La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

DOSSIER

23 La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

l Soutien Tête de liste en 2014 Frank Monneur rejoint Éric Alauzet Après le score honorable de sa liste aux municipales de 2014 (plus de 6 %), Frank Monneur avait promis de se représenter en 2020. Finalement, ce sera derrière Éric Alauzet dont il estime qu’il est le seul capable de diriger cette ville.

Q ue Frank Monneur revienne sur le devant de la scène n’étonnera personne. Le lendemain de son honorable défaite aux dernières munici- pales, il avait laissé entendre qu’il reviendrait coûte que coû- te en 2020. D’ailleurs depuis, lui et l’équipe qu’il avait consti- tuée à l’époque, n’ont pas lâché le terrain. Il n’y a pas un conseil municipal ou un conseil com- munautaire où on n’aperçoit pas le quadra, toujours à l’affût. La surprise, elle vient donc du fait que Frank Monneur ne remontera pas de liste mais qu’il s’allie à la candidature d’Éric Alauzet. Il est d’ailleurs un des seuls à avoir été mis dans la confidence de la démarche du député désormais candidat. “Ma motivation est intacte mais l’évo- lution du contexte depuis la ren-

te élection de 2020. “J’aurai un rôle de premier plan” répond-il en égrenant déjà les grands dos- siers sur lesquels il se voit déjà travailler : “le centre-ville et le commerce avec le lancement d’un grand plan Marshall, la tran- quillité publique” , lui qui est favorable à l’armement des poli- ciers municipaux, ou encore “le développement de l’Université face aux appétits dijonnais.” Avec Éric Alauzet, il compte fédérer autour d’eux “tous les gens de bonne volonté, y com- pris ceux des actuels socialistes qui sont ouverts et pas dogma- tiques.” Après le scrutin, Frank Mon- neur se voit également jouer “un rôle de premier plan” dit-il encore. Petit rappel : le candi- dat Alauzet n’est pas encore investi… n J.-F.H.

Marche auquel il n’appartient pas. Il n’a d’ailleurs “aucun dou- te” sur le fait que M. Alauzet obtienne l’investiture. Se définissant comme “un hom- me de centre-gauche” , Frank Monneur, qui n’adhère plus à aucun parti, a donc préféré miser sur celui qu’il estime être le bon cheval au lieu de tenter une nouvelle aventure personnelle. “Éric Alauzet est le candidat le plus crédible et le plus sérieux de tous” dit-il. “C’est aussi le seul qui a une telle surface poli- tique. Au sein de l’aggloméra- tion, les autres maires ont éga- lement besoin d’être rassurés et il n’y a que lui pour le faire. Les maires de l’agglo ne veulent pas partir à l’aventure avec quel- qu’un qui n’aurait pas les épaules.” Frank Monneur ne compte pas jouer les seconds rôles dans cet-

trée fait que j’estime qu’on n’a pas le droit de se disperser et que le rassemblement est le seul mot d’ordre. Je rappelle aussi que j’avais fait campagne pour Éric Alauzet au moment des législatives l’an dernier” indique Frank Monneur qui ajoute : “Il faut savoir mettre les ego de côté.”

La candidature d’Éric Alauzet en plein conflit des gilets jaunes, ça ne l’a pas déran- gé. “Quand les temps sont trou- blés, il faut savoir se montrer clair” répond-il. Et de toute façon, ce n’est pas lui qui va se mêler des procédures internes du mou- vement En

“J’aurai un rôle de premier plan.”

Frank Monneur, 48 ans, espère thésauriser sur ses acquis de 2014 et son maillage du terrain.

l L.R.E.M.

“L’histoire n’est pas encore écrite” Le maire sortant de Besançon n’avait pas plus été mis dans la confidence que les autres de l’initiative d’Éric Alauzet. Commentaires. l Réaction Jean-Louis Fousseret

Alexandra Cordier

La référente En Marche gardienne des horloges Elle jouera elle aussi

C’ est la même chose pour elle, référente départementale du mouvement En Marche : pas plus au courant que les autres de l’acte de can- didature surprise d’Éric Alau- zet. “Il n’a pas prévenu le mou- vement, pas plus à l’échelle locale que nationale.Mais on sait tous qu’il mûrit son projet de longue date” observe Alexandra Cor- dier qui sauve les apparences en restant ciblée sur un seul objectif : respecter le timing fixé par son mouvement. “Sa déci- sion accélère juste le calendrier. Le temps nous dira si sa démarche est positive ou pas.” Elle ajoute : “Sa candidature ne vaut pas investiture et il n’y aura sans doute pas que lui.” Son rôle à elle en tant que réfé- rente départementale L.R.E.M., c’est de préparer l’échéance selon un calendrier auquel elle ne veut pas déroger. “Nous enga- gerons une démarche collecti- ve dès ce mois de janvier pour préparer et co-écrire un pro- gramme avec les citoyens. Ensui- te, quand des candidats auront émergé, mon travail sera de fai- un rôle de premier plan dans la campagne des municipales bisontines. La référente L.R.E.M. du Doubs se dévoilera au printemps. Pour l’instant, elle reste en coulisses.

