La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JANVIER 2019

AFFAIRE DAVAL, PROCÈS DE L’ANESTHÉSISTE, ENGAGEMENT POLITIQUE…

LES VÉRITÉS DE L’AVOCAT SCHWERDORFFER

p. 6 à 8 Gilets jaunes bisontins Un mois de grogne… et ses conséquences

p. 22 à 25 Éric Alauzet a lancé les hostilités Municipales 2020 : les cartes sont rebattues

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - redaction@publipresse.fr - www.presse-bisontine.fr

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

L’arrivée de 5 agents portera à 220 le nombre de policiers

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Armement de la Police municipale : la C.F.T.C. interpelle le ministre

Surenchère “Il faut savoir terminer une grève” s’ex- clamait le pourtant peu libéral Mauri- ce Thorez, l’ancien numéro 1 du Par- ti communiste français dans les années trente. Aussi légitimes soient les reven- dications des gilets jaunes, aussi sin- cère soit leur détresse, aussi dépités soient les citoyens, aussi remontée soit la France des ronds-points contre celle des belles avenues, il est arrivé le moment où au final, ce mouvement social va coûter plus cher que ce qu’il ne rapportera. La hausse du S.M.I.C., la défiscalisation des heures supplé- mentaires ou l’arrêt des ponctions sur la C.S.G. des retraités, il y a sans dou- te longtemps que le gouvernement aurait dû les concéder. La force des gilets jaunes aura été de rendre moins sourd un président devenu autiste, moins aveugle un gouvernement tou- ché de cécité sociale. Ils ont pour la plupart d’entre eux donné de leur temps, parfois de leur santé pour crier haut leur ras-le-bol d’un système qu’ils rejet- tent et cause les angoisses profondes de cette classe moyenne qui refuse d’être encore un peu plus déclassée. Pour cela oui, on est sans doute tous redevables de ce mouvement. Sauf que… À force de vouloir parfois tout et son contraire, de jouer la suren- chère, de maintenir une pression deve- nue insupportable à quelques jours des fêtes (pain bénit pour les criminels casseurs), ce mouvement risque de se retourner au final contre eux et ceux qu’ils disent défendre, c’est-à-dire leurs enfants, qui devront payer plus cher encore demain les conséquences de ce triple effet gilets jaunes : le déficit de la France forcément se creuse, son déclassement à l’international se ren- force dangereusement, et son écono- mie vacille, provoquant sans doute dans les mois à venir la faillite de com- merces qui n’avaient pas besoin de cela en ce moment. Au lieu de jouer la surenchère - un S.M.I.C. à 1 500 euros, le retour de l’I.S.F. ou on ne sait encore quel référendum d’ini- tiative populaire, quand ce n’est pas la destitution du président, les gilets jaunes devraient axer leur seule reven- dication sur les vraies mesures à prendre pour que la France retrouve des marges de manœuvre financières : s’attaquer enfin franchement aux éva- sions fiscales et aux multinationales qui échappent aux impôts ici. Les mil- liards, c’est là qu’ils sont. Plus dans les caisses d’un État exsangue. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George, Alexandre Pitard. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2018 Commission paritaire : 0220 D 80130

L e débat de l’armement de la Police municipale de Besançon rebondit à nouveau. Le président du syn- dicat C.F.T.C. de la Ville de Besançon Jacques Desoche a interpellé le ministre de l’In- térieur suite au refus du mai- re d’armer sa police. Entre- temps, Michel Omouri (Les Républicains) a demandé à Jean-Louis Fousseret s’il aug- menterait le point des d’indi- ce des fonctionnaires lors du conseil municipal de décembre. Il n’a pas obtenu de réponse, une phase de négociation étant lancée à ce sujet. La C.F.T.C. explique que son

Les policiers municipaux, notamment ceux de Besan- çon, se sont vus refuser d’être dotés d’armes létales malgré une demande formulée par 96 % d’entre eux. Au regard de la législation en vigueur, la décision d’accorder cette auto- risation revenant “uniquement” aux maires de chaque ville, le débat fut clos malgré une argu- mentation solide. Pourtant, plus que jamais, la France ne peut se priver de forces vives en capacité d’intervenir à tout moment et cela sur tout le ter- ritoire…Les missions des poli- ciers municipaux ne peuvent s’arrêter là où la confrontation à un ou des individus armés commettant ou ayant commis un homicide ou un attentat ter- roriste est inévitable. D’autant, Monsieur le ministre, que le fait pour ces policiers d’être régulièrement primo-interve- nants accroît fortement les risques d’une mise en danger de leur vie et l’impossibilité de défendre la vie de nos com- patriotes.” n Sur l’armement des policiers municipaux, la C.F.T.C. ne désarme pas.

courrier “se veut citoyen. Il a vocation à alerter sur l’urgen- te nécessité de généraliser le port d’armes à feu pour tous les policiers municipaux de notre pays” explique Jacque Desoche. Et de poursuivre : “Le récent attentat terroriste commis à Strasbourg nous rap- pelle à quel point nous restons fragiles et démunis face à des actes aussi meurtriers qu’im- prévisibles. Si l’heure n’est pas à la polémique, des questions se posent sur les moyens don- nés à “toutes” celles et ceux qui portent un uniforme et qui par le fait garantissent l’ordre et la sécurité dans notre pays.

Comme prévu, mais avec un peu de retard, les renforts de policiers arrivent à Besançon.

L entement mais sûrement, les effectifs de la Police nationale retrouvent des couleurs à Besançon. Actuel- lement, le commissariat de Poli- ce “comptabilise 215 gradés ou gardiens de la paix, et bien- tôt 220” annonce Jean-Louis Fousseret. Confirmation auprès du directeur départemental de la sécurité publique du Doubs Benoît Desferet : “En sep- tembre, ce sont 6 agents qui

sont arrivés sur le quartier de reconquête républicaine (Pla- noise) puis 5 gardiens stagiaires arriveront d’ici fin décembre. Enfin, un appel à candidatures est lancé pour l’arrivée de 5 titulaires en mars prochain. Nous arriverons donc au chiffre initialement prévu.” Le “nou- veau” commissariat installé rue du Parc à Planoise bénéficie- ra d’une équipe vouée à ce quartier. n

