La Presse Bisontine 141 - Mars 2013

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

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N° 141

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

MARS 2013

ZONES COMMERCIALES : LA VÉRITÉ SUR L’ÉCHEC DES MARNIÈRES

- Les dessous des négociations. - L’Agglo repart à zéro. - Les zones de Chateaufarine et Valentin profitent-elles de la situation ?

LE DOSSIER en p. 21 à 25

L’ÉVÉNEMENT p. 6 et 7 LE CONSERVATOIRE MONTE EN GAMME La ministre de la Culture doit faire le déplacement pour inaugurer la Cité des arts où s’est déjà installé le Conser- vatoire. Un bâtiment qui est salissant à l’intérieur.

ARGENT p. 27 Prix des poubelles la bonne surprise de la redevance

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013

La cuisine centrale en service à l’automne

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Improvisation Avec sa réforme des rythmes scolaires, le gouvernement donne franchement l’impression d’une totale improvisation. Et pire que cela : il n’hésite pas à refiler allègrement la patate chaude aux collec- tivités locales pour appliquer un texte aux multiples carences. C’est certainement la première fois dans l’histoire qu’un exé- cutif vote une loi en obligeant ceux à qui elle va s’imposer d’en trouver les moda- lités d’application. Dans toutes les villes, les élus locaux sont en train de s’arracher les cheveux pour trouver des solutions à ce casse-tête. À Besançon par exemple, même si l’adjointe Françoise Fellmann estime, elle, que ce n’est pas un casse- tête, la Ville serait contrainte d’embaucher plusieurs dizaines d’adultes à raison d’à peine une heure par jour pour encadrer les enfants libérés plus tôt dans la jour- née de leur programme scolaire. S’il fal- lait une preuve supplémentaire des graves défauts de cette réforme, c’est le choix laissé aux collectivités pour la date d’entrée en vigueur de la réforme, 2013 pour celles qui le peuvent, 2014 pour les autres. Les obstacles qui se posent en 2013 seront les mêmes en 2014. Cette énième loi concernant l’école est non seulement contraignante pour les communes, mais elle a en plus le défaut de dresser contre elle le corps enseignant. Une épine inat- tendue dans le pied du ministre Peillon qui pensait avoir les enseignants dans la poche. Ces derniers, fidèles à leur méfian- ce chronique vis-à-vis de tout change- ment, ont d’ailleurs l’audace de réclamer une revalorisation de leurs salaires, arguant du fait qu’une demi-journée vient s’ajouter à leur planning, oubliant toutefois que leur volume hebdomadaire de 24 heures devant les élèves ne sera pas touché. Ces mêmes enseignants du premier degré ont été étonnamment silencieux quand la droite leur a permis de ne plus tra- vailler le samedi matin… On s’aperçoit donc que de tous côtés - communes, enseignants, clubs de sport ou associa- tions culturelles, transports scolaires… - la réforme gouvernementale comme jetée en pâture, fait l’unanimité contre elle. C’est un couac de plus dans le concert gouvernemental. Et pendant que le mon- de de l’éducation grogne et que les plans sociaux se multiplient dans les entreprises de France, le pouvoir en place continue à faire diversion. Après le psychodrame du mariage homosexuel, on agite désor- mais le chiffon rouge du vote pour les étrangers. On peut favorable à cette réfor- me, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle aussi masque la vraie réalité de la situation de notre pays. Jean-François Hauser Éditorial

Dijon : le flop des correspondants de nuit

A lors que Besançon a (re)voté pour 3 ans la pré- sence des correspon- dants de nuit pour un coût total de 950 000 euros par an, le Grand Dijon va au 1 er avril stopper ce service de média- tion sociale chargé de veiller sur les cités H.L.M. notamment, qu’il avait mis en place huit ans auparavant. Le Grand Dijon n’a en effet pas renouvelé son appel d’offres avec l’association char- gée de déployer le personnel alors que Besançon (voir La Pres-

se Bisontine de janvier) poursuit l’opération même si des voix dans l’opposition, à l’instar de Jean Rosselot (U.M.P.), contes- tent l’efficacité du système. L’agglomération dijonnaise jus- tifie le non-renouvellement de son appel d’offres par une “évo- lution des besoins sur les ter- ritoires” et des “contraintes bud- gétaires avec les évolutions des dotations et des aides pour les bailleurs et les collectivités.” A Besançon, les bailleurs sociaux versent par exemple

300 000 euros pour ce service. À Dijon, le service avait un poids assez lourd pour les communes, comme celle de Talant qui devait par exemple verser 37 500 euros par an. Le maire bourguignon François Rebsa- men a été un des premiers à l’utiliser. Aujourd’hui, une qua- rantaine de villes en France possèdent ce système de médiation sociale. La capitale bourguignonne réfléchirait à un nouveau système de média- tion sociale.

La ville avance 4 millions d’euros supplémentaires pour rendre fonctionnelle cette cuisine.

L es travaux de transfor- mation de la cuisine cen- trale s’achèveront l’été prochain. L’opération con- siste à étendre le bâtiment de la rue Jouchoux et à démon- ter les équipements actuels pour les remplacer par un concept de cuisine plus tra- ditionnel. “L’objectif est que les premiers repas soient fab- riqués dès cet automne” annonce Christophe Lime, adjoint en charge des bâti- ments municipaux. 5 500 repas seront concoctés quo- tidiennement à cette adresse, à destination principalement des cantines scolaires. Pour le rendre opérationnel, la ville investit 4 millions d’euros supplémentaires dans cet outil qui lui a coûté 7 mil- lions en 2004. Mais voilà, la belle cuisine high-tech n’a jamais fonctionné. L’histoire

a rapidement tourné au con- tentieux judiciaire entre la ville et le cabinet d’architecture qui a pondu cet équipement alambiqué. Le volet judiciaire n’est tou- jours pas réglé même si les travaux, financés par lamunic- ipalité, sont engagés pour transformer la cuisine cen- trale. La ville espère que les 4 millions d’euros qu’elle débourse sont une avance qui lui sera remboursée par les assurances une fois établie la part de responsabilité des intervenants dans ce projet qui a tourné au fiasco. Pour cela, elle doit attendre que l’expert rende son rapport à la fin de l’année. “Le but , rap- pelle Christophe Lime, est que cette opération ne nous coûte pas plus que ce que nous avons déboursé au départ.”

