La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

LE GRAND BESANÇON

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La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

EN BREF

SOLIDARITÉ

Contre l’endettement bancaire Le Point Passerelle a déjà aidé 3 500 foyers comtois à sortir du rouge Le dispositif du Crédit

Start-up Le 18 décembre, la start- up bisontine Holy Owly a signé un contrat de partenariat commercial avec le Crédit Agricole Franche-Comté et avec son comité d’Entreprise. Cette start-up installée dans le Village by C.A. à Besançon, a mis au point une application qui permet aux enfants de 3 à 11 ans d’apprendre l’anglais de façon ludique sur tablettes et smartphones. La méthode Holy Owly c’est 5 minutes par jour d’apprentissage via l’application, et la possibilité en option d’être mis en relation par skype avec un coach natif 15 minutes par semaine. Jusqu’au 31 janvier 2019, la banque offrira à chaque ouverture de compte pour les 3-11 ans, 1 mois d’abonnement gratuit à l’application, dans la limite de 2 000 abonnements clients. Prématurés Afin d’améliorer la prise en charge de la prématurité, le C.H.U. de Besançon a développé depuis 10 ans un programme de soutien au développement des prématurés par des soins individualisés selon leur rythme et leurs besoins, le Nidcap. Ce programme diminue les risques de complications pour le bébé et aide les parents à mieux vivre le traumatisme d’une naissance prématurée. Au C.H.U. de Besançon, 150 grands prématurés ont été pris en charge en 2017.

P our répondre aux accidents de la vie (chômage, divorce, maladie, décès…) qui n’épargnent personne, le Crédit Agricole a eu l’idée de cette structure spécifique d’écoute et de conseil. Le service est gratuit et l’aide proposée, variée. “Cela passe par des consolidations de prêts ou des extournes de frais, jusqu’à la négociation auprès de la trésorerie pour un étalement de dettes ou la mise en relation avec un financière. Depuis 2018, il est aussi ouvert aux agricul- teurs et aux professionnels. Agricole, en place depuis 12 ans en Franche-Comté, propose des solutions à ses clients en difficulté

Le dispositif qui fête ses 20 ans au niveau national, fait aussi de la prévention avec des ateliers d’éducation budgétaire. Ici, l’équipe à Besançon.

garage solidaire” , indique Brigitte Genniaux, res- ponsable du Point Passe- relle Franche-Comté. Contrairement à ce que l’on peut penser et “parce qu’il ne s’agit pas de la meilleu- re des aides à apporter”, les solutions financières ne concernent qu’un tiers des clients. “Ce n’est pas l’es- sentiel de notre soutien” , confirme Brigitte Genniaux qui, avec ses collègues, par- le davantage d’une “pho- tographie réalisée à un ins- tant T.” Grâce à un réseau de par- tenaires sociaux (assistante

sociale, huissier, notaire, C.C.A.S., etc.) constitué au fil des années, le Point Pas- serelle peut actionner divers leviers pour sortir d’une mauvaise passe. Les six sala- riés qui y sont rattachés, habitués à intervenir dans l’urgence un peu com- me des pompiers sur un incendie, se voient confier les dossiers par les agences locales ou les administrateurs Crédit Agricole, quand la situation financière devient trop tendue. “Nous assurons sur- tout un rôle de négociation et de média- tion” , remarque Séverine Calinon, l’une des conseillères. “Le Point Passerelle per- met d’avoir une légitimité auprès des organismes extérieurs.” Ils ne sont appelés à voir ces clients en

montrait que 75 % à 80 % des requé- rants retrouvaient une situation ban- caire plus saine. 2018 verra sans doute plus de 500 personnes accompagnées (contre une cinquantaine en 2006 à sa mise en place en région). Une évolution aussi aidée par l’ouverture à la clientè- le agricole et professionnelle, décidée en lien avec la crise agricole d’il y a trois ans. “De plus en plus sont en difficulté. En mars 2017, on avait 37 clients agri- culteurs et aujourd’hui plus du double” , précise Christelle Goguey qui en a la charge. Cette démarche novatrice serait suivie depuis par d’autres Points Pas- serelles dans d’autres régions. n S.G.