La Cour des comptes se penche sur le Syded

L a chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté a contrô- lé les comptes et la gestion du syn- dicat mixte d’énergies du Doubs (Syded), entre 2010 et la période la plus récen- te. Elle a rendu son rapport lundi 17 décembre. C’est une première pour le syndicat et sur une telle période (8 ans). Le Syded est chargé des travaux d’enfouissement, de desserte électrique intérieure des lotissements et zones d’ac- tivité et de l’éclairage public. 566 com- munes du Doubs (sauf quelques-unes du Haut-Doubs) font appel à ce syndi- cat implanté à Besançon longtemps pré- sidé par Jean-François Longeot et depuis octobre dernier par Patrick Corne, mai- re de Marchaux. Les conclusions sont encourageantes. La chambre observe que “le syndicat a su organiser la mon- tée en puissance de ses interventions en tant que maître d’ouvrage” , a pu

constater que le Syded dispose, pour la mise en œuvre de ces missions, “d’une expertise, d’une organisation et d’outils de pilotage opérationnels de ses projets très structurés, une situation financière du Syded est très confortable sur la pério- de…” Un satisfecit général. “ Les conclu- sions de la chambre sur le Syded sont excellentes. Il y a 6 recommandations à revoir. Nous en avons déjà réglé envi- ron 5” explique Patrick Corne. Parmi les points à revoir : la transparence de l’in- formation financière du Syded. La chambre recommande de construire une procédure de recensement et d’arbitra- ge des projets d’investissement de ses membres et de formaliser une pro- grammation pluriannuelle de ses inves- tissements. “Ce que nous venons de fai- re, assure le Syded. Les dossiers de travaux et de subventions sont désor- mais recensés en fin d’année et arbitrés

Le Syded est aussi chargé de développer des bornes de recharge de véhicules électriques.

en décembre pour l’année suivante.” La totalité des investissements du Syded sont financés sans emprunt. Il investit

entre 7 et 10 millions d’euros par an et distribue aux communes entre 2 et 3 mil- lions d’euros de subventions. n

Crédits photos : L.P.B., D. Cesbron,Y. Petit, J. Varlet.

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

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JUSTICE

L’avocat Randall Schwerdorffer

“À unmoment, j’ai eu peur de tout perdre” Sous les projecteurs de l’affaire Alexia Daval, l’avocat au barreau de Besançon Randall Schwerdorffer revient sur cet emballement médiatique hors norme. Il se verrait bien enfiler un costume politique pour LaRem. Mais avant, il va défendre l’anesthésiste bisontin qu’il dit innocent.

de Besançon ont cautionné un dos- sier fou. Ils jouent très lourd pro- fessionnellement et en perdent leur objectivité. Nous avons des relations tendues avec le parquet, les magistrats. Mais on ne pliera pas. L.P.B. : Comment va-t-il ? R.S. : Mal ! Il est brisé. Et il n’y a pas que lui, sa famille est très tou- chée également. L.P.B. : Vous aimez les combats. C’est pour cela que vous vous lancez en poli- tique ? R.S. : J’adore la politique mais je ne m’y lance pas. Je suis adhérent En Marche au comité d’Ornans, car j’aime la proximité, la Franche- Comté, Besançon… Je suis heu- reux d’être unFranc-Comtois adop- té. On m’a proposé d’ouvrir un cabinet à Paris, j’ai refusé. J’ai des idées, des convictions. La politique doit être au service du citoyen et je suis sensible au combat des gilets jaunes. Je vois des gens qui ont du mal. La politique est là pour amé- liorer la vie des gens et nos poli- tiques ont perdu la notion de la chose publique. L.P.B. : C’est pour cela que vous vous présenterez aux Européennes ? R.S. : Ce qui m’intéresse en effet, c’est l’Europe. Je souhaite m’en- gager, mais c’est un peu tôt pour se déclarer. Cette élection m’inté- resse, mais la décision ne m’ap- partient pas. L.P.B. : Il faudra pourtant aller vite. Quels contacts avez-vous ? R.S. : Il y a des gens avec qui je par- le comme Jean-Louis Fousseret ou Alexandra Cordier, la référente départementale d’EnMarche. J’ac- corde tout mon soutien à Jean- Louis Fousseret car c’est quelqu’un de très impliqué dans la vie des Bisontins, un homme sincère. Son avis compte beaucoup pour moi. L.P.B. : Vous ne discutez pas avec Éric Alauzet, candidat déclaré aux munici- pales à Besançon ? R.S. : Je n’ai pas de contacts avec lui. Je pense que c’est un bon dépu- témais je ne le vois pas autrement qu’en bon député. L.P.B. : Si c’était Alexandre Cordier la candidate aux municipales, vous la sou- tiendriez ? R.S. : Ce ne serait pas inintéres- sant que Besançon ait une femme à lamairie. Pourquoi pas une fem- me jeune, ancrée sur le territoire. Si cette femme voulait se présen- ter, je la soutiendrai. L.P.B. : Quid d’Emmanuel Macron. Vous a-t-il déçu ? R.S. : On fait tous des erreurs, des erreurs de communication et je sais de quoi je parle. On les paye. Il a pu donner l’image d’un hom- me qui méprisait les Français et je ne pense pas que ce soit la réa- lité. On lui reproche l’état de la France : mais ce n’est pas la fau- te d’Emmanuel Macron. Je lui maintiens mon soutien. J’ai déjeu- né avec lui quand il n’était pas encore candidat : il m’a laissé l’im- pression de quelqu’un de très brillant avec une vraie énergie. n Propos recueillis par E.Ch.

