La Presse Bisontine 105 - Décembre 2009

SOCIAL

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

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FRANOIS Témoignage d’un malade Le combat du Téléthon

doit continuer

Les 4 et 5 décembre, le 23 ème Téléthon sera une nouvelle fois l’occasion de mobiliser à une cause qui n’est pas encore gagnée. Les malades sont là pour le rappeler. Joël Saillard se bat contre une myopathie depuis plus de quarante ans.

J oël Saillard est un des premiers soldats duTélé- thon. Avec l’emblématique Bernard Barataud, il a commencé à sensibiliser à la questiondesmyopathies en 1973. À l’époque, ces maladies étaient inconnues, un grand point d’interrogation pour la science. Trente-six ans plus tard, la télé- vision est passée par là avec son Téléthon et les myopathies ont alors pris visage humain, de ces enfants ou ces adultes cloués dans un fauteuil et dont les muscles dégénèrent lentement. Le Franoisien Joël Saillard est touché par une forme encoremal diagnostiquée de myopathie depuis le plus jeune âge. Mais ce n’est qu’à l’âge adulte qu’un médecin a pumettre un nomsur cette maladie musculaire.

travail. “Je me sens bien. Si je reste comme ça, c’est pas mal” dit-il. Mais d’une année sur l’autre, le pas se ralentit et les mouvements se font plus diffi- ciles. Aucun traitement ne peut actuellement améliorer l’état de Joël. Joël Saillard a longtemps été le délégué départemental de l’A.F.M. Il a quitté ce poste sans pour autant trouver de succes- seur. Peut-être l’effet pervers de la médiatisation des maladies génétiques. “Les gens se mobili- sent beaucoup à l’occasion du Téléthon et ils pensent que c’est suffisant. Mais le combat de l’A.F.M. dure toute l’année” dit- il. Pour autant, il estime que des opérations comme le Téléthon restent “indispensables. Depuis que le Téléthon existe, il y a eu une vraie prise de conscience et des lois ont été adoptées en faveur du handicap. Il faut continuer à se bagarrer et à se faire entendre” estime ce bénévole qui se répète souvent cette phrase : “Il ne faut jamais baisser les bras.”

“Quand j’étais petit, je m’apercevais bien que j’avais un problème mais on n’a jamais pu me dire de quoi il s’agissait.Mes frères faisaient du ski, du vélo, je ne pouvais pas les suivre. Ce n’est qu’à 18 ans que ma mala- die a été diagnostiquée” explique Joël Saillard. Mais l’analyse n’a pas vraiment été approfondie. “Vous avez une myopathie, je ne peux rien faire pour vous…” m’a dit mon médecin… Depuis, l’état de santé de Joël Saillard décline très lentement. Il marche avec difficulté mais plus question pour lui de gravir une côte.Chez lui,quelques appa- reils l’aident dans son quotidien (un fauteuil électrique, un ascen- seur pour accéder à l’étage…). En ce moment, il essaie un fau- teuil qui lui permettrait de se déplacer dans le village sans avoir à demander l’aide de ses proches. Pourtant, Joël mène une vie presque normale. Son épouse Dominique, ses trois filles et lui forment une famille comme les autres. Il a exercé jusqu’à récem- ment sa carrière dans la Poste. À 54 ans, il vient de cesser son

Joël Saillard est très soutenu par son épouse Dominique, cheville ouvrière du Téléthon dans leur commune.

SOCIAL

Les hébergements d’urgence Les travailleurs pauvres

J.-F.H.

frappent à la porte

Franois et Serre se mobilisent À lʼinitiative de Dominique Saillard et dʼune équipe de bénévoles motivée, le Téléthon est toujours un grand moment de mobilisa- tion à Franois et Serre-les-Sapins. Ici, on anticipe même le ren- dez-vous national car tout commence dès le week-end des 28 et 29 novembre. Une soirée théâtre est programmée le samedi 28 à 20 heures à la salle des associations de Franois avec “Les tré- teaux de Socrate”, mélange de danse et de théâtre. Le dimanche 29 à midi, grand repas dansant animé par Philippe Gresset. La mobilisation se poursuit les vendredi 4 et samedi 5 décembre avec une soirée chorale le vendredi à lʼéglise de Serre-les-Sapins et un concert de lʼÉ.M.I.C.A. Le samedi après-midi, multiples ani- mations (expo-vente, danse, tombola…) au C.C.S.L. de Serre- les-Sapins. Participent également les écoles, le tennis, le foot…

