La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

Synergie Campus : 156 millions d’euros pour l’étudiant, la recherche

“Je fais mon mea culpa, d’autres doivent aussi le faire” UNIVERSITÉ Le président de l’Université Jacques Bahi La fusion des universités de Franche-Comté et de Bourgogne tourne mal. Le président franc-comtois y voit une “crise d’adolescence” et demande l’union. Trop tard ?

U niversitaires, chercheurs, étu- diants ou politiques de Franche- Comté et Bourgogne s’accor- dent sur un point : la fusion des deux universités doit être une chan- ce. Pour l’instant, c’est une peau de banane. L’enjeu financier est pourtant énorme. Le président de la Commu-

audit doit confirmer si le projet Isite- B.F.C. (N.D.L.R. : sur 13 dossiers dépo- sés en France, seuls 3 ont été retenus) continuera. Il se matérialise par des financements de projets de recherche, de recrutements de chercheurs, de financement de Masters. Plusieurs millions d’euros sont en jeu. Jacques Bahi, président de l’Université de Franche-Comté, discret jusqu’à pré- sent sur le sujet répond. La Presse Bisontine : La fusion est un échec. Prenez-vous une part de responsabilité ? Jacques Bahi : La C.O.M.U.E. (commu- nauté d’universités et d’établissements) était en difficulté et chacun doit prendre sa part responsabilité. Je fais mon mea culpa. Nicolas Chaillet doit aussi fai- re le sien. Les bonnes questions n’ont pas été posées dès le départ, je voyais que ça n’allait pas car les réunions pre- naient beaucoup de temps. L.P.B. : Quel est ce problème qui paraît inso- luble ? Vous ne croyez pas à la fusion ? J.B. : Il faut prendre cette fusion comme une chance, une chance qui puisse per- mettre d’irriguer le territoire car nous avons la spécificité de ne pas être regroupés sur un site. Il y a Dijon, Besançon, le Nord Franche-Comté, Sud Bourgogne. L.P.B. : Mais vous vous y êtes opposé ! J.B. : Nous avons été invités à fusion- ner. Oui, je m’y suis opposé car ce n’est pas la bonne méthode. Nous ne sommes

nauté d’Universités Bourgogne- Franche-Comté (C.O.M.U.E.), Nicolas Chaillet a posé sa démission le 13 décembre dernier après dit-il avoir constaté “de l’inertie, un manque de sens de l’intérêt général, des jeux de pouvoir.” L’heure est grave. Dans trois mois, un

Le protocole Synergie Campus regroupe les forces vives universitaires et les collectivités.

pas l’université de Strasbourg, nous sommes un territoire vaste avec des synergies et des spécificités différentes. À l’heure de la période des ordonnances, la ministre a dit “Faites comme vous voulez.” Les chefs d’établissements de la C.O.M.U.E. ont choisi de préserver blissements supérieurs et des acteurs économiques du Grand Besançon. Les signataires se sont engagés dans 5 projets financés dans le cadre du contrat de développement métropolitain entre la Région et le Grand Besançon. Entre 2018-2020, 29 projets dans l’Agglo- mération pour un montant de 40,2 mil- S ynergie Campus - validé le 21 novembre dernier - est l’al- liance des collectivités, des éta-

te une crise d’adolescence. L.P.B. : Un commentaire sur le départ de Nico- las Chaillet ? J.B. : J’ai de bons rapports avec lui et j’aurais souhaité qu’il reste. La ques- tion portait davantage sur la deman- de de départ d’un de ses vice-prési- dents. L.P.B. : Le temps presse… J.B. : Avec cette crise, nous nous sommes réunis. J’ai de bonnes relations avec Alain Bonnin (président de la Bour- gogne). Nous avons tout posé sur la table. Dans 4 mois, nous en saurons davantage l’audit Isite-B.F.C. sera tran- ché). Il ne faut pas dramatiser la situa- tion. n Propos recueillis par E.Ch. lions d’euros seront engagés puis 80mil- lions des différents acteurs. Les actions : développement d’un campus XXI ème siècle sur la ville, développement de cursus en formation initiale et conti- nue, un espace collaboratif en faveur de la vie étudiante, recherche de finan- cements et répondre à des appels à projets, création d’un label pour parti- ciper à l’attractivité de la Bouloie, du centre-ville. n

