La Presse Bisontine 71 - Novembre 2006

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

4,4 millions d’euros supplémentaires pour le chantier des Mercureaux

L’ État devrait finalement débloquer une enveloppe supplémentaire de 4,4 millions d’euros pour la réali- sation de la voie des Mercureaux. Sur le budget 2007 alloué à l’agence de finan- cement des infrastructures de transports, au moins 120 millions d’euros doivent en effet être réservés en priorité à cinq pro- jets d’équipements routiers jugés “d’im- portance nationale” par le premier ministre, parmi lesquels a été retenue la voie des Mercureaux de Besançon. Après arbitra- ge au ministère, c’est donc 4,4 millions d’euros de cette somme qui sont attri-

bués au projet routier bisontin, ce qui cor- respond au financement de 27,5 % - la part du budget supportée par l’État dans l’ensemble du contournement routier bisontin - des 16 millions d’euros de sur- coût qui restent encore à financer. En 2005, les élus locaux avaient accusé l’État de modifier la répartition de la char- ge financière du chantier routier en refu- sant de participer au financement des sur- coûts de la voie des Mercureaux - qui devrait au final coûter 150 millions d’eu- ros -, faisant porter ainsi l’ensemble de celui-ci sur les collectivités territoriales.

Avec cette enveloppe, l’État revient donc à ses premiers engagements. “C’est un surplus par rapport à ce qui était prévu, un vrai coup de pouce pour ce chantier. Cela devrait permettre à l’État de prendre en charge une partie du dépassement de budget” , se félicite la députée (U.M.P.) Françoise Branget. Avec Besançon, la rénovation de l’auto- route entre Lyon et Saint-Étienne, le contournement de Strasbourg, la rocade de Bordeaux et la route Centre-Europe atlantique doivent également bénéficier de l’enveloppe supplémentaire.

Des spéléologues bisontins en expédition dans le Haut-Doubs

“N yctalopithèque”, le club de spéléo bisontin, poursuit ses investigations dans le Haut-Doubs, où il tente de découvrir le collecteur de la Baume Archée, une grosse résur- gence temporaire qui se situe dans la vallée de la Loue et dont la tête de réseau est localisée 21 km plus haut sur la commu- ne de Boujailles (canton de Levier). “Il existe aussi une résur- gence pérenne qui sort dans le

lit de la Loue à hauteur de Mou- thier près de la centrale élec- trique” indique Frédéric Bonne- foi, le maire de Villers-sous-Montrond et membre du club. C’est donc là qu’abou- tit une partie des eaux du pla- teau de Levier qui fonctionne comme un vaste entonnoir. Les eaux s’infiltrent dans le sol kars- tique. Elles suivent les canaux naturels de ce gros réseau d’ir- rigation avant de se jeter dans un collecteur qui méandre dans

les entrailles de la terre. L’issue est la Baume Archée. Les spé- cialistes n’ont pas de doute sur ce point. En revanche, ce que les spé- léologues ignorent, c’est le che- min qu’empruntent les eaux dans le sol. Frédéric Bonnefoi et ses acolytes nyctalopithèques ten- tent de résoudre l’énigme depuis une quinzaine année en multi- pliant les expéditions dans le Haut-Doubs sur le territoire des communes de Boujailles, Levier,

Chapelle-d’Huin, ou Sept- fontaine pour tenter de trou- ver le collecteur, la “grande rivière souterraine” qui pas- se probablement sous leurs pieds. Reste à savoir à quel- le profondeur il circule et comment y accéder. “Le problème actuellement est qu’aucune galerie ne des- cend en dessous de 150 m. Or on sait qu’il y a un déni- velé important entre le sec- teur de Boujailles qui est à 850 m d’altitude et la vallée de la Loue qui est à 300 m. On suppose aujourd’hui que le col- lecteur de la Baume Archée se situe entre - 200 et - 250 m de pro- fondeur” ajoute-t-il. Il faudra donc progresser encore dans les dédales du karst pour atteindre la rivière souterraine. Les nyctalopithèques sont en train de pros- pecter, il semblerait qu’ils aient trouvé une piste intéressante.

Le réseau “éducation sans frontière” craint pour les familles non régularisées

“O n est dans le flou artistique. On ne sait pas combien de familles et surtout com- bien d’enfants sont concernés par le refus de régularisation. On ne connaît pas non plus les raisons de ce rejet” , explique Jean-Jacques Boy, l’un des membres du réseau “éducation sans fron- tière” (R.E.S.F.). Selon les chiffres rendus publics par la préfecture du Doubs en septembre, sur les 43 familles - représentant 72 adultes - ayant dépo- sé une demande de régularisation au titre de la cir- culaire Sarkozy cet été, 20 adultes ont été régula- risés, 28 autres ont été réorientés vers d’autres dispositifs. 24 adultes enfin, “qui ne répondaient pas à l’ensemble des critères de la circulaire” ont été déboutés. Des chiffres qui ne satisfont pas R.E.S.F. qui les jugent incomplets. Surtout, l’association se dit inquiète pour les familles non régularisées. “Tous

les dossiers que nous suivions ont été soit régula- risés soit redirigés vers d’autres procédures. Tous ceux qui ont été déboutés par contre sont des gens que nous ne connaissons pas. Ces familles risquent gros” , reprend Jean-Jacques Boy. L’association critique aussi la lenteur des procédures, une fois les familles régularisées pour obtenir leur titre de séjour. “Les familles ont reçu un récépissé mais qui ne leur donne pas droit aux prestations sociales ni à travailler. Il leur faut encore attendre deux ou trois mois. Alors que l’enjeu était la scolarisation des enfants, les familles n’ont pas non plus eu droit à l’allocation de rentrée pour leurs enfants” , reprend un membre de l’association. Autre grief de l’asso- ciation, le coût du timbre fiscal nécessaire pour recevoir son autorisation de séjour. 220 euros par adulte. “Pour des familles maintenues dans la pré- carité depuis des années, c’est énorme.”

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