La Presse Bisontine 71 - Novembre 2006

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

1,90 € N° 71 Novembre 2006 Le troisième mercredi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Déjà plus de huit ans de bataille judiciaire… ÎLOT PASTEUR :

QUI EMPOISONNE LA MAIRIE LE CHANTIER

Ségolène, D.S.K., Fabius : qui roule pour qui ? Les élus bisontins de gauche se positionnent à unmois de la dési- gnation de leur poulain pour la présidentielle de 2007. p. 30 Immobilier : les “accros” de la rénovation

Anciens bâtiments industriels, fermes, fortifications : quand les particuliers se lancent dans un programme de rénovation pour créer un logement là où on ne l’attend pas. Le dossier p. 14 à 21 Comment stopper la violence dans le sport Les incidents sur les terrains de sport, football notamment, semul- tiplient. Faut-il accentuer la répres- sion ou travailler plus en amont avec les éducateurs ? p. 12

Lire l’événement p. 6 et 7

Après le décès d’un salarié à Saint-Vit Les accidents du travail sont plus graves Enquête sur un phénomène en hausse

Lire en p. 30

pantalons chemises T-shirts cuirs etc

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Indigènes Qui se souvient aujourd’hui que les tirailleursmarocains ont largement contri- bué à libérer une partie de notre dépar- tement, et notamment le secteur de Montbéliard en novembre 1944 ? Après avoir débarqué en Provence, ils ont remonté la vallée du Rhône avec l’ar- mée de De Lattre, avant de poursuivre leur lente progression vers l’Est de la France. Malheureusement - ou heureu- sement - ce sont les salles obscures qui font aujourd’hui la lumière sur une ques- tion aussi douloureuse ! Sans la sortie du film Indigènes - en grande partie tour- né en Franche-Comté -, nul ne se sou- cierait aujourd’hui du sort de ces sol- dats issus des anciennes colonies françaises et par ce fait intégrés à l’ar- mée nationale, dont la pension a été gelée dès 1959 par le général De Gaul- le dans une France en plein processus de décolonisation. Aujourd’hui, on par- le de “décristalliser” ces pensions jus- qu’à cinq fois inférieures à celles des combattants franco-français, pourtant unis dans le même bain de sang dans les conflits armés auxquels ils ont tous participé. Cet épisode est révélateur de deux tendances effarantes : la premiè- re, et c’est une bonne chose, c’est que les médias jouent un rôle majeur dans la démocratie. C’est la sortie d’un film, et le lourd tapage médiatique qui l’a accompagnée, qui a remis sur le tapis un débat qui croupissait depuis près de cinquante ans dans les tiroirs des minis- tères. La seconde, moins réjouissante, c’est le constat que l’action politique ne se nourrit plus des impératifs du temps et des priorités de l’époque, mais nais- se uniquement de la médiatisation d’un fait tombé dans l’oubli. D’un coup de baguette magique et opportuniste, le gouvernement se dit prêt aujourd’hui à débloquer 400 millions d’euros pour réparer une injustice dont il avait subrep- ticement effacé la douloureuse trace. Ils sont nombreux, dans tous nos villages du Doubs, à avoir servi leur patrie, mais sont aujourd’hui décédés sans même avoir obtenu une reconnaissance, fût- elle honorifique. L’ère médiatique pré- fère a priori récompenser d’une légion d’honneur, cent fois galvaudée, chan- teurs et sportifs du moment. Combien de dossiers égarés, d’injustices cachées, d’erreurs judiciaires ou de ratés admi- nistratifs ne sortiront jamais de l’anony- mat à cause de l’autisme de l’État ? À moins qu’un film porté par des acteurs à la mode suffise une nouvelle fois à redonner la mémoire à un État amné- sique. Je an-François Hauser Éditorial

L ITTÉRATURE

Dans l’ombre de son grand frère Patrick

Olivier Poivre d’Arvor : “Pour avoir ma propre vie, j’ai dû partir ailleurs”

Ensemble, les deux frères Poivre d’Arvor, Patrick et Olivier, ont déjà écrit une dizaine de récits. Ils récidivent cette année avec deux livres consacrés à Lawrence d’Arabie, un roman et une biographie à paraître en octobre. Entre deux avions pour Berlin et Istanbul, Olivier Poivre d’Arvor, directeur de l’association française d’action artistique a fait un détour par les Mots Doubs de Besançon, fin septembre. Rencontre.

L a Presse Bisontine : Vous avez déjà écrit une dizai- ne de livres avec votre frè- re Patrick Poivre d’Arvor. Pourquoi faire le choix d’écrire à deux ? Olivier Poivre d’Arvor : Ce n’est pas la formule la plus facile, c’est vrai. Mais en écrivant à deux, on est protégé de toutes sortes de choses, de l’ego, la vanité. On est protégé du fait de dire “moi, je” . Et après la publication du livre, on n’est pas seul à le défendre, à en parler sur les plateaux de télé. J’ai très peur de la promotion, du contact. Être deux, c’est aussi une façon de ne pas dire “moi, je” , “j’ai écrit” , de ne pas mettre son ego sur la table. Mais quand on est deux, il y a aussi ce qui se passe avant la publication. Sur le choix du sujetmême, celadonnequelque chose d’assez curieux. Si vous êtes seuls, vous allez vers votre inclinaison naturelle. Là, c’est un travail de compromis, nous avons chacunnotre propre his- toire, nos propres univers. L.P.B. : Comment choisissez-vous vos sujets ? O.P.D.A .: On travaille beaucoup sur nos émotions d’enfance. L’enfance, c’est ce qu’on a en commun avec mon frère. On choisit ensuite la construction, comme un scénario. Lorsque nous avons la structure très précise de l’ouvrage, l’écritu- re est plus simple. Chacun dans son coin écrit un cha- pitre, puis c’est un va-et-vient de l’un à l’autre. Un peu com- me une lessiveuse. On se par- le beaucoup. Dans “Dispa- raître”, on ne s’est pas réparti les personnages, chacun de nous a un peu contribué à la voix de chaque personnage. On s’empare de l’objet. L.P.B. : Comment est venue l’idée de consacrer un roman à Lawren- ce d’Arabie ? O.P.D.A. : On était à la recherche d’un personnage avec qui pas- ser un peu de temps. J’ai vécu longtemps en Égypte, à Londres, je connais bien l’at- mosphère du Moyen-Orient. Patrick s’intéressait à ladimen- sion politique de l’histoire de Lawrence. Avec Patrick, on avait comme projet d’écrire une biographie tout d’abord, un beau livre avec beaucoup de photos, qui doit d’ailleurs sortir en octobre prochain aux éditionsMengès. Mais en tra- vaillant sur cette biographie, ona trouvé queLawrence était unmagnifique sujet de roman.

