La Presse Bisontine 105 - Décembre 2009

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

L’enquête au C.H.U. révèle six nouveaux cas EUTHANASIE À BESANÇON : BIENTÔT LA VÉRITÉ Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans DÉCEMBRE 2009 N° 105 2 €

SURENDETTEMENT p.32 80 000 euros de dettes : la spirale infernale Comme cette Bisontine, ils sont de plus en plus nombreux les ménages à tomber dans le surendettement. Témoignage. p.6 et 7 Céline et Sarah : lueur d’espoir Après la visite à Saint-Domingue du secrétai- re d’État, le retour des deux détenues est prévu d’ici 2011. Et une future libération ? L’ÉVÉNEMENT

POLÉMIQUE p.21 Le projet de tramway peut-il dérailler ? C’est le 9 décembre que de nouvelles études techniques permettront d’affirmer si le projet de tramway bisontin doit être revu et corrigé.

Lire LE DOSSIER en p.17 à 19

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - publipresse@wanadoo.fr

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009 2

Curseur Le philosophe grec Épictète disait il y a près de 2 000 ans déjà que “la sour- ce de toutes les misères pour l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort.” Puisant ses racines dans la nuit des temps, cette approche de la mort est aujourdʼhui encore, tellement délicate à appréhender quʼune simple loi ne suffira jamais à régler toutes les questions. On se souvient tous de la douloureuse affaire “Vincent Humbert”, du nom de ce jeune homme tétraplé- gique, sourd et aveugle, dont sa mère avait tenté dʼabréger les souffrances en 2003. Lʼopinion bouleversée avait alors inspiré au législateur la loi Léonetti sur la fin de vie, censée apporter toutes les réponses à ces situations extrêmes. Et voilà que trois ans plus tard, à nouveau, le visage défiguré de Chantal Sébire crevait les écrans. Cette Dijonnaise de 52 ans réclamait alors elle-même que lʼon mette fin à ses jours pour abréger ses souffrances et faisait voler en éclat les certitudes posées par la loi Léonet- ti. Les récents progrès de la médecine ont rendu le questionnement sur lʼeuthanasie (du grec “la bonne mort”…) encore plus vif car la prolongation de la vie nʼassure en aucun cas les condi- tions dʼune existence autonome et sur- tout sans souffrance. Lʼaffaire de soup- çons dʼeuthanasie révélée en 2002 au C.H.U. de Besançon est aujourdʼhui sur le point dʼaboutir après des années dʼenquête. Quelle que soit lʼissue des expertises, la seule question que la jus- tice devra trancher, cʼest la présence ou non dʼun avis éclairé des défunts ou de leurs proches et également la collégia- lité des décisions médicales dʼabréger ou de suspendre les soins, voire dʼaccélérer les fins de vie. Si ce dernier cas est retenu, on a alors affaire à des actes dʼeuthanasie active et à une poli- tique froide de “gestion de lits”. Si tel est le cas, la loi française est claire : il y a infraction. Si la justice doit aller au bout (un non-lieu paraît invraisemblable), cet- te douloureuse affaire ne lèvera néan- moins pas le voile sur les pratiques de fin de vie à lʼhôpital. On estime à près de 50 % les décès résultant dʼune déci- sion médicale. Lʼaccélération de la fin de vie peut revêtir différentes formes : de lʼinterruption de traitement à lʼinjection de produits létaux. Où place-t-on le cur- seur avant de pouvoir parler dʼeuthanasie ? La loi nʼa pas encore répondu à cette question. Jean-François Hauser Éditorial

SOCIÉTÉ

Luc Ferry, philosophe et ancien ministre

“La mondialisation est un fait, pas un choix ”

Luc Ferry, ici en

conférence à Besançon le 20 octobre dernier, est l’auteur notamment de “Apprendre à vivre” et “La sagesse des mythes”. (crédit photo Le studio d’imagination).

De passage à Besançon dans le cadre d’une conférence

là que j’ai pu voir à quel point la demande d’information est grande de la part des jeunes. C’est même leur premier souci : ils voudraient mieux connaître le monde réel, le monde de l’entreprise, car c’est là, pour la majorité d’entre eux, que la vie va se dérouler. Or il y a un déca- lage gigantesque entre ce qu’ils imaginent et la réalité, entre leurs souhaits et les besoins du mar- ché. Lemalheur est que notre système d’information et d’orientation scolaire a été confié pour l’essentiel à des psychologues qui ne connaissent pas plus le monde de l’entreprise que leurs élèves… J’ai voulu, quand j’étais ministre, changer cela, créer des maisons de l’information et de l’orientation en région. La levée de bouclier fut si grande que mon gouvernement, comme sur à peu près tout le reste d’ailleurs, a reculé d’urgence… L.P.B. : Comment "apprendre à vivre" en entreprise ? Com- ment améliorer les rapports sociaux ? N’est-ce qu’une ques- tion de management ? L.F. : Bonne question ! Et oui, assurément, comme je vous l’ai dit, l’entreprise est par excellence un lieu de rapports humains. Or, en la matière, tout dépend de la façon dont l’autorité est conçue. Je pense que nous avons en cette matière de grandes marges de progression. Je connais par exemple une entreprise au sein de laquelle le patron a décidé de donner un beau paquet d’actions à tous ses collaborateurs. Comme les affaires ont bien marché, les dix principaux ont reçu au final l’équivalent de plusieurs années de salaire. Ça, c’est de la vraie “participation”, pas de la poudre aux yeux. Eh bien je peux vous dire que dans cet-