Le travail des correspondants de nuit est assuré pour 3 ans à Besançon alors qu’il est stoppé à Dijon pour raisons budgétaires et d’efficacité (photo Ville de Besançon).

C’est parti au 6, Madeleine

L e tramway passera à 150 m des loge- ments, argument avancé désormais pour mieux promouvoir un program- me immobilier. Celui du 6, rue de la Madeleine a démarré officiellement le 1er février dernier par la pose dʼune plaque à lʼentrée de cet ensemble immobilier qui sʼétale, de cours intérieurs en trajes, jus- quʼau clos Barbizier et au fort Griffon. Cʼest justement devant le fort Griffon que la S.E.D.D. est en train dʼaménager un par- king souterrain destiné à abriter les véhi-

cules des futurs occupants de ce program- me dʼune quarantaine de logements. Deux opérateurs se partagent le travail : la S.E.D.D. et la société S.M.C.I. La premiè- re mettra à disposition la moitié des lots à un bailleur social qui en fera des logements sociaux et la seconde aménagera une ving- taine dʼappartements du T1 au T6 et quelques “maisons de ville”. Les travaux ont démar- ré. Vers lʼentrée du 6, Madeleine, des com- merces seront installés, dont un magasin Casino Shop qui a confirmé sa venue.

est éditée par la société “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

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Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2013 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, J.C. Sexe (Ville de Besançon), S.E.D.D., Ville de Belfort.

Quatre cours intérieures seront aménagées dans le périmètre du projet.

Le lancement du programme immobilier a été lancé officiellement le 1 er février.

L’INTERVIEW DU MOIS

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BELFORT

Étienne Butzbach “Je n’ai jamais pensé que la politique était un chemin semé de roses sans épines”

Mi-janvier, le maire de Belfort a démissionné de sa fonction de vice-président du Conseil régional pour se recentrer sur sa ville en vue des prochaines échéances municipales. Au-delà de sa décision politique, il fait le point sur les enjeux à venir du nord Franche-Comté.

L a Presse Bisontine : Le groupe Swat- ch poursuit la construction de son usi- ne à Boncourt en Suisse à quelques kilomètres de la frontière. Elle sera opérationnelle au printemps. À terme, 800 emplois seront créés. Cela va-t-il profiter à Belfort ? Étienne Butzbach : Nous aurions préféré que ce site soit construit à Belfort. Évi- demment, on ne peut que se féliciter des investissements industriels de Bon- court synonymes de créations nettes d’emplois. Il y a un potentiel de déve- loppement important à exploiter dans la coopération transfrontalière. La réouverture de la ligne ferroviaire Bel- fort-Delle défendue par la Région Franche-Comté en est un des enjeux. L.P.B. : Les investissements suisses offriront probablement des opportunités en termes d’emploi pour le nord Franche-Comté plom- bé par les difficultés de Peugeot. Vos conci- toyens sont-ils profondément inquiets du contexte économique sur le bassin belfor- tain ? É.B. : Il y a une grande inquiétude.Mais il faut convertir cette angoisse en éner- gie pour préparer le futur. Nous ne devons pas nous morfondre. Notre ter- ritoire a de l’avenir. L.P.B. : La nouvelle gare T.G.V. de Méroux-Moval apporte-t-elle un regain de dynamisme à votre territoire ? É.B. : Les retombées sont évidentes. On les sentait déjà avant même que la gare ne soit mise en service puisque, par exemple, l’arrivée duT.G.V. a pesé dans le choix de l’entreprise General Elec- tric de conforter son siège à Belfort. Cette gare est un élément d’attractivité, on l’a vu notamment avec l’organisation d’une importante réunion de chercheurs dans notre ville. L.P.B. : Belfort a une longueur d’avance sur Besançon dans l’aménagement de la zone d’activité autour de la gare. La culture indus- trielle est également plus marquée dans votre territoire. Êtes-vous en concurrence avec la capitale régionale ? É.B. : Je ne vois pas les choses de cette façon. Nous avons anticipé l’arrivée de cette gare qui nous offre des opportu- nités. Le risque est toujours de s’endormir sur ses lauriers. Nous n’avions pas le choix que d’exploiter au mieux cette infrastructure pour en faire un atout pour notre territoire. Cependant, il ne faut pas surinvestir ces zones. Il ne faudrait pas que leur développement se fasse au détriment des zones qui existent déjà à Belfort. Elles doivent ouvrir la porte à un déve- loppement économique exogène. Leur intérêt est plus limité s’il est endogè- ne. Nous devons être attentifs à un autre problème : la liaison entre ces gares et le cœur de ville. Pour ce qui est de Besançon, elle a été une grande cité industrielle. Je suis content qu’elle cherche de façon plus haletante à manifester son intérêt pour ce secteur économique.

