La Presse Bisontine 205 - Janvier 2019

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n°205 - Janvier 2019

l Réactions Deux ténors de la majorité Dahoui atterré, Bodin étonné Yves-Michel Dahoui, adjoint non candidat pour 2020, et Nicolas Bodin, adjoint peut-être candidat et président du groupe socialiste ont tour à tour commenté la décision d’Éric ALauzet. Yves-Michel Dahoui a la dent dure

Nicolas Bodin attend une clarification L e président du groupe municipal Socialiste et société civile républi- caine y est également

allé de son commentaire : “La candidature d’Éric Alauzet, élu député du parti présidentiel jus- qu’en 2022, n’a pas surpris mais le moment choisi apparaît très étonnant.Alors que le pays attend avec anxiété les futurs événe- ments concernant les gilets jaunes tant au niveau national qu’au niveau local et les propositions permettant de sortir de cette situation de crise, cette décla- ration apparaît déconnectée. Le programme municipal d’essen- ce socialiste, adopté en 2014, continue à être mis en œuvre, au quotidien, malgré les décisions gouvernementales qui rendent son application plus compliquée. Aujourd’hui, le positionnement politique devient compliqué pour Éric Alauzet qui se définit com- me écologiste-homme de gauche mais siège dans le groupe de La République EnMarche au niveau municipal. Alors même qu’un parti comme le Parti socialiste se définit clairement comme un parti d’opposition au gouverne- ment, alors même que la très grande majorité des Français considère le Parti présidentiel comme un parti de droite…Cet-

“É ric Alauzet a officiellement annoncé sa can- didature aux élections municipales de 2020. Les bras m’en tombent ! commente M. Dahoui. Non pas que la boulimie de pouvoir du per- sonnage m’ait échappé, mais oser évoquer son destin per- sonnel alors qu’on est confronté en tant que député au désarroi des Français et que le pays connaît une crise sans précédent au point d’être à feu et à sang témoigne, soit d’une inconscience, soit d’un total cynisme !… Tout cela sans même l’esquisse d’une vision d’avenir… Par ailleurs concernant la capacité de rassemblement revendiquée par Éric Alauzet : qui peut-il rassembler ? La gauche et les écologistes qu’il a trahis ? La droite qui ne le soutiendra pas même s’il s’est rallié aujourd’hui à une politique libé- rale voire ultra-libérale ? Les retraités qu’il considère com- me des privilégiés ? Nos concitoyens en difficulté pour les- quels sa seule réponse consiste à évoquer sa candidature aux municipales ? Celles et ceux qui aspirent au renou- veau alors qu’il accumule les mandats depuis trente ans ? Et tout cela c’est le nouveau monde ? Il reste à espérer que les Bisontines et les Bisontins sauront s’en souvenir le moment venu.” n Yves-Michel Dahoui précise : “Mon intervention ne résulte pas d’une quelconque rivalité avec Éric Alauzet puisque j’ai renoncé à toute ambition pour les élections municipales de 2020.”

te ambiguïté demeure. Nous appelons donc à la clarification, le macronisme n’est pas et de gauche et de droite, il est sim- plement de droite, ce n’est pas un défaut mais un fait et il faut l’assumer.” n Le chef de file des socialistes estime que le macronisme “est de droite.” (photo archive L.P.B.).

l Les Républicain Jacques Grosperrin, chef de file de l’opposition “Des gens de gauche nous font un appel du pied”

La droite bisontine ne commente pas la candidature d’Éric Alauzet mais travaille en mode sous-marin pour 2020. Il est encore un peu tôt pour connaître le nom du futur capitaine…

L a Presse Bisontine : La candidature officielle d’Éric Alauzet lance les hos- tilités et met en exergue les dissen- sions au sein de la majorité. Cela vous facilite-t-il le travail pour 2020 ? Jacques Grosperrin : J’avais décidé de ne pas commenter ni réagir sur cette annonce car Yves-Michel Dahoui a tout dit. L’annonce est décalée vis-à- vis de l’actualité et des événements qui se sont déroulés en France. Cette candidature est un non-événement. L.P.B. : Cela ne vous empêche pourtant pas de penser et de préparer les prochaines muni- cipales ? J.G. : Bien sûr mais nous ne sommes pas dans la même logique. Nous sommes une équipe unie et au travail car nous allons dans les quartiers, au centre-ville, auprès des commerçants, des chefs d’entreprise. Nous construi- sons notre projet avec tous. L.P.B. : Quel accueil recevez-vous ? J.G. : C’est compliqué de faire de la poli- tique en ce moment. Beaucoup ont été déçus car ils croyaient à une nouvel- le politique. Avec les membres de mon parti, je vais ouvrir à d’autres bords politiques. L.P.B. : Ouvrir à qui ? Aux Centristes qui s’éloi- gnent de vous ? J.G. : Il y a des gens de gauche qui me font un appel du pied en me disant

qu’ils ont envie de travailler avec moi. Ils sont prêts à changer pour qu’il y ait une vraie rupture sur Besançon. L.P.B. : Peut-on connaître le nom du futur chef de file ? J.G. : Non. Nous verrons cela l’an pro- chain car les Bisontins n’attendent pas de savoir qui sera leur maire mais quel projet sera porté. Il faut être sérieux et loyal avec une autre concep- tion de la gestion de la ville, de la sécu- rité, de l’économie, du bien-être. L.P.B. : Au conseil municipal de Besançon, vos conflits avec le maire sont récurrents. Quels sont vos rapports avec Jean-Louis Fous- seret ? Vous vous êtes récemment rencon- trés pour vous dire quoi ? J.G. : Un sénateur rencontre les maires, donc je rencontre Jean-Louis Fousse- ret au même titre que les autres. On a discuté pour que l’on travaille dif- féremment, pour donner une autre image. Lui est à la fin d’un cycle poli- tique et a le désir de laisser à Besan- çon l’image de quelqu’un d’ouvert. Je pense qu’il va s’ouvrir sur les derniers mois de son mandat. J’ai envie - aus- si - d’être constructif. Celui qui sera maire de Besançon aura une lourde responsabilité car le monde n’est plus le même. Tout élu responsable doit sentir la gravité de cette charge et il faut s’y préparer. n Propos recueillis par E.Ch.

Jacques Grosperrin et Les Républicains n’ont pas arrêté le nom du chef de file pour les municipales. Ils le feront au début de l’année prochaine.