La Presse Bisontine 71 - Novembre 2006

L’ÉCONOMI E

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C ES ENTREPRISES QUI RECRUTENT Trois questions à…

E UROPE

Aide à l’innovation

279 millions d’euros pour la Franche-Comté En France, la Franche-Comté est la première région en termes d’aides euro- péennes. Pour 2007-2013, l’enveloppe devrait baisser. Mais la filière bois fait partie des secteurs qui continueront à bénéficier d’aides à l’innovation.

La société Alliance, Saint-Vit La Presse Bisontine s’est penchée sur ces entreprises en expansion, portées par une conjoncture favorable. Leur effectif est en croissance. Exemple à Saint-Vit.

P remière région française en matière d’aides européennes, la Franche-Comté va devoir apprendre à partager. Après l’élargissement de l’Union Européenne aux dix nouveaux États membres, le budget consacré aux prochains pro- grammes européens doit être réduit. “Comme l’union est passée à 25, la répartition du budget se fait désor- mais à 25. Une partie des fonds sont allés vers les nouveaux États membres. Mais nous avons sauvegardé l’essen- tiel, ce que nous souhaitions pour pou- voir mener des actions” , se félicite

L a Presse Bisontine : Quel est le domaine d’activité d’Alliance ? Jean-Claude Bihr, dirigeant : Basés à Saint-Vit, nous travaillons dans le domaine spécifique du mou- lage par injection de poudre métallique. C’est un procédé que nous avons développé ici, nous sommes les seuls en France à le maîtriser, et une trentaine seu- lement en Europe. Nous fabri- quons des pièces métalliques microtechniques à forte valeur ajoutée. L.P.B. : Cette technique particulière explique vos besoins en matière de personnel ? J.-C.B. : Créée en 1995, la société poursuit son expansion. L’effec- tif salarié actuel est de 47 per- sonnes plus 43 intérimaires. Ce volant important d’intérimaires est dû à des commandes en pics et en creux. Nous avons déjà embauché 25 personnes depuis l’année dernière, nous devrons en recruter encore une vingtai- ne d’ici l’année prochaine. Actuel-

lement, nous n’arrivons pas à produire ce qu’on nous deman- de ! L.P.B. : Quel profil recherchez-vous ? J.-C.B. : Des gens qui ont envie de travailler ! Sur le plan des qua- lifications, nous cherchons notam- ment un responsable du person- nel, des outilleurs, des polisseurs, des fraiseurs. Nous avons beau- coup d’opératrices sur machines à commandes numériques. Si on veut rester compétitifs, il nous faut absolument des gens qui ont envie de travailler, qui sont réel- lement motivés. Je crois qu’en France, on a trop dévoyé la valeur du travail jusqu’ici. Nous sommes en train d’étudier avec les collectivités locales un projet d’agrandissement sur une des zones d’activités de Saint- Vit. Notre développement se pour- suit.

Luigi Nigri, en charge des fonds européens pour la Franche-Comté à la commission européenne. Au total, la région Franche-Comté devrait ainsi béné-

L’Europe a choisi de “cibler davantage”.

Les microtechniques font partie des cinq filières que l’Europe doit soutenir.

Pour pallier la baisse des subven- tions, l’Europe a choisi de “cibler davantage” ses aides. Les finance- ments de l’Europe doivent principa- lement soutenir l’innovation dans cinq secteurs économiques identifiés, parmi lesquels les microtechniques, la plasturgie mais aussi la filière bois. “Ce sera de l’aide à l’investissement dans les scieries, mais aussi les chauf- feries bois” , affirme-t-on à la préfec- ture. “Il y a des enjeux très impor- tants.”

tion du fonds européen de dévelop- pement régional F.E.D.E.R. devrait s’élever à 146 millions d’euros pour la région, contre 172 millions d’euros lors de la dernière programmation 2000-2006. Le programme Interreg, partagé entre la Franche-Comté, Rhô- ne-Alpes et la Suisse a par contre vu sa dotation augmenter de 21 à 48 mil- lions d’euros. “Une augmentation d’au- tant plus importante que l’enveloppe globale des projets Interreg a dimi- nué” , se satisfait Luigi Nigri.

ficier de 279 millions d’euros contre 329 millions d’euros actuellement entre 2007 et 2013. Un comité de sui- vi des nouveaux fonds doit se réunir le 19 octobre à Besançon. Dès le len- demain, le public pourra consulter le programme européen et ses orienta- tions et donner son avis, en préfec- ture ou sur internet. Pour la période 2007-2013, la dota-

Propos recueillis par J.-F.H.