L.P.B. : Le nord Franche-Comté semble plus enclin à travailler avec l’Alsace qu’avec le res- te de la région. N’êtes-vous pas plus Alsa- ciens que Francs-Comtois finalement ? É.B. : Il faut conjuguer l’identité des territoires. C’est une force. Nous cher- chons à entretenir des rapports équi- librés entre le Grand Besançon et le sudAlsace. Nous n’avons pas l’intention de renier notre identité franc-comtoi- se, mais elle ne doit pas être un car- can. On doit pouvoir construire avec nos voisins comme nous le faisons pour l’Euroairport. L.P.B. : Pourtant, vu de l’extérieur, des projets ambitieux comme l’Axone ou l’hôpital médian, donnent l’impression que l’aire urbaine de Belfort-Montbéliard se développe de façon autonome. Est-elle une région dans la région ? É.B. : Non. Nous travaillons en réseau. On ne peut pas se construire comme un village gaulois. Pour ce qui est du nouvel hôpital par exemple, il n’y a pas de concurrence avec le C.H.U. de Besançon. Pour autant, il ne faudrait pas que l’hôpital médian soit perçu comme une annexe du centre hospi- talier universitaire. L.P.B. : Où en est le chantier de l’hôpital médian justement ? É.B. : Le chantier a démarré. L’hôpital doit être opérationnel en 2016. Cette nouvelle infrastructure n’est pas qu’un bâtiment. Il s’agit de reconstruire un service public de qualité. Nous devons en parallèle approfondir le projet médi- cal et parachever la fusion entre l’hôpital de Belfort et celui de Montbéliard. L.P.B. : Mi-janvier, vous avez démissionné de votre fonction de vice-président du Conseil régional de Franche-Comté pour vous concen- trer sur Belfort. Avez-vous fait ce choix pour préparer les prochaines élections municipales alors qu’on sait que vous faites l’objet d’attaques régulières de la part de vos opposants ?

Étienne Butzbach : “Au Conseil régional, il y a autant d’avis sur la région que de conseillers.”

dossiers, nous avons élaboré une réflexion stratégique pour la Franche-Comté. Il faut mettre tout cela en musique, mais ce n’est pas simple. L.P.B. : Marie-Guite Dufay s’est séparée récemment de son directeur de cabi- net Jean Auvillain. Qu’est- ce que cela vous inspire ? É.B. : Je n’ai pas de commentaire parti- culier à faire sur ce choix.

se dégrade. Je rappelle que l’éducation française est classée au 19ème rang mondial alors que notre pays avait un système scolaire reconnu parmi les meilleurs il y a encore quelques années. Nous devons nous interroger. Cette réforme coûtera à Belfort entre 200 000 et 400 000 euros sur un bud- get de 11 millions d’euros que nous réservons à l’éducation. La question soulevée par les maires pose un pro- blème de choix. Est-ce que dans nos collectivités, l’éducation est une prio- rité ? À mon sens oui. C’est pourquoi nous devons accompagner cette réfor- me. L.P.B. :Vous êtes médecin de profession. Quel regard portez-vous sur les services d’urgence qui sont débordés ? É.B. : Le problème des urgences est que beaucoup de personnes y ont recours pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les urgences. Cela s’accentue avec la crise. Entre 10 et 20 % des gens renoncent aux soins pour des raisons pécuniaires. C’est tout le dispositif de santé qu’il faut repenser pour organi- ser différemment la prise en charge des patients en dehors des services d’urgence quand cela n’est pas néces- saire, dans le cadre d’un centre de san- té par exemple, regroupant des méde- cins. J’ai créé un centre de santé dans un quartier à Belfort. Propos recueillis par T.C.

truire. Les enjeux concernent égale- ment l’aire urbaine, le pôle métropo- litain. Nous sommes dans une situa- tion où des opportunités sont ouvertes. Mais il n’y a pas de temps à perdre. L’urgence à agir nous appelle encore plus qu’avant à mettre les mains dans le moteur. C’est vrai, je suis la cible d’attaques insensées, menées par des personnes qui s’enlisent dans la bataille du pou- voir. Tout cela n’est que de la mani- pulation politique. Mon problème n’est pas de défendre la position, mais de faire avancer les choses du mieux pos- sible. Tout au long de mon parcours politique, j’ai travaillé à l’élaboration de projets. L.P.B. :N’avez-vous pas le sentiment que Marie- Guite Dufay, présidente de Région, a des dif- ficultés à tenir ses troupes ? É.B. : On a la chance d’avoir une per- sonne qui a des convictions et qui se bat pour l’emploi et l’industrie. Mais la Franche-Comté est une région com- plexe qui recèle de fortes disparités, et une diversité entre Belfort, Besan- çon et le Jura par exemple. Un collec- tif humain est difficile à tenir. Un col- lectif politique l’est encore plus. Au Conseil régional, il y a autant d’avis sur la région que de conseillers. C’est assez surprenant. L’identité est enco- re à construire. Marie-Guite Dufay a la volonté de faire avancer les grands

“Je suis la cible

É.B. : Je n’ai jamais pen- sé que la politique était un chemin semé de roses sans épines. La gauche est attendue au tournant. Je mesure avant tout les difficul- tés de la période. Il y a des échéances électo- rales importantes l’année prochaine. J’ai donc souhaité concen- trer mon action sur Belfort car les enjeux sont importants, gui- dés par les choix du gouvernement, sur l’école, l’industrie, la recherche, la santé, je préside d’ailleurs le conseil de surveillan- ce de l’hôpital. Le gou- vernement précédent a massacré le service public. Il faut recons-

“Un collectif politique est dur à tenir.”

d’attaques insensées.”

L.P.B. : Avec l’aire urbai- ne, vous mettez en place un pôle métropoli- tain. Mais pourquoi ne pas avoir rejoint le pôle Besançon Centre Franche-Comté ? É.B. : Notre pôle répond à une logique. Nous avons vocation à dialoguer avec le sudAlsace et celui de Besançon avec Dijon. Nous sommes complémentaires. L.P.B. : Les maires commencent à monter au créneau pour expliquer que la réforme des rythmes scolaires va coûter très cher à leurs communes. Quelle est la situation à Belfort du passage à la semaine de quatre jours et demi ? É.B. : Il est normal que les élus se pré- occupent des coûts. Mais à l’inverse, il ne faut pas perdre de vue que l’école

BESANÇON

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POLÉMIQUE Une bataille de chiffres Le tramway a détruit 20, 200, ou 640 emplois ? La majorité municipale, l’opposition, la Chambre de Commerce, chacun y va de ses chiffres. Il n’en reste pas moins que seule la C.C.I. a réalisé une étude comparative suffisamment solide pour lui donner du crédit.