difficulté qu’une fois lors d’un entretien de 2 ou 3 heures, au cours duquel seront posées les suites à donner. Des béné- voles (retraités du Crédit Agricole) et leur banquier habituel se chargeront ensuite du suivi. “Le simple fait de les écouter semble leur être utile. Ils nous livrent des choses personnelles que leur propre conseiller ignorait. On n’imagi- ne pas qu’un banquier puisse avoir ce rôle et les problèmes d’argent restent assez tabous” , note Stéphane Rabbe, un autre salarié. Bien sûr, ce service n’est accessible qu’aux clients Crédit Agricole et exclut les débi- teurs chroniques ou les sur-consomma- teurs. Un bilan effectué il y a deux ans

“Les problèmes d’argent restent tabous.”

SAÔNE

Faits divers Incendies criminels : entre psychose et désolation

Romain et sa femme Caroline projetaient de créer une ferme avec vente directe à Saône. Leur projet de vie est parti en fumée. 5 autres incendies ont eu lieu dans la même nuit. L’enquête se poursuit.

L es gendarmes comme les soldats du feu n’ont pas mis longtemps à caracté- riser les incendies d’actes criminels qui ont touché Saône, Bouclans, Morre, et Naisey-les- Granges. L’enquête se poursuit avec le visionnage des caméras de vidéo-protection présentes notamment à Saône. Entre 23 heures et 0 h 25, pas moins de six incendies se sont déclarés. Ils ont touché la déchet- terie de Bouclans, un feu de pou- belles, un hangar à Saône, deux baraques de chasse à Saône et Naisey-les-Granges, un bâti- ment à Morre. Ce n’est pas la première fois que des incendies se déclarent sur le plateau depuis quatre ans après la station-ser- vice, une exploitation agricole à Saône, puis l’aire d’accueil des gens du voyage. “On s’interro- ge” dit un habitant. Le G.A.E.C. de la Vie de Fer à Saône est durement touché. Romain Bourgeois, associé à Christian Morel, a accepté de

revenir sur ce fait divers qui a fait basculer sa vie profession- nelle et familiale. “Ma femme Caroline devait s’installer en mai avec nous dans ce futur han- gar que nous finissions de construire sur la route menant à La Chevillotte. Elle s’était for- mée à l’E.N.I.L. pour cela. C’était un projet de vie, l’outil de ma future carrière qui est parti en fumée. Elle devait transformer les produits laitiers et les vendre. Nous avions aussi notre loge- ment prévu à cet endroit. Je n’at- tends qu’une chose : une date pour que les travaux reprennent” dit le jeune agriculteur. “Il y a beaucoup d’écœurement.”

dans le domaine des ovins, caprins, viande, culture céréa- lière, il avait trouvé en s’asso- ciant avec Christian Morel un projet de diversification. Celui- ci n’est pas abandonné, mais retardé : “Ce sont les consé- quences à long terme qui me cha- grinent car on paie un bâtiment dans lequel nous ne sommes pas” dit l’exploitant. 150 tonnes de fourrage sont également par- ties en fumée. Les assurances vont couvrir une partie du sinistre mais sans dou- te pas tout. “J’avais passé des heures à faire moi-même le bar- dage du hangar. Tout ce que je veux, c’est une date pour recons- truire et arrêter d’y penser” se désole Romain. Un point com- mun dans ces incendies : ils ont touché des abris en bois. “Il y a beaucoup d’écœurement” conclut ChristianMorel, agriculteur. Et une légère psychose sur le Pla- teau. Le parquet de Besançon est saisi du dossier. n E.Ch.

À 37 ans, après avoir mûri de nom- breuses expé- riences dans d’autres exploitations en France

Le hangar où Romain Bourgeois et sa femme Caroline devaient produire et vendre en direct des produits fermiers est parti en fumée.

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