L a Presse Bisontine : Jonathann Daval est revenu sur ses déclarations et avoue avoir tué sa femme Alexia, sans le vouloir. Tout semble plus clair. Selon vous, existe-t-il encore des zones d’ombre ? Randall Schwerdorffer : La plus grosse zone d’ombre n’existe plus ! Nous avons compris, il y a deux mois sui- te à des éléments revenus au dos- sier, que la position de Jonathann Daval n’était plus tenable. Sa der- nière audition fut compliquée mais il s’accrochait à sa version car au mois de juin elle était - encore – cré- dible. Elle s’est effritée avec le tra- vail de contre-enquête réalisé depuis. L.P.B. : Lui avez-vous demandé d’avouer ? R.S. : Lors de sa dernière audition, nous lui avons expliqué que ce serait la meilleure solution pour lui. Ce sont nous (N.D.L.R. : il travaille sur ce dossier avec Ornella Spatafora son associée) qui avons demandé des rencontres individuelles car nous n’avions aucun intérêt à le mainte- nir dans une position sans issue pour lui. L.P.B. : Que s’est-il dit lors de cette confron- tation dans le bureau du juge au tribunal de Besançon où étaient présents la famil- le Daval, Jonathann, et les avocats le 7 décembre dernier ? R.S. : Ce qu’on a vu lors de cette confrontation, c’est l’intelligence de Maître Florand et l’humanité excep- tionnelle d’Isabelle Fouillot, lamère d’Alexia qui l’a complètement pris à contre-pied. Elle est venue sur les sentiments. La maman d’Alexia a rappelé à Jonathann qu’il avait fait partie de la famille, elle lui a mon- tré la photo du chat par exemple. Les deux premières confrontations furent stériles car elles étaient sur un ton très agressif notamment avec Grégory Gay (le beau-frère). On ne peut pas être agressif avec Jona- thann, sinon il se renferme sur lui- même ! L.P.B. : Émotionnellement, ce fut unmoment fort de votre carrière de pénaliste. Une pre- mière ? R.S. : C’était fort ! Mais j’ai vécu par le passé une partie civile qui s’est levée pour serrer la main de l’accu- sé principal qui avait tué son père. L’aveu de JonathannDaval va peser très lourd dans son procès. L.P.B. : Avez-vous des mots pour la famil- le d’Alexia ? R.S. : Oui, pour la maman. J’ai trou- vé qu’elle avait fait preuve d’une humanité exceptionnelle, d’une émo- tion sincère, d’une intelligence dans sa démarche alors qu’elle est prise dans un drame absolu. L.P.B. : Comment expliquez-vous l’embal- lement médiatique ? R.S. : Nous n’avons absolument pas compris l’emballement du départ. J’en suis à ma centième affaire cri- minelle et des affaires comme celles- ci, j’en ai plaidé de nombreuses dont on ne parle quasiment jamais. On est, et c’est dur à dire, sur une affai- re criminelle “ordinaire” qui a pris

des proportions surréalistes.J’étais encore étonné qu’elle intéresse autant les médias nationaux. Il y a des personnalités qui animent ce dossier, toutes très particulières, des acteurs, avec leursmensonges, puis leur mystère.Tout cela a créé un feuilleton judiciaire qui pas- sionne au-delà de la réalité. L.P.B. : Vos confrères ont critiqué vos déclarations. Quelle leçon tirez-vous de votre gestion médiatique de cette affai- re Daval ? R.S. : La leçon, c’est qu’il faut évi- ter de parler dans l’émotion. Chaque mot est disséqué et pas forcément bien compris ou inter- prété. Les phrases sincères peu- vent être lapidaires par la suite. Au temps de l’émotion, il faut être prudent sur les déclarations que l’on peut faire. Je ne me trouve pas d’excuses mais lorsque vous recevez 200 appels jour au cabi- net, qu’il faut gérer toutes les affaires courantes, vous pouvez à unmoment vous faire surprendre. Le jour où Jonathann passe aux aveux, j’ai plaidé trois autres dos- siers dans lamême journée. L’om- niprésence des caméras fait que chaquemot est enregistré, chaque image, comme celle quand je suis pris en train de fumer dans un bar… Je ne fais pas attention et là les gens disent : “Mais il se prend pour qui lui ?” L.P.B. : Il y a un an jour pour jour, vous étiez traîné dans la boue par vos col- lègues parisiens aumotif que vous n’aviez pas respecté le Code pénal. Comment l’avez-vous vécu ? Que leur répondez- vous aujourd’hui ? R.S. : Je ne réponds rien. J’ai ren- contré beaucoupde collègues depuis et avec qui nos relations sont deve- nues cordiales. À l’époque, ceux que l’on n’entendait pas m’ont apporté leur soutien à l’instar de Maître Bilger,Clarisse Serre,Fran- cis Vuillemin (ancien avocat de Maurice Papon), le bâtonnier Pier- re-Olivier Sur notamment. L.P.B. : Y a-t-il de la jalousie de la part de vos confrères bisontins ? R.S. : Avec mes confrères bisontins, c’est compliqué.Mais aujourd’hui, j’ai de très bonnes relations avec le bâtonnier de Besançon alors que c’était très tendu il y a enco- re quelques mois. Il a compris que ce dossier était complexe. L.P.B. : Vous confirmez avoir mal géré la pression ? R.S. : On a géré comme on a pu. Je n’ai pas compris que l’on soit sur B.F.M. T.V. en boucle. C’était du délire. L.P.B. : Quelles conséquences pour les affaires du cabinet ? R.S. : J’ai eu peur sur le coup car j’étais très critiqué ! À unmoment, j’ai eu peur de tout perdre. J’ai obtenu 15 acquittements depuis le début de ma carrière, ce qui est reconnu régionalement, mais on

Maître Randall Schwerdorffer dans son cabinet à Besançon.

se rend compte qu’une seule phra- se peut tout détruire. Les gens vous ostracisent alors que je fais ce métier depuis 19 ans et on ne m’a rien donné pour en arriver là ! L.P.B. : Qu’est-ce qui vous a le plus désta- bilisé ? R.S. : Je n’ai jamais vu sur une affai- re autant d’éléments sortir même ces dernières semaines. Ce n’est pas une chose à laquelle nous sommes habitués régionalement. L.P.B. Vous êtes connu pour avoir sou- tenu des causes indéfendables, les petits voyous également. Cela reste votremarque de fabrique ? R.S. : Tous les dossiers sont impor- tants et je ne les nivelle pas. J’ai de la chance d’avoir des associés brillants.ÀBesançon,nous sommes 16 dans notre cabinet. Et nous allons ouvrir un autre cabinet à Vesoul en février. L.P.B. : Éric Dupond-Moretti a plaidé en cour d’assises à Lons-Le-Saunier en novembre pour l’affaire du brocanteur de Thise séquestré et tué. Que pensez- vous de cet avocat surnommé “Acquit- tator” ? R.S. : Il y a lui… et les autres avo- cats. Ce n’est pas un modèle pour moi,c’est Jacques Isornimonmodè- le, l’avocat de Pétain. Dupond- Moretti est quelqu’un de brillant. Je ne vais pas le critiquer même si lui m’a critiqué, mais cela le regarde. L.P.B. : Que doit-on attendre dans la sui- te de l’affaire Daval ? R.S. : Une audition, un transport sur les lieux, une expertise psy- chiatrique, un procès à l’automne 2019. L.P.B. : Si vous aviez installé votre cabi- net à Paris, la caisse de résonance aurait été autre ? R.S. : C’est vrai que nous avons été traités comme des bouseux

mais aujourd’hui c’est fini. C’est scandaleux. Ce parisianisme est péniblemais je n’ai pas peur des avo- cats parisiens. Ce qui m’a agacé, c’est d’être traité com- me si j’étais un avocat commis d’office. L.P.B. : Vos honoraires ont-ils augmenté depuis tout cela ?

