La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

BESANÇON

15 La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

L ’ h u m e u r

COMMERCE Besançon vote contre Les ouvertures du dimanche cristallisent les tensions Même si le conseil municipal ne votait que “pour avis”, l’ouverture des commerces six dimanches au lieu de cinq a été refusée par 27 voix contre 23. Seule L.R.E.M. et la droite ont voté pour.

Sucette

bisontins (E.E.L.V.) se met- tent désormais en guerre contre les…sucettes. Pas n’im- porte lesquelles, les “Decaux inter- actives”. Celle installée rue Édouard- Droz rend le passage impossible aux personnes àmobilité réduite. La socié- té avoue avoir commis une erreur en l’installant ! Encore une fois, les han- dicapés n’ont droit qu’aux miettes lorsqu’il s’agit de partager l’espace public. l

A bandonnés sur les trottoirs après avoir été mâchouillés, les chewing-gums ont la fâcheuse habitude de coller aux

baskets. Besançon fut pionnière dans la lutte contre ces cra- chats “sauvages” avec cet- te initiative unanimement saluée. Aujourd’hui, des élus

T hierry Morton, l’adjoint bison- tin au commerce, n’en revient toujours pas. Alors qu’à l’agglo- mération quelques semaines auparavant, cette décision de pouvoir ouvrir six dimanches au lieu de cinq était passée comme une lettre à la Pos- te, à sa grande surprise, les élus bison- tins du conseil municipal se sont pro- noncés contre cette dérogation, à 27 voix contre 23 le 13 décembre dernier. “Je reste très surpris de ce vote” répè- te-t-il quelques jours plus tard. Les élus communistes, Christophe Lime en tête, ont voté contre, fidèle à leur position. “Le dimanche doit rester un moment réservé aux familles estime M. Lime. Il faut savoir qu’aujourd’hui, il ne res- te plus qu’un salarié sur trois à avoir des horaires de travail classiques, de 8 heures àmidi et de 13 h 30 à 18 heures. Le travail le dimanche concerne hélas de plus en plus de monde.” Anne Vignot, l’élue verte, embraye : “On ne peut pas adhérer à ce mode de fonctionnement qui voudrait que les ‘

gens travaillent de plus en plus le dimanche.” Philippe Mougin, l’élu des Patriotes est du même avis. Le malaise était palpable au moment du vote : finalement, 27 élus se sont prononcés contre cette dérogation aux cinq dimanches : les élus verts, les com- munistes, ainsi que, nouveauté par rapport à l’an dernier, les socialistes. Seule la droite et les élus du groupe L.R.E.M. se sont prononcés pour. “Il faut être pragmatique. Pendant ce temps- là, le commerce sur Internet fonction- ne toute la semaine, dimanche compris et ce, 24 heures sur 24” commente le L.R. Jacques Grosperrin. Les élus bisontins se prononcent donc contre et deux camps apparaissent sur ce dossier : la droite et L.R.E.M. d’un côté, la gauche “classique” de l’autre. Donc une majorité municipale une nou- velle fois divisée. De son côté, le mai- re L.R.E.M. tente de jouer le compro- mis : “Je ne suis pas non plus un fan de l’ouverture le dimanche, mais il faut vivre avec son temps.” n J.-F.H.

Ouvrir six dimanches au lieu de cinq, le débat a divisé

la majorité bisontine.

Que dit la loi ? L’ article L. 3 132-3 du Code du tra- vail prévoit qu’un repos hebdo- madaire doit être accordé aux salariés et que ce repos hebdomadai- re est le dimanche. Il existe cependant des exceptions et notamment la pos- sibilité pour le maire d’accorder des dérogations au repos dominical des salariés pour certaines branches pro-

fessionnelles. Aussi, conformément à l’article L. 3 132-26 du Code du travail, pour les commerces de détail non ali- mentaires où le repos hebdomadaire a lieu normalement le dimanche, ce jour de repos peut être supprimé les dimanches désignés, pour chaque com- merce de détail, par arrêté du maire après avis du conseil municipal. La loi dite “Macron” du 6 août 2015 fixe cette dérogation à 12 dimanches par an au maximum contre 5 auparavant.

Toutefois, lorsque le nombre de ces dimanches excède 5 dimanches, l’ar- rêté du maire est pris après avis confor- me de l’organe délibérant de l’E.P.C.I. dont la commune est membre. C’est donc la C.A.G.B. qui a le dernier mot et ses membres avaient voté pour lors du précédent conseil d’agglomération. La décision de pouvoir ouvrir six dimanches au lieu de cinq s’imposera donc à toutes les communes l’an pro- chain. n

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