me problème : savez-vous qu’on se suicide moins à France Télécom qu’à peu près partout ailleurs ? Beaucoup moins que chez les médecins et les pro- fesseurs par exemple, et moins que la moyenne nationale toutes catégories professionnelles confon- dues. Allez voir les chiffres sur Internet et vous serez sidéré de constater que cette affaire qui fait de France Télécom un cas à part, bien pire que les autres, a été montée de toutes pièces pour ali- menter l’idée que la privatisation était synony- me de sauvagerie. C’est, en termes médiatiques, une belle escroquerie intellectuelle, comme l’ont montré de manière irréfutable certains chercheurs de l’I.N.S.E.E., peu suspects au demeurant de complaisance à l’égard de la direction de France Télécom. Il faut donc, là aussi, faire attention et garder les yeux ouverts. L.P.B. : Le modèle économique tel qu’il existe actuellement a-t-il atteint ses limites ? L.F. : La vérité, c’est que personne n’en sait rien, et voici pourquoi. Dans le contexte de la mon- dialisation, c’est-à-dire de la compétition avec des pays comme l’Inde ou la Chine où les coûts de production sont infiniment inférieurs aux nôtres, la lutte pour la survie de nos économies va être terrible. Il faudra innover sans cesse, chercher la croissance par tous les moyens possibles sans pour autant faire trop de casse sociale. Pas com- mode. Et en même, temps, si on y arrive, il faut bien voir que du point de vue écologique, une crois- sance infinie est sans doute intenable. Autrement dit, sans croissance, nous avons des faillites et du chômage, mais avec elle, nous avons une crise éco- logique qui se profile à l’horizon. C’est aujour- d’hui la principale contradiction à résoudre. L.P.B. : Notre modèle économique ne manque-t-il pas cruel- lement de philosophie, de sagesse ? Le contexte actuel qui s’accompagnera peut-être de mutations, est-il justement susceptible de faire émerger une pensée philosophique nou- velle ? L.F. : Vous avez évidemment raison. La question philosophique de la vie bonne, du sens de la vie, va revenir au premier plan, même chez des per- sonnes peu passionnées par les idées a priori , et ce pour une raison de fond : une vie humaine réduite aux seules dimensions de la production et de la consommation n’est pas “tenable”. Com- me vous le savez, c’est à cette interrogation que je consacre désormais tous mes livres.

organisée par le Medef, le philosophe, écrivain

L a Presse Bisontine : Par rapport à votre expérience personnelle et à l’histoire, n’estimez-vous pas que les rapports sociaux se dégradent dangereusement dans les entreprises ? uc Ferry : Tout dépend de l’échelle historique que vous prenez. Bien entendu, par rapport aux années quatre-vingt-dix, la crise actuelle marque une régression. Mais si vous remontez aux années soixante - pensez à mai 1968 - les rapports étaient encore beaucoup plus tendus qu’aujourd’hui. L’entreprise était souvent perçue comme le lieu maximum de “l’exploitation de l’homme par l’homme” et de la “lutte des classes”. Le Parti com- muniste, encore parfaitement stalinien, passait allègrement les 20 % et la gauche démocratique était totalement sous sa coupe. Nous n’en sommes plus là… L.P.B. : En quoi l’entreprise peut-elle être un lieu d’épanouissement personnel ? Elle ne l’a pas toujours été, l’est-elle moins ou plus qu’avant ? L.F. : Il serait souhaitable, en tout cas, qu’elle le soit, vu le temps qu’on y passe. C’est souvent là qu’on se marie, qu’on se fait des amis, qu’on peut, c’est l’idéal, s’épanouir aussi dans son métier. Je suis convaincu que tout, ou presque, dépend de la personnalité du chef d’entreprise. Entre un bon et un mauvais, en termes de relations humaines, c’est le jour et la nuit, l’entreprise peut être un enfer ou un lieu de vie L.P.B. :Vous avez été ministre de l’Éducation Nationale. Quel- le perception ont de l’entreprise les nouvelles générations ? Quelles appréhensions en ont-elles ? L’entreprise est-elle de plus en plus synonyme d’exploitation ? L.F. : J’ai été aussi ministre de la Jeunesse et c’est mais aussi ancien ministre, donne des pistes de réflexion sur la place de l’homme dans l’entreprise aujourd’hui.

te boîte-là, tout marche mieux qu’ailleurs. Bien entendu ce n’est pas possible partout, mais c’est un beau modèle, non ? L.P.B. :Compétitivité,concurrence,objec- tifs, résultats, ces “valeurs” sont-elles compatibles avec le bien-être de l’être humain dans l’entreprise ? Au contrai- re, ne sont-elles pas responsables de souffrances comme on a pu le voir chez France Télécom où 25 personnes se sont suicidées ? L.F. : Problème : vous mettez quoi à la place ? Le modèle sovié- tique ? La décroissance ? Le pro- tectionniste et l’État commer- cial fermé ? La mondialisation est un fait, pas un choix. Deuxiè-

“Une belle escroquerie intellectuelle.”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

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Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie publicitaire : Besançon Médias Diffusion - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04

Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Novembre 2009 Commission paritaire : 1102I80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, C.A.G.B., Le Studio d’imagination, R.F.F., Alain Silberstein, Saône Rhin Europe, Studyrama.

Propos recueillis par T.C.

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

Nouvelle claque sur le prix des clopes

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Eau du robinet : Dijon imite Besançon

L e gouvernement nʼa pas attendu la rentrée 2010 pour augmenter les tarifs. La hausse annoncée de 6 % est effective depuis le 9 novembre, date à laquelle le prix du paquet de cigarettes a fait un bond de 30 centimes dʼeuro. Les fumeurs doivent désormais débourser 5,60 euros pour un paquet de Marlboro. La décision a été plutôt mal accueillie tant par les clients que les débitants de tabac même si dʼun côté comme de lʼautre on sʼy attendait. “Les clients sont assez fatalistes. Certains nous signifient clairement qu’ils iront s’approvisionner ailleurs. On redou- te une baisse d’activité car les gens qui ne viennent pas chez nous pour le tabac ne viendront pas non plus pour les autres produits que l’on

vend” déplore Monique Saillard, présidente des buralistes du Doubs, également commerçante place Ris- ler à Besançon. La profession redoute que cette nouvelle augmentation (il nʼy en avait pas eu depuis deux ans) encourage la contrebande et invi- te les fumeurs à aller acheter leurs cigarettes en Suisse alors quʼils avaient moins dʼintérêt à le faire depuis que les autorités helvétiques avaient elles aussi augmenter le prix des cigarettes. La France creu- se lʼécart de 80 centimes dʼeuros avec la Suisse. Cependant, ce com- merce transfrontalier pourrait être freiné par une mesure que sʼapprêtent à prendre nos voisins helvètes décident dʼaugmenter le prix du tabac à rouler pour le por- ter pratiquement au niveau des tarifs français.

