La Presse Bisontine 71 - Novembre 2006

BESANÇON

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S PORT

En bref

Football

Pour lutter contre la violence dans les stades, la Ligue de foot- ball a durci son barème de sanctions disciplinaires. Qui agres- se un arbitre doit être désormais radié à vie. Trois arbitres agressés dans le Doubs depuis le début de la saison

Cancer chaqueannéeenFranche-Com- té, 5 000 nouveaux cas de can- cer sont à déplorer. 1 640 Franc- Comtoiset1040Franc-Comtoises endécèdent,dont754avant l’âge de 65 ans. À noter la forte pro- gressionducancerdespoumons chez les femmes. Métiers d’art Du 19 au 22 octobre, journées des métiers d’art à travers la Franche-Comté. Renseigne- ments au 03 81 48 93 90. C.P.A.M. Guy Plattet a pris ses fonctions de nouveau directeur de la C.P.A.M. de Besançon. La Cais- se d’Assurance Maladie de Besançon emploie 300 salariés. Solidarité La grande collecte annuelle de la Banque Alimentaire aura lieu les 24 et 25 novembre. Plus de 5 500 personnes bénéfi- cient de nourriture grâce à elle. En 2005, plus de 720 tonnes de produits alimentaires soit 1,4 million de repas ont été redistribués. une hausse de 16,5 % par rapport à 2004. Maisons L’entreprise Maisons Moyse de Besançon vient d’obtenir l’agré- ment national “Maisons de qua- lité” reconnu par les associa- tions de consommateurs. L e peintre et son modè- le. Avouons-le, la fonc- tion fascine, entourée de mystère. PourAngé- lique Bellet, 21, prendre la pose, c’est surtout “un bon plan. Un job étudiant plutôt mieux qu’un autre. En tout cas mieux que de travailler dans un fast food et de sentir la frite en per- manence.” Un job comme un autre, mais en plus original. Depuis un an, pour financer en partie ses études de psy- chologie à l’Université, l’étu- diante pose devant les élèves de l’école des beaux-arts de Besançon. Chaque année, ils sont trois à servir ainsi de modèles aux artistes en her- be. Deux femmes et un hom- me, sélectionnés à chaque ren- trée par un jury de professeurs d’art. Angélique, elle, a décou- vert le filon par “une ancien- ne colocataire, étudiante aux beaux-arts.” Pas par amour de la peinture. “Je ne connais pas grand-chose à l’art. Jus- te les classiques, j’ai un poster de Kandinsky, comme beau- coup, dans ma chambre. Je trouve cela intéressant” , dit- elle. Le poste est plutôt bien payé, 17 euros par heure. Au début, elle reconnaît avoir dû sur-

“C ela faisait neuf ans que j’arbitre, je n’avais jamais été insulté, jamais pris un coup” , raconte David Sandona. Fin septembre, en arbitrant un match de district entre Planoise et Chemaudin, l’arbitre a reçu un coup de poing d’un joueur et s’est fait insul- ter. Depuis le début de la saison, ils sont trois arbitres dans le

trict du Doubs-Sud. Pour lutter pour efficacement contre la violence sur les ter- rains de football amateur, la Ligue de football vient d’ailleurs de se doter dès la saison 2006- 2007 d’un nouveau barème de sanctions disciplinaires, plus sévère que le précédent notam- ment en cas d’agression de l’ar- bitre. Une initiative qui fait écho à l’adoption le 10 octobre dernier d’une loi sur le statut

“Le résultat, c’est que pour cer- tains déplacements, on préfè- re déclarer forfait. Cela nous est arrivé une fois, on devait aller jouer à Montbéliard. On a préféré payer l’amende plu- tôt que de jouer la peur au ventre” , affirme un dirigeant de club à Orchamps-Vennes dans le Haut-Doubs. Depuis le début de la saison, les arbitres ont aussi dû sanc- tionner beaucoup plus de fautes que les années précédentes. “Trois cartons rouges en six matches alors qu’en huit ans de carrière jusqu’à présent je n’avais dû en sortir qu’un seul” , remarque David Sandona, pour qui la médiatisation du coup de tête de Zinedine Zidane ou du crachat de Fabien Barthez n’est peut-être pas étrangère à la banalisation des gestes violents sur les terrains. La solution ? La répression certes, mais certains, comme Max Tudezca, le directeur adjoint de Profession Sport 25, qui tente de mener - sans beau- coup de succès - des méthodes de prévention de la violence,

des arbitres pour ren- forcer leur protection face aux actes de vio- lence. “On applique la tolérance zéro en matière de violence contre l’arbitre. La sanction, c’est l’ex- pulsion à vie des ter- rains” , affirme Pier- re-Étienne Demilier.

Doubs à avoir été agressés pendant un match. Triste bilan, jamais encore atteint. “En district, c’est sou- vent là qu’on retrou- ve le plus de pro- blèmes avec le joueur. Alors tout ce qui va dans le rôle du ren- forcement de la pla-

Plusieurs clubs sont

déjà repartis sous les jets de pierre.

David Sandona, arbitre le week-end : “J’ai déjà distribué trois cartons rouges en six matches.”

au district. “L’équipe est sou- vent à l’image de l’entraîneur. Avoir des gens compétents, des présidents qui prônent des com- portements irréprochables en interne, c’est l’idéal.” Mieux vaut en tout cas agir avant que les terrains de foot ne se trans- forment en rings de boxe. S.D.

la diminution des tensions pas- se aussi par une action en amont “pour canaliser les joueurs dont on sait qu’ils peu- vent devenir violents mais aus- si faire un travail auprès des éducateurs et des clubs. Un entraîneur intenable sur le bord du terrain, c’est souvent un pro- blème.” Une analyse partagée

Car la violence n’a pas dispa- ru des terrains de football ama- teur. Plusieurs clubs de foot- ball sont déjà repartis de déplacement sur des terrains de football bisontins sous les jets de pierre. Comme Orchamps-Vennes par exemple.

ce de l’arbitre est bienvenu. Pen- dant des années, on a essayé de faire de la prévention, cela n’a pas fonctionné, maintenant il faut passer à la répression” , affirme de son côté Pierre- Étienne Demillier, assistant technique au niveau du dis-

B ESANÇON Beaux-arts Modèle pour peintres amateurs À Besançon, ils sont trois - deux femmes et un homme - à prendre la pose devant les élèves de l’école des beaux-arts. Un job plutôt original.

À 21 ans, Angélique pose pour les étudiants des beaux-arts.

beaux-arts. Que pense-t-elle de toutes ces œuvres qu’elle inspire ? “La première fois, je n’arrêtais pas d’y penser pen- dant la pose. Et puis j’ai été déçue. Je ne me suis pas recon- nue” , dit-elle doucement. Une seule fois, elle avoue avoir été interpellée. Un portrait très sombre. “Je suis allée voir l’étu- diante pour lui demander si c’est comme cela qu’elle me voyait, méchante. Elle m’a expli- qué que toute son œuvre était ainsi” , raconte l’étudiante.

monter ses inhibitions de se retrouver nue. “Au début, j’ai gardé mon peignoir. Puis de toute manière, ce n’est pas un regard vicieux. Ils poseraient une cruche sur l’estrade, ce serait pareil. On dédramatise vite” , raconte-t-elle. “Ce qui me faisait le plus bizarre, c’est quand je croisais des étudiants dans la rue. Je savais qu’il m’avait vue, cela me mettait mal à l’aise.” Reste à se confronter avec les créations des artistes des

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