C’ est un peu en mar- chant sur des œufs que Dominique Roy, le pré- sident de C.C.I. du Doubs présentait son étude le 6 février dernier sur ce sujet “éminemment brûlant et polé- mique” comme il le qualifie lui- même. Car il sait que ce dossier n’est pas, mais pas du tout du goût du maire de Besançon qui aurait exercé une amicale pres- sion pour que la C.C.I. ne com- munique pas l’ensemble des résultats de son étude. Réalisée en octobre 2012, cette enquête menée par le service commerce de la C.C.I. portait sur le suivi de 532 enseignes situées sur le parcours du futur tramway (pour 165 d’entre elles) ou entre 100m et 200mde celui- ci (367 établissements). Lamême étude réalisée en février 2011 (avant le début des travaux) sur le même périmètre, recensait alors 560 établissements. “On a donc assisté dans l’intervalle à une perte nette de 28 points de vente, 16 situés sur le tracé, 12

d’affaires entre les deux enquêtes. 12,6 % d’entre eux ont tout de même déclaré un chiffre en hausse, comme quoi… Mais en février 2011, ils étaient 37,8% à déclarer une activité en haus- se. Et entre les deux périodes, “80 %des commerçants ont affir- mé que leur clientèle avait chan- gé : moins de flux, moins de fré- quentation des personnes extérieures et moins de personnes âgées.” Ces chiffres ont immédiatement fait bondir le maire de Besan- çon qui réagissait le jour même. Jean-Louis Fousseret dénonce “une méthodologie

sur le périmètre élargi” résume Dominique Roy. En février 2011, les 560 éta- blissements recensés employaient selon les calculs de la C.C.I., 2 424 salariés (sur les 560 commerces, 537 avaient répondu à l’enquête), soit un effectif moyen de 4,33 salariés par commerce. L’enquête d’octobre 2012 (471 répondants sur les 532) fait apparaître un total estimé de salariés de 2 218. “Soit une perte d’environ 200 emplois entre les deux périodes” ajoute le président Roy. Dans le détail, les mouvements de commerces donnent les résul- tats suivants toujours sur ce même périmètre : 59 cessations d’activité, dont 28 fermetures, 19 liquidations judiciaires et 12 délocalisations. Dans le même temps, 31 entreprises étaient créées, ce qui aboutit une nou- velle fois à cette perte nette de 28 enseignes. Deux tiers des commerçants interrogés par la C.C.I. ont décla- ré une baisse de leur chiffre

Dans son enquête, la C.C.I. a ciblé les rues en jaune (tracé) et en rose pour le quartier centre.

municipales ?… Au-delà de cette étude chiffrée qui a le mérite d’avoir été enga- gée, le président de la C.C.I. Dominique Roy regrette “lamul- tiplicité des acteurs en lien avec le commerce :Ville,Agglo, Unions de commerçants, C.C.I., office du commerce…Dans ce contex- te-là, il est franchement com- pliqué de lancer la moindre action.Ne serait-ce que d’installer des grands panneaux lumineux pour annoncer les parkings- relais, on n’a jamais réussi à le faire !” Il en appelle à une meilleure collaboration avec les services municipaux. Le maire l’assure d’ores et déjà de sa “plei- ne collaboration.” J.-F.H.

enseignes ont changé soit de pro- priétaire soit de nom et 6 d’entre elles avaient déjà fermé avant le début des travaux” plaide Jean-Louis Fousseret. À cette bataille de chiffres, l’opposition municipale en ajou- te une autre par la voix de l’U.M.P.Michel Omouri qui affir- me, lui, après des calculs alam- biqués mêlant emplois directs, emplois induits et emplois indi- rects, que le tramway a abouti à la destruction de 639 emplois. “Ces chiffres ont été posés après un travail de trois mois en lien avec un expert de l’I.N.S.E.E.” affirme M. Omouri. La C.C.I. annonce un troisième volet de son enquête au prin- temps 2014. Juste avant les

tionnelle.” La mairie, jusqu’ici, avait plutôt tendance à mini- miser les dégâts collatéraux du tramway, parlant depuis quelques semaines d’une ving- taine d’emplois perdus. Sur la véracité des pertes de chiffre d’affaires, le maire reste égale- ment très dubitatif. “40 % des commerçants interrogés affir- ment qu’ils ont eu une baisse de chiffre d’affaires de plus de 30 %. Or, de manière très objective, sur 40 commerces indemnisés par la commission d’indemnisation amiable, seuls 6 % d’entre eux déclarent une perte de chiffre d’affaires supérieure à 30 %.” Le maire conteste enfin la ces- sation d’activité des 59 enseignes citées par le rapport. “Plusieurs

Le maire dénonce “des données déclaratives et non vérifiées.”

fondée sur une démarche origi- nale alimentée par des données déclaratives et non vérifiées et ne repose pas sur une démarche scien- tifique tradi-

La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013 L’ÉVÉNEMENT LE CONSERVATOIRE MONTE EN GAMME Les travaux de la Cité des Arts

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s’achèvent. Le bâtiment imaginé par l’architecte japonais Kengo Kuma sera inauguré le 5 avril en présence de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Elle fera le déplacement pour venir prendre la mesure du lieu qui com- mence à s’animer. Le Conservatoire à Rayonnement Régional (C.R.R.) a déjà pris possession de ses locaux début janvier. En ce moment, c’est le Fonds Régional d’Art Contemporain (F.R.A.C.) qui emménage dans la partie qui lui est réservée. 46 millions d’euros ont été investis dans ce projet qui deviendra le vaisseau amiral de la culture à Besançon. Le point sur la mise en service de ce bâtiment avant son inauguration.