C’ est à l’approche de l’hiver que l’on focalise l’attention sur les S.D.F. Mais Marie-Noëlle Schoeller le fait remarquer à juste titre : “Pour ceux qui sont à la rue, l’année entière est un long hiver.” Bien sûr, la question se fait plus aiguë aux premiers grands froids. Et cette année, “on aborde l’hiver dans des conditions nouveau à Besançon, de salariés, s’adressent aux hébergements d’urgence à Besançon. La ville ouvre 50 places de plus pour l’hiver. De plus en plus de femmes seules, de jeunes et, phénomène

sin bisontin (G.B.B.). Son objectif : pro- poser unmode d’actionmutualisé pour permettre aux personnes de sortir des dispositifs d’urgence et de trouver un logement social. Toutes les structures impliquées dans ce nouveau G.B.B déplorent aussi que “le plan de relan- ce de l’économie ne prenne pas en comp- te l’impact de la crise sur les plus fra- giles.” En 1792 déjà, la ville de Besançon créait l’Aumône générale et distri- buait du pain tous les matins à 600 Bisontins démunis. 600, c’est aujour- d’hui le nombre de personnes confron- tées à de graves questions d’urgences sociales et de logements. 200 ans plus tard… J.-F.H.

de plus au Forum (Planoise), 12 à Champrond et 8 à l’espace Ampère (Saint-Ferjeux). Le total s’élève donc à 137 places pour l’hiver” énumère M me Schoeller. Sans compter quelques places d’hôtel réservées “aux gens de passage.” Les hébergements d’urgence “ne désem- plissent pas de l’année. Les cas sont de plus en plus lourds” déplore l’adjointe. Mais le nouveau phéno- mène de l’année, c’est l’arrivée dans les hébergements d’urgence de nou- velles catégories : de plus en plus de jeunes, de femmes et, plus grave enco- re, de personnes qui ont un emploi. “Des travailleurs pauvres qui ont un emploi précaire ou à temps partiel et qui ne peuvent même plus assumer un loyer.” Une autre préoccupation des services sociaux bisontins, ce sont les débou- tés du droit d’asile que l’État sort des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (C.A.D.A.) et qui sont renvoyés au C.C.A.S. 18 familles ont été dans ce cas cette année, et “on s’attend à l’arrivée de 45 nouvelles personnes dans les prochaines semaines” avouent les services sociaux. Ce ne sont pas des clandestins, mais ils ne sont “ni régularisables, ni expulsables.” La situation ne devrait pas s’arranger puisque selon la fédération nationa- le des associations d’accueil et de réin- sertion sociale, “cette année, le nombre de places financées par l’État pour les demandeurs d’asile a baissé de 60 % en Franche-Comté.” Alors pour tenter de coordonner les réponses à cette douloureuse ques- tion, les services bisontins ont créé une nouvelle structure, le Groupe- ment de coopération sociale du bas-

extrêmement difficiles” reconnaît la première adjointe au maire char- gée des questions sociales. Premier constat : l’aide alimentaire n’a jamais été aussi nécessaire, avec des besoins en aug- mentation de 15, 20 voi- re 30 % selon les sec- teurs (voir également l’article en page 31). Deuxième signe : les places en hébergement d’urgence sont prises d’assaut à Besançon. À l’approche de l’hiver, la ville de Besançon ouvre 50 places de plus aux 87 places existantes. “Nous ouvrons 22 places

“Ne peuvent même plus

Marie-Noëlle Schoeller, présidente du C.C.A.S. de Besançon déplore le manque de soutien de l’État sur cette question de l’urgence sociale.

assumer un loyer.”

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