TENDANCE

LepointàBesançon Les buralistes redoutent l’augmentation des prix du tabac

Pourunecigarettemoinsnocive Pas de fumée sans feu Ilyadeuxans,uneusinedecigarettesbaséeen Suisseinauguraituncentrepourréduirelanocivité dutabac.Unebonneidéeenvoléeenfumée. “U nemachineàlaverle tabac.” Fin2007,l’usine BritishAmericanTobac- cesbonnesintentionsaffichées semblentrestéeslettresmortes. Larechercheauraitprisduretard oulasociétéB.A.T.a-t-ellecom- prisqu’ellen’arienàgagneràfai- rediminuerlanocivité?B.A.T., quenousavonstentédejoindre, n’apassouhaitérépondre… co(B.A.T.)baséeàBoncourt-à proximitéduTerritoire-de-Belfort -frappaitungrandcoupeninau- gurantuneusinevisantàrédui- relanocivitédescigarettesenpré- sentantsonnouveaucentrecomme

Seloncequiavaitétéannoncé,le procédédelavagepermettraitde supprimercertainsconstituants toxiquesdes4500substancesqui composentletabac.Desteststech- niques,gustatifsetépidémiolo- giques,auraientétéréalisés.Pro- blèmeselonunspécialistedutabac, “ilfaut15à30anspoursavoirsi lamesureadeseffetsréelssurle consommateur.” Lors de cette annonce,laplupartdesépidé- miologistess’étaientmontrésper- plexesquantàl’aboutissementde centrederecherche…Sansdou- teavaient-ilsraison.

lelieupermettant d’écarterlessub- stancesnocivesdu tabac. Devantlescaméras etautresmicros,elle affirmait avoir investi près de 65millionsdefrancs suisses et qu’elle opéreraitdesessais à grande échelle auprèsdeconsom- mateursanglaiset canadiens.Fin2009,

4500 substances toxiques.

Buraliste àBesançon, Monique Saillardest présidente desdébitants detabacdu Doubsqui réunit260 professionnels.

Repères 120millions d’euros de chiffre d’affaires dans le Doubs E n2008,enFranche-Comté,lechiffred’affaires(T.T.C.)liéà laventedetabac(cigarettes,cigarillos,tabacsàrouler,à pipe,àmâcher,àpriser)areculédansdeuxdépartements parrapportà2007.DansleDoubs,cechiffred’affairesaccuse unebaissede1,5%poursestabiliserà120millionsd’euros.Il baisseégalementdansleTerritoire-de-Belfortde2,6%pour atteindreles31millionsd’euros.Enrevanche,leJuraetlaHau- te-Saônesontenprogression.DansleJura,lechiffred’affaires estde58millionsd’euros,soituneaugmentationde2,8%par rapportà2007.Lahausseestde1,2%enHaute-Saôneoùle

Lesdébitantsdetabacestimentqu’uneaugmentationdu prixdescigarettesvaencouragerlacontrebande.

s’approvisionner en Suisse” observe MoniqueSaillard. Silesprixdevaientconnaîtreunenou- velleaugmentationenFrance,lesdébi- tantsdetabacassisteraientànouveau à une fuite de la clientèle prête à s’approvisionnerdansdescircuitsparal- lèlesauréseauréglementaire.LaSuis- seredeviendraitavantageuse.Etpuisil yacescigarettes “importéesdespaysde l’Est” venduessouslemanteaudansdes villescommeBesançonauprixd’environ 3euroslepaquetdeMarlboro.Lamarque estlamême,maislacompositiondes cigarettesvarieetinfluesansdoutesur leurdegrédenocivité. Pourlesdébitantsdetabac,pourquila ventedecigarettesreprésenteentre40 et50%duchiffred’affaires,l’émergence delacontrebandelimitelaportéedela politiquedelutteanti-tabacengagéepar legouvernement.C’estlaraisonpour l

L escigarettiersveulentuneaug- mentationdesprixdutabac.La haussesouhaitéeseraitdel’ordre de6%,unchiffrequelesfabri- cantsn’ontpasconfirmé.Toujoursest- ilquelaperspectived’unemajoration inquiètelesdébitantsdetabac.Ceserait unnouveaucoupdurpourlaprofession

chiffred’affaires2008estde59millionsd’euros. LeDoubsestdeloinledépartementfranc-comtoisoù lemarchédutabacestleplusdynamique.Unedesexpli- cationsestlenombred’habitantsplusimportantsurce territoirequedanslerestedelarégion. EnFrance,lechiffred’affairesliéàlaventedetabac, représente15,412milliardsd’euros,en2008soitune progressionde1,28%parrapportà2007.À89%,ce résultatrelèvedelaventedecigarettes. LesproduitsvendusenFrancenesontpasforcément fabriquésdansl’Hexagone,maisenEurope.Lesfabri- cantsrestentassezdiscretssurlessitesdeproduction. Enrevanche,unefoislesproduitsdetabacimportésen France,ilssontdistribuésparAltadisquialemonopo- ledeladistribution.Lescigarettesparexemplesont répartiesdanslesseptdirectionsrégionalesd’Altadis q

rettesailleurs” observeMoniqueSaillard. LeDoubsfaitpartiedesdépartements frontaliersquidoivents’accommoderde laconcurrencedepaysvoisinstelsque laSuisseoùlesprixdutabacsontmoins élevésqu’enFrance.Toutefois,depuis 2007,passerlafrontièrehelvétiquepour allerachetersescigarettesestmoins intéressantpourlesfumeursfrancs-com- tois. “LaSuisseaaugmentéleprixdu tabacàdeuxreprises.” LepaquetdeMarl- borovendu5,30eurosenFranceavoisi- neles4,80eurosenSuisse.Ilyatou- joursunedifférence,maiselletentemoins lesfumeurslespluséloignésdelafron- tière.Latendanced’unretouraucom- mercedeproximitéseconfirmesurla ventedetabacchezlesdébitantsbison- t

5,412 milliards d’eurosen France.

“alorsqu’onseremetà peinedel’augmentation de 10 % des prix du tabacde2003” déplore MoniqueSaillard,pré- sidentedesburalistes duDoubs.Ensixans, leurvolumedeventea baissé de 30 %. Le nombredefumeursn’a p

“LaSuissea augmentéle prixdutabac.”

