La Presse Bisontine 71 - Novembre 2006

BESANÇON

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P OLITIQUE

En bref

Présidentielle 2007

D.S.K., Fabius ou Royal : qui roule pour qui à Besançon ?

Nancray Une nouvelle maison comtoi- se est actuellement en construc- tion au musée de Nancray, en provenance des Bouchoux, caractéristique de l’habitat du Jura Sud. Ouverture en 2007. Mots Doubs Près de 36 000 visiteurs ont fréquenté le salon littéraire de la rentrée à Besançon. C’est un millier de plus que l’édition 2005. 160 000 euros de livres ont été vendus durant les trois jours du salon. 5 % de cette somme sera reversée au Conseil général du Doubs pour l’achat de livres pour les col- légiens situés en Z.E.P. E.N.S.M.M. Une convention de partena- riat a été signée entre l’E.N.S.M.M. et le groupe AlstomTransport. dans le cadre du pôle de compétitivité, ayant notamment pour objet la fédé- ration des moyens et res- sources (laboratoires de recherche, entreprises P.M.E.) intervenant autour des mêmes disciplines pour créer une Pla- te-forme d’Innovation Tech- nologique et Scientifique sur les Machines Tournantes Élec- triques Embarquées. Judo Championnats de France par équipe de judo au Palais des Sports de Besançon du 3 au 5 novembre. 300 combattants attendus.

Le 16 novembre, les militants du parti socialiste doi- vent désigner leur candidat pour les prochaines élec- tions présidentielles en 2007. Alors que des débats internes doivent durer un mois, nous avons fait le point sur les choix des figures socialistes locales. Les relais de Dominique Strauss-Kahn Jean-Louis Fousseret, Paulette Guinchard, Claude Jeannerot…D.S.K. a réussi à fédérer autour de lui les pointures du parti socialiste local.

S on comité de soutien est de loin le plus organisé de tous. Sur lapaged’accueil de son site Internet, la liste des derniers soutiens à la candida- ture de l’ancienministre de l’É- conomie du gouvernement Jos- pin est impressionnante. DominiqueStrauss-Kahnaréus- si en Franche-Comté à s’allier lesprincipales figurespolitiques du département. Pierre Mosco- vici, ancien ministre, en tête, fidèle de toujours et président de son comité de soutien, mais aussi le président du Conseil général Claude Jeannerot, la députée et ancienne secrétaire d’État Paulette Guinchard-

Kunstler, des adjoints munici- paux comme Michel Loyat. Parmi les supports de poids, compte aussi Jean-Louis Fous- seret, lemaire deBesançon, qui se sent “parfaitement enaccord” avec D.S.K. et ne cache pas son soutien pour l’ancien ministre. CommeClaude Jeannerot, pré- sident du Conseil général et la députée Paulette Guinchard- Kunstler, lemaire bisontinétait d’ailleurs àAlfortville, en région parisienne, le 4 octobre dernier, pour assister audiscours de lan- cement de campagnede soncan- didat. “C’est la voie de la social- démocratie. Dans une société où il yadeplus enplusdepersonnes

endifficulté, le social ne doit pas êtreunvainmot.Maispourmettre enplace lesmeilleurs politiques, on doit s’appuyer sur une éco- nomie forte. On ne peut redis- tribuer les richesses que l’on n’a pas produites” , affirme Jean- Louis Fousseret. Maislemairemetengardecontre “les basses attaques” lors de la campagned’investiturequipour- raitdiviserleparti. “Jemeréjouis qu’il y ait trois candidats. Mais il faut que pendant le débat, per- sonne n’oublie qu’on est tous du même parti. Les Français n’at- tendent pas un combat de chef mais des solutions” , reprend Jean-Louis Fousseret.

Dominique Strauss-Kahn lors de la dernière fête de la Rose, à Besançon. L’ancien ministre de l’Économie dispose des soutiens les plus prestigieux. …Et ceux de Ségolène Royal En tête dans les sondages au niveau natio- nal, la candidate bénéficie du soutien des partisans d’Arnaud Montebourg, comme Emmanuel Dumont par exemple.

“C ela va être une cam- pagne de débat, on ne veut pas de fan-club. On n’a pas envie d’une cam- pagne à l’américaine. Le “pipo- le”, c’est pas notre truc” , affir- me d’emblée Yves-Michel Dahoui, conseiller général de Besançon Sud, qui est aussi à la tête du comité de soutien à Ségolène Royal, véritablement structuré depuis mi-octobre. “Elle a la capacité d’incarner une forme de renouvellement de la politique, son prisme pour aborder les problèmes est dif- férent”, reprend Yves-Michel Dahoui, qui approuve aussi “la manière d’aborder des thèmes de société rarement pris en compte, comme elle l’a fait avec le bizutage par exemple.” Dans le Doubs, Ségolène Royal aussi a rassemblé pas mal d’élus ou de figures locales. Le maire de Quingey Jacques Breuil, le conseiller général de Pontarlier Christian Bou- day ou la conseillère généra- tion du Doubs est passée de 900 à près de 1 700 adhérents aujour- d’hui. Un quasi-doublement de ses effectifs, dont 600 nouveaux militants, inscrits avant le pre- mier juin, date butoir pour pou- voir se prononcer sur le pro- gramme du parti socialiste, ont le droit de vote dans le proces- sus de désignation interne du candidat à l’élection présiden- tielle. “On sait comment cela va se passer entre les anciens, cela

