La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

EN BREF

ARTISAN

La vie d’une entreprise après un incendie Formidable élan de solidarité autour de l’ébéniste

Fannette Charvier La députée bisontine Fannette Charvier a été nommée comme co- rapporteure du projet de loi pour une école de la confiance par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. “Ce projet de loi porte des ambitions fortes pour l’école de demain. D’abord, parce qu’il est le vecteur de plus de justice sociale, notamment en rendant l’instruction obligatoire pour tous dès 3 ans” indique la députée. Gel Le froid a des conséquences sur les réseaux d’eau potable, entraînant des ruptures des canalisations ou le gel des compteurs d’eau. La Ville de Besançon avertit ses abonnés et invite à protéger les compteurs contre le froid en utilisant des matériaux isolants. Les isolations pourront être retirées à compter du 1er mars 2019. Renseignements : département de l’Eau et de l’Assainissement au 03 81 61 59 60. Retraite Selon l’I.N.S.E.E., le cumul emploi-retraite tend à progresser, dans la région comme en France. En Bourgogne-Franche- Comté, 1,8 % des retraités poursuivent une activité professionnelle, soit 13 400 personnes.

S es outils, ses meubles stockés prêts à être livrés chez les clients, ses plans, ses souvenirs et ses centaines d’heures de travail sont partis en fumée en quelques minutes. Certains éléments seront couverts par son assurance, d’autres non. Devant l’amas de tôle et de bois calciné, l’ébé- niste Samuel Hélias n’a pu que consta- ter les dégâts du violent incendie qui s’est déclaré dans le bâtiment du 20, rue de Trépillot le 19 novembre en soirée. La raison du sinistre était encore indé- L’artisan bisontin Samuel Hélias a tout perdu dans l’incendie de son local rue de Trépillot. Une cagnotte - lancée à son insu - lui permet de relancer son activité dans de nouveaux locaux.

Samuel Hélias ici au 20, rue de Trépillot

devant le bâtiment

abritant son atelier, rava- gé par les flammes en novembre dernier.

terminée. “Franchement, je me suis dit que je n’au- rais jamais la force de reprendre tout à zéro après avoir passé des semaines à 100 heures de travail” avoue après coup Samuel, 29 ans, gérant depuis 2015 de l’atelier Hélias. Puis, sont arrivés des mes- sages de soutien et une idée de sa compagne. Sans le prévenir, Justine lance une cagnotte sur Internet pour récolter des fonds. Très vite, la cagnotte grim- pe grâce au cercle d’amis,

La cagnotte

atteint 15 000 euros.

gn, Samuel Hélias s’était forgé une soli- de réputation depuis la création de son atelier en juin 2015 et une clientèle grâ- ce à des travaux sur-mesure et origi- naux. “L’espace de quelques heures, j’ai pensé tout arrêter avant de recevoir ces soutiens. Un artisan à la retraite du Haut-Doubs m’a proposé de me prêter son matériel ainsi que des amis avec qui j’ai passé mes diplômes” poursuit-il. Son employé, un compagnon du devoir, est

au chômage technique. Plus pour très longtemps donc. Les ateliers Hélias renaissent de leurs cendres. D’autres entreprises qui par- tageaient le local ont été touchées par ce fait divers : une agence immobilière, un laboratoire de métrologie, une socié- té de micromécanique et une autre spé- cialisée dans les systèmes de climati- sation. n E.Ch.

la famille puis les clients. En cinq jours, 9 000 euros sont collectés puis 15 000 euros après 15 jours ! “J’ai été le premier touché par cette mobilisation et par cet élan dans cette période difficile” commente le jeune patron. Grâce à cet- te aide, il va relancer en janvier son acti- vité dans un nouveau local, au 12, rue Albert-Thomas à Besançon. Titulaire d’un Diplôme des métiers d’art en ébénisterie et une licence en éco-desi-

L’achat en vrac emballe les Bisontins CONSOMMATION Quartier Battant

Une nouvelle épicerie sous franchise Day by day a ouvert au 42, rue Battant. L’offre en vrac encore inexistante il y a peu, voit ici son deuxième point de vente dans la Boucle.

sans emballage. Ce qui suppose de venir avec ses contenants (pots vides, sachets en tissus…). Un réflexe qu’ont vite adopté ses pre- miers clients, séduits par la démarche et convertis aux courses en vrac. D’autres, comme cette clien- te canadienne, étaient déjà habi- tués. “Dans son pays, c’est une pra- tique courante.” Les Bisontins, qui ont vu fleurir les enseignes bio ces dernières années, sont au rendez-vous com- me pour le magasin “Le vrac” du 90, rue des Granges. Marine accueille une cinquantaine de clients par jour et vise les 80 d’ici un an. “Le marché du vrac aug- mente de 100 % par an. De plus en plus de personnes y viennent et il n’y a pas encore l’offre suffisante en face” , constate-t-elle. Ici, tous les produits ne sont pas bio, mais proviennent pour 70 % de France. Dans une logique de circuits courts et ne proposant pas pour l’heure de fruits et légumes, Marine invi- te par ailleurs à s’appuyer sur les commerces de proximité et le mar- ché tout proche. Ce qui avait aus- si participé de son choix d’im- plantation dans la rue Battant, en passe de se redynamiser. n S.G.

A cheter juste la quantité dont on a besoin. Ni plus, ni moins. Pour éviter de gas- piller et produire moins de déchets : telle est l’idée qui se cache derrière ces magasins. Avec l’en- vie de consommer mieux. Comme souvent, c’est en prenant conscien- ce qu’il était possible de faire autre- ment que Marine Mangin a adop- té le vrac. “Nous avons l’habitude de consommer et de produire des déchets sans nous poser de ques- tions. Cela ne m’était jamais venu à l’esprit jusqu’à un déclic un jour.” Depuis, cette ancienne géomati- cienne s’est lancée dans une démarche zéro déchet, convertis- sant peu à peu son entourage à ce mode de consommation plus res- ponsable. Mais très vite, le constat du diffi- cile approvisionnement en produits non emballés se fera jour, alors éloi- gnée des grandes agglomérations : “Je me trouvais à 1 heure de Troyes et de Dijon.” La jeune femme de 26

ans décide finalement d’ouvrir son épicerie. “Je ne me sentais plus vrai- ment utile derrière mon ordina- teur.” Elle choisit de s’implanter à Besançon et d’intégrer le premier réseau français d’épicerie 100 % vrac, Day by day, qui compte aujour- d’hui un peu plus de 40 magasins. “Le réseau offre l’avantage de prix négociés plus intéressants pour le consommateur et permet également d’avoir du poids auprès des pro- ducteurs pour changer leurs condi- tionnements.” Car ici aussi du che- min reste à faire. “Trouver de la pâte à tartiner en vrac était par exemple compliqué, un fabricant s’est spécialement adapté pour notre franchise.” Dans son magasin entièrement rénové, plus de 700 références ont pris place. L’ancienne ferronnerie est devenue un temple du zéro déchet avec un large choix de pro- duits du quotidien (épicerie salée et sucrée, bonbons, farines, sirops, animalerie, hygiène…) Garantie

Cette nouvelle adresse tenue par Marine Mangin vient compléter le magasin “Le vrac” du 90, rue des Granges et les enseignes bio.

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