le territoire et de ne pas le détricoter en confir- mant le modèle. Le vrai problème, c’est le fédé- ralisme. Quel modèle voulons-nous promou- voir : le fédéralisme comme en Suisse, aux États-Unis ? Je n’ai pas la réponse mais il faut travailler pour que la C.O.M.U.E. soit plus for- te. Pour moi, c’est jus-

“Quel fédéralisme voulons- nous ?”

Jacques Bahi, président de l’U.F.C. (au premier plan).

UNIVERSITÉ

En finir avec la malbouffe Des étudiants en quête de repas plus équilibrés

Des ateliers cuisine sont proposés sur le campus de la Bouloie par la Mutualité Française, en lien avec le C.R.O.U.S. et le service de médecine préventive, pour apprendre aux étudiants à manger mieux.

C’ est souvent une ques- tion de budget, mais aussi un manque de temps ou même de pratique qui conduit les étu- diants à ne se nourrir que de pâtes ou de sandwiches. Manon Bouvier, diététicienne nutri- tionniste au S.U.M.P.P.S. Besan- çon (service universitaire de médecine préventive et de pro- motion de la santé), le voit bien lors de ses consultations. “La plupart ont besoin de rééquili- brer leur alimentation. Quand ils sortent de chez leurs parents, ils ne savent pas toujours se concocter des petits plats et peu arrivent à varier.” Des soucis d’économie dictent aussi souvent leur conduite. “Alors qu’il est possible de cui-

siner pas cher et équilibré” , assu- re Manon Bouvier. Ces ateliers cuisine, financés et animés par laMutualité Française, sont jus- tement là pour le prouver. “En début de séance, je leur donne des informations sur l’équilibre alimentaire, je leur dis où trou- ver des produits régionaux à bas coût et leur parle du gaspillage. On lit aussi les étiquettes d’em-

casseroles, divers ustensiles et fiches recettes. Les étudiants confectionnent alors un menu avec les ressources dont ils dis- posent habituellement chez eux. “On évoque aussi les variantes, en leur montrant qu’on peut fai- re un poulet yassa, tandoori, au curry ou au fromage blanc. Fro- mage blanc qu’on pourra ensui- te réutiliser pour le dessert pour ne pas gâcher” , explique Fré- déric Petitjean, chef cuisinier au C.R.O.U.S., lors d’un atelier sur le campus. Les apprentis cuisiniers y trouvent leur comp- te, comme Évan qui avoue avoir acheté “des légumes frais et d’autres choses que je ne prenais pas avant” suite à cela. En général, les profils sont assez variés “avec la même proportion

Les étudiants veulent sortir de l’éternel plat de pâtes, sans entamer leur budget.

ballage.” Vient ensuite le temps de la pratique. Une “cuisinemobile” est mise à disposition des participants (regroupés géné- ralement en binô- me) avec 7 plaques électriques à induc- tion, 13 poêles et

sitaire de la Bouloie. Autour de quatre thèmes :“Je cuisine rapi- de et économique”, “Je cuisine avec les produits d’ici”, “Je cui- sine avec les restes” et “Je voya- ge dans mon assiette.” n S.G.

de filles que de garçon” , indique la diététicienne. Si les étudiants en médecine sont davantage sensibilisés, avec d’autres ini- tiatives parallèles comme la dis- tribution régulière de paniers de légumes, les étudiants inter-

nationaux se montrent aussi intéressés. L’inscription est bien sûr gra- tuite. À Besançon, c’est le chef Thibault Bultieaux qui anime- ra les prochains rendez-vous en janvier au restaurant univer-

Des astuces à reproduire.

Infos et inscriptions : 09 63 55 41 03 ou cyrielle.fauvey@bfc.mutualite.fr

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