la limite de la satu- ration. Pour cette raison, l’association ouvre dès mainte- nant un second centre, à l’est de Besançon, dans la zone com- merciale de Chalezeule. Ils ont repris les locaux occupés par une enseigne de tuning automobile situés à côté du magasin Lidl. Mais pour faire fonctionner ce centre dès le 28 novembre, les Restos ont besoins de bras. “Il y a 139 bénévoles à Besançon dont un noyau dur de 80 personnes. Pour le nouveau centre des Val- lières, on recrute entre 60 et 70 personnes supplémentaires.Nous avons besoin de bénévoles, de dons, et de matériel tel que des réfrigérateurs” annonce Jacques Martinet. André fait partie des nouveaux venus qui ont rejoint l’équipe. Ce retraité a répondu présent à l’appel des Restos. Il fera partie des inscripteurs, ceux qui accueillent les gens et voient dans quelle mesure ils peuvent être pris en charge. “Notre enga- gement est plus qu’utile. Il est nécessaire au regard du contex- te dans lequel on vit. Il faut tendre lamain à ceux qui en ont besoin.” Un brin de solidarité suffit par- fois pour aider à vivre. T.C.

d’hiver décembre 2010- mars 2011) Audincourt : 106 300 Besançon : 214 291 Maîche : 8 525 Morteau : 14 247 Pontarlier : 27 703

des menaces pèsent sur l’avenir du Programme Européen d’Aide aux plus Démunis (P.E.A.D.). “Si d’aventure nous ne le per- dons, cela reviendra à refuser l’aide à 23 % des familles” pré- vient Jacques Martinet, prési- dent départemental des Res- taurants du Cœur. Un non-sens, alors que le nombre de familles prises en charge en France et dans le Doubs en particulier ne recule pas. L’ensemble des per- sonnes inscrites a même pro- gressé de 3 % dans notre dépar- tement. ÀBesançon, la quantité de repas servie est en hausse de 4,6 % “alors que nous avons dix familles de moins. Cela signifie que ce sont des familles plus nombreuses, ou que les personnes viennent plus régulièrement” complète Claude Renaud, res- ponsable du centre de distribu- tion de Besançon. “Le chiffre alarmant est celui de notre cam- pagne d’été : + 9 % des personnes

La campagne d’hiver des Res- tos s’ouvre le 28 novembre. Elle s’achèvera en mars. Au regard du contexte actuel, les bénévoles de la solidarité s’attendent à une forte affluence au centre de la rue Édouard-Belin face à l’Hôpital Jean-Minjoz. 1 000 familles ont été reçues ici l’hiver dernier, soit 200 de plus qu’à Belfort, et 300 de plus qu’à Cha- lon-sur-Saône. L’accueil de Besan- çon est véritablement très impor- tant comparé aux autres centres de France qui reçoivent en moyenne 300 à 400 familles. “Chaque jour, pendant la cam- pagne, 280 familles sont prises en charge ici par 45 bénévoles” poursuit Claude Renaud. C’est pour ne pas se laisser déborder que les Restos organisent depuis le 7 novembre des pré-inscrip- tions. “On veut éviter de travailler dans l’urgence. 55 % des per-

Baume-les-Dames : 14 834 L’Isle-sur-le-Doubs : 22 870 Montbéliard : 111 898 Ornans : 10 228 Valdahon : 13 626 Nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire dans le Doubs Audincourt : 1 258 adultes et 58 bébés Besançon : 2 665 adultes et 177 bébés Maîche : 84 adultes et 4 bébés Morteau : 156 adultes et 4 bébés Pontarlier : 346 adultes et 15 bébés Baume-les-Dames : 219 adultes et 4 bébés L’Isle-sur-le-Doubs : 228 adultes et 11 bébés Montbéliard : 1 386 adultes et 95 bébés Ornans : 145 adultes Valdahon : 142 adultes et 3 bébés

Jacques Martinet, président départemental des Restos, et Claude Renaud, responsable du centre de Besançon.