impitoyable. Bien sûr que tout le monde est intéressé par les prix littéraires. Ce sont deux frères qui ont créé le concours, deux frères ont déjà reçu le prix, il y a près d’un siècle. Mais il ne faut pas trop y pen- ser. Ce qui compte, c’est d’avoir des lecteurs. L.P.B. : Après avoir écrit à quatre mains, envisagez-vous de retour- ner un jour à l’écriture individuel- le ? O.P.D.A. : C’est une question que je me pose en ce moment. On est dans une relation très forte avec mon frère. J’ai déjà écrit seul, mes premiers livres sont d’ailleurs sortis avant les siens, Mais à force d’écriture à quatremains, je ne sais plus très bien qui je suis, quelle est mon écriture. J’ai assez envie d’écrire un peu seul, mais je ne sais pas si j’y arriverai. J’adore écrire, mais le travail de l’après-publication ne me plaît. Parler de soi, penser

mettez en scène deux frères. L’un, Lawrence, est célèbre, pourchassé par les paparazzi jusque sur son lit demort, l’autre vit dans l’ombre de son frère aîné. O.P.D.A. : Cela nous situe l’un par rapport à l’autre. On est présent chacun avec son his- toire. Et cette relation entre les deux frères est aussi un très bon moteur. On sait de quoi on parle, avec Patrick. C’est sûr, qu’il y aurait un livre à écrire sur la fraternité, un jour. Même de manière infi- me, le romancier se raconte toujours.Avec ces personnages de deux frères, séparés de onze ans, on se retrouve un peu. En même temps, ce n’est pas du tout nos vies. L’effacement, la disparition, le suicide, ce sont des thèmes qui nous sont proches, mais qui concernent aussi beaucoup de personnes. L.P.B. : Est-ce difficile d’être le frè- re de Patrick Poivre d’Arvor ? O.P.D.A. : Ce n’est jamais faci- le d’être, de se situer par rap- port à ses origines, ses parents…Le fait d’être le frè- re de quelqu’un qui est très célèbre, cela m’a amené vers quelque chose d’autre dans ma vie, que je n’aurais cer- tainement pas fait si mon frè- re avait été enseignant ou coif- feur. Çam’a amené à orienter ma vie. Vers 25-30 ans, pour avoir ma propre vie, ne plus vivre par rapport à lui, j’ai dû aller ailleurs. Onne sait jamais comment l’autre vous regar- de. Ce n’est d’ailleurs pas for- cément négatif, c’est parfois très stimulant. J’ai passé dou- ze ans en poste à l’étranger pour m’inventer ma vie. Il n’y avait pas de place pour moi en France. Après avoir fait ce détour par l’étranger, j’ai pu exister. En fait, ce n’est qu’à une échelle plus apparente ce que tout le monde vit. Tout le monde doit s’opposer à ses parents, “tuer le père”. Moi, je n’ai pas eu àm’opposer àmes parents, mais j’avais un grand frère. Et contrairement au père, on ne peut pas tuer son frère. Il faut solutionner le pro- blème autrement. Mais avec Patrick, on est lié, c’est fusion- nel. L.P.B. : Votre roman figure sur la première liste de sélection du prix Goncourt. Qu’est-ce que cela fait ? O.P.D.A. : On ne sort pas en sep- tembre pour dire qu’on n’est pas intéressé par les jurés lit- téraires. On est content d’être sélectionné sur ces listes. Il y aun certainnombre de romans qui sortent en ce moment, le principe de sélection est assez

Frère cadet du présentateur vedette du J.T. de T.F.1, Olivier Poivre d’Arvor a dû partir à l’étranger pendant douze ans, en tant que directeur d’instituts culturels, pour “pouvoir exister”. “En France il n’y avait pas de place pour moi”, dit-il.

roman est “Disparaître”. Je suis fasciné par le silence. Si on écrit justement, c’est par- ce qu’on ne peut pas parler, on ne peut dire ce qu’on ressent. Si on écrit, c’est pour faire silence. Propos recueillis par S.D. Olivier et Patrick Poivre d’Arvor, “Disparaître” aux éditions Gallimard et “Lawrence d’Arabie, la quête du désert ” aux éditions Mengès

qu’on intéresse les gens et expliquer pourquoi ce qu’on a fait est génial à longueur d’in- terviews, c’est quelque chose que je ne supporte plus. L.P.B. : Pourtant, vous fréquentez les salons littéraires, vous êtes venus au salon des Mots Doubs de Besan- çon. C’est aussi de la promotion… O.P.D.A. : Je viens parce que mon frère me pousse. Aussi parce que l’éditeur amisé beau- coup sur notre livre. Je fais par respect et par sens des res- ponsabilités, pas par senti- ment de plaisir. Le titre du

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est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

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E-mail : publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2006 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Arthise, Bien Vivre, Capio, Gérard Marion, P.S., R.F.F., S.E.D.D.

L.P.B. : Dans “Disparaître”, vous

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent.

O.R.U. : la Banane de Clairs-Soleils est démolie

La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Micronora 2006 : des étrangers et des affaires

D es coups de grignoteuse pour tour- ner la page d’un quartier. Le chan- tier de déconstruction de l’immeuble dit de “la Banane”, rue de Chalezeule aux Clairs-Soleils a débuté le 3 octobre. Il devrait encore se poursuivre pendant près de deux mois, jusqu’à fin novembre. Dans le cadre du programme de renouvellement urbain du quartier, un dernier immeuble reste encore à démolir, au bas de la rue de Chalezeule, qui a déjà été vidé prati- quement entièrement de ses occupants. Une fois les débris déblayés, les travaux devraient commencer par l’aménagement pendant près d’un an, jusqu’à fin 2007, du sous-sol de la future place - plus grande que celle actuelle - des Clairs-Soleils. “On refait tous les réseaux, on installe un bas- sin de rétention des eaux d’orage. Le câbla- ge était à remettre en ordre, on profite aus- si des travaux pour refaire les canalisations

d’eau” , explique Éric Chalas, le directeur de projet de l’opération de renouvellement urbain (O.R.U.) à Planoise et aux Clairs- Soleils. Ce n’est qu’à partir de début 2008 seule- ment que la reconstruction du quartier doit commencer. En lieu et place de l’immeuble de la Banane en cours de démolition, un bâtiment de 45 logements sociaux équi- pé d’une crèche, du point public et d’une antenne locale du C.C.A.S. devrait voir le jour. Au total, le quartier devrait compter 550 logements, dont une centaine non conventionnés pour favoriser la mixité sociale. Un chantier complexe par son importance. “Tous les chantiers de construc- tion devraient commencer simultanément, en 2008. On a un phasage très précis, tout doit s’enchaîner. Par moments, nous devons avoir sept chantiers différents menés de front” , reprend Éric Chalas.

L e dernier salon Micronora qui s’est tenu fin septembre a connu un afflux de visiteurs étrangers supérieur aux éditions précédentes, en provenance d’une quarantaine de pays : notamment Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Finlande, Italie, Russie et Inde. Le nombre global de visi- teurs reste stable : 15 272 cette année, contre 14 718 en 2004. Mais sans doute pour la premiè- re fois depuis de nombreuses années, des affaires se sont conclues sur le salon. “Le Micron d’Or, le groupe Agie, a dû vendre 4 ou 5 machines-outils. tout com- me la société Mazak qui a conclu plusieurs ventes, ce qui était deve- nu plutôt rare ces dernières années” se félicite la direction de Micronora. Bien sûr, il est loin le temps où la tradition voulait que sur Micronora, à chaque fois qu’une entreprise vendait une machine, elle faisait retentir une petite clochette sur son stand. “Les clients signaient cash , sur le salon.” Dès le premier jour du salon cet- te année, une inédite délégation de visiteurs Taïwanais donnait le

La Rhodia sera démolie fin 2008

ton de l’édition 2006. “On sentait un climat plutôt porteur. On a eu beaucoup d’acheteurs de Rus- sie, pour la première fois et d’autres pays inhabituels comme la Fin- lande ou émergents comme l’In- de” ajoute la direction. Si on ne peut pas parler d’euphorie, on sent tout de même un frémisse- ment certain dans le monde des affaires. Une entreprise expo- sante, la société Sopil basée à Pirey, confirme la tendance. “En tant qu’entreprise de découpa- ge, nous sommes sur une activi- té spécifique, nous ne vendons pas un produit-type, il est donc difficile de mesurer directement les retombées d’un salon, confie Jérôme Deutsché, responsable commercial de Sopil. Mais en ce moment, nous fabriquons un outil pour sortir des pièces pour un client rencontré sur Micronora 2004, une affaire importante. Ce qui est sûr cette année, c’est qu’on a eu des contacts particulière- ment intéressants, des contacts nouveaux, qui demandent main- tenant à être confirmés. Avec le court recul qu’on a, l’édition 2006 a été positive” confirme-t-il.