La première crèche privée de Besançon

À lʼinitiative du groupe Delfingen, basé à Anteuil, la première crèche privée interentreprises verra le jour à Besançon “d’ici début mai 2010” selon Hélène Streit, responsable du pro-

jet baptisé “Baby & Co”. Cette première crèche privée est en cours de construc- tion à Témis, à lʼarrière du bâtiment “Arté- mis”. “La crèche sera habilitée pour accueillir 60 enfants de 10 semaines à 4 ans, elle

est fondée sur un projet pédagogique ori- ginal développant les aptitudes physiques, sensorielles et relationnelles de chaque enfant” précise la société Delfingen Life. Toutes les entreprises, privées ou publiques, ainsi que les grandes administrations et même les communes du Grand Besançon pour les enfants du personnel, pourront faire appel aux services de ce futur lieu dʼaccueil des tout-petits. “Seront accueillis tous les enfants des entreprises avec les- quelles on signera une convention. L’avantage pour ces dernières est qu’elles bénéficient de crédits d’impôt et de sub- ventions. Pour les parents, le tarif final sera identique à celui des crèches municipales à Besançon et annexé sur le revenu des familles” explique Mme Streit. Le groupe Delfingen a déjà ouvert une pre- mière crèche interentreprises en sep- tembre 2008 sur le Technoland dʼÉtupes. Besançon accueillera donc la deuxième crèche privée du département. Rensei- gnements au 03 81 90 60 25. La crèche est construite à Témis selon les normes H.Q.E. (haute qualité environnementale).

“I l e s t s ympa mon ami Franço i s Reb- samen, mais il aurait pu nous prévenir et ne pas dire que Dijon est l a p r em i è r e v i l l e à pro- mouvoir son eau” rigole Jean- Louis Fousseret. Même princi- pe, (presque) mêmes carafes, même campagne de commu- nication. Dijon a emboîté le pas de Besançon pour lancer une grande campagne de commu- nication autour de son eau du robinet. Lʼeau de Dijon, “La Dijonnaise” sʼest largement ins- pirée de “La Bisontine”. Lʼidée de lʼAgglomération dijonnaise est donc de “promouvoir l’eau du robinet, son bon goût et sa consommation au domicile des habitants.” Et comme à Besan- çon, cette campagne “s’inscrit

dans une démarche de déve- loppement durable. Elle vise à faire (re)découvrir aux Dijon- nais l’eau du robinet comme un produit de qualité.” À Dijon aussi, les carafes de La Dijon- naise remplacent désormais les traditionnelles bouteilles dʼeau en plastique lors des conseils municipaux de la Vil- le et le conseil communautai- re du Grand Dijon. Seule différence, et de taille, à Dijon, cʼest une société privée, la “Lyonnaise des eaux” qui gère le réseau dʼeau, contrai- rement à Besançon où la dis- tribution de lʼeau municipale est organisée en régie directe. La Bisontine est donc vraiment bisontine alors que la Dijon- naise est en réalité plus “lyon- naise” que bourguignonne.

A

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L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

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Tout a commencé par une semaine de vacances entre copines. Céline Faye, 20 ans, et Sarah Zaknoun, 19 ans, se sont envolées en juin 2008 pour la République Dominicaine. À leur retour, elles ont été interpellées sur ce territoire, après que la police locale ait découvert dans leurs bagages 6 kilogrammes de cocaïne. Bien qu’elles aient clamé leur innocence, les deux Bisontines ont été incarcérées après avoir été jugées. Cela fait main- tenant un an et demi qu’elles sont emprisonnées et demandent à revenir en France. Elles peuvent désormais l’espérer depuis qu’Alain Joyandet a signé un accord préalable à la Convention de transfèrement qui devra être maintenant ratifiée par la République Dominicaine et la France. CÉLINE ET SARAH GARDENT ESPOIR

ENQUÊTE

Emprisonnées en République Dominicaine Les deux Bisontines

ne rentreront pas avant 2011

Les deux Bisontines peuvent espérer quitter la République Dominicaine dans au moins un an, une fois que la Convention de transfèrement sera ratifiée.

I ncarcérées depuis 518 jours au centre de détention de Rafey en République Dominicaine (au Nord- Ouest de Santiago), Céline Faye et Sarah Zeknoun peuvent enfin s’accrocher à l’espoir de revoir un jour la France où elles devront dans tous les cas terminer de purger leur peine. Vendredi 13 novembre, Alain Joyan- det, secrétaire d’État à la Coopération a fait le déplacement à Santo Domin- go où il a rencontré Radhames Jime- nez, procureur général de la Répu- blique Dominicaine. Au nom de leur pays respectif, les deux hommes ont signé un accord qui permettra aux pri- sonniers des deux États de purger leur peine dans leur pays d’origine. Dix-neuf Français, dont les deux Bison- tines, détenus dans ce territoire des Caraïbes devraient bénéficier de cet- te mesure qui n’entrera en vigueur qu’à partir du moment où la Conven- tion de transfèrement aura été rati- fiée par les deux États. Malgré l’accord préalable qui vient d’être signé, cela devrait prendre plusieurs mois. “Nous sommes tombés d’accord pour que le temps de ratification soit le plus court possible” a indiqué Alain Joyandet. Dans l’entourage du ministre, on confie “qu’avec un peu de chance, cela sera fait pour Noël 2010. Courant 2011, Céli- ne et Sarah pourraient donc rentrer en France.” Céline Faye (20 ans) et Sarah Zaknoun (19 ans) devront donc patienter au minimum encore un an dans leur cel- lule, loin de leurs familles, avant d’ima- giner pouvoir être transférées dans leur pays. L’attente s’annonce longue pour les deux Bisontines qui ne ces- sent de clamer leur innocence depuis le début de cette affaire. En juin 2008, parties en vacances pour une semaine en Républicaine Domi- nicaine, les deux Bisontines ont écopé

de huit ans de prison après que la police loca- le les ait arrêtées pour avoir découvert 6 kg de cocaïne dans leurs bagages. Céline et Sarah ont toujours dit que les stupéfiants avaient été placés dans leurs valises à leur insu. Cet argument n’a pas suffi à les inno- center. Lors de son déplace- ment en République Dominicaine, Alain Joyandet en rendu visi- te aux jeunes filles. Le secrétaire d’État à la Coopération a deman- dé à pouvoir les ren- contrer en aparté. “Il est sorti de cet entre- tien bouleversé. Alain Joyandet s’est rendu compte qu’elles étaient humainement affai- blies” raconte l’entou- rage du ministre. Plus que jamais, les deux Bisontines auront besoin du soutien de leurs proches pour

Alain Joyandet a rencontré

Repères Le film des événements

6 - Le 14 avril, la cour dʼappel de Puerto Plata confirme également la condamnation de Sarah Zak- noun à huit ans de réclusion pour trafic de drogue. 7 - Le 15 juin 2009, Céline et Sarah écrivent à Carla Bruni- Sarkozy pour quʼelle leur vienne en aide. 8 - Le 27 juin, nouvelle manifes- tation de soutien aux deux jeunes filles à Besançon. 9 - Le vendredi 13 novembre, Alain Joyandet, secrétaire dʼÉtat à la coopération, se rend en Répu- blique Dominicaine pour finaliser lʼaccord dʼune convention de trans- fèrement des deux Bisontines dans une prison française.