Bio express

l Randall Schwerdorffer a 50 ans, il est né à Orange. Étudiant, il paie ses études en travaillant dans l’hôtellerie, le tourisme, et en faisant des défilés de mode à Besançon. l l Le 7 janvier 2001, Randall Schwerdorffer prête serment. l En juillet 2002, à 33 ans, il ouvre son cabinet à Besançon puis des antennes à Dole, Pontarlier, bientôt Vesoul. l Son cabinet pénaliste est le plus important de Bourgogne-Franche- Comté avec à son actif une centaine de dossiers criminels plaidés et 15 acquittements obtenus. Après le MoDem, il s’investit aujourd’hui à LaRem sur le plan politique. l

“On nous a traités comme des bouseux.”

R.S. : Ils étaient déjà suffisamment élevés. L’affaire Daval n’a rien changé. L.P.B. : Beaucoup de travail en perspec- tive pour votre cabinet, d’autant que vous êtes chargé de défendre également le Docteur Péchier, soupçonné d’empoi- sonnements de patients à Besançon. Qu’en est-il ? R.S. : C’est le dossier le plus lourd que nous avons à traiter pour le cabinet. Je suis convaincu de l’in- nocence de ce professionnel de talent dont Besançon est privé ! La justice fait ce qu’elle veut sur cette affaire et rien ne se sait contrairement à l’affaire Daval. Je l’ai dit : l’accusation est à char- ge, de façon orientée selon moi. Nous sommes au cœur d’une erreur judiciaire. Autant dans le dossier Daval, on ne m’a jamais entendu crier “Daval est innocent”, autant dans le dossier Péchier je n’ai pas l’ombre d’un doute sur son inno- cence. C’est très dur d’accompa- gner une personne que l’on sait innocente dans la violence judi- ciaire destructrice. La personne perd tout. Ce type de dossier, c’est l’essence même de notre métier. L.P.B. : Pourquoi le dossier du Dr Péchier est-il verrouillé ? R.S. : Il est dangereux. Les enquê- teurs, les magistrats, le parquet

BESANÇON

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Leur vie passée “à Chaillot” SOCIAL En attente de démolition L’immeuble de logements sociaux du quartier Fontaine-Écu sera-t-il bien rasé ? Des locataires se refusent toujours à le quitter et se disent prêts à faire barrage aux pelleteuses.

D epuis son appartement lumi- neux de 64 m 2 , une belle vue s’offre sur la ville. Abdul n’ai- merait pas en changer, appré- ciant le calme qui y règne, tout comme “la proximité avec les transports en com- mun.” Si d’extérieur, le bâtiment res- semble à l’une de ses anciennes barres H.L.M., d’intérieur, “il y a un ascen- seur, de grandes surfaces avec des petits loyers… et on y trouve en prime, une vraie solidarité entre les habitants.” Malheureusement et après six propo- sitions de relogement infructueuses, il

dernier survivant d’un ensemble de quatre immeubles construits entre 1962 et 1965, qui comportaient 318 loge- ments. La requalification du quartier de Fontaine-Écu décidée en 2009 ayant amené à la démolition des trois autres. Sylvette aussi venait de la barre d’en face. “On s’est tous retrouvés ici. On se connaît depuis des années, j’ai même vu les enfants de chacun grandir.” Avec sa chienne Mojita, elle est bien connue des locataires et se sent tellement en confiance qu’elle laisse parfois la por- te ouverte. “Je suis pour ainsi dire née ici.” Depuis sa fenêtre de chambre, elle a vue désormais sur la nouvelle résidence senior privée. Même si le cadre a évo- lué, ses souvenirs restent. Les mai- sonnettes Néolia qui donnent de l’autre côté de son appartement, semblent aujourd’hui la narguer. “Ce serait bien mais c’est beaucoup plus cher” , concè- de Sylvette qui vit en dessous du seuil de pauvreté, comme 16 des 19 loca- taires pour la majorité âgés encore pré- sents dans l’immeuble. Tous espèrent revenir sur l’arrêté pré- fectoral autorisant sa démolition, “d’au- tant qu’il s’agit d’une décision injuste et irresponsable qui devrait coûter 2mil- lions d’euros, alors que l’entretien nor- mal de l’immeuble ne serait que d’1mil- lion” , d’après Alain Genot, le président de la Confédération nationale du loge- ment (C.N.L.) du Doubs.

fait aujourd’hui partie des trois loca- taires concernés par une résiliation de bail dans les six mois. Le temps est donc compté. “Or, je n’ai eu que des pro- positions qui n’étaient pas compatibles”, se défend-il, “des 40 m2 avec des loyers plus élevés ou des appartements au 3ème étage sans ascenseur.” Cette situa- tion est d’autant plus mal vécue qu’on lui avait promis qu’il ne bougerait plus après la démolition de l’immeuble voi- sin de la rue Fontaine-Écu, où il habi- tait avant. Le bâtiment de Chaillot est en fait le

Sylvette, avec sa chienne

Mojita, aime la convivialité qui règne ici. “Il n’est pas rare qu’on discute tous sur un banc le soir.”

engagé. Mais là où l’association de défense des locataires s’émeut, c’est sur l’attitude du bailleur “qui met de plus en plus la pression et agite le spectre de l’évacua- tion par la police. La démolition étant prévue pour 2020, ils perdront leurs subventions s’ils tardent trop.” Grand Besançon Habitat assure, lui, par voie de presse, accompagner chacun dans son relogement, en prenant aussi en charge leur déménagement. n S.G.

Un premier projet de réhabilitation avait d’abord été proposé par Grand Besançon Habitat mais refusé par une majorité de locataires “parce qu’il s’ac- compagnait d’une augmentation de loyer de 35 %”, note Michel Boutonnet, autre membre C.N.L. Les précédentes rénovations (600 000 euros auraient notamment été investis entre 2010 et 2013) ne justifiaient pas, en outre, à leurs yeux de tels frais. L’Office pren- dra alors la décision de démolir l’im- meuble et depuis, un bras de fer est

Les locataires de la rue Chaillot soutenus par la C.N.L. ne désarment pas. 19 logements sont encore occupés sur 48.

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

GILETS JAUNES : LA GROGNE… ET APRÈS

Durant un mois, le mouvement des gilets jaunes a occupé l’actualité locale comme nationale. S’il reste encore quelques irréductibles, la plupart ont quitté les ronds-points et leurs principaux points de rassemblement. Pourtant, la colère de ces citoyens n’est pas dissipée. Et les conséquences sur l’économie locale sont palpables.

l Social

Les gilets jaunes pas abattus Derrière la fraternité du feu de camp, ils crient à l’injustice sociale Délogés des ronds-points, les gilets jaunes se sont invités au conseil municipal de Besançon pour dénoncer le manque d’écoute. Invitée à rencontrer le maire le 17 décembre, la délégation a posé un lapin.