C’ est ce qu’affirme Jacsues Tresseras, le responsable du cabinet grenoblois Archi- tecture et Territoire à qui le tribunal de commerce de Nice a décidé d’ac- corder le terrain des Prés-de-Vaux sur lequel est construite l’ancienne usine textile. Le 2 octobre dernier, l’aménageur signait un compromis. Le rachat du site Rhodia pour 4 mil- lions d’euros sera officialisé à par- tir du moment où la ville de Besan- çon accordera au Grenoblois les permis de démolir et de construire. La phase 1 - la démolition - doit donc intervenir d’ici la fin 2008. “Le ter- rain de 45 000 m 2 est délimité par le bâtiment actuel des archives Rhô- ne-Poulenc et le transformateur. Dans ce périmètre, le projet, après démo- lition, est notamment de construire une résidence-service, avec des appartements destinés aux étudiants et aux touristes, une maison de retrai- te de 80 à 110 lits et des logements destinés à la location. Plusieurs par- tenaires investisseurs sont position- nés sur ce projet dont le coût glo-

bal fera plusieurs dizaines de mil- lions d’euros” explique M. Tres- seras. Mi-octobre, l’aménageur de Grenoble a repris contact avec la ville de Besançon avec laquelle doit être élaboré le plan- masse général de l’ensemble. Les discussions avec d’autres occupants actuels - l’entrepri- se Mégnin-Bernard par exemple - sont en cours pour un éven- tuel rachat. Reste aussi à gérer la lourde question de la dépol- lution qui sera également pri- se en charge par l’opérateur isérois. “Il se pourrait qu’il y ait dans le sous-sol de la Rhodia des hydrocarbures dans des cuves enterrées. Nous avons bien intégré ces difficultés. Nous allons engager une gros- se étude préalable pour dépol- luer le site, démolir et retrai- ter les matériaux qui seront réutilisés dans les construc- tions futures” assure M. Tres- seras.

BESANÇON

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P OLITIQUE

En bref

Présidentielle 2007

D.S.K., Fabius ou Royal : qui roule pour qui à Besançon ?

Nancray Une nouvelle maison comtoi- se est actuellement en construc- tion au musée de Nancray, en provenance des Bouchoux, caractéristique de l’habitat du Jura Sud. Ouverture en 2007. Mots Doubs Près de 36 000 visiteurs ont fréquenté le salon littéraire de la rentrée à Besançon. C’est un millier de plus que l’édition 2005. 160 000 euros de livres ont été vendus durant les trois jours du salon. 5 % de cette somme sera reversée au Conseil général du Doubs pour l’achat de livres pour les col- légiens situés en Z.E.P. E.N.S.M.M. Une convention de partena- riat a été signée entre l’E.N.S.M.M. et le groupe AlstomTransport. dans le cadre du pôle de compétitivité, ayant notamment pour objet la fédé- ration des moyens et res- sources (laboratoires de recherche, entreprises P.M.E.) intervenant autour des mêmes disciplines pour créer une Pla- te-forme d’Innovation Tech- nologique et Scientifique sur les Machines Tournantes Élec- triques Embarquées. Judo Championnats de France par équipe de judo au Palais des Sports de Besançon du 3 au 5 novembre. 300 combattants attendus.

Le 16 novembre, les militants du parti socialiste doi- vent désigner leur candidat pour les prochaines élec- tions présidentielles en 2007. Alors que des débats internes doivent durer un mois, nous avons fait le point sur les choix des figures socialistes locales. Les relais de Dominique Strauss-Kahn Jean-Louis Fousseret, Paulette Guinchard, Claude Jeannerot…D.S.K. a réussi à fédérer autour de lui les pointures du parti socialiste local.

S on comité de soutien est de loin le plus organisé de tous. Sur lapaged’accueil de son site Internet, la liste des derniers soutiens à la candida- ture de l’ancienministre de l’É- conomie du gouvernement Jos- pin est impressionnante. DominiqueStrauss-Kahnaréus- si en Franche-Comté à s’allier lesprincipales figurespolitiques du département. Pierre Mosco- vici, ancien ministre, en tête, fidèle de toujours et président de son comité de soutien, mais aussi le président du Conseil général Claude Jeannerot, la députée et ancienne secrétaire d’État Paulette Guinchard-

Kunstler, des adjoints munici- paux comme Michel Loyat. Parmi les supports de poids, compte aussi Jean-Louis Fous- seret, lemaire deBesançon, qui se sent “parfaitement enaccord” avec D.S.K. et ne cache pas son soutien pour l’ancien ministre. CommeClaude Jeannerot, pré- sident du Conseil général et la députée Paulette Guinchard- Kunstler, lemaire bisontinétait d’ailleurs àAlfortville, en région parisienne, le 4 octobre dernier, pour assister audiscours de lan- cement de campagnede soncan- didat. “C’est la voie de la social- démocratie. Dans une société où il yadeplus enplusdepersonnes

endifficulté, le social ne doit pas êtreunvainmot.Maispourmettre enplace lesmeilleurs politiques, on doit s’appuyer sur une éco- nomie forte. On ne peut redis- tribuer les richesses que l’on n’a pas produites” , affirme Jean- Louis Fousseret. Maislemairemetengardecontre “les basses attaques” lors de la campagned’investiturequipour- raitdiviserleparti. “Jemeréjouis qu’il y ait trois candidats. Mais il faut que pendant le débat, per- sonne n’oublie qu’on est tous du même parti. Les Français n’at- tendent pas un combat de chef mais des solutions” , reprend Jean-Louis Fousseret.

Dominique Strauss-Kahn lors de la dernière fête de la Rose, à Besançon. L’ancien ministre de l’Économie dispose des soutiens les plus prestigieux. …Et ceux de Ségolène Royal En tête dans les sondages au niveau natio- nal, la candidate bénéficie du soutien des partisans d’Arnaud Montebourg, comme Emmanuel Dumont par exemple.