SYMBOLE Esplanade des Droits de l’Homme Une pendule donnera

l’heure à Victor Hugo

Victor Hugo n’aura plus besoin de regarder sa

montre. Au mois de janvier, une horloge monumentale sera

Renseignements : 03 81 41 92 11 Adresser vos dons à Restaurants du cœur, chemin des Trois-Croix 25480 Miserey-Salines

grandes marques internationales” explique Jean-Charles Diéterlé, membre du C.C.H. Cela fait quinze ans que l’ancien com- merçant bisontin défend le projet d’une horloge monumentale. Il est heureux que l’idée soumise à l’époque à Robert Schwint prenne enfin corps. Ce qu’il souhaite désormais, c’est que cette horloge ne reste pas fille unique. “J’aimerais en voir à quelques stations du tramway par exemple ou près de la Cité des Arts. Contrairement à

d’autres villes, Besançon est injuste- ment dépourvue d’horloges. En 1995, j’avais proposé une dizaine de lieux qui méritaient d’en accueillir une. Il y avait les places de la ville entre autres, près de la C.C.I. également, près de l’Office de tourisme” se souvient-il. “Les heures bleues” coûte 15 000 euros dont 12 000 sont directement finan- cés par le Conseil Consultatif d’Habitants qui est l’origine de cette initiative. La municipalité a complé- té.

COIFFURE Le petit plus gratis Une coupe de cheveux pour les bénéficiaires des Restos Des coiffeuses professionnelles bénévoles coupent les che- veux des bénéficiaires de l’aide alimentaire. Pour l’instant, elles sont trois personnes à assurer cette prestation, il en faudrait encore deux pour que le service soit complet. A ux Restos, Cécile Monnet ne fait que coiffer. Elle coupe bénévolement les cheveux des bénéficiaires de l’aide ali- mentaire qui le souhaitent. Cela fait quatre ans mainte- nant qu’elle s’investit dans cette association où elle est entrée avec ses ciseaux, un peigne et sa bonne humeur. “Ça me met du baume au cœur de savoir que je peux faire du bien autour de moi” sourit l’ancienne coiffeuse professionnelle. Elle aborde la saison qui s’ouvre avec un enthousiasme intact. Si l’année der- nière elles étaient cinq personnes à faire vivre le petit salon aménagé à l’étage du bâtiment des Restos rue Édouard-Belin, elles ne sont désormais plus que trois. “Je lance un appel aux

L a statue de Victor Hugo ne sera bientôt plus seule à trôner sur l’esplanade des Droits de l’Homme à Besançon. En janvier, une horloge monumentale viendra la rejoindre. Fixé à un mat de trois mètres de hau- teur, son cadran d’un diamètre de 1,30 mètre sera visible de loin. La pendu- le baptisée “Les heures bleues” est signée Alain Silberstein. C’est lui, le créateur d’horlogerie bisontin qui a remporté le concours lancé par le Conseil Consultatif d’Habitants du quartier Boucle-Chapelle-des-Buis. Mais pourquoi bleue ? Car le cadran blanc prendra la couleur de l’azur à l’heure du soir. L’horloge sonnera une fois à chaque heure. “L’objectif de cet- te opération est d’une part d’honorer le patrimoine horloger de Besançon et de la Franche-Comté, et d’autre part de saluer le renouveau de l’activité horlogère dans cette ville au travers de son université, de son école d’ingénieurs et ses laboratoires, ses pôles d’horlogerie et de logistique de à proximité sans doute de la statue d’Ousmane Sow. Elle s’appellera “Les heures bleues”. Elle est signée Alain Silberstein. installée place des Droits de l’Homme à Besançon,

coiffeuses et aux coiffeurs professionnels qui veu- lent donner de leur temps à raison d’une demi- journée par semaine. L’idéal serait de pouvoir accueillir deux nouveaux bénévoles car à cinq nous pourrions couvrir le planning de la semaine. Je précise qu’on ne fait que des petites coupes rapides” explique Cécile Monnet. La rencontre avec la coif- feuse est toujours un moment privilégié pour les bénéficiaires de l’aide alimentaire, qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants. “Quand on s’occupe d’eux physiquement, ils se sentent exister.” L’année dernière, pendant la campagne d’hiver qui s’étend de décembre à mars, les coiffeurs béné- voles ont réalisé 380 coupes de cheveux.

380 coupes de cheveux.

Le cadran blanc de l’horloge “Les heures bleues” changera de couleur le soir venu.

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