C omme Stéphane et Michel, l’un de Thise, l’autre de Besançon, beaucoup de gilets jaunes ont découvert au rond- point d’École Valentin ou le long de la R.N. 57 à Micropolis l’am- biance fraternelle, joyeuse et solidaire des feux de camp. Ils ont acquis sympathie et noto- riété. Pourquoi rentrer chez eux mettre des pantoufles et s’en- nuyer ? Parce qu’ils ont en eux ce sentiment d’injustice, de rétro- gradation sociale. “S’il faut tenir après Noël, peut-être même jus- qu’en janvier, on tiendra, pour nos enfants” disait Joël. Cette phrase prononcée avant que leur baraquement d’École-Valentin ne soit détruit par les flammes, avant que le préfet ne prenne un arrêté interdisant les mani- festations (le 11 décembre), et avant les affrontements entre les forces de l’ordre et les mani- festants samedi 15 décembre rue Nodier à Besançon, montre à quel point ces hommes et ces femmes ont le courage de leurs idées. Une délégation de gilets jaunes

a crié son désarroi jeudi 13 décembre au conseil muni- cipal de Besançon devant les conseillers municipaux. Les manifestants ont rappelé qu’ils avaient été gazés ou interpel- lés alors qu’ils manifestaient pacifiquement dans le Grand Besançon. L’un d’eux pour avoir traversé un passage piéton est convoqué devant le juge. Un autre, fonctionnaire, est égale- ment convoqué. Il s’inquiète. Le maire Jean-Louis Fousseret a écouté et proposé une rencontre lundi 17 décembre à 9 heures Personne n’est venu, mais des revendications ont été déposées par courrier. “Un cahier de reven-

Les gilets jaunes s’invitent au conseil

municipal de Besançon du 13 décembre.

dications est égale- ment mis à dispo- sition à l’accueil” explique la mairie. Pour quel résultat ? Tous disent “ne plus croire au système, comme le souligne Michel. Arrivé à mon âge, 74 ans, ce n’est pas normal de manifester.” Pour Patrick, alias le

“On ne croit plus au système.”

s’est montrée à son plus beau jour avec ces venues déposer des vivres aux manifestants. “Des denrées ont été offertes aux Restos du Cœur” expliquait Nathalie qui a organisé le ravi- taillement du campement de Valentin en préparant notam- ment des plats chauds. “On ne bloquait rien, affirme la jeune femme. Ce sont les automobi-

organisé une manifestation devant la permanence du dépu- té Éric Alauzet rue de Belfort. Une centaine de personnes était présente. Le député, retenu à l’Assemblée nationale pour le vote de la loi de finances, n’a pu les recevoir. Les mesures annon- cées par le gouvernement n’ont pas convaincu. n E.Ch.

Bretton, “c’est l’injustice qui m’a incité à venir. J’ai été de beau- coup de luttes. En 1968, j’ai été le premier matraqué du conflit Lip, j’étais à Notre-Dame-des- Landes. Au départ, je ne voulais pas venir car j’avais peur d’une récupération politique mais les répressions policières m’ont inci- té à me mobiliser.” Durant ce conflit, la solidarité

listes qui souhaitaient discuter avec nous ou nous donner àman- ger qui ont créé les bouchons, pas nous.” L’équipe a joué l’apai- sement en levant les barrages durant les deux derniers week- ends pour faciliter l’accès à Éco- le-Valentin. À Chalezeule, c’était plutôt bon enfant. Des syndicats se sont joints comme la C.G.T. qui a

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l Économie Ils ont perdu jusqu’à 80 % de chiffre d’affaires “Mes salariés n’auront pas leur prime”

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Les conséquences économiques sont loin d’être marginales surtout pour la zone d’École-Valentin, la plus touchée avec Châteaufarine. Témoignages.

Une zone de Châteaufarine très peu fréquentée, une image qui aura des conséquences disent les commerçants.

“E n bloquant la zone d’École-Valentin, les gilets jaunes se trom- pent de cibles car la plupart des com- merçants sont des indépendants” dit le maire d’École-ValentinYves Guyen. Il a plusieurs fois demandé aux gilets jaunes qu’un dialogue puisse s’ouvrir. La zone d’activités du nord bisontin a été la plus touchée avant que le pré- fet via un arrêté préfectoral demande l’interdiction des manifestations sur la commune (le 11 décembre). Mais selon les commerçants, le mal est fait. Une enseigne de la zone a dû se séparer de l’un de ses salariés. Beau- coup ne veulent pas témoigner à visa-

ge découvert. “On comprend le mou- vement mais lorsque les gilets jaunes ont bloqué l’entrée à mon magasin, je suis allé les voir pour leur dire qu’ils se trompaient de cible. Certains n’ont

pas compris. Je n’ai pas insisté. J’avais anticipé en demandant à 4 de mes 6 salariés de prendre des congés payés pour éviter que l’on se regarde dans le blanc des yeux… J’ai bien fait car lors du troi- sième samedi de blocage, nous avons vu trois clients !” indique cette commerçante d’École- Valentin qui compte sur

“Nous avons vu trois clients !”

Le rond-point d’accès à la zone d’École-Valentin a été perturbé pendant quatre week-ends.

les soldes de janvier pour se rattraper. “En attendant, les conséquences pour mes 6 salariés, c’est qu’ils n’auront sans doute pas leur prime. Je dois encore analyser mes chiffres avant d’établir les salaires de décembre.” Un autre commerçant s’interroge pour la suite : “J’avais prévu une embauche en 2019. Pour le moment, elle est remi- se en question.” Quant aux mesures annoncées par le préfet, elles “ne chan- geront pas notre situation. Étalement

ou pas, il faut payer. La T.V.A., je dois la rendre en temps et en heure” s’ex- plique un gérant de magasin. Les grandes enseignes ont durement été touchées. L’une d’elles à Château- farine réalise 140 000 euros de chiffre d’affaires un samedi avant Noël. Elle a encaissé péniblement 3 000 euros lors du quatrième samedi de grève. Là aussi, les vendeurs qui attendaient leur prime d’objectif devront s’en pas- ser. n Les personnes alcoolisées ont fait peur L e préfet du Doubs a argumenté l’arrêté du 10 décembre interdi- sant les manifestations à École- Valentin “considérant que des per- sonnes alcoolisées divaguent dans les commerces, interpellant les clients et les commerçants, et provoquent un sentiment d’insécurité auprès des commerçants comme de la popula- tion” précise l’arrêté. Ce que les gilets jaunes contestent. Si la majorité des manifestants était effectivement bienveillante, d’autres ont dépassé les limites. Un commer- çant, excédé de voir les manifestants utiliser ses toilettes, a fermé un same- di son enseigne d’ailleurs désertée par le blocage. Conséquence direc- te : des individus ont fait leur besoin devant sa porte. Pas joli tout ça. n

La galerie commerciale École-

Valentin elle aussi touchée.