le de Besançon Planoise Daniè- le Tétu en font partie notam- ment. Mais “il faut être pru- dent. On sait que les débats internes, parfois, cela déra- pe…” , met en garde Yves- Michel Dahoui. Ségolène Royal bénéficie aus- si du soutien des quelque 200 partisans de la motion d’Ar- naud Montebourg. Parmi eux, Emmanuel Dumont, conseiller municipal à Besançon aux nou- velles technologies, qui voit en la candidate celle par qui la “rénovation des institutions et de la société peut passer.” Et d’énumérer les points de convergence entre la ligneMon- tebourg et Ségolène. “Sur l’ana- lyse du capitalisme financier, sur la réorientation nécessai- re de la construction euro- péenne, le besoin de redonner plus de pouvoirs parlemen- taires, ses positions sur l’en- vironnement… Sur tous ces sujets, nous sommes entière- ment d’accord avec elle.”

Les Fabiusiens optent pour la discrétion Les élus qui soutiennent Laurent Fabius ont pré- vu de se positionner officiellement seulement après l’issue du premier tour, le 16 novembre.

D ans le camp des parti- sans de Laurent Fabius, on fait plutôt profil bas. “Oui, on bénéficie de l’appui de personnes qui ont des mandats électifs dans le département. Il y en a plus qu’on ne le croit. Mais on évite de transmettre leur nom” , explique Fabrice Frichet, le secrétaire de la sec- tion de l’Isle-sur-le-Doubs qui a pris la tête du comité de sou- tien à la candidature de Lau- rent Fabius, lancé fin sep- tembre. Raison de cette discrétion, la position actuelle de bon der- Des élus comme Raymond Forni restent discrets… après avoir misé sur Jospin. tends le premier débat pour voir les ressources de chacun et les capacités des deux can- didats à résister à la confron- tation. L’important, c’est d’avoir un candidat capable de l’emporter au final en 2007” , affirme l’adjoint au maire de Besançon qui attend notam- ment de juger Ségolène Royal, qui envisage de ne pas parti- ciper à tous les débats, dans l’exercice.

nier de Laurent Fabius dans les sondages. “Un bon nombre de soutiens ne se positionneront qu’après le premier tour le 16 novembre, si Laurent Fabius accède au second. Auparavant, on aime bien que cela reste dans le parti” , reprend Fabrice Fri- chet. Une quinzaine de mili- tants ont rejoint le comité de soutien. Mais il est clair que les partisans de l’ancien pre- mierministre sontminoritaires dans le Doubs. “Objectivement, nous représentions 8%des voix au sein de la fédération lors du congrès du Mans” , reconnaît encore Fabrice Frichet.

Arrivés en masse au printemps, ils ont presque fait doubler les effectifs de la fédération du Doubs. L’ inconnu de ce choix inter- ne, ce sont eux : les nou- veaux adhérents du par- ti socialiste. Et ils sont nombreux. En l’espace d’un an, la fédéra- va se jouer entre D.S.K. et Ségo- lène” , affirme un membre du par- ti. Mais “comment vont se com- porter ces nouveaux adhérents, pour qui sont-ils, c’est une incon- nue. Même si au niveau natio- nal les sondages ont montré que les nouveaux étaient ségolé- nistes, rien ne prouve que cela soit la même tendance ici” , explique Daniel Magnin, l’un des secrétaires fédéraux du parti. Le vote crucial des nouveaux adhérents P.S.

A utre camp à se faire extrêmement discret, mais pour d’autres rai- sons, les fidèles de Lionel Jos- pin. Le président de la région Raymond Forni, qui s’était déclaré en faveur de l’ancien premier ministre avant le retrait de celui-ci, a choisi de ne plus se prononcer lors de la campagne d’investiture. “Il Les indécis

a beaucoup milité pour Lio- nel Jospin. Désormais, il ne se positionne pas. Il veut entendre les uns et les autres, pour en savoir un peu plus sur eux avant de se déterminer” , affirme l’un de ses proches. D’autres hésitent encore entre plusieurs candidats. C’est le cas de Vincent Fuster dont le cœur balance pour le moment “entre Dominique Strauss Kahn et Ségolène Royal.” “J’at-

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