La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

le dossier

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

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Municipales 2020 : Éric alauzet lance les hostilitÉs

Éric Alauzet a pris tout le monde de court l Politique Il n’a pas attendu l’aval du parti Pour couper l’herbe sous le pied d’autres velléitaires d’En Marche pour les municipales de 2020, le député du Doubs a fait acte de candidature. Il justifie sa démarche iconoclaste. On savait le député prêt à se positionner pour la succession de Jean-Louis Fousseret à la tête de la mairie de Besançon et de la C.A.G.B. On ignorait en revanche qu’il ferait son annonce en plein conflit des gilets jaunes. Sa décision a le mérite de délier les langues. Tour d’horizon des forces en présence à gauche, mais aussi à droite.

C’ est en pleine tempê- te que l’on reconnaît les bons marins. Lui le dit autrement : “C’est dans les moments d’ex- ception qu’il faut assumer ses responsabilités.” Il n’a pas vou- lu “se livrer au théâtre d’ombres et au jeu de cache-cache” , allu- sion à peine voilée à d’autres potentiels prétendants L.R.E.M. bisontins, et a donc choisi de déclarer sa candidature au plus fort de la crise des gilets jaunes. Maladresse selon certains, cou- rage selon lui-même. “J’ai choi- si la voie de l’exigence. J’aurais pu choisir de me faire oublier, de rester discret, de répondre aux abonnés absents ou d’at- tendre un alignement plus favo- rable des planètes.Mais j’ai choi- si d’assumer et d’annoncer maintenant ma candidature à l’élection municipale bisontine et à la communauté d’agglomé- ration du Grand Besançon” dit- il. Ses adversaires l’accusent de nager en eaux troubles, voguant

selon l’orientation du vent, du côté des écolos, des socialistes et d’EnMarche. Lui assène qu’il est un “écologiste de la premiè- re heure et qu’il le reste” , tout en étant “progressiste et huma- niste.” Si sa “marque de fabrique ne change pas” et que ses “convic- tions sont intactes” , il assume en même temps le fait d’être “capable d’évoluer. C’est une qua- lité, je la revendique et j’en suis fier. Je plains d’ailleurs ceux qui

disant vouloir être fidèle à l’hé- ritage de ceux qui ont fait de “Besançon une terre de solida- rité : Jeanne-Antide Thouret qui a créé le Fourneau économique, ancêtre des Restos du cœur, à Henri Huot le précurseur du R.M.I., à Paulette Guinchard créatrice de l’A.P.A. Je suis de gauche et je veux rassembler au- delà des appareils” martèle le député. Il dit également vouloir construire un projet “avec les Bisontins” pour lesquels il veut, tarte à la crème de bien des can- didats, “mettre en place une vraie démocratie contributive” , sans encore savoir bien ce qu’il met- tra dans ce concept. “Il y a notam- ment un défi colossal à relever, celui du maintien à domicile des personnes âgées. Cette question peut par exemple être un formi- dable challenge pour remobili- ser les citoyens” avance M.Alau- zet. Autre sujet majeur selon lui : “Savoir se dégager de la mondialisation, en travaillant sur nos territoires.”

Le député L.R.E.M. n’a pas attendu un hypothétique accord avec les troupes L.R.E.M. locales pour avancer ses pions.

si que d’ici mars 2020, la tem- pête qui secoue la mer macro- nienne aujourd’hui peut très bien retomber. Et de toutemaniè- re, il compte aussi sur sa capa- cité à naviguer sur des mers agi- tées et à s’adapter à l’évolution du climat ambiant pour convaincre d’ici là qu’il est le mieux armé pour défendre les couleurs de son parti pour Besan- çon. Il cite pour terminer ce sym- bole chinois qui montre que “la crise est une opportunité.” “C’est donc le moment de se position- ner” dit-il. n J.-F.H.

Son appartenance à L.R.E.M., un parti dans lequel il dit se sentir “globalement bien” , Éric Alauzet ne la met pas sponta- nément en avant dans cette déclaration de candidature qu’il veut hisser au-delà des clivages partisans. Il sait évidemment que le vent a tourné pour le par- ti présidentiel particulièrement malmené ces dernières semaines. Il n’avait d’ailleurs pas pris la peine de se confronter directe- ment aux gilets jaunes sur leurs barrages en cemois de décembre. “Je sais la défiance des Fran- çais vis-à-vis de la fiscalité. Je

sais aussi que les citoyens ont retenu des phrases malheureuses, que des mesures sont très mal passées dans l’opinion, que d’autres bonnes mesures prises ne sont de fait pas audibles, et que le rejet du capitalisme finan- cier est réel. Mais nous sommes à unmoment particulier de notre histoire qui invite chacun à prendre ses responsabilités pour que chacun continue à faire socié- té ensemble. C’est pourquoi il est nécessaire de se rassembler pour reprendre la main sur notre des- tin.” dit-il. En bon loup de mer, il sait aus-

ne savent pas évoluer dans un monde qui évo- lue.” Alors c’est “en homme libre” , donc sans l’aval du comité local d’En Marche, qu’il se déclare. S’il n’a évidem- ment pas enco- re de program- me pour 2020, il s’affiche en hom- me de gauche en

“Ma marque de fabrique ne change pas.”

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