INSTALLATION

Depuis le 7 janvier

Le Conservatoire prend un coup de jeune Les 1 700 élèves prennent petit à petit leurs marques dans les nouveaux locaux du Conservatoire de Besançon à la Cité des Arts.

L e Conservatoire de Besançon a quitté la place de la Révo- lution pour s’installer début janvier dans des locaux flam- bant neufs de la Cité des Arts. Si tout n’est pas au point et qu’il reste encore quelques aménagements à venir pour améliorer l’acoustique par exemple à différents endroits, il était néanmoins important pour l’établissement de s’ap- proprier les lieux le plus rapidement possible. “Les examens de fin d’année arriveront vite.Il fallait,pour leur confort, que les élèves puissent prendre leurs

marques dans les locaux” indiquent les services du Conservatoire à Rayonne- ment Régional qui dépend de la Com- munauté d’Agglomération du Grand Besançon. 1 700 élèves fréquentent le C.R.R. qui propose plus d’une quaran- taine de disciplines.La structure emploie 120 personnes, dont 90 professeurs. Ce déménagement est synonyme d’es- sor pour le Conservatoire qui vient de renouveler une partie de son parc d’ins- truments. En 2012, son budget de fonc- tionnement était de 6,3 millions d’eu- ros. L’Agglo a voté une autorisation de

L’auditorium de 290 places est un atout majeur du nouveau Conservatoire.

programme de 720 000 euros sur trois ans pour fi nancer l’achat et la restaura- tion d’instruments comme des pianos. “Les locaux sont plus spacieux que ceux que nous avions avant. Nous allons pouvoir développer de nouvelles disciplines com- me la danse jazz. La danse classique sera renforcée ainsi que le pôle des musiques anciennes.Il y a enplus le pôle desmusiques actuelles qui ne demande qu’à progres- ser.” Le contenu des enseignements sera orienté et affiné dans le prochain projet

Il est probable qu’à terme, d’autres salles, comme la salle Berlioz qui sert initiale- ment aux répétitions d’orchestre soient adaptées pour accueillir du public et ain- si augmenter la diffusion des arts ensei- gnés par l’établissement. L’image du Conservatoire a pris un coup de jeune depuis qu’il occupe la Cité des Arts. La question qui se pose maintenant est de savoir s’il aura la capacité à prendre en charge de nouveau élèves s’il devait être victime de son succès. Il est encore trop tôt pour le dire. “Nous le saurons dès les portes ouvertes et à la rentrée prochaine. On a déjà beaucoup de demandes” remar- quent les services du C.R.R. C’est moins la place qui est le facteur limitant que la taille de l’équipe pédagogique entre autres. Le Conservatoire àRayonnement Régio- nal occupe toute la partie gauche de la Cité desArts. La partie droite est réser- vée au Fonds Régional d’Art Contem- porain (F.R.A.C.) qui emménage en ce moment dans ses nouveaux locaux. Les œuvres prendront petit à petit leur pla- ce dans l’espace d’exposition.Tout sera prêt pour le 5 avril, jour de l’inaugu- ration. T.C.

d’établissement de 2016. Les locaux tels qu’ils sont conçus favorisent la plu- ridisciplinarité. Un des atouts les plus représen- tatifs du C.R.R. est son auditoriumde 290 places. “Cette salle va nous per- mettre de travailler sur une programmation, en musique, danse et art dra- matique. Nous n’avions pas cette possibilité dans le bâtiment du centre-vil- le. Par ailleurs, tout est prévu dans l’auditorium pour des projections.”

“On a déjà beaucoup de demandes.”

Une des salles de cours dont les fenêtres ouvrent sur le Doubs.

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TRAVAUX

Il faut tout repeindre

Le blanc, c’est salissant ! L’architecte Kengo Kuma a souhaité que les parties communes et les salles de cours soient peintes en blanc. Un choix qui laisse des traces. Zoom Le budget

“inauguration” revu à la baisse L a Cité des Arts coûte 46 millions dʼeuros. Un budget dans lequel tout est prévu, y compris lʼenveloppe pour lʼinauguration du nouveau pôle culturel de Besançon. Au départ 100 000 euros étaient provisionnés pour les festivités du 5 avril, dont 60 % à la charge de la Communauté dʼAgglomé- ration du Grand Besançon. Selon nos informations, à un peu plus dʼun mois de lʼinauguration officielle, le budget réservé à lʼévénement sera bien infé- rieur à son montant initial qui a été ampu- té par le poste “travaux”.

I l est prévu qu’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, fasse le déplacement le 5 avril pour inau- gurer la Cité des Arts de Besançon. Les locaux du Conservatoire devront être parfaitement propres pour l’ac- cueillir. L’établissement ferme donc ses portes pendant toute la durée des vacances scolaires, le temps d’effectuer quelques travaux de finition. L’Agglo a demandé aux entreprises de remettre une couche de peinture dans les parties communes délicates à entre- tenir. Les couloirs sont d’un blanc écla- tant, aussi gai qu’un bloc opératoire, avec en plus cette lumière artificielle qui tire les yeux à en provoquer “des maux de tête” disent des usagers. Adepte de la sobriété et de l’épure, c’est l’architecte Kengo Kuma qui a impo- sé la couleur. Un choix qui ne fait pas l’unanimité au Conservatoire. Le pro- blème avec le blanc est qu’il est salis- sant ! Les murs et le sol portent déjà les traces du déménagement et du pas- sage quotidien de ceux qui utilisent les locaux. Là le frottement d’un sac, ici un café renversé, plus loin le choc d’une caisse, bref le blanc immaculé est inévi- tablement tâché. “Chaque nuit, pen- dant les vacances scolaires, des travaux de peinture sont prévus dans le Conser- vatoire à Rayonnement Régional, éta- ge par étage. C’est repris intégralement