Céline et Sarah en aparté. Il les a trouvées humainement affaiblies. (photo D.R.).

Des situations à chaque fois difficiles.

1 - Le 15 juin 2008, Céline Faye et Sarah Zaknoun sont arrêtées en République Dominicaine. La police locale a trouvé dans le ren- foncement des valises des deux Bisontines qui rentraient dʼune semaine de vacances, 5 à 6 kg de cocaïne. 2 - Le 10 décembre, la justice dominicaine condamne Sarah Zaknoun à huit ans de prison fer- me. Le lendemain, Céline Faye est condamnée à son tour à une peine identique.

3 - Le 24 janvier 2009, les familles respectives des deux Bisontines organisent une manifestation de soutien à Besançon. 4 - Le 25 février, la justice domi- nicaine confirme en appel la condamnation à huit ans de pri- son de Céline Faye pour trans- port de drogue. 5 - Le 30 mars, depuis leur cel- lule à la prison de Rafey, Céline et Sarah écrivent une lettre au président Sarkozy pour lui deman- der de lʼaide.

tenir bon dans leur cellule du centre de détention de Rafey. Une fois enco- re, Céline et Sarah ne sont pas les seules détenues françaises dans les geôles dominicaines. Il y en a dix-sept autres. Parfois, les familles ont vendu leur appartement en France pour s’ex- patrier en République Dominicaine afin de soutenir leur proche incarcé- ré. Des situations à chaque fois diffi- ciles que devrait permettre d’éviter, à terme, l’application de la Convention de transfèrement. T.C.

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La signature de l’accord préalable entre les autorités française et dominicaine. (photo D.R.).

Gilbert Collard, l’avocat de Céline et Sarah.

COMMENTAIRE

Gilbert Collard répond

“L’hypothèse de leur innocence a été écartée”

P our Gilbert Collard, l’avo- cat de Céline et Sarah, c’est un grand pas qui vient d’être franchi avec la signature le 13 novembre, d’un accord entre la France et la République Dominicaine qui va permettre de rapatrier les deux détenues. “Nous nous sommes beaucoup battus pour obtenir la ratification de la convention de transfèrement. Pour nous, c’est une satisfac- tion” commente l’avocat mar- seillais au lendemain du dépla- cement d’Alain Joyandet, secrétaire d’État à la Coopéra- tion. Les deux jeunes bisontines, incarcérées pour trafic de drogue, devront attendre enco- re plusieurs mois avant de retrouver le sol français. Gil- bert Collard est clair sur ce

Toutes les formalités ne sont pas encore réglées pour permettre le transfèrement des deux filles dans une prison française.

bâclé” , dans lequel “l’hypothè- se de leur innocence a été tota- lement écartée.” Les transférer sur le sol fran- çais ne signifie pas que l’en- quête sera rouverte et qu’elles seront jugées une seconde fois. “Il ne peut y avoir de deuxième procès. Les filles seront incar- cérées dans une prison fran- çaise” annonce Gilbert Collard. En revanche, Céline et Sarah pourront bénéficier des moda- lités juridiques françaises qui leur permettront peut-être de bénéficier notamment de remises de peine. Aujourd’hui, dix-neuf Français purgent une peine de prison en République Dominicaine. Pour les familles des deux Bison- tines, la visite d’Alain Joyan- det est importante. “Sarah et Céline sont dans un bon état d’esprit commente Sabrina Zak- noun, la sœur de Sarah. La ren- contre avec le secrétaire d’État leur a redonné de l’espoir. Nous en avons parlé peu de temps après avec elles au téléphone. Alain Joyandet a réagi comme un père à leur égard, il a été très touché. Il a dit qu’il ferait tout son possible pour que la conven- tion de transfèrement soit rati- fiée au plus vite.” Sabrina fait partie de ceux qui ne remettent pas en cause la décision de justice de la Répu- blique Dominicaine. Néanmoins, elle poursuit le combat avec l’association de soutien à Céli- ne et Sarah, créée à la suite de l’incarcération des deux jeunes filles. T.C.

point. “Il faut que la convention soit signée. Elle va l’être. Les deux États sont parvenus à s’accor- der sur les termes de cette convention de transfèrement. Il faut maintenant que les deux pays la signent et que les parlementaires res- pectifs la ratifient. À partir de là, nous pourrons engager le processus de trans- fèrement” poursuit l’homme de loi qui a vu Céline et Sarah il y a huit mois dans leur cellule, à la sui- te “d’un procès

“Un procès bâclé.”

La visite d’Alain Joyandet a mis du baume au cœur à Céline et Sarah selon la sœur de cette dernière. (photo Frédéric de la Mûre / MAE ).

BESANÇON

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EN BREF

QUARTIER BATTANT Des mesures en vue Le nouveau plan de Battant

I.R.T.S. L’association “Volodalen” présente une exposition à l’I.R.T.S. de Besançon : “Sans-abri : de l’errance à l’espérance”. À voir du 30 novembre au 22 décembre à l’I.R.T.S., 1, rue Alfred de Vigny, à Planoise. L’exposition évoque les étapes successives de désocialisation et envisage les moyens de rester digne. Rens. 03 81 41 67 56. Création Exposition-rencontres avec des artistes contemporains (peintres, sculpteurs, photographes) sur le thème “Marche et Pèlerinage” du 11 décembre 2009 au 17 janvier 2010 au centre diocésain de Besançon. Chaque artiste aura toute liberté pour présenter son regard sur le thème. Incontinence La Polyclinique de Franche-Comté vient de créer un centre de traitement de l’incontinence urinaire et des troubles de la statique pelvienne, géré par le docteur Bernard Bouffier. On estime à 25 % le nombre des femmes de plus de 50 ans sujettes à des troubles urinaires. Ces troubles constituent plus un handicap qu’une maladie mais ils ont une répercussion importante sur la vie quotidienne alors qu’ils restent tabous. Il en est de même pour les prolapsus génitaux encore appelés “descentes d’organes”. Rens.03 81 41 81 41.

