La Presse Bisontine 127 - Décembre 2011

BESANÇON 18 La Presse Bisontine n° 127 - Décembre 2011

LE FEUILLETON DU TRAMWAY

Pas de montant maximal

INDEMNISATIONS :

uniquement sur le tracé

fessions libérales ou civiles et les associations à une condition princi- pale : “que leur activité soit située directement sur le tracé de la ligne de tramway” et qui estiment, bien sûr, subir une baisse de leur activi- té économique. Pour cela, une com- mission – la C.I.A.T., comme Com- mission d'indemnisation amiable du tramway – aura pour rôle d'étudier la recevabilité des demandes rela- tives “aux éventuels préjudices éco- nomiques sur les marges brutes” et examiner les dossiers avant de déter- miner, “avec l'avis d'un expert-comp- table indépendant” la réalité du pré- judice subi et enfin, proposer un montant d'indemnisation. Les com- merçants peuvent déposer leur dos- sier “dès qu'ils constatent un dom- mage direct” des travaux. Il sera d'ailleurs possible de déposer plu- sieurs dossiers auprès de la com- mission pour un même établisse- ment, mais “sur des périodes de travaux différentes” précisent les ser- vices de la C.A.G.B. Seules les enseignes ouvertes avant le 15 juin 2011 (date de la déclara- tion d'utilité publique du tramway)

pourront bénéficier d'une indemni- sation, tout comme seront irrece- vables les demandes portant sur l'indemnisation d'un préjudice qui a cessé depuis plus d'un an. En revanche,même si laC.I.A.T.S'engage à statuer “le plus rapidement pos- sible” , elle ne peut garantir aucun délai. C'est sur la comptabilité d'au moins trois exercices que la com- mission s'appuiera pour examiner la baisse d'activité. La commission sera co-présidée par Gabriel Mignot et Daniel Tricot, res- pectivement ancien président de chambre à la cour des comptes et ancien président de la chambre com- merciale de la cour de cassation. Enfin, la C.A.G.B. se refuse à com- muniquer le montant maximal de l'enveloppe prévue pour les indem- nisations : “Une somme a bien été estimée dans le budget mais nous ne la communiquons pas” tranche l'agglo. Cette somme variera bien sûr en fonc- tion du nombre de dossiers déposés et acceptés. Les premiers dossiers sont en train d'arriver sur le bureau de l'agglo. J.-F.H.

Pour prétendre à un soutien financier quand on est commerçant et qu'on subit les travaux du tram, il faut impérativement être sur le tracé. Ceux des rues voisines n'auront que leurs yeux pour pleurer.

L e tramway de Besançon a déjà fait quelques victimes. Ceux qui, quai Veil-Picard notamment,sont prêts à bais- ser définitivement le rideau de leur boutique à cause d'une chu- te vertigineuse de fréquentation. Ceux-là pourraient pourtant sollici- ter les services de la communauté d'agglomération du Grand Besançon et demander une indemnisation. D'autres se veulent un peu plus posi- tifs à l'image de Lydie Faivre, coif- feuse sur le même quai Vail-Picard actuellement en plein chantier et qui espère que le tram “dynamise le centre- ville et incite les gens à venir à Besan- çon.” Et si le tram lui amène des clients, peut-être qu'elle embauche- ra à nouveau dit-elle. Qui peut prétendre à une indemni- sation ? Les commerçants, les arti- sansmais aussi lesmembres des pro-

Une commerçante s’organise face au tram Un site Internet pour compenser une baisse de fréquentation Gérante du magasin “Les appartements de Juju” au centre-ville, Béatrice Ithié-Jeanroy a créé un site Internet pour vendre ses articles. Grâce au e-commerce, elle espère ainsi compenser la baisse de chiffre d’affaires liée au chantier du tram qui risque de décourager les clients de s’aventurer dans la Boucle. L e tram, Béatrice Ithié-Jeanroy nʼy était pas favorable. Maintenant que les dés sont jetés, la gérante du magasin “Les appartements de Juju” rue Proud- hon a décidé de sʼadapter à un chantier dont les contraintes risquent de pénaliser son activité. Pour anticiper la perte probable de chiffre dʼaffaires liée à une baisse de fréquentation du centre-ville, elle a investi dans la création dʼun site Internet qui vient dʼêtre mis en ligne. “Cʼétait dans mes projets. Mais le tram a précipité ma décision” explique Béatrice Ithié-Jeanroy. Elle espère que grâce au web , ses clientes qui hésiteront à sʼaventurer dans la Boucle pendant les travaux auront le réflexe de cliquer sur lesappartementsdejuju.com . “Jʼai voulu un site vitrine pour le magasin. Les clientes y trouveront une e-boutique qui sera opération- nelle dans un mois. Elles pourront commander tous les produits que lʼon vend dans le magasin, les vêtements ou encore les parfums.” La com- merçante pense que cet outil lui permettra de compenser un recul de chiffre dʼaffaires “qui sʼévalue entre - 10 % et - 60 % en fonction des sec- teurs” dit-elle. Son entrée dans lʼe-commerce la conduit à créer un emploi pour gérer à la fois le site, les descriptifs et les commandes. Enfin, Béatrice Ithié-Jean- roy espère aussi que la ville de Besançon et lʼAgglo agiront de leur côté et feront des efforts de communication et dʼorganisation du stationne- ment pour encourager les chalands à venir consommer dans la Boucle. La partition ne sera pas simple à jouer. Beaucoup de commerçants du centre-ville redoutent que la clientèle aille faire son shopping à Dijon où les travaux du tram seront terminés quand Besançon aura les deux pieds dedans. “Entre - 10 % et - 60 %.”

Béatrice Ithié-Jeanroy souhaite aussi que la Ville et l’Agglo mettent tout en œuvre pour faciliter l’accès au centre-ville pendant les travaux.

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