les salles de cours pour qu’ils gardent leur éclat. “Nous avons donc demandé à l’architecte si nous pouvions ajouter de la couleur dans les endroits où il y a le plus de passage. Nous n’avons pas encore eu de réponse” précise encore l’Agglo.Mais le sujet sera tranché avant l’inauguration du 5 avril. La C.A.G.B. continuera de demander l’avis Kengo Kuma avant d’effectuer des travaux dans le bâtiment même si rien ne l’obli- ge à le faire puisque les travaux sont réceptionnés. “Nous avons fait le choix d’un architecte d’une notoriété inter- nationale, il ne s’agit pas de dénaturer son travail” justifie la collectivité. De son côté le Conservatoire réfléchit à la manière d’apporter “un peu de vie dans les couloirs avec l’exposition de photographies par exemple.”

CENTRE-VILLE Ancien grenier à blé L’ancien conservatoire veut devenir un hôtel La Ville de Besançon propriétaire des murs a relancé un appel à projets pour vendre le bâtiment de la place de la Révolution, idéalement à un groupe hôtelier. P lusieurs candidats se sont déclarés mais ont demandé un délai supplémentaire pour peaufiner leur offre de repri- se de ce bâtiment historique. C’est pourquoi la date ini- tiale du 1 er mars a été repoussée au 12 avril, échéance maximale pour que les propositions arrivent sur le bureau de l’adjoint à l’urbanisme. L’attente de la mairie est claire : “On souhaite de l’hôtellerie avec un restaurant en rez-de-chaussée. L’idée est clai- rement de continuer à donner de la vie à cette place de la Révo- lution” note Michel Loyat, l’adjoint à l’urbanisme. Le souhait des autorités bisontines est bien d’attirer “un hôtel plutôt haut de gamme, trois ou quatre étoiles.” Une première consultation avait été lancée l’an dernier, sans succès. “Il y avait eu des visites et des demandes de dossiers. Mais le système basé sur un bail emphytéotique que nous voulions pri- vilégier n’a pas convaincu. Donc on a relancé les choses en pro- posant à nouveau un bail mais en ouvrant la possibilité de vendre les murs d’une valeur de plusieurs millions d’euros. Il semble que cette solution soit plus attractive pour les éventuels inves- tisseurs” ajoute Michel Loyat. Des investisseurs qui ne pourront pas faire n’importe quoi sur ce bâtiment aux façades classées au titre des monuments his- toriques. Sa surface est de 2 800 m 2 sur quatre niveaux, le der- nier dans les combles. Ce bâtiment historique a été construit entre 1720 et 1726. Il a été successivement grenier à blé, école d’horlogerie à partir de 1862, puis école des beaux-arts en 1932, école nationale de musique en 1957 puis Conservatoire national de région en 1968. Sa façade Régence en pierre de Chailluz et sa toiture en petites tuiles en font un bâtiment élégant malgré sa taille imposante.

en blanc” annoncent les services de l’Agglo. Selon la C.A.G.B. ces travaux ne coûteront pas un centime d’euro à la collectivité puis- qu’ils font encore partie du marché. Mais après ? Le Grand Besançon a pris la mesure du problème, sachant bien qu’il faudra régulièrement repeindre les communs et peut-être

“Apporter un peu de vie”

Pendant les vacances scolaires, des travaux de peinture sont effectués chaque nuit.

PROGRAMME Inauguration les 6 et 7 avril Deux jours de manifestations à la Cité des Arts

- Film fiction de l'artiste plas- ticien Fabien Guillermont (Par- tenariat avec lʼI.S.B.A., pré- sentation de lʼauteur). - Film documentaire sur la mémoire du Conservatoire du Grand Besançon par Fabien Guillermont (Partenariat avec lʼI.S.B.A.). Dans l’Auditorium : 10 heures : Musiques Anciennes 12 heures : Art Dramatique 14 heures : Musique - 2 ème représentation du concert de la Journée n° 1 Symphonie n° 6 “Pastorale”, 1er mouvement de Ludwig van Beethoven. Pièce de la com- positrice japonaise Misato Mochisuki

15 h 30 : 2 ème représentation, Chorale et ensemble musical composé dʼélèves du Conser- vatoire et dʼélèves des écoles structurantes de lʼAgglo. 18 heures : Musiques Actuelles 21 h 30 à 22 h 30 : Création Musiques Actuelles, collabo- ration C.R.R.-Rodia-Bastion, au club de la Rodia. Dimanche 7 avril de 10 heures à 18 heures - Programme des animations identique à celui du samedi. Dans l’Auditorium : À partir de 14 h 30 : - Danse et Musique : petites formes présentées par les élèves du Conservatoire - Spectacle “Actéon” dʼA. Char- pentier-Partenariat avec lʼUni- versité de Franche-Comté

1 - AU CONSERVATOIRE

2 - AU FRAC - “Desmondes possibles” à par- tir du 6 avril. Le public découvrira une sélec- tion dʼœuvres du F.R.A.C. Franche-Comté en relation avec la question du Temps - “test pattern (no4)”. Uneœuvre inédite produite par leF.R.A.C. à lʼoccasion de son ouverture au public. Compositeur et artiste visuel japonaisétabliàParis,Ryo- ji Ikedapoursuit lʼexplorationdes sonorités, du temps et de lʼes- pace en fondant sesœuvres sur les mathématiques. test pattern est unsystèmequi convertit nʼim- portequeltypededonnées(textes, sons, photos et films) en code- barreset schémasbinaires com- pris entre 0 et 1. - Plusieurs expositions pro- grammées dans les différents musées de la région.