Pierre Fleck, gérant du commerce équitable “L’Exèdre” : “Il faut également revoir les façades des autres commerces.”

Des commerces vont remplacer les locaux occupés par des associations au fameux 6, rue de La Madeleine. Déménagements en vue.

l’enseigne “Exèdre”, une boutique label- lisée “commerce équitable” qui vend des produits d’artisanat solidaire, de l’alimentaire, de la librairie… “Mais avant d’accueillir des nouveaux com- merces, il faudrait revoir les façades. Regardez notre rue (de la Madeleine) : il y a sept boutiques qui sont fermées sur moins de 300 mètres. Et la plupart des devantures sont en piteux état”

l’année dernière. Un symbole qui ne lui a pas échappé même s’il dit être déçu qu’on lui deman- de de revoir sa devanture : “Elle est peinte en vert clair, et on me demande de la repeindre en vert foncé car ce bâti- ment est classé ! À côté de cela, il y a des bâtiments dégradés, et on ne dit rien” conclut désabusé le Bisontin. Un commerçant en restauration rapide espère de son côté que de nouveaux concurrents ne viendront pas occuper ce nouvel espace. Quant à l’association Tambour Bat- tant, elle savait ce déménagement iné- luctable. La mairie devrait lui propo- ser un nouveau local, mais cette fois à l’intérieur de la cour. Lentement mais sûrement, le quartier le plus populai- re de Besançon assure son lifting .

N ouveau virage pour le com- merce à Battant engagé par la Ville de Besançon qui repense la cour intérieure et la devanture d’un de ses ensembles immobiliers de 3 700 m 2 situé 6, rue de LaMadeleine. D’ici 2011, l’association “Tambour battant” qui occupe une partie des locaux va démé- nager (sans doute au fond de la cour) pour permettre la réalisation de l’opération immobilière. Coût estimé à 8,222 millions d’euros. L’objectif est simple : utiliser cet espa- ce public afin de le reconvertir (arri-

vée de commerces et de bureaux) et le dynamiser (créer des logements neufs). Le début des travaux est prévu en 2011 pour une durée de deux ans et demi. Impossible pour l’heure de dire quels types de magasins s’installeront. Com- ment est vécu ce changement chez les commerçants déjà présents ? La plu- part ne sont pas au courant de cette décision votée en conseil municipal le 5 novembre dernier. À écouter une partie d’entre eux, tous semblent favorables au lifting “qui ne peut que dynamiser l’activité dans notre quartier” lance Pierre Fleck, gérant de

s’inquiète le propriétaire qui ne souhaite qu’une chose : “Que les ache- teurs aient envie de fran- chir le pont (Battant).” Il a aperçu une amélio- ration dans la volonté de la Ville de ne pas délaisser le quartier en constatant qu’il y a trois installations lumineuses de Noël… contre deux

“3 700 m 2 à repenser.”

La rénovation en chiffres - Logements sociaux : 1 500 m 2 (40 % des 3 700 m 2 ) - Logements en accession : 1 300 m 2 (35 %) - Commerces et bureaux : 500 m 2 (15 %) - Locaux Ville : 400 m 2 (10 %)

E.Ch.

BILAN

370 000 euros versés par la Ville ? Sonorama : la bataille des chiffres

L e bilan chiffré de Sonora- ma n’a pas encore été arrê- té. Les services de la Vil- le y travaillent avec Troisième Pôle, l’agence d’ingénierie cul- turelle qui s’est chargée de don- ner corps à cette manifestation. “Ce festival a coûté plus d’un million d’euros. Aujourd’hui, nous ne disposons d’aucun bilan clair” s’est insurgée l’opposition lors du dernier conseil muni- cipal, confirmant ainsi l’hypothèse selon laquelle cet- te première édition de Sonora- ma se solderait par un déra- page financier de plus de

Le 6 novembre 2008, le conseil municipal a adopté la conven- tion de co-organisation de Sono- rama dans laquelle figure la répartition des financements de cet événement culturel. Un budget de 750 000 euros a été alloué à cette manifestation. La somme est répartie entre la Ville (370 000 euros), la Com- munauté d’Agglomération du Grand Besançon (160 000 euros) et le Casino Barrière (220 000 euros). La part de la Ville est donc inférieure aux 600 000 euros annoncés par Jean-Louis Fousseret. “Le mai-

200 000 euros par rapport au budget initial. En réponse, Jean-Louis Fous- seret a mis un terme à ces spé- culations. “Je m’élève contre cet- te tactique qui consiste à lancer les mauvais

re a inclus la part de la com- munauté d’agglomération” rec- tifient les services de la muni- cipalité. Ce genre de cafouillage donne l’impression que personne ne sait vraiment ce qu’a coûté Sono- rama. Établir le coût réel de cet événement est tout l’objet du bilan financier à venir. Il devrait détailler la manière dont a été ventilé le budget par Troisième Pôle, et en particu- lier les 530 000 euros versés par la Ville et la Communauté d’Agglomération. T.C.

“Je m’élève contre cette tactique.”

chiffres. Sonora- ma n’a pas coûté 1 million d’euros au budget de la Ville mais 600 000 euros” a rappelé le maire. Si tel est le cas, alors il y a bien eu dépassement.

Pour la première fois le mot “échec” a été prononcé par Yves-Michel Dahoui pour qualifier cette première édition de Sonorama.

* Soldes du 23 novembre au 5 décembre 2009, sur un nombre limité d’articles soldés présentés en magasin et jusqu’à épuisement des stocks.

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SPORT

Vincent Diaz, l’ancien président du B.R.C. témoigne “Jean-Louis Fousseret a voulu ma peau”

Président démissionnaire du B.R.C., Vincent Diaz règle des comptes tout en avouant sa principale erreur. Accusé de tous les maux, il dit s’être reconstruit même si sa famille et son entreprise ont trinqué. Confidences.