Dans la zone d’École- Valentin, des

enseignes ont perdu 80 % de chiffre d’affaires.

ÉVÉNEMENT

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l Besançon Ils tenaient depuis le 24 novembre Les forçats de la borne jaune Ils se sont relayés sans relâche, jour et nuit pendant plus de trois semaines dans leur campement de fortune installé entre Beure et Micropolis. Rencontre avec l’un d’entre eux qui y a passé de nombreuses nuits.

Gaëtan était un des piliers de la borne jaune où il a passé de nombreuses nuits.

L a mine est forcément fatiguée. Gaëtan a 38 ans, un travail stable en C.D.I., il gagne cor- rectement sa vie. Mais il est là. Toutes les semaines jusqu’au démon- tage de la borne jaune dans la deuxiè- me semaine de décembre, il a campé

dans cette habitation de fortune faite de toiles rafistolées, dans laquelle trô- naient un canapé, un lit de camp, quelques réchauds à gaz et des tables sur lesquelles s’amoncelaient des den- rées de toutes sortes que les automo- bilistes de passage leur apportaient.

monté “parce que beaucoup de gens ne savaient pas où aller au début du mou- vement. C’est un peu notre point d’in- formation. J’ai fait toutes les nuits de la semaine dernière. On donne de notre temps, et de notre énergie. C’est sûr qu’on serait mieux à la maison devant notre cheminée avec un bon repas chaud ! Mais on continue à avoir tellement de soutien que ça nous motive à rester” note Gaëtan qui reconnaît qu’après le prétexte des carburants, “les revendi-

n’ait notre mot à dire” plaide le sala- rié. Quelques jours plus tôt, un retrai- té s’est arrêté à la borne pour venir offrir aux gilets jaunes une casserole de soupe, “alors qu’il vit avec une retrai- te de misère.” “Augmenter le S.M.I.C. de 100 euros, c’est bien, mais si on reprend le double derrière avec d’autres taxes ou augmentations, ça ne pourra pas aller ” poursuit ce gilet jaune. Comme ses camarades,Gaëtan se disait toujours prêt à “passer Noël ici ! Et beaucoup plus encore.” Le militant est bien conscient aussi, à l’image des ras- semblements spontanés qui ont fleuri partout en France, qu’au bout de quelques semaines toutefois, “il va fal- loir qu’on se structure un peu mieux pour d’une part tenir dans le temps et d’autre part faire entendre notre voix à plus long terme.” La borne jaune a été démontée. Les frustrations et les espoirs des gilets jaunes demeurent. n

Le café fumant réchauffe un peu l’am- biance, autant que les klaxons des camions et des voitures réchauffent les cœurs. Si Gaëtan passe ses nuits ici et s’il tient bon, c’est que la colère qui couvait en lui a trouvé son meilleur terrain d’ex- pression ici, aumilieu des gilets jaunes de Besançon. “J’ai la chance de pou- voir venir ici en semaine car je suis d’équipe le vendredi, samedi et dimanche dans mon entreprise à Thise. C’est vrai que je gagne assez bien ma vie, mais je sens franchement la différence depuis quelques années avec des prix et des taxes qui n’ont pas arrêté de grimper” dit-il. En cette matinée frisquette, il est seul. Les autres sont allés soutenir les lycéens qui grognaient à Pergaud et à Pasteur. Mais ils étaient une bon- ne quarantaine à se relayer chaque jour dans cet abri provisoire. La borne jaune avait été installée le 24 novembre dernier au bord de la R.N. 57. Ici, c’est un point fixe qui avait été

cations partent dans tous les sens.Mais c’est normal, les gens n’en peuvent plus !” La revendication princi- pale des gilets qui cam- paient à la borne jaune, sans doute plus que les questions de pouvoir d’achat, c’est la frustra- tion de ne pas être enten- dus. “On ne veut plus d’un système où on nous impo- se les choses sans qu’on

Ils se disaient “prêts à rester au-delà de Noël.”

La borne jaune était installée au bord de la Nationale, à l’entrée de Besançon côté Micropolis. Elle a été démontée au bout de trois semaines.

J.-F.H.

l Administration Les mesures pour les entreprises impactées Les entreprises impactées seront aidées Le préfet du Doubs demande à l’U.R.S.S.A.F.

et la Direction des finances publiques d’examiner au cas par cas les demandes d’entreprises touchées par le mouvement des “gilets jaunes”.

L a peur. La peur pour leur commerce, la peur pour leurs salariés. Voilà ce qui est res- sorti de la réunion organisée par le préfet du Doubs qui avait convié 30 commerçants du Doubs mi-décembre pour échanger sur l’impact commer- cial du mouvement social des gilets jaunes. “La situation

moindre mesure Chalezeule, sans parler du centre-ville, “les commerçants ont peur des débor- dements” ajoute le préfet. Une phrase peu comprise par les gilets jaunes d’École Valentin qui s’étaient organisés en créant une cellule de trois personnes, chargée de rencontrer les pro- fessionnels d’École-Valentin pour échanger avec eux afin de limi- ter l’impact du mouvement. “Petits ou gros commerces, la per- te est énorme ! Ce n’est pas avec unweek-end avant Noël que nous allons rattraper ce qui est per- du” commente ChristopheVichot, responsable d’une enseigne de boissons à École-Valentin. Comme lui, les commerçants de Châteaufarine, Chalezeule, Montbéliard, L’Isle-sur-le-Doubs, Pontarlier, du centre-ville bison- tin, ont pu parler “avec leurs tripes” dit l’un d’entre eux face au représentant de l’État. “Nous avons eu le témoignage de cette

Le préfet du Doubs,

Pierre Royer (D.G.F.I.P.) et Anne Barralis (U.R.S.S.A.F.) proposent des délais de paiement aux entreprises.

devient pour eux et leurs salariés préoccupante” signifiait Joël Mathurin au len- demain du 3 ème week-end de contestation. Au-delà de la perte de chiffre d’affaires qui va jusqu’à 80 % pour les enseignes d’Éco- le-Valentin, Châ- teaufarine et en

“Que ces entreprises se manifestent.”