Samedi 6 avril de 10 heures à 19 heures Des parcours artistiques accompagnant les visites gui- dées sont prévus à lʼintérieur du Conservatoire. - Concerts découvertes-expo- sition sur le thème du Japon : Haïku-Harpes (Mezzanine 1) - Installations sonores, G.R.A.M.E.-Centre National de Création Musicale, Mez- zanine - Concerts, ensembles ins- trumentaux et vocaux (Salle dʼOrchestre H. Berlioz), - Projections vidéos (salles à déterminer avec lʼartiste)

Renseignements sur www.grandbesancon.fr

Le conservatoire est un ancien grenier à blé de la ville.

BESANÇON

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BESANÇON Ce qu’ils en disent L’image des Clairs-So ne changera pas comme ça Lorsqu’on les interroge sur leur quartier, les habitants des Clairs-Soleils sont assez réservés sur la pertinence de l’opération de renouvellement urbain.

L a 24 février 2012, la pla- ce des Lumières était inaugurée en fanfare. Présentée comme un symbole de “la renais- sance” des Clairs-Soleils, elle devait être le cœur du quartier qui fait l’objet depuis dix ans d’une opération de renouvelle- ment urbain de grande ampleur. Un an plus tard, le constat n’est pas à la hauteur de la promes- se. À l’exception du Spar, qui est confronté d’ailleurs à des diffi- cultés économiques, toutes les cellules commerciales qui bor- dent la place sont vides, et tous les appartements neufs ne sont pas occupés. Malgré les efforts déployés pour transformer ce quartier en restructurant le parc immobilier, la vie manque entre ces murs. La place des Lumières paraît éteinte. Lorsqu’on les interroge, les habitants des Clairs-So ont

un avis partagé sur la pertinence de cette opération de renouvel- lement urbain. “Je suis étonnée. Je pensais que ça marcherait. Mais il faut bien reconnaître que d’un point de vue commercial, il n’y a rien. La place est vide, déses- pérément vide” observe Sylvia- ne, une riveraine, en sortant du Spar où elle a fait quelques courses.En dehors du ballet régu- lier des bus qui rythme le temps, les lieux s’animent à la sortie

poursuit Michel, un retraité. Des animations, voilà ce qui manque si l’on en croit Morra- de, 25 ans. Les écouteurs sur les oreilles,il sort du bus qui le ramè- ne du centre-ville. “Il y a eu quelques concerts aumoment de la fête de lamusique. C’était sym- pa. Mais il faudrait quelque cho- se de permanent, comme un bar sur cette place, où l’on pourrait se retrouver, peut-être jouer un peu de musique. ça animerait le quartier” dit-il avant de s’engouffrer dans la cage d’escalier de son immeuble. Myriam, quarante-cinq ans, a vécu toute sa vie aux Clairs-So. Elle a connu l’ancien quartier dans lequel elle a grandi, mais ne se reconnaît pas dans le nou- veau. “Notre quartier a perdu son âme. On nous a fait démé- nager de nos logements, nous les anciens, pour démolir les immeubles et reconstruire. ça a

été trop de changements d’un coup ! En plus les loyers sont chers.” C’est justement à cause du coût de la location que Sami- ra envisage de quitter son loge- ment social pour un autre quar- tier bisontin. “Mon appartement est calme,beaucoup plus qu’avant je le reconnais. Je paie 164 euros par mois de loyer pour 63mètres carrés, déduction faite des aides. Par contre, je règle 800 euros de taxe d’habitation ! C’est beau- coup trop. Je ne veux pas aller bosser pour payer ça. Mon voi- sin a déménagé pour cette rai- son. J’ai envie de faire la même chose” peste-t-elle. Stéphane s’est installé place des Lumières il y a un an avec sa compagne. “Quand on a loué ici, on nous a dit “vous verrez, il y aura bientôt plein de commerces, un médecin, une pharmacie.” Pour l’instant, il n’y a rien et le logement neuf qu’on occupe a

des écoles, et vers la fin de l’après- midi quand les gens rentrent chez eux après le tra- vail. “Il présente bien le quartier, on ne peut pas dire le contraire, mais ça bouge peu.Aujour- d’hui il fait beau, mais quand il pleut c’est encore pire”

“En réalité, ce quartier est calme.”

La place des Lumières est calme. Trop calme.

beaucoup de malfaçons. Nous sommes les premiers locataires, je m’interroge sur la façon dont vont vieillir ces bâtiments” remarque le jeune homme qui est venu dans le quartier avec dans sa valise un paquet d’ a prio- ri . “Quand j’ai déménagé aux Clairs-Soleils, on m’a traité de fou. En réalité, ce quartier est cal- me, mais il a toujours sa mau- vaise réputation. C’est pour cela

que les commerces ne veulent pas s’implanter là. On a déjà eu droit à une descente de C.R.S. mais globalement, je ne plains pas. J’ai jamais eu de problèmes avec les gens d’ici.” Il faudra du temps et sans doute plus qu’une opéra- tion de renouvellement urbain pour transformer l’image de ce quartier bisontin en respectant le principe de mixité sociale. T.C.