“C ela va être une cam- pagne de débat, on ne veut pas de fan-club. On n’a pas envie d’une cam- pagne à l’américaine. Le “pipo- le”, c’est pas notre truc” , affir- me d’emblée Yves-Michel Dahoui, conseiller général de Besançon Sud, qui est aussi à la tête du comité de soutien à Ségolène Royal, véritablement structuré depuis mi-octobre. “Elle a la capacité d’incarner une forme de renouvellement de la politique, son prisme pour aborder les problèmes est dif- férent”, reprend Yves-Michel Dahoui, qui approuve aussi “la manière d’aborder des thèmes de société rarement pris en compte, comme elle l’a fait avec le bizutage par exemple.” Dans le Doubs, Ségolène Royal aussi a rassemblé pas mal d’élus ou de figures locales. Le maire de Quingey Jacques Breuil, le conseiller général de Pontarlier Christian Bou- day ou la conseillère généra- tion du Doubs est passée de 900 à près de 1 700 adhérents aujour- d’hui. Un quasi-doublement de ses effectifs, dont 600 nouveaux militants, inscrits avant le pre- mier juin, date butoir pour pou- voir se prononcer sur le pro- gramme du parti socialiste, ont le droit de vote dans le proces- sus de désignation interne du candidat à l’élection présiden- tielle. “On sait comment cela va se passer entre les anciens, cela

le de Besançon Planoise Daniè- le Tétu en font partie notam- ment. Mais “il faut être pru- dent. On sait que les débats internes, parfois, cela déra- pe…” , met en garde Yves- Michel Dahoui. Ségolène Royal bénéficie aus- si du soutien des quelque 200 partisans de la motion d’Ar- naud Montebourg. Parmi eux, Emmanuel Dumont, conseiller municipal à Besançon aux nou- velles technologies, qui voit en la candidate celle par qui la “rénovation des institutions et de la société peut passer.” Et d’énumérer les points de convergence entre la ligneMon- tebourg et Ségolène. “Sur l’ana- lyse du capitalisme financier, sur la réorientation nécessai- re de la construction euro- péenne, le besoin de redonner plus de pouvoirs parlemen- taires, ses positions sur l’en- vironnement… Sur tous ces sujets, nous sommes entière- ment d’accord avec elle.”

Les Fabiusiens optent pour la discrétion Les élus qui soutiennent Laurent Fabius ont pré- vu de se positionner officiellement seulement après l’issue du premier tour, le 16 novembre.

D ans le camp des parti- sans de Laurent Fabius, on fait plutôt profil bas. “Oui, on bénéficie de l’appui de personnes qui ont des mandats électifs dans le département. Il y en a plus qu’on ne le croit. Mais on évite de transmettre leur nom” , explique Fabrice Frichet, le secrétaire de la sec- tion de l’Isle-sur-le-Doubs qui a pris la tête du comité de sou- tien à la candidature de Lau- rent Fabius, lancé fin sep- tembre. Raison de cette discrétion, la position actuelle de bon der- Des élus comme Raymond Forni restent discrets… après avoir misé sur Jospin. tends le premier débat pour voir les ressources de chacun et les capacités des deux can- didats à résister à la confron- tation. L’important, c’est d’avoir un candidat capable de l’emporter au final en 2007” , affirme l’adjoint au maire de Besançon qui attend notam- ment de juger Ségolène Royal, qui envisage de ne pas parti- ciper à tous les débats, dans l’exercice.

nier de Laurent Fabius dans les sondages. “Un bon nombre de soutiens ne se positionneront qu’après le premier tour le 16 novembre, si Laurent Fabius accède au second. Auparavant, on aime bien que cela reste dans le parti” , reprend Fabrice Fri- chet. Une quinzaine de mili- tants ont rejoint le comité de soutien. Mais il est clair que les partisans de l’ancien pre- mierministre sontminoritaires dans le Doubs. “Objectivement, nous représentions 8%des voix au sein de la fédération lors du congrès du Mans” , reconnaît encore Fabrice Frichet.

Arrivés en masse au printemps, ils ont presque fait doubler les effectifs de la fédération du Doubs. L’ inconnu de ce choix inter- ne, ce sont eux : les nou- veaux adhérents du par- ti socialiste. Et ils sont nombreux. En l’espace d’un an, la fédéra- va se jouer entre D.S.K. et Ségo- lène” , affirme un membre du par- ti. Mais “comment vont se com- porter ces nouveaux adhérents, pour qui sont-ils, c’est une incon- nue. Même si au niveau natio- nal les sondages ont montré que les nouveaux étaient ségolé- nistes, rien ne prouve que cela soit la même tendance ici” , explique Daniel Magnin, l’un des secrétaires fédéraux du parti. Le vote crucial des nouveaux adhérents P.S.

A utre camp à se faire extrêmement discret, mais pour d’autres rai- sons, les fidèles de Lionel Jos- pin. Le président de la région Raymond Forni, qui s’était déclaré en faveur de l’ancien premier ministre avant le retrait de celui-ci, a choisi de ne plus se prononcer lors de la campagne d’investiture. “Il Les indécis

a beaucoup milité pour Lio- nel Jospin. Désormais, il ne se positionne pas. Il veut entendre les uns et les autres, pour en savoir un peu plus sur eux avant de se déterminer” , affirme l’un de ses proches. D’autres hésitent encore entre plusieurs candidats. C’est le cas de Vincent Fuster dont le cœur balance pour le moment “entre Dominique Strauss Kahn et Ségolène Royal.” “J’at-

6 L’ÉVÉNEMENT ’

ÎLOT PASTEUR : le piège se referme sur la ville

Né en 1998, le projet d’aménagement urbain et commercial Îlot Pasteur - récemment rebaptisé “Passages Pasteur” - est un des principaux dos- siers d’aménagement du centre-ville de l’actuel maire de Besançon. Il s’agit d’édifier un pro- gramme de logements et de surfaces commer- ciales dans un ensemble d’immeubles situés dans le périmètre de la Grande rue, la rue du loup, la rue du Lycée et la rue Claude-Pouillet, au cœur du centre-ville. Ce projet stratégique pour l’attractivité du cœur de ville - la FNAC a confirmé son intention de venir s’installer - prend des allures de bourbier pour la ville de Besan- çon. Le dernier rebondissement en date est une décision de la cour d’appel de Besançon qui annule les actes de vente passés en 1998 entre les différents partenaires. Conséquence : on revient à la situation de 1998 et nul ne peut affir- mer clairement aujourd’hui à qui appartiennent les immeubles de l’Îlot Pasteur. Malgré tout, la ville poursuit l’aménagement de ce futur centre commercial, forte d’une déclaration d’utilité publique. En toile de fond, il y a une guerre com- merciale entre différents promoteurs. À ce jour, le bras de fer judiciaire se poursuit et les travaux avancent tant bien que mal. Décryptage. La chronologie du feuilleton Le 19 mai 1998 , les consorts Weil, propriétaires indivis d’un ensemble d’immeubles rue Pasteur et Grande rue, signent un compromis de vente avec Alain et Michel Wajs- brot, promoteurs immobiliers basés à Metz. Montant de la transaction : 20 millions de francs. Le 3 septembre 1998 , la ville de Besançon décide d’exer- cer son droit de préemption sur ces immeubles. Les frères Wajsbrot entament alors une procédure administrative en vue d’annuler l’exercice de la préemption effectuée par la ville. Le 3 novembre 1998 , les frères Wajsbrot demandent l’annulation des arrêtés municipaux du 3 septembre 1998. Le 1 er décembre 1998 , la ville, usant de son droit de préemption, acquiert donc ces immeubles aux consorts Weil pour la somme de 20 millions de francs. Les 9 et 15 juillet 1999 , la ville rétrocède ces mêmes immeubles à la Société d’Équipement du Doubs (S.E.D.D.), à qui elle confie l’aménagement du projet Îlot Pasteur. Le 24 février 2000 , le tribunal administratif de Besan- çon annule les arrêtés pris par la ville le 3 septembre 1998 au motif que la ville n’avait aucun projet précis au moment de la préemption. Cette décision sera confirmée le 25 mars 2004 par la cour administrative d’appel de Nancy. Le 28 janvier 2002 , le préfet du Doubs déclare d’utilité publique le projet de réalisation de l’opération Pasteur. Les 6 janvier et 28 mars 2003 , des ordonnances d’ex- propriation donnent à la S.E.D.D. la possession des immeubles concernés. Le 3 mai 2005 , le tribunal de grande instance de Besan- çon déclare les frères Wajsbrot irrecevables dans leurs prétentions d’annuler la préemption de la ville au motif que l’acte de vente qu’ils avaient signé en mai 1998 avec les Weil était nul pour défaut d’enregistrement. Le 21 février 2006 , le tribunal de grande instance de Besançon déboute les frères Wajsbrot de leur demande de faire cesser l’opération d’aménagement de l’îlot Pas- teur, reprenant les arguments avancés dans le jugement du 3 mai 2005. Le 20 juillet 2006 , le tribunal administratif de Besançon rejette la requête des frères Wajsbrot d’annuler huit déli- bérations du conseil municipal de Besançon en date du 19 janvier 2004 par lesquelles elle décidait de réaliser l’opé- ration Pasteur. Mais le 26 septembre 2006 , la cour d’appel de Besan- çon contredit le jugement du tribunal de grande instance du 3 mai 2005 et prononce la nullité des contrats de vente conclus entre les consorts Weil et la ville de Besançon du 1 er décembre 1998 et entre la ville de Besançon et la S.E.D.D. des 9 et 15 juillet 1999. La cour d’appel s’appuie alors que un arrêt de la cour de cassation en date du 28 juin 2006.