L e feuilleton de l’été est terminé. Rebondissements, annonces, tra- hisons, “l’épisode B.R.C.” aura tenu en haleine le microcosme sportif et politique bisontin deux mois durant. Clap de fin pour une série qui a laissé sur le carreau son acteurmajeur : Vincent Diaz. L’homme se serait volon- tiers passé de ce premier rôle qui l’a placé sous les feux de la rampe. Accu- sé demalversations, demensonges,Vin- cent Diaz a démissionné “pour le bien de son club” tout en sortant blanchi de cette affaire. Officiellement, il n’est plus l’homme fort duB.R.C.depuis l’assemblée générale où François Bourgoin lui a succédé. Usé, le chef d’entreprise se confie sur les trahisons, les coups bas, les paroles non tenues. La Presse Bisontine :Pourquoi avez-vous démis- sionné alors que vous dites n’avoir rien à vous reprocher ? Vincent Diaz : Si je me suis retiré, c’est pour sauver le club. Je savais que la Ville ne verserait pas la subvention si je restais à la tête du club. L.P.B. : Comment se porte aujourd’hui Vincent Diaz ? V.D. : Il va bien, il se reconstruit. J’en ai pris plein la gueule pendant un mois, ma famille, mes amis, par tout ce qui a

été dit sur moi. Je ne pouvais pas être traité de la sorte, ne serait-ce qu’en rai- son de mon investissement personnel et financier, à hauteur de 800 000 euros ces trois dernières années. Bien sûr, on ne peut pas avoir le soutien de tout le monde mais je n’ai pas ressenti une pleine adhésion autour de moi lorsque tous ces articles sont parus. L.P.B. :Touché personnellement,vous l’avez été également professionnellement… V.D. : Totalement. Dans mon entreprise (N.D.L.R. : Créditec), il y a peu de turn- over et je connais parfaitement mes employés qui ne comprenaient pas ce qui arrivait.Tous les jours, ils voyaient des articles me mettant en cause. J’ai été obligé d’organiser plusieurs réunions avec eux pour dire ce qu’il en était car ils se posaient de nombreuses ques- tions. L.P.B. : Vous sentez-vous responsable de la déconfiture du B.R.C. ? V.D. : Chacun sait que lorsque tout va bien, c’est grâce au président et à son équipe, mais quand tout va mal, c’est le président le seul responsable. J’assume. Je n’ai pas l’habitude de me défiler.

ont été imputées ? V.D. : La principale erreur a été de nom- mer Jean-Marc Pélissier à la direction du club et ce, avec l’accord du bureau. Il faut savoir qu’il nous avait été recom- mandé par Jean-Jacques Visse et que les membres du bureau sont tombés sous son charme. Ne s’était-il pas pré- senté avec un passé de 18 ans de ges- tionnaire de clubs professionnels (Épi- nal,Troyes,Sedan,Istres) ? Je ne préfère plus parler de cet homme car j’ai dépo- sé une plainte pour détournement de fonds, abus de confiance, faux et usage de faux à son encontre. L.P.B. : Qu’est-ce qui fut le plus dur à digérer lors de cet été à rebondissements ? V.D. : J’ai été accusé par une certaine presse de “flagrant délit de mensonge”. L.P.B. : Est-ce vrai ? V.D. : Totalement faux, d’ailleurs cela a été confirmé par unmembre du bureau, officier judiciaire. Le démenti sur le sujet n’est jamais passé et il a même été retiré du site Internet du club. On m’a dit : “On ne veut plus de toi.” Je demande qui est ce “On”, et on me répond : “laMairie et L’Est Républicain. Si tu ne démissionnes pas, la Mairie ne bougera pas pour sauver le club.”

L.P.B. :Reconnaissez-vous les erreurs qui vous

Comme l’homme, la société de Vincent Diaz a été touchée.

touché tout lemonde,ma société y com- pris. Si je voulais sauver le B.R.C., il fal- lait bien que je sauve mon entreprise et mon personnel. L.P.B. : Vous devez toujours 124 000 euros au club. V.D. : Je payerai. Je me suis d’ailleurs porté caution personnelle en passant par un notaire. L.P.B. : La Ville avait-elle connaissance des dif- ficultés ? V.D. : Bien sûr et pas seulement la Ville. Nous avions eu des réunions avec le directeur des sports,l’adjoint aux sports, dès le mois de février. Jean-Louis Fous- seret a voulu ma peau. Je l’ai croisé un dimanche sur un marché, il a tout fait pour ne pas me voir… L.P.B. :Qu’avez-vous proposé à Jean-Louis Fous- seret ? V.D. : Pour que les 240 000 euros puis- sent être accordés après délibération du conseil municipal,j’avais proposé de lan- cer le projet de Rosemont car les ter- rains bisontins sont plus qu’insuffisants, et ce dans l’intérêt de tous les clubs. Le mairem’avait demandé, devant témoin, qu’il serait judicieux que j’en parle dans la presse, ce qui lui permettrait de fai- re passer plus facilement notre deman- de au prochain conseil. J’ai le courrier à disposition. La ville n’a pas tenu ses promesses et engagements. L.P.B. : On dit le B.R.C. sauvé par Alain Joyan- det. Vous confirmez ? V.D. : Le club est sauvé et il peut termi- ner en tête du championnat. Le sau- veur aura étéAlain Joyandet et je remer- cie François Bourgoin pour son courage et son investissement personnel. L.P.B. : Retournerez-vous un jour au Racing ? V.D. : Au club, je ne sais pas mais au sta- de oui. Le foot, c’est ma passion.

