La Presse Bisontine 105 - Décembre 2009

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 105 - Décembre 2009

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Les formules d’accompagnement à la reprise 1 - Le Proforeart avant la vente Le Programme de Formation à la Repri- se dʼEntreprise Artisanale permet au futur repreneur dʼêtre stagiaire durant une période de 4 à 12 mois dans lʼentreprise quʼil souhaite acheter. Ce programme sʼadresse aux deman- deurs dʼemploi, sans limite dʼâge, qui ont en projet de reprendre une entre- prise franc-comtoise. Le statut de sta- giaire de la formation professionnelle lui est accordé par le Conseil régio- nal de Franche-Comté. 2 - Le tutorat après la vente Le cédant sʼengage par le biais dʼune convention à passer le relais à son repreneur pendant une durée variant de 2 mois à 3 ans. Le cédant doit être affilié au R.S.I. (régime social des indé- pendants). Il bénéficiera dʼune réduc- tion dʼimpôt sur le revenu sʼil est béné- vole. Le tutorat est compatible avec le Proforeart. 3 Aide de lʼOpcams avant la vente LʼOpcams (organisme qui gère les contributions des entreprises artisa- nales pour la formation profession- nelle) propose une aide spécifique pour la reprise dʼune entreprise de ser- vice par un de ses salariés. Cette aide consiste à la prise en charge de la for- mation du repreneur ainsi que le ver- sement dʼune indemnité à lʼentreprise. Source C.M.A. du Doubs

TENDANCE

ont été cédées sont encore en vie et 50 % lorsqu’il s’agit de créations. Le taux de réussite est donc plus fort dans le cadre d’une reprise.” Ajoutons que l’âge moyen des repreneurs est de 39 ans alors qu’il est de 29 ans pour les créateurs. Parmi les professions sinis- trées qui peinent à trouver des repreneurs et même parfois à vendre leur fonds de commerce, il y a les pressings. Les can- didats à la reprise sont décou- ragés par l’obligation de mettre aux normes ces sociétés. “Il faut compter 100 000 euros d’investissement” explique Catherine Bongain. Si l’artisan ne trouve pas de repreneur, il devra payer cher l’enlèvement des machines avant de vendre son pas-de-porte. Actuellement, la majorité des acquéreurs ne sont pas prêts à prendre de tels engagements. “Les repreneurs sont animés par l’idée d’être indépendant sans faire quelque chose de grand. Le plus souvent, ils ne veulent pas de contraintes et pas de salariés pour éviter les problèmes sociaux. Si le loyer est le plus bas possible, c’est encore mieux. Ils ne veulent pas prendre de risque et avoir le moins d’emprunt.” Tous ne sont pas aussi frileux. Il y a ceux qui fonctionnent au coup de cœur et qui achètent le fonds de commerce qui leur plaît et d’autres qui vont même jusqu’à vendre leurmaison pour acheter un garage. Pour ceux- là, la prise de risque est tota- le, mais ils croient en l’avenir et en leur bonne étoile. T.C.

Transmission d’entreprise Les candidats à la reprise ne prennent plus de risques Les repreneurs sont de moins en moins disposés à investir

te se répartit entre les notaires, les avocats et les experts-comp- tables qui ont cette compé- tence. En 2008, 140 entreprises artisanales ont été cédées dans le Doubs. “Il y en a 40 dans l’alimentaire, 40 dans le bâti- ment, 55 dans les services et 5 dans la production” énumère Catherine Bongain qui gère le service avec Virginie Chessel. La part du bâtiment est assez faible alors que ce secteur constitue 40 % du répertoire de la Chambre de Métiers. “D’abord, ce secteur n’a pas la culture de la transmission. Ensuite, si ce n’est pas un fils ou un salarié qui décide de pérenniser l’activité, l’artisan peut difficilement espérer vendre son entreprise.” C’est plus vrai encore s’il est seul à travailler. “Le bâtiment fait partie des secteurs où on peut démarrer très vite une activi- té avec peu de matériel.” Un entrepreneur préférera donc créer son entreprise plutôt que d’en reprendre une existante. 25 % seulement des immatri- culations de sociétés sont des reprises et 75 % des créations. Pourtant, les statistiques mon- trent que les entreprises qui durent dans le temps sont celles qui ont été transmises. “À cinq ans, 75 % des entreprises qui

beaucoup pour reprendre une entreprise. Ils veulent être indépendants mais éviter tous les problèmes.

T ous les artisans ne sont pas égaux face à la transmission d’entreprise qui n’est pas toujours synonyme de capi- tal retraite. Un maçon qui tra- vaille seul depuis trente ans, ayant aménagé son bureau dans son habitation person- nelle, ne peut guère espérer

vendre autre chose que son matériel lorsqu’il arrête son activité. En revanche, un fleu- riste qui a pignon sur rue, dont l’entreprise ne vaut peut-être rien, aura la possibilité de mon- nayer son pas-de-porte, même si l’investisseur auquel il l’abandonne souhaite le trans- former en salon de coiffure. Le

commerce n’a qu’une valeur immobilièremais elle est essen- tielle. Le service transmission-repri- se de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Doubs (il est financé par le Conseil régio- nal) traite en moyenne 50 % des dossiers de transmission dans le département. Le res-

Virginie Chessel et Catherine Bongain s’occupent du service transmission- reprise à la Chambre de Métiers du Doubs.

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