L’ AFFAIRE

Pas d’indemnisation en vue Le projet îlot Pasteur ébranlé

dans ses fondations La justice a donné un nouveau coup à l’avancement du projet immobilier et commercial rebaptisé “Passages Pas- teur”. Malgré ce rebondissement, la ville affirme ne pas vouloir donner un euro d’indemnisation aux frères Wajs- brot tout en leur laissant la possibilité de racheter des mètres carrés qu’ils pourront commercialiser.

jet îlot Pasteur va s’apparenter à un gouffre financier pour la collectivité” commente l’un d’eux. Si on doit s’en tenir à l’arrêt de la cour d’ap- pel qui “renvoie les parties dans l’état où elles se trouvaient avant la conclusion des actes” , les consorts Weil redeviendraient propriétaires des immeubles en cause. “Si on applique la décision, on redevient pro- priétaire, on rend son argent à la ville, et on peut revendre aux Wajsbrot” résume un consort Weil. Cette affaire empoisonne sérieusement la ville. Certainement autant que les Bison- tins qui désespèrent de voir un jour briller au centre-ville les enseignes commerciales annoncées depuis des années. Le grand perdant dans l’histoire est sans conteste le centre-ville de Besançon. J.-F.H. Le maître d’ouvrage de l’opération et construc- teur, le groupe Eiffage, a confié à la société Ségécé (groupe Klépierre, filiale de la BNP), la gestion du futur centre commercial “Passages Pasteur”. C’est à cette société - premier ges- tionnaire de centres commerciaux en Europe - que le maire Schwint avait confiée à la fin des années quatre-vingt-dix le marché îlot Pasteur, suite à un concours. Le directeur général adjoint de la société Ségécé, Daniel Brisson, connaît bien Besançon pour y avoir été le directeur général de la Chambre de Commerce et d’In- dustrie du Doubs jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Selon lui, “le dossier n’est pas remis en cause. Nous avons signé des enga- gements, notamment avec FNAC et Monoprix, ces engagements seront tenus même si les aléas juridiques retardent les choses.” Le groupe Ségécé est aguerri à ce genre de dossiers. “À Boulogne-Billancourt, on a mis 16 ans pour que se concrétise un centre com- mercial, à Valenciennes 17 ans.” Les Bisontins devront donc encore s’armer de patience. Un ancien Bisontin dans la gestion du futur centre commercial

D ans les couloirs de la ville de Besan- çon, les notes de services succèdent aux réunions. Un seul sujet mobi- lise actuellement les conversations : comment se sortir d’un guêpier dans lequel on s’est fourré soi-même ? Résumé de la situation : la cour d’appel de Besançon vient d’annuler, par jugement du 26 septembre dernier, les actes de ven- te par lesquels la ville de Besançon était devenue propriétaire d’un gros morceau de l’ensemble immobilier au sein de l’Îlot Pas- teur. Au moment où elle avait décidé d’user de son droit de préemption, la ville de Besan-

transaction entre les Weil et les Wajsbrot. Ce bâton de dynamite à retardement allu- mé par l’équipe Schwint explose aujour- d’hui à la figure de l’équipe Fousseret. Aujourd’hui, la mairie se veut rassurante : “Nous sommes dans une situation de marche en avant, même s’il existe des aléas de pro- cédure. Ces aléas ne remettent pas en cau- se le déroulement des travaux” affirme Patrick Ayache, le directeur général des services, avançant l’argument de la pré- dominance de l’expropriation prononcée en 2003. “La S.E.D.D. apparaît toujours pro- priétaire par l’effet de l’ordonnance d’ex- Forte de cette certitude, la mairie de Besançon adopte une posture ferme : “Nous ne sommes prêts à aucun effort financier, nous ne dédommagerons personne. Ce qu’on est prêts à faire, c’est vendre une partie des mètres carrés aux frères Wajsbrot mais nous ne les indemniserons pas” ajoute M. Ayache. Le groupe Eiffage, maître d’ouvrage de l’opération immobilière commerciale, est plus circonspect. “Il y a une vraie contra- diction dans l’arrêt de la cour d’appel. D’un côté la ville ne serait pas propriétaire et d’un autre la déclaration d’utilité publique reste valable. Pour l’instant, c’est encore le flou” avoue Jean-Pierre Specte, respon- sable de l’opération pour Eiffage. Pour les consorts Weil, la situation actuelle n’a rien d’étonnant : “Dans cette affaire, les dossiers ont été très mal plaidés. Et la S.E.D.D. a été de très mauvais conseil. Au final, ce pro- propriation de 2003, affirme M. Ayache. Les opérations d’amé- nagement peuvent donc se pour- suivre.”

çon n’avait aucun projet fice- lé. En droit, c’est une condi- tion suffisante pour rendre caduque la préemption. Cet- te faute grossière des services de la ville remet en selle les promoteurs messins Michel et Alain Wajsbrot, spécialisés dans la commercialisation de surfaces commerciales à tra- vers la France.

“Si on applique la décision, on redevient propriétaire.”

