La Presse Bisontine 105 - Décembre 2009

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

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SPORT

Vincent Diaz, l’ancien président du B.R.C. témoigne “Jean-Louis Fousseret a voulu ma peau”

Président démissionnaire du B.R.C., Vincent Diaz règle des comptes tout en avouant sa principale erreur. Accusé de tous les maux, il dit s’être reconstruit même si sa famille et son entreprise ont trinqué. Confidences.

L e feuilleton de l’été est terminé. Rebondissements, annonces, tra- hisons, “l’épisode B.R.C.” aura tenu en haleine le microcosme sportif et politique bisontin deux mois durant. Clap de fin pour une série qui a laissé sur le carreau son acteurmajeur : Vincent Diaz. L’homme se serait volon- tiers passé de ce premier rôle qui l’a placé sous les feux de la rampe. Accu- sé demalversations, demensonges,Vin- cent Diaz a démissionné “pour le bien de son club” tout en sortant blanchi de cette affaire. Officiellement, il n’est plus l’homme fort duB.R.C.depuis l’assemblée générale où François Bourgoin lui a succédé. Usé, le chef d’entreprise se confie sur les trahisons, les coups bas, les paroles non tenues. La Presse Bisontine :Pourquoi avez-vous démis- sionné alors que vous dites n’avoir rien à vous reprocher ? Vincent Diaz : Si je me suis retiré, c’est pour sauver le club. Je savais que la Ville ne verserait pas la subvention si je restais à la tête du club. L.P.B. : Comment se porte aujourd’hui Vincent Diaz ? V.D. : Il va bien, il se reconstruit. J’en ai pris plein la gueule pendant un mois, ma famille, mes amis, par tout ce qui a

été dit sur moi. Je ne pouvais pas être traité de la sorte, ne serait-ce qu’en rai- son de mon investissement personnel et financier, à hauteur de 800 000 euros ces trois dernières années. Bien sûr, on ne peut pas avoir le soutien de tout le monde mais je n’ai pas ressenti une pleine adhésion autour de moi lorsque tous ces articles sont parus. L.P.B. :Touché personnellement,vous l’avez été également professionnellement… V.D. : Totalement. Dans mon entreprise (N.D.L.R. : Créditec), il y a peu de turn- over et je connais parfaitement mes employés qui ne comprenaient pas ce qui arrivait.Tous les jours, ils voyaient des articles me mettant en cause. J’ai été obligé d’organiser plusieurs réunions avec eux pour dire ce qu’il en était car ils se posaient de nombreuses ques- tions. L.P.B. : Vous sentez-vous responsable de la déconfiture du B.R.C. ? V.D. : Chacun sait que lorsque tout va bien, c’est grâce au président et à son équipe, mais quand tout va mal, c’est le président le seul responsable. J’assume. Je n’ai pas l’habitude de me défiler.

ont été imputées ? V.D. : La principale erreur a été de nom- mer Jean-Marc Pélissier à la direction du club et ce, avec l’accord du bureau. Il faut savoir qu’il nous avait été recom- mandé par Jean-Jacques Visse et que les membres du bureau sont tombés sous son charme. Ne s’était-il pas pré- senté avec un passé de 18 ans de ges- tionnaire de clubs professionnels (Épi- nal,Troyes,Sedan,Istres) ? Je ne préfère plus parler de cet homme car j’ai dépo- sé une plainte pour détournement de fonds, abus de confiance, faux et usage de faux à son encontre. L.P.B. : Qu’est-ce qui fut le plus dur à digérer lors de cet été à rebondissements ? V.D. : J’ai été accusé par une certaine presse de “flagrant délit de mensonge”. L.P.B. : Est-ce vrai ? V.D. : Totalement faux, d’ailleurs cela a été confirmé par unmembre du bureau, officier judiciaire. Le démenti sur le sujet n’est jamais passé et il a même été retiré du site Internet du club. On m’a dit : “On ne veut plus de toi.” Je demande qui est ce “On”, et on me répond : “laMairie et L’Est Républicain. Si tu ne démissionnes pas, la Mairie ne bougera pas pour sauver le club.”