L a Presse Bisontine : Vous non plus n’étiez pas au courant qu’Éric Alauzet allait déclarer sa candidature si tôt ? Jean-Louis Fousseret : Le fait qu’il soit candidat n’est pas une sur- prise en soi car on sait bien qu’il y réfléchit depuis long- temps. En effet, il ne m’en avait pas parlé non plus, mais c’est son choix. S’il est candidat En Marche comme il l’affirme, il est donc candidat à la candi- dature, et la démarche com- mencera pour En Marche par la préparation d’un projet avec la population bisontine. Les candidatures seront débattues dans un second temps et c’est en juin que le mouvement pro- cédera aux investitures. Il y a au sein de La République En Marche beaucoup de talents qui s’impliquent sur d’autres sujets pour l’instant. L.P.B. : Vous soutiendrez sa candi- dature ? J.-L.F. : Ma préoccupation pour l’ins- tant sur le plan local est de terminer tous les projets que j’ai lancé avec mon équipe en 2014 et de laisser cette ville avec un bon bilan. Pour la sui- te, l’histoire n’est pas encore écrite, les choses peuvent évo- luer vite. L’autre préoccupa- tion principale à mes yeux, ce ne sont pas les municipales de 2020, mais la France de 2018. Il faut désormais sortir le plus vite possible de la crise que le pays traverse. Il y a une vraie

colère dans ce pays, je pense qu’elle a été comprise. Il faut désormais par le dialogue réus- sir à renouer les relations constructives avec tous les habitants de ce pays. Je pren- drai d’ailleurs toute ma place dans ce dialogue. L.P.B. : Éric Alauzet ferait un bon successeur à la tête de cette ville ? J.-L.F. : Je le connais depuis très longtemps mais ce n’est pas à moi de juger s’il serait un bon successeur pour cette ville. Au sein du mouvement, on a fixé un calendrier que je respecte.

Si je me mets à la place d’un Bisontin, cette multitude de candidatures actuellement m’interrogerait un peu. La prio- rité aujourd’hui à Besançon est de travailler sur les sujets qui intéressent les Bisontins pour le prochain mandat. L.P.B. : Si c’est lui qui est retenu par la commission d’investiture, le sou- tiendrez-vous ? J.-L.F. : Il n’y a aucune ambi- guïté sur ce point : je soutien- drai le candidat qui aura été désigné par le mouvement. n Propos recueillis par J.-F.H.

Alexandra Cordier, proche du maire actuel, sortira sans doute de sa discrétion au printemps.

tion s’étalera de janvier à avril et c’est donc au printemps que les autres visages, candidats potentiels, se dévoileront. Pour l’instant, Alexandra Cordier a choisi la voie de la discrétion, occupée qu’elle est à mettre de l’huile dans les rouages dumou- vement. Elle fait un mea cul- pa : “On doit encore progresser sur l’aspect communication. Ave c le climat des réseaux sociaux qui brouillent tous les messages, nous devrons mieux expliquer encore le sens des réformes entreprises sur le plan national.” Sa discrétion à elle ? “Le temps est encore à l’ancra- ge du mouvement.” Elle sorti- ra peut-être du bois, mais plus tard… n J.-F.H.

re en sorte qu’il y ait une belle compétition, autour de nos valeurs, et que des nouveaux visages apparaissent, notam- ment de la société civile. Mais avant tout, il faudra évaluer précisément ce que sont les attentes des Bisontins” ajoute M lle Cordier. D’après lesmultiples rencontres organisées sur le terrain par L.R.E.M. ces derniersmois, trois grands thèmes semblent occu- per l’avenir des Bisontins : “La question des transports et des mobilités en ville, les questions d’éducation (écoles, carte sco- laire, cantines, périscolaire…), et le partage de l’espace public et la sécurité” note la référen- te. Cette phase de large concerta-

“Ce qui me préoccupe actuellement, ce ne sont pas les municipales de 2020, mais la France de 2018” dit Jean-Louis Fousseret.

Made with FlippingBook flipbook maker