Actuellement, tous les protagonistes de l’af- faire glosent sur la portée exacte de cette dernière décision, dernière en date d’un feuilleton qui dure depuis huit ans. Car le vrai détonateur de l’histoire, c’est l’ancien maire de Besançon - et son service urba- nisme. Cette histoire de gros sous sur fond de promotion immobilière est finalement simple à comprendre. Voulant privilégier un promoteur plus proche de ses volontés que lesMessinsWajsbrot, le maire de Besan- çon Robert Schwint n’avait rien trouvé d’autre que la préemption des immeubles - préemption jugée par la suite sans fon- dement, donc illégale - pour empêcher la

7 L’ÉVÉNEMENT

A NALYSE

Rebondissement La ville se serait expropriée elle-même !

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À se pencher plus en pro- fondeur dans l’imbro- glio juridique de cette affaire à rebondisse- ment, on trouve des incohé- rences qui pourraient être fatales à la ville de Besançon. Résu- mons. En janvier et mars 2003, le juge de l’expropriation décla- re exproprier pour cause d’uti- lité publique au profit de la vil- le représentée par la S.E.D.D., l’ensemble des immeubles de l’Îlot, dont les immeubles objets du litige. Or, à cette époque, c’est déjà la S.E.D.D. qui était censée être en possession de ces biens que la ville lui avait cédés auparavant par l’acte de 1999. Ce qui revient à dire qu’en 2003, la collectivité publique se serait expropriée elle-même ! En droit, cela semble relever d’une fla- grante incohérence. “Pour empê-

tin spécialiste des questions d’urbanisme. Pourquoi la ville et la S.E.D.D. auraient agi ainsi ? Certaine- ment consciente que le droit de préemption tomberait - ce qui n’a pas manqué -, la ville a usé de ce subterfuge parallèle en

cher qu’on puisse récupérer nos biens légalement acquis, la vil- le a cru intelligent de préemp- ter et de vite les céder à la S.E.D.D. avant d’engager une procédure d’expropriation. Une manière de soustraire ces biens de manière qui apparaît com-

faisant en sorte de tout exproprier d’un bloc. La défense des frères Wajsbrot compte bien s’appuyer sur ces élé- ments pour montrer que les services juri- diques et de l’urbanis-

me illégale” commen- teÉmileGéhant, l’avo- cat des Wajsbrot. Mieux : l’expropriation des immeubles litigieux n’aurait pas été noti- fiée, ni aux Wajsbrot, ni auxWeil. “C’est une

Elle a usé de ce subterfuge parallèle.

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me ont fait preuve d’un ama- teurisme certain dans cette tentative de rectifier le mau- vais engagé en1998par lamuni- cipalité Schwint. C’est l’équipe Fousseret - et les contribuables bisontins - qui paient aujour- d’hui les pots cassés.

obligation procédurale à peine de nullité à l’égard des pro- priétaires. L’expropriation ne peut donc pas être invoquée à l’égard des Wajsbrot, elle est franchement sujette à caution. La guerre n’est donc pas termi- née” analyse un avocat bison-

R IPOSTE

“Des propositions raisonnables” Les frères Wajsbrot ne lâcheront pas l’îlot Les promoteurs de Moselle à qui les consorts Weil s’étaient engagés à vendre les immeubles ne désarment pas. Après la récente décision de la cour d’appel, ils deman- dent qu’on leur rende leurs biens.

L’annulation des actes de vente concerne le volet judiciaire de l’affaire. Mais ce lourd dossier compor- te un autre pan, adminis- tratif, où là, une autre déci- sion est attendue. L es frères Wajsbrot sont plutôt du genre tenace. Non contents d’avoir obte- nu l’annulation des contrats de ventre entre les Weil et la ville et entre la ville et la S.E.D.D., ils ont engagé en parallèle une procédure devant le tribunal administratif de Besançon en vue d’annuler huit délibérations prises par le conseil municipal de Besançon le 19 janvier 2004, par lesquels les élus bisontins avaient notam- ment approuvé lamodification

leur requête. Selon la ville de Besançon, “aucun élément nou- veau n’est intervenu sur le volet administratif de l’affaire, la cour de Nancy devrait confir- mer la position du tribunal administratif de Besançon.”

du P.O.S. en vue du lancement de l’opération Pasteur, autori- sé lemaire à signer une conven- tion avec la société Eiffage, ou encore autorisé lemaire à signer une convention publique d’amé- nagement avec la S.E.D.D.

Mais la défense des Wajsbrot ne l’entend pas de cette oreille : “Pour rejeter notre demande, le tribunal administratif avait considéré que nous n’étions pas proprié- taires. Là, la donne a changé. La cour admi-

Le 20 juillet dernier, le tribunal adminis- tratif a débouté les frères mosellans de leur demande. La juridiction avait alors considéré que les requérants n’étaient pas habilités à demander l’annula-

La défense des Wajsbrot ne l’entend pas de cette oreille.

A lain Wajsbrot, un des deux frères pivots de cette affaire, se conten- te d’un commentaire succinct : “La justice a tran- ché, nos droits ont été rétablis”

indemnisation” mais l’ensemble des immeubles concernés afin de pouvoir ensuite les com- mercialiser. Ils disent “ne pas chercher la guerre” mais atten- dent de pied ferme “des solu- tions raisonnables.” “Il faut faire la paix mais pour cela, il faut admettre que mes clients ont un droit” termine M. Géhant. J.-F.H.

le a indûment spoliés” résume Émile Géhant, l’avocat des Wajsbrot. Il va plus loin : “Non seulement la ville devrait nous rendre nos biens mais aussi qu’elle rembourse les loyers per- çus depuis 1998 sur les appartements de l’Îlot Pasteur” poursuit-il en dénonçant “le coup de force permanent de la ville dans ce dossier. La préemption a été annu- lée et la ville s’est assi- se sur les décisions adminis- tratives” déplore-t-il. Aujourd’hui, les frères Wajs- brot attendent “des proposi- tions raisonnables de la part de la ville.” Non “pas une

tion de toutes ces délibérations car n’étant pas propriétaires des immeubles en question, à l’époque de leur recours. Jusqu’au-boutistes, les frères Wajsbrot n’ont pas dit leur der- nier mot. Ils ont fait appel de cette décision devant la cour administrative d’appel de Nan- cy, qui examine actuellement

nistrative d’appel sera bien obli- gée de constater que nous avons été rétablis dans nos droits et que nous sommes bien habili- tés à contester les délibérations du conseil municipal” résume l’avocat des promoteurs mes- sins. J.-F.H.

se félicite le co-res- ponsable des sociétés Sogim, Sogemo et Gamma, spécialisées dans la vente de sur- faces commerciales sur le territoire natio- nal.

Ils ne veulent pas une indem- nisation.

C ALENDRIER

Si dans l’entourage des frères Wajsbrot, on espère “sortir élé- gamment de cette affaire” , on n’en est pas moins sévère : “Il va falloir maintenant que la ville nous rende nos biens qu’el-

14 700 m 2 de commerces Pendant ce temps, le chantier suit son cours…

Les affres judiciaires qui émaillent le projet îlot Pasteur n’empêchent pas le dossier d’avancer sur le terrain. Les démolitions se poursuivent.