Pierre Royer pour la direction générale des finances publiques duDoubs confirme : “Nous avons une attention particulière pour les entreprises qui ont une bais- se de trésorerie ou de chiffre d’af- faires. Nous leur proposons

dame dont l’enseigne était en procédure de sauvegarde avant les événements. Nous les sou- tiendrons en examinant au cas par cas leur situation. Cela peut se manifester par des délais de paiement” évoque la préfecture.

qu’elles se manifestent afin qu’elles obtiennent des délais de paiement” dit le chef des impôts. Idem pour l’U.R.S.S.A.F., orga- nisme chargé de collecter les cotisations sociales : “Nous pou- vons proposer des mesures d’éta-

lement des cotisations sociales” poursuit Anne Barralis, direc- trice de l’U.R.S.S.A.F. Franche- Comté. Ces mesures, louables, ne permettront pas de rattra- per le chiffre d’affaires perdu. n E.Ch.

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Synergie Campus : 156 millions d’euros pour l’étudiant, la recherche

“Je fais mon mea culpa, d’autres doivent aussi le faire” UNIVERSITÉ Le président de l’Université Jacques Bahi La fusion des universités de Franche-Comté et de Bourgogne tourne mal. Le président franc-comtois y voit une “crise d’adolescence” et demande l’union. Trop tard ?

U niversitaires, chercheurs, étu- diants ou politiques de Franche- Comté et Bourgogne s’accor- dent sur un point : la fusion des deux universités doit être une chan- ce. Pour l’instant, c’est une peau de banane. L’enjeu financier est pourtant énorme. Le président de la Commu-

audit doit confirmer si le projet Isite- B.F.C. (N.D.L.R. : sur 13 dossiers dépo- sés en France, seuls 3 ont été retenus) continuera. Il se matérialise par des financements de projets de recherche, de recrutements de chercheurs, de financement de Masters. Plusieurs millions d’euros sont en jeu. Jacques Bahi, président de l’Université de Franche-Comté, discret jusqu’à pré- sent sur le sujet répond. La Presse Bisontine : La fusion est un échec. Prenez-vous une part de responsabilité ? Jacques Bahi : La C.O.M.U.E. (commu- nauté d’universités et d’établissements) était en difficulté et chacun doit prendre sa part responsabilité. Je fais mon mea culpa. Nicolas Chaillet doit aussi fai- re le sien. Les bonnes questions n’ont pas été posées dès le départ, je voyais que ça n’allait pas car les réunions pre- naient beaucoup de temps. L.P.B. : Quel est ce problème qui paraît inso- luble ? Vous ne croyez pas à la fusion ? J.B. : Il faut prendre cette fusion comme une chance, une chance qui puisse per- mettre d’irriguer le territoire car nous avons la spécificité de ne pas être regroupés sur un site. Il y a Dijon, Besançon, le Nord Franche-Comté, Sud Bourgogne. L.P.B. : Mais vous vous y êtes opposé ! J.B. : Nous avons été invités à fusion- ner. Oui, je m’y suis opposé car ce n’est pas la bonne méthode. Nous ne sommes

nauté d’Universités Bourgogne- Franche-Comté (C.O.M.U.E.), Nicolas Chaillet a posé sa démission le 13 décembre dernier après dit-il avoir constaté “de l’inertie, un manque de sens de l’intérêt général, des jeux de pouvoir.” L’heure est grave. Dans trois mois, un

Le protocole Synergie Campus regroupe les forces vives universitaires et les collectivités.

pas l’université de Strasbourg, nous sommes un territoire vaste avec des synergies et des spécificités différentes. À l’heure de la période des ordonnances, la ministre a dit “Faites comme vous voulez.” Les chefs d’établissements de la C.O.M.U.E. ont choisi de préserver blissements supérieurs et des acteurs économiques du Grand Besançon. Les signataires se sont engagés dans 5 projets financés dans le cadre du contrat de développement métropolitain entre la Région et le Grand Besançon. Entre 2018-2020, 29 projets dans l’Agglo- mération pour un montant de 40,2 mil- S ynergie Campus - validé le 21 novembre dernier - est l’al- liance des collectivités, des éta-

te une crise d’adolescence. L.P.B. : Un commentaire sur le départ de Nico- las Chaillet ? J.B. : J’ai de bons rapports avec lui et j’aurais souhaité qu’il reste. La ques- tion portait davantage sur la deman- de de départ d’un de ses vice-prési- dents. L.P.B. : Le temps presse… J.B. : Avec cette crise, nous nous sommes réunis. J’ai de bonnes relations avec Alain Bonnin (président de la Bour- gogne). Nous avons tout posé sur la table. Dans 4 mois, nous en saurons davantage l’audit Isite-B.F.C. sera tran- ché). Il ne faut pas dramatiser la situa- tion. n Propos recueillis par E.Ch. lions d’euros seront engagés puis 80mil- lions des différents acteurs. Les actions : développement d’un campus XXI ème siècle sur la ville, développement de cursus en formation initiale et conti- nue, un espace collaboratif en faveur de la vie étudiante, recherche de finan- cements et répondre à des appels à projets, création d’un label pour parti- ciper à l’attractivité de la Bouloie, du centre-ville. n

le territoire et de ne pas le détricoter en confir- mant le modèle. Le vrai problème, c’est le fédé- ralisme. Quel modèle voulons-nous promou- voir : le fédéralisme comme en Suisse, aux États-Unis ? Je n’ai pas la réponse mais il faut travailler pour que la C.O.M.U.E. soit plus for- te. Pour moi, c’est jus-

“Quel fédéralisme voulons- nous ?”

Jacques Bahi, président de l’U.F.C. (au premier plan).

UNIVERSITÉ

En finir avec la malbouffe Des étudiants en quête de repas plus équilibrés

Des ateliers cuisine sont proposés sur le campus de la Bouloie par la Mutualité Française, en lien avec le C.R.O.U.S. et le service de médecine préventive, pour apprendre aux étudiants à manger mieux.

