La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

24 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

EXPÉRIMENTATION 70 ont déjà changé Les fonctionnaires des Finances Publiques changent leurs habitudes La direction régionale des finances publiques a instauré un plan de déplacement à destination de ses 500 salariés qui travaillent sur Besançon. Certains ont lâché leur voiture, les autres attendent le tram.

Patrick Donier, responsable de la division budget, logistique et affaires immobilières de la D.R.F.I.P., a travaillé à la mise en place du projet.

L’ association s’appelle “A.G. Park 25”, comme association de gestion du stationnement. Elle a été créée au sein de la direc- tion régionale des finances publiques (D.R.F.I.P.). Son objec- tif : gérer les abonnements des quelque 170 salariés adhérents. Tous ont pris la décision d’intégrer le dispositif mis en place par l’administration des Finances Publiques dans le domaine des déplacements domi- cile-travail engagé il y a un an. Ils sont plus de 500 à travailler sur les différents sites bisontins de la D.R.F.I.P. (hôtel des impôts de Chamars, rue de la Préfec- ture et quaiVeil-Picard). Ils habi- tent pour la plupart à Besançon ou dans les communes périphé- riques souvent desservies par le réseauGinko et pourtant, la plu- part d’entre eux avaient le réflexe de prendre leur véhicule per- sonnel pour se rendre à leur tra- vail. “60 % des personnes qui avaient répondu à notre ques- tionnaire déclaraient utiliser leur voiture tous les jours pour se

engagée sur lesmodalités d’accès des agents sur les sites du centre- ville. Il convenait de trouver des solutions acceptables par tous. “Le projet de “plan de déplace- ment” a d’ailleurs été un des élé- ments fédérateur de la fusion des services” note M. Donier. En échange de son engagement de limiter les déplacements en voiture, la D.R.F.I.P. s’est vue allouer par la mairie un contin- gent de places de stationnement au tarif “entreprises”, sur les parkingsArènes et City, ces der- niers venant compléter des espaces de stationnement doma- niaux qui ne répondaient pas à l’ensemble des besoins exprimés. Au final, le dispositif retenu repo- se sur une logique de mutuali- sation qui permet à chaque adhé- rent, sous réserve d’une cotisation, de bénéficier d’une place de stationnement. Un tarif oscillant entre 16 et 30 euros par mois a été mis en place par l’association. “Conséquence : une vingtaine de personnes ont déci- dé d’emblée de changer leur moyen de transport. Parallèle-

rendre au travail et parmi ces 60 %, un quart habitait dans Besançon intra-muros ” note Patrick Donier, responsable de la division budget, logistique et affaires immobilières de la D.R.F.I.P., l’un des co-auteurs du projet mis en place il y a un an. Un an plus tard, ils sont déjà 70 à avoir troqué leur voiture pour un autre mode de déplacement. Avec l’arrivée du tram, ce mou- vement devrait s’amplifier. La fusion entre les services fiscaux et ceux de la comptabilité publique a conduit au transfert d’un certain nombre de services vers le centre-ville. Compte tenu de cette nouvelle organisation,

Sur les 500 salariés travaillant sur Besançon, tous, loin de là, n’ont pas encore décidé de laissr la voiture au garage. Pour sau- ter le pas, beaucoup attendent que l’alternative tramway soit une réalité qui leur fasse gagner de l’argent, et aussi du temps.

ment à cela, on a créé des pacs vélo abrités pour les utilisateurs de vélo. D’autres ont opté pour le vélo électrique.” Pour ceux qui ont choisi le bus, l’administration fiscale prend en charge la moi- tié du coût de l’abonnement. Le salarié ne paiera que 16 euros au lieu de 32. “D’autres personnes ont opté pour le train depuis le

lancement de ce système. Lamoi- tié de l’abonnement est égale- ment prise en charge par l’administration.” Ceux qui ont décidé de changer d’habitude ont sorti leur calculette. Un abon- nement à Ginko leur coûte donc 16 euros par mois, contre 110 euros à débourser quand ils utilisaient leur voiture.

J.-F.H.

T.E.R.

10 allers-retours Le train de plus en plus fréquenté Pour de nombreux habitants du plateau de Saône ou du secteur de Saint-Vit, le train est devenu la solution la plus rapide et la plus économique. Quand il n’y a pas de grève…

Alain Chantereau, le directeur régio- nal des Finances Publiques, a demandé qu’une réflexion globale associant l’ensemble des acteurs (agents, organisations syn- dicales, Ville de Besançon) soit

“D’autres personnes ont opté pour le train.”

I l est 8 h 23 ce jeudi 10 novembre, le train n’est pas là. Le quai de Saône est désert. Sandra patiente dans la gare. Cette tren- tenaire est une habituée de la ligne. Ne possédant pas de voiture, elle se déplace donc grâce aux transports en commun. “C’est très pratique car en 10 minutes depuis Saône, je suis à Besançon. Je descends à la gare de la Mouillère, ensuite je rejoins mon travail à pied. Ce service est bien… quand il fonction- ne” peste la jeune femme qui va devoir se débrouiller pour descendre en ville car aujour- d’hui, c’est jour de grève. Une situation qui ne semble pas l’étonner. “Chaque année à cet- te époque, c’est la même chose. Pour les gens comme moi qui ne conduisent pas, il faut user du système D.” Pour rentrer chez elle, le soir après avoir quitté le travail à 19 heures, elle

T.E.R. s’ouvrent sur le centre-ville de Besan- çon. En semaine, cinq trains font le parcours chaque matin et autant en fin de journée. À l’intérieur, quasi exclusivement des salariés travaillant à Besançon et résidant sur le pla- teau. Pour eux, c’est devenu la solution idéa- le. Les chiffres de fréquentation confirment la tendance. La fréquentation globale des T.E.R. en Franche-Comté atteint désormais les 21 000 voyageurs par jour, contre 14 000 en 2004. Et un usager sur deux est désor- mais titulaire d’un abonnement. Sur la ligne qui dessert la gare de Saône, “la fréquentation a été multipliée par deux depuis 2002 et elle a encore augmenté de + 5,6 % au premier semestre 2011” confirme le Conseil régional de Franche-Comté, responsable des T.E.R. Sur la section Valdahon-Besançon, on dénombre aujourd’hui 1 200 voyages par jour. Et 207 par jour rien que depuis Saône. Des trois gares situées sur le territoire de la com- munauté d’agglomération du Grand Besan- çon, les abonnés du réseau Ginko bénéficient donc en plus des services T.E.R. Une com- plémentarité de plus en plus utilisée. Lundi 14 novembre en fin de journée. La gare de Saône est à nouveau déserte. Sonia ne viendra pas. La grève, encore. Les salariés, furieux, sont obligés de ressortir la voiture du garage. J.-F.H.

espère pouvoir prendre un car à 20 heures. “Lorsqu’il y a une grève sur cette ligne, les jour- nées sont longues.” Sandra devra prendre son mal en patience. Comme elle pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à emprunter cette ligne qui relie le Haut-Doubs à Besançon, via Valdahon, Mamirolle ou Saône. 7 h 09 à la gare de Saô- ne et à 7 h 29 les portières du

207 voyageurs par jour

depuis Saône.

La gare de Saône déserte en ce 14 novembre au soir. C’est encore jour de grève…

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