S ur le site de la société qui commer- cialise les futures surfaces de ven- te (la société Ségécé, groupe Klé- pierre), la date d’achèvement annoncée - 2008 - prêterait presque à sou- rire. Aujourd’hui, les aménageurs du site annoncent la date de “début 2012” pour la livraison des surfaces commerciales. Dans l’Îlot Pasteur, la deuxième phase de démolition - l’ancien bâtiment de la Mutualité - vient de s’achever. “Il nous reste à démolir les réserves de Monoprix. Avant cela, elles déménageront dans la cour de l’intendance située au niveau du 14, Grande rue, dans des bâtiments que nous mettons à disposition de Monoprix” indique la S.E.D.D. La démolition des réserves Monoprix est programmée “au premier trimestre 2007.” En parallèle sont actuellement réhabilités 15 logements

par Grand Besançon Habitat (ex- O.P.H.L.M.), dans l’ancienne Mutualité. “Ces logements seront terminés dans un an.” Viendra ensuite le temps des fouilles archéologiques, qui s’étaleront sur 18 à 24 mois, en 2007 et 2008. Une première phase de fouilles à trois mètres de pro- fondeur, puis les travaux de construction de la paroi moulée du futur parking sou- terrain, suivis de la deuxième phase de fouilles à 6 mètres de profondeur. Et en 2010, 2011 et 2012 viendra le temps de la construction des commerces. Début 2012 doivent être livrés les commerces et le parking, mi-2012 les logements. Au total, l’opération “Passages Pasteur” comprend 14 700 m 2 de surface commer- ciale (alimentaire avec 2 500 m 2 de ven- te, 4 moyennes unités, 20 boutiques, ser-

vices et restauration), un parking de 332 places dont 250 places publiques et 80 logements (une quarantaine neufs, une quarantaine réhabilités). En haut, la Grande rue aujourd’hui. En bas, l’entrée des futurs Passages Pasteur donnant sur la Grande rue.

Les immeubles qui font l’objet du litige actuel représen- tent près de la moitié de la surface de l’îlot Pasteur.

BESANÇON

8

P OLÉMIQUE

En bref

Conseil général

L’opposition accuse le Département de “laxisme” dans sa gestion

C.A.F. Chaque jour, la Caisse d’Al- locations Familiales de Besan- çon reçoit près de 1 000 appels téléphoniques. 91 % des allocataires obtiennent un immédiatement un technicien conseil. Pour tenter d’amé- liorer encore sa qualité de ser- vice, la C.A.F. de Besançon étend ses horaires d’accueil téléphonique à partir du lun- di 2 octobre 2006. Le temps d’accueil téléphonique par les techniciens passera de 25 à 30 heures par semaine. Vide-grenier L’Escale Jeunes “foyer la Maî- trise” organise un vide-gre- nier dimanche 22 octobre de 9 h 30 à 16 heures au 9, rue de la Convention à Besançon. Mission Voix En raison du gel d’une partie de ses subventions 2006, la Mission Voix Franche-Comté - Centre Polyphonique n’est pas en mesure d’assurer une programmation 2006-2007. Quingey Spectacle-débat suivi d’un apéro équitable “Consommer autrement, mais pourquoi ?”, vendredi 20 octobre à 20 h 30, à la salle polyvalente de Quin- gey, en partenariat avec l’as- sociation TRI.

La droite départementale monte au cré- neau contre la politique d’insertion duConseil général du Doubs jugée trop laxiste.

“U ne gestion laxiste, c’est tout à fait ce qui caractérise ce Conseil général” , attaque Jean-François Longeot, le chef de l’opposition départementale. Lors de la dernière assemblée duConseil général, une subvention de 72 000 euros accordée à une association d’insertion,

une convention, elle doit respecter cer- tains critères comme le nombre d’em- plois. Il faudrait mettre en place les mêmes critères avec les associations” , affirme Jean-François Longeot, qui accu- se leConseil général “d’ouvrir les vannes” pour certaines associationsmais de prô- ner la rigueur avec d’autres. Il reproche

également à la majorité dépar- tementale d’avoir augmenté le nombre de structures associa- tives chargées de l’insertion des R.M.istes sans se “poser la ques- tion de la concurrence entre les structures, qui peut peut-être à terme freiner la politique d’in- sertion. Aux 50 associations exis-

les Ateliers Maryse Bastié, pour l’aider à surmonter son découvert bancaire - 382 000 euros en 2004 - a déclenchéune véritable bataille rangée entre gauche et droi- te. Sur les bancs de l’opposition, on critique ouvertement l’ac-

“Le Conseil général en a rajouté 55 nouvelles.”

cord de subventions à des associations en difficulté financière, sans l’accom- pagner de plan de redressement. “Que l’on apporte un soutien, ça me paraît logique et même normal. Mais on ne doit pas être là pour inciter à créer un systè- me : être en déficit ce n’est pas grave, le Département est là pour donner de l’ar- gent ! Quand on accorde un prêt d’hon- neur à une entreprise, celle-ci est liée par

tantes en 2004, le Conseil général en a rajouté 55 nouvelles.” “Quand on est un homme public, c’est plus facile de dire oui que de dire non” , attaque encore Jean-François Longeot. “Mais alors qu’en 2004 le Département était à l’équilibre budgétaire, 78,5millions d’euros ont été empruntés en 2006. Je ne suis pas sûr que plus de choses aient été faites.” S.D.

Débats houleux autour de l’utilisation des deniers publics. (photo archive L.P.B.).

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É GLISE

En bref

Priorités 2006-2010

Monseigneur Lacrampe a fait sa rentrée

Prés-de-Vaux Le père de famille qui avait construit sa maison sur le ter- rain inondable des Prés-de- Vaux a été condamné par la justice à démolir sa maison avant le 15 novembre et à 3 mois de prison ferme. Il a fait appel. Jazz Trio de Jazz sera en concert vendredi 17 novembre à 20 h 30 au magasin Biétry musique (33, quai Veil-Picard à Besançon). Réservation au 03 81 80 50 56. Chaufferie La chaufferie bois de Besan- çon-Planoise a été inaugurée vendredi 13 octobre dernier. Peinture Guy Bardone expose ses toiles à la galerie Cimaise jusqu’au 30 octobre. Ce Jurassien d’ori- gine offre une expression élé- gante et un chromatisme raf- finé. 30 peintures et 10 aquarelles sont présentées. Au 10, rue de la Préfecture à Besançon. Musiques Sixième festival des musiques libres les 3, 4 et 5 novembre à Besançon. Concerts, dan- se, poésie sonore et installa- tions. Renseignements au 03 81 83 39 09.

Après plusieurs semaines d’absence pour raison médicale, l’archevêque de Besançon a relancé le dialogue et pré- senté ses orientations diocésaines.