L.P.B. :Reconnaissez-vous les erreurs qui vous

Comme l’homme, la société de Vincent Diaz a été touchée.

touché tout lemonde,ma société y com- pris. Si je voulais sauver le B.R.C., il fal- lait bien que je sauve mon entreprise et mon personnel. L.P.B. : Vous devez toujours 124 000 euros au club. V.D. : Je payerai. Je me suis d’ailleurs porté caution personnelle en passant par un notaire. L.P.B. : La Ville avait-elle connaissance des dif- ficultés ? V.D. : Bien sûr et pas seulement la Ville. Nous avions eu des réunions avec le directeur des sports,l’adjoint aux sports, dès le mois de février. Jean-Louis Fous- seret a voulu ma peau. Je l’ai croisé un dimanche sur un marché, il a tout fait pour ne pas me voir… L.P.B. :Qu’avez-vous proposé à Jean-Louis Fous- seret ? V.D. : Pour que les 240 000 euros puis- sent être accordés après délibération du conseil municipal,j’avais proposé de lan- cer le projet de Rosemont car les ter- rains bisontins sont plus qu’insuffisants, et ce dans l’intérêt de tous les clubs. Le mairem’avait demandé, devant témoin, qu’il serait judicieux que j’en parle dans la presse, ce qui lui permettrait de fai- re passer plus facilement notre deman- de au prochain conseil. J’ai le courrier à disposition. La ville n’a pas tenu ses promesses et engagements. L.P.B. : On dit le B.R.C. sauvé par Alain Joyan- det. Vous confirmez ? V.D. : Le club est sauvé et il peut termi- ner en tête du championnat. Le sau- veur aura étéAlain Joyandet et je remer- cie François Bourgoin pour son courage et son investissement personnel. L.P.B. : Retournerez-vous un jour au Racing ? V.D. : Au club, je ne sais pas mais au sta- de oui. Le foot, c’est ma passion.

L.P.B. : Et concernant les soi-disant malversa- tions ? V.D. : Je peux me regarder dans la gla- ce tous les matins, je n’ai rien à me reprocher, je n’ai fait aucune malver- sation, j’ai toujours agi dans l’intérêt du club. En tant que président béné- vole, je ne pouvais pas tout gérer, je fai- sais confiance à mon bureau. C’était une autre erreur.Lorsque l’expert-comp- table a certifié les comptes (N.D.L.R. : fin septembre), il m’a dit : “Monsieur Diaz, vous sortez les cuisses propres !” J’étais touché. L.P.B. :Comment n’avoir pas vu le déficit poindre plus tôt ? V.D. : J’ai été alerté le 22 janvier par un coup de fil de la banque me disant qu’il manquait 2 000 euros sur un versement. J’ai tout de suite compris et je suis allé de découverte en découverte. Comme je l’ai dit, je ne pouvais pas tout gérer alors j’ai fait confiance à unhomme (N.D.L.R. : Jean-Marc Pélissier). L.P.B. : Comment expliquez-vous le déficit ? V.D. : J’avais fixé en juin 2008 la masse salariale globale à 900 000 euros. Elle a été dépassée de 400 000 euros. Les comptes du dernier exercice ont été arrê- tés et laissent apparaître un déficit de 463 000 euros. Une grosse explication qui n’est pas la seule car le maire de Besançon et son adjoint avaient dit qu’ils étaient d’accord avec le budget prévi- sionnel. Le 26 septembre lors du conseil municipal, on apprend que la subven- tion serait de 310 000 euros au lieu des 400 000. On venait de perdre 90 000 euros. Jean-Louis Fousseret a cru qu’il pouvait signer un papier sans l’aval de son conseil municipal. L.P.B. : Le sponsoring n’a pas suffi ou a-t-il été surévalué ? V.D. : On avait budgétisé 600 000 euros. Nous avons obtenu 420 383 euros dont 165 000 de Créditec. Il manquait 179 617 euros. Il y a eu la crise qui a

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Propos recueillis par E.Ch.

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