C’ est souvent une ques- tion de budget, mais aussi un manque de temps ou même de pratique qui conduit les étu- diants à ne se nourrir que de pâtes ou de sandwiches. Manon Bouvier, diététicienne nutri- tionniste au S.U.M.P.P.S. Besan- çon (service universitaire de médecine préventive et de pro- motion de la santé), le voit bien lors de ses consultations. “La plupart ont besoin de rééquili- brer leur alimentation. Quand ils sortent de chez leurs parents, ils ne savent pas toujours se concocter des petits plats et peu arrivent à varier.” Des soucis d’économie dictent aussi souvent leur conduite. “Alors qu’il est possible de cui-

siner pas cher et équilibré” , assu- re Manon Bouvier. Ces ateliers cuisine, financés et animés par laMutualité Française, sont jus- tement là pour le prouver. “En début de séance, je leur donne des informations sur l’équilibre alimentaire, je leur dis où trou- ver des produits régionaux à bas coût et leur parle du gaspillage. On lit aussi les étiquettes d’em-

casseroles, divers ustensiles et fiches recettes. Les étudiants confectionnent alors un menu avec les ressources dont ils dis- posent habituellement chez eux. “On évoque aussi les variantes, en leur montrant qu’on peut fai- re un poulet yassa, tandoori, au curry ou au fromage blanc. Fro- mage blanc qu’on pourra ensui- te réutiliser pour le dessert pour ne pas gâcher” , explique Fré- déric Petitjean, chef cuisinier au C.R.O.U.S., lors d’un atelier sur le campus. Les apprentis cuisiniers y trouvent leur comp- te, comme Évan qui avoue avoir acheté “des légumes frais et d’autres choses que je ne prenais pas avant” suite à cela. En général, les profils sont assez variés “avec la même proportion

Les étudiants veulent sortir de l’éternel plat de pâtes, sans entamer leur budget.

ballage.” Vient ensuite le temps de la pratique. Une “cuisinemobile” est mise à disposition des participants (regroupés géné- ralement en binô- me) avec 7 plaques électriques à induc- tion, 13 poêles et

sitaire de la Bouloie. Autour de quatre thèmes :“Je cuisine rapi- de et économique”, “Je cuisine avec les produits d’ici”, “Je cui- sine avec les restes” et “Je voya- ge dans mon assiette.” n S.G.

de filles que de garçon” , indique la diététicienne. Si les étudiants en médecine sont davantage sensibilisés, avec d’autres ini- tiatives parallèles comme la dis- tribution régulière de paniers de légumes, les étudiants inter-

nationaux se montrent aussi intéressés. L’inscription est bien sûr gra- tuite. À Besançon, c’est le chef Thibault Bultieaux qui anime- ra les prochains rendez-vous en janvier au restaurant univer-

Des astuces à reproduire.

Infos et inscriptions : 09 63 55 41 03 ou cyrielle.fauvey@bfc.mutualite.fr

BESANÇON

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

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24 motos immobilisées et bientôt une nouvelle méthode

QUARTIER SAINT-CLAUDE

Un décès il y a deux ans

Une pétition contre

les rodéos urbains

Ils en ont marre de voir leurs dimanches gâchés par les pétarades et les courses folles des motos et scooters dans leur quartier. Des habitants de Saint-Claude préparent une pétition.

T homas et sa compagne habitent depuis un an et demi ici, dans une des rues apparemment pai- sibles entourant le complexe sportif des Torcols. En arrivant ici, le couple avait été prévenu que la circu- lation était assez dense à certaines heures de la journée car leur rue était empruntée par des automobilistes qui veulent éviter les feux rouges de la rue de Vesoul. Soit. Mais ce dont ils ne se

doutaient pas ces nouveaux riverains, c’est que leur tranquillité serait sur- tout perturbée le week-end, notam- ment le dimanche où les ballets inces- sants de scooters et de motos (non homologuées) allaient gâcher leurs jours de repos. “Notre rue comporte une grande ligne droite où ils peuvent accé- lérer à fond. Cette année, les nuisances ont été incessantes de mai à fin octobre. Et même en ce moment, il suffit qu’il fasse beau pour les voir tourner dans le quartier. C’est infernal !” reconnaît Thomas. Les jeunes, souvent sans casque et masqués, au guidon de ces engins débri- dés s’amusent à faire le tour du quar- tier via le complexe sportif du P.S.B., la rue des Grands-Bas, les rues Lyau- tey, Hugues I er et le chemin piéton lon- geant le parc qui jouxte l’école mater- nelle Camus. “Nous avons sollicité plusieurs fois la mairie. Ils ont instal- lé des petits ralentisseurs à l’angle de notre rue. Les motos les évitent allè- grement. Ces ralentisseurs ont même eu l’effet inverse car désormais les jeunes motards empruntent les trottoirs. Il faut prendre des mesures plus efficaces comme l’installation de vraies barrières anti-scooter vers l’école” ajoute le rive- rain excédé qui fait actuellement cir- culer une pétition qu’une dizaine de riverains a déjà remplie et “que nous prévoyons de remettre à la mairie en début d’année.” La pose de caméras il y a quelques années autour du P.S.B.

Les engins interceptés sont conservés

dans un garage.

n’a fait que calmer provisoirement les choses. Tous ces riverains ont encore enmémoi- re le décès d’un homme en août 2016 qui avait perdu l’équilibre en voyant arriver face à lui un scooter en roue arrière. Ils ont beau appeler réguliè- rement la police, les choses ne sem- blent pas évoluer. “Je suis allée poser une main courante au printemps. Tou- jours pas de nouvelle” déplore cette riveraine. Le conseil consultatif d’ha- bitants, lui aussi sollicité, a transmis les doléances à la mairie : aucune nou- mois d’octobre, moins à Planoise, mais davantage à Saint-Claude, sur le bou- levard et à Palente, là où la vidéo-pro- tection est moins présente. 15 procé- dures sont en cours pour 15 individus identifiés. 24 motos, dont la plupart de type cross, ont été immobilisées. Elles sont remises aux Domaines ou aux lycées L a Police nationale de Besançon confirme la recrudescence des rodéos entre septembre et la fin du

velle non plus. Les habitants ont décidé de monter d’un cran leurs revendications avec cette pétition demandant que les auto- rités “condamnent l’accès aux scooters et aux motards la rue Hugues Ier pour ne rendre cet accès que piéton.” Ces doléances devraient finir sur le bureau du maire de Besançon en début d’an- née. En guise d’étrennes, ces habitants ne demandent qu’à être écoutés. “Un jour prochain, on aura un deuxième drame” préviennent-ils. n J.-F.H. professionnels de Besançon qui se for- ment sur la mécanique. Les forces de l’ordre vont “changer de méthode, annon- ce Benoît Desferet, directeur départe- mental de la sécurité publique à Besan- çon. La poursuite est contre-productive et à risque. Nous allons nous doter d’ou- tils, de 2 roues motorisées, pour inter- cepter ces individus. Même si la vidéo et la réponse fonctionnent bien, cela ne suffit plus.” n

Ces simples barrières sont facilement contournées par les jeunes en scooter ou à moto.

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