S a santé fragilisée par des problèmes cardiaques, Monseigneur André Lacrampe a choisi demettre de côté ses fonctions nationales de président du conseil des orga- nismes de solidarité et de déve- loppement. C’est à son diocèse que l’archevêque de Besançon consacrera donc désormais la quasi intégralité de son temps, “à la tête” d’un bataillon de 550 religieux et religieuses, 24 diacres permanents et 170 prêtres (de moins de 80 ans), répartis dans les 1 010 com- munes que couvre le diocèse de Besançon sur les départements du Doubs et de la Haute-Saô- ne. Malgré la baisse des “effectifs” religieux, le pèreAndré Lacram- pe réfute l’idée selon laquelle on serait entré dans “un désert spirituel” , appuyant son propos sur les quelque 2 000 catéchistes donnant une éducation reli- gieuse à plus de 16 000 enfants, “sans parler des nombreuxmou- vements de jeunes et la force que représentent les laïcs qui pren- nent de plus en plus en charge la vie pastorale.” Si crise il y a, ce ne serait donc

qu’une “crise de croissance” des effectifs mais certainement pas du fait religieux selon l’arche- vêque. “Il faut faire grandir les communautés chrétiennes mais aussi continuer à développer une culture de l’appel, créer une ambiance, un bain culturel. Et favoriser la participation des 25-40 ans à la vie ecclésiale” dit-il. Voilà les trois orienta- tions majeures du diocèse d’ici 2010. L’archevêque de Besançon n’en oublie pas le socle fondateur des messages transmis par le clergé, à savoir la doctrine éta- blie dans les années soixante par le concile de Vatican II, his- toire de faire comprendre qu’il ne cautionne pas lemouvement traditionaliste du Bon Pasteur, pourtant officiellement recon- nu il y a quelques semaines par le Pape Benoît XVI. “Il n’est pas dans mes intentions d’accueillir dans le diocèse des prêtres membres de l’institut du Bon Pasteur” affirme-t-il. “Il faut être ouvert, comprendre les dif- férentes sensibilités, mais je ne peux pas rayer d’un trait le Concile Vatican II.” J.-F.H.

L’archevêque de Besançon revient sur le devant de la scène avec trois orientations majeures.

L’archevêque, témoin assisté dans une affaire corse

L’ abbé Antoine Videau, économe de l’associa- tion du diocèse d’Ajac- cio (Corse), a récemment défrayé la chronique judiciaire de l’île de Beauté. Fin 2005, l’homme d’église a purgé plu- sieurs semaines de prison pré- ventive dans une affaire “d’abus de confiance aggravé” et de “faux en écriture comptable” pour sa gestion plus qu’ap- proximative des affaires du dio-

cèse. L’histoire débute en 204 quand l’évêque qui succède à André Lacrampe en Corse (ce dernier officiait à Ajaccio avant de venir exercer à Besançon), a de sérieux soupçons sur la ges- tion de son diocèse : opéra- tions immobilières douteuses, transferts d’argent obscurs, entrées et sorties en liquide, détournements… Mais l’abbé Videau ne voudrait

pas être le seul à supporter les charges qui pèsent sur ses pra- tiques louches. Il compte bien impliquer son ancien “patron”. Monseigneur André Lacrampe est donc témoin assisté dans cette affaire. “Une situation plu- tôt rare, il pourrait très bien être mis en examen” affirme un avo- cat corse proche du dossier. Le tribunal de grande instance d’Ajaccio doit trancher et éta- blir toutes les responsabilités.

S ANTÉ

M OTO Première participation Le Tour de France à moto Stéphane Meullenet est le seul Bisontin à avoir participé début octobre au Moto-Tour, le principal rallye routier moto de France. Impressions.

Z.A.C. des Hauts-du-Chazal Une nouvelle maison de retraite en 2008 à Besançon Un groupe privé construira un établissement d’hébergement pour personnes âgées d’une capacité de 86 lits et places sur le pôle santé des Hauts-du-Chazal. La Z.A.C. continue à se remplir.

L a Presse Bisontine : Vos parents et grands-parents étaient concessionnaires moto, vous- mêmes travaillez dans une conces- sion. Vous lancer dans ce genre des preuves était tout naturel ? Stéphane Meullenet : Depuis que je suis né, je baigne dans le milieu moto. J’ai déjà fait du moto-cross, du trial, mais jamais de rallye sur route. Le Moto-Tour (ex-Tour de Fran- cemoto), c’est l’événement moto dans ce domaine-là en Fran-

“U n chez soi dans une résidence médica- lisée pour personnes âgées.” C’est ainsi que le groupe privé bisontin qui lance le projet présente cette future maison de retraite. Le bâtiment sera construit dans le nouveau quartier des Hauts- du-Chazal, situé à l’Ouest de Besançon, entre l’hôpital Min- joz et Châteaufarine. “Ce site permet une proximité intéres- sante avec le C.H.U., le Centre de Soins de Suite des Tilleroyes et les instituts de formation. Le terrain offre en plus une vue magnifique et dégagée sur Besançon et la campagne envi- ronnante” promet le promoteur. Le concept architectural de ce futur établissement renforce les espaces privatifs afin de maintenir l’intégrité et de res- pecter l’intimité de la person- ne âgée. “Nous avons conçu des petits logements où sera recréé l’environnement de la person- ne âgée” précise-t-on. Pour les personnes âgées souffrant de lamaladie d’Alzheimer (et syn-

gille) et une structure privée (les Ophéliades à Thise). La future maison de retraite des Hauts-du-Chazal va générer 45 emplois nouveaux. L’implantationde cet E.H.P.A.D. aux Hauts-du-Chazal corres- pond à la vocation médicale

dromes apparentés), un espa- ce de vie autonome limité à 14 personnes permettra à ces rési- dents de “continuer à avoir un lien social, de participer aux gestes de la vie quotidienne dans un environnement sécurisé, enca- dré par un personnel soignant

voulue par la S.E.D.D., l’aména- geur de cette Z.A.C. mixte de 40 hec- t a r e s . “ N o u s sommes en train d’initier un nouveau projet, un “village entreprises” destiné à répondre à la

ce, la plus grosse épreu- ve de masse, elle réunit 250 engagés. Le principe est de parcourir un périple de 3 100 km en

volontaire et spéci- fiquement formé.” Et dans le but d’ai- der les familles dans lemaintien à domi- cile, l’établissement proposera “diffé- rentes formes d’al- ternatives à l’insti- tutionnalisation :

La maison de retraite va générer

“J’aurais pu encore

mieux finir.”

45 emplois nouveaux.

plusieurs étapes sur les routes de France, étapes ponctuées par des spéciales chronomé- trées. Pour cette première par- ticipation, mon objectif était de terminer dans les 50 pre- miers. L.P.B. : Comment vous êtes-vous comporté ? S.M. : Je termine 26 ème de ma catégorie, la catégorie “pro- motion” (l’autre est la catégo- rie “expert”), avec notamment

demande des entreprises médi- cales” confie la S.E.D.D. Un laboratoire spécialisé dans la recherche fondamentale en bio- technologies a déjà répondu à l’appel des aménageurs. Côté logement (15 hectares au total), une consultation vient d’être lancée pour la constructiond’une soixantaine de maisons de vil- le. J.-F.H.

accueil de jour, accueil de nuit et hébergement temporaire (de 24 heures à 4 mois).” Ce nouvel établissement d’hé- bergement pour personnes âgées dépendantes (E.H.P.A.D.) à statut privé viendra complé- ter l’offre existante à Besan- çon : deux E.H.P.A.D. publics (Avanne et Bellevaux), des struc- tures privées associatives (l’of- fice protestant, la maison de retraite de Saint-Ferjeux, Bre-

Le Bisontin Stéphane Meullenet participait à son premier Moto-Tour, course mythique dans le genre.

métrées. Pour les étapes, on doit tenir une moyenne de 60 km/h et respecter les limi- tations car nous roulons sur les routes départementales. C’est tout l’intérêt de ce rallye où nous roulons 10 à 15 heures par jour pendant huit jours.

une 7 ème place décrochée lors de la spéciale de nuit. J’aurais pu encore mieux finir si je n’avais pas écopé d’une péna- lité de deuxminutes pour excès de vitesse pendant une étape. Il n’y a que durant les spéciales que les épreuves sont chrono-

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