L.P.B. : Et concernant les soi-disant malversa- tions ? V.D. : Je peux me regarder dans la gla- ce tous les matins, je n’ai rien à me reprocher, je n’ai fait aucune malver- sation, j’ai toujours agi dans l’intérêt du club. En tant que président béné- vole, je ne pouvais pas tout gérer, je fai- sais confiance à mon bureau. C’était une autre erreur.Lorsque l’expert-comp- table a certifié les comptes (N.D.L.R. : fin septembre), il m’a dit : “Monsieur Diaz, vous sortez les cuisses propres !” J’étais touché. L.P.B. :Comment n’avoir pas vu le déficit poindre plus tôt ? V.D. : J’ai été alerté le 22 janvier par un coup de fil de la banque me disant qu’il manquait 2 000 euros sur un versement. J’ai tout de suite compris et je suis allé de découverte en découverte. Comme je l’ai dit, je ne pouvais pas tout gérer alors j’ai fait confiance à unhomme (N.D.L.R. : Jean-Marc Pélissier). L.P.B. : Comment expliquez-vous le déficit ? V.D. : J’avais fixé en juin 2008 la masse salariale globale à 900 000 euros. Elle a été dépassée de 400 000 euros. Les comptes du dernier exercice ont été arrê- tés et laissent apparaître un déficit de 463 000 euros. Une grosse explication qui n’est pas la seule car le maire de Besançon et son adjoint avaient dit qu’ils étaient d’accord avec le budget prévi- sionnel. Le 26 septembre lors du conseil municipal, on apprend que la subven- tion serait de 310 000 euros au lieu des 400 000. On venait de perdre 90 000 euros. Jean-Louis Fousseret a cru qu’il pouvait signer un papier sans l’aval de son conseil municipal. L.P.B. : Le sponsoring n’a pas suffi ou a-t-il été surévalué ? V.D. : On avait budgétisé 600 000 euros. Nous avons obtenu 420 383 euros dont 165 000 de Créditec. Il manquait 179 617 euros. Il y a eu la crise qui a

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Propos recueillis par E.Ch.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

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ÉDUCATION

L’heure de la coopération

L’union fera leur force “Université de Franche-Comté Bourgogne ou Université de Bourgogne Franche-Comté”. Peu importe le terme, les deux Universités s’associeront dans le cadre d’une fondation. Annexion ou absorption ?

Q uatre présidents réunis autour d’un objectif commun : la mutuali- sation des ressources de l’Enseignement supérieur afin d’assurer à l’université de “Bourgogne Franche-Comté” ou “Franche-Comté Bourgogne” la compétitivité face aux autres établissements français. Selon la présidente de l’Université de Bourgogne (Sophie Béjean), rejointe par Claude Condé (pré- sident de l’Université de Franche-Comté), il ne s’agit pas

de débattre du futur nom de l’Université ou de savoir qui l’emporterait dans l’éventualité d’une gouvernance : “C’est une fausse question” répond-t-elle sèchement lors d’une conféren- ce de presse organisée en pré- sence du président de la Région Bourgogne (François Patriat) et de Marie-Guite Dufay (Franche- Comté) dans une des salles d’honneur de la Région Franche- Comté. Si la réponse de Sophie Béjean fut sèche, Claude Condé l’a apai-

Bilan à ce jour 7 masters co-habilités : - archéologie, cultures, territoires, environnement - biochimie, biologie cellulaire et moléculaire - image, informatique et ingénierie - relation Hôte Greffon - santé publique et environnement - sport, langage, intervention - vieillissement et société

De droite à gauche : Sophie Béjean, Marie-Guite Dufay, François Patriat et Claude Condé, militent pour le rapprochement de l’Université de Bourgogne et celle de Franche-Comté.

sée : “On ne va pas aller trop vite, ni trop lentement dans notre rapprochement” , dit le président franc-comtois. Et de rappeler que le rythme de la démarche se calera sagement sur celui de la programmation quadrienna- le d’ici 2010. Une association sera provisoirement créée qui laissera ensuite place à une fon- dation entre Bourguignons et Franc-Comtois, dont nul ne sait encore qui la présidera. C’est assez technique mais simple à comprendre. En s’unissant sous l’égide d’une fondation, de type “fédéral”, Bourgogne et Franche-Comté seront composées de 50 000 étu- diants chercheurs et 3 000 ensei- gnants chercheurs. “Nous avons besoin de ce regroupement pour attirer des étudiants dans des filières d’excellence” dit Marie- Guite Dufay. Et son homologue de la Bourgogne d’évoquer “l’accueil de chercheurs étran- gers nécessaire.” L’ennui, c’est que ce regroupe- ment coïncide avec le débat enga- gé sur l’avenir des régions poli- tiques. La crainte étant que la Franche-Comté soit annexée O utre la mutualisation des res- sources, le rapprochement coïncidera avec une mutualisa- tion des plates-formes techniques. Si Besançon possède le savoir- faire technique avec son labora- toire F.E.M.T.O.-S.T. (Franche- Comté Électronique Mécanique Thermique et Optique - Sciences et Technologies), Dijon possède de son côté un laboratoire ultra- performant au niveau nanotech- nologie. “L’objectif est d’utiliser les compétences de chacun” dit la présidente Sophie Béjean (Uni- versité de Bourgogne). Les cher- cheurs ou écoles doctorales sont plutôt pour. Dijon se positionne sur lʼélectronique et lʼinformatique

par “la voisine”. “Quelle Uni- versité pour demain si on ne fait rien ? s’interroge François Patriat. En restant seul, on risque la paupérisation. Reste à déter- miner les moyens” dit-il. Marie- Guite Dufay acquiesce. Sur le papier, le rapprochement des deux Universités est déjà bien couché. Il s’illustre dans un premier temps sous la for- me d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur (P.R.E.S.) qui réunit les deux Universités fondatrices (voir notre précédent numéro). Pas question d’évoquer le terme de fusion pour l’instant. La majo- rité des écoles doctorales adhè- rent au projet disent les prési- dents d’Université. Dijon et Besançon ont besoin de ce rap- prochement pour exister… et surtout pour obtenir les futurs crédits de l’État. Rappelons que cette démarche de rapproche- ment entre deux régions est unique en France. La démarche est validée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

E.Ch.

Pour comprendre le rapprochement Besançon orpheline de ses microtechniques ?

ainsi que sur lʼimagerie médica- le ou économie. Besançon serait davantage tournée vers le droit. Jusquʼà 2014, ni Dijon ni Besan- çon ne remettront en cause les formations quʼelles distillent dans leurs antennes que sont Le Creu- sot, Nevers,Auxerre pour la Bour- gogne, ou Montbéliard-Belfort pour lʼU.F.R. de Besançon. Lʼobjectif pour le prochain plan quadriennal est de : proposer une offre des diplômes cohérente, consolider les disciplines mena- cées (lettres classiques, sciences exactes), moderniser lʼenseignement des langues, développer les masters recherche, harmoniser lʼorientation et lʼinsertion professionnelles.

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