COMMENTAIRE

Abdel Ghezali “La Ville va faire un effort sur les loyers commerciaux”

L a Presse Bisontine : D’un point de vue urba- nistique, le projet de rénovation urbaine des Clairs-Soleils est réussi. En revanche, il reste encore à avancer sur le volet social du quartier. Qu’en pensez-vous ? Abdel Ghezali : Il faut savoir d’où on vient sans nier les difficultés qui subsistent. Pour moi qui connais ce quartier depuis plus de trente ans, je constate qu’il a vraiment changé. Ce projet de rénova- tion urbaine est une réussite. J’admets cependant qu’il ne suffit pas de tout déconstruire et de reconstruire pour dire que tout a changé. Mais nous sommes sur le bon chemin. Cette opération lie l’accession à la propriété et la location avec des bailleurs sociaux et privés. Cela signifie qu’on se donne les moyens de favoriser la mixité sociale qui se traduit par un mélange des populations. L.P.B. : À l’exception du Spar, toutes les cellules commerciales sont vides place des Lumières, alors que le quartier est neuf. Que peut faire la Ville pour remédier à ce désert ? A.G. : Le contexte économique n’est pas favo- rable au commerce. Nous ne pouvons pas non plus forcer un commerçant à s’installer ici. Donc la ville va faire un effort supplémentaire sur les loyers com- merciaux afin de créer une dynamique. Le prix va passer de 100 euros le m2 à 42 euros le m2. C’est une manière forte d’inciter les commerçants à venir là. Il faut que dans les deux ans qui arrivent, on ait pu aboutir sur l’implantation de nouveaux commerces. L’opération sera pleinement réussie quand nous serons parvenus à amener de l’activité place des Lumières. Je rappelle quand même que nous ne sommes pas dans un désert commercial aux Clairs-Soleils où il y a deux boulangeries, une pharmacie, un bureau de tabac. L.P.B. : Il manque aussi des services publics. Quand on discute avec eux, les habitants aime-

Pour l’adjoint à la vie des quartiers, le projet de rénovation urbaine des Clairs-Soleil sera pleinement réussi lorsque les cellules commerciales de la place des Lumières seront occupées. Pour cela, la municipalité va concéder une baisse du prix des loyers commerciaux.

raient pouvoir disposer d’un bureau de Poste, et qu’il y ait un médecin dans l’espace médical tou- jours vide. Qu’en pensez-vous ? A.G. : L’attractivité passe par des loge- ments de qualité, un service public, du commerce, et c’est vrai, des professions de santé. Actuellement, on ne parvient pas à obtenir un distributeur automa- tique de billets sur ce quartier car les banques disent que ce n’est pas rentable. La Poste nous dit également que ce n’est pas rentable non plus pour elle d’ouvrir un bureau à moins que l’on mette du per- sonnel municipal à disposition. Nous étu- dions cette possibilité. Notre souhait est de voir s’implanter en plus ici une bou- cherie, un café, et pourquoi pas un opti- cien. Ces activités compléteront les ser- vices qui existent déjà. Dans le centre Martin Luther King, il y a des services publics, des associations. Ce sont 25 per- sonnes qui travaillent là. Il y a la crèche et le C.C.A.S. (10 personnes) qui est venu place des Lumières. L.P.B. : Dans un projet de rénovation urbaine, ne faudrait-il pas mieux cadrer les choses en amont pour éviter de se trouver dans ce genre de situa- tion ? A.G. : Dans le prochain P.R.U., il faudrait que cette notion de commerce et de ser- vice public soit intégrée plus fortement dès le départ. C’est la réglementation nationale qu’il faut faire évoluer car on ne peut pas réussir pleinement un P.R.U. en ne s’appuyant que sur l’habitat. Il faudrait modifier la loi de modernisa- tion de l’économie (L.M.E.) pour que les élus puissent reprendre la main dans l’aménagement commercial afin d’éviter que des quartiers ne se ghettoïsent. On ressent une désaffection des commerces pour ces quartiers. Le maire Jean-Louis Fousseret a pesé de tout son poids pour que le Spar s’implante ici. Il n’acceptera pas que ces quartiers soient abandon- nés. Propos recueillis par T.C.

Abdel Ghezali : “Actuellement, on ne parvient pas à obtenir un distributeur automatique de billets sur ce quartier.”

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013

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COMMERCE

Le tiers du chiffre d’affaires Les gérants du Spar rendent leur tablier Après une année passée à

LOGEMENT

Un équilibre dur à trouver

De la mixité à la confrontation sociale L’insécurité et une taxe d’habitation trop élevée sont deux freins à l’installation de locataires dans le nouveau parc locatif privé des Clairs-Soleils.

N icolas et Carole Clément jettent l’éponge. Au terme d’un an d’activité, ils abandonnent la géran- ce du magasin Spar de la place des Lumières aux Clairs-Soleils. Il conti- gérer le magasin, Carole et Nicolas Clément veulent tirer leur révérence. L’expérience aux Clairs-Soleils leur laisse un goût amer.

nuera de fonctionner, mais sans eux. Le projet commercial dans lequel ils avaient mis beaucoup d’espoir tourne au fiasco. “Nous sommes au tiers du chiffre d’affaires prévisionnel. Comptablement parlant, ce n’est pas possible de continuer ainsi. Je ne gagne pas ma vie. Pour nous, c’est une grosse déception, car nous nous sommes personnellement beaucoup investis pour très peu de résultat” regrette Nicolas Clé- ment. Les journées sont longues place des Lumières. Des heures s’écoulent, six par-

fois, sans qu’un seul client ne passe la porte du Spar. La surface de vente de plus de 200 mètres carrés paraît démesurée par rapport à l’activité. “Moi, je viens là pour me dépanner. Je trouve que les prix sont un peu trop chers. J’aurais préféré qu’on nous mette un discounter ” remarque une habitante du quartier sortant du magasin de proximité. Comme elle, la majorité des clients viennent acheter des bricoles ici et ne remplissent pas leur cad- die pour la semaine. Spar devait être la locomotive du quar- tier, mais elle tousse et n’a accroché aucun wagon. “La place des Lumières est belle. Le problème n’est pas là. Àmon sens, c’est tout le projet de rénovation urbaine qui n’a pas été suffisamment réfléchi à la base. Sinon, les autres cellules commerciales qu’il faut aménager seraient occupées tout comme l’espace médical. On a voulu une mixité sociale. Ce genre de brassage ne se décrète pas en construisant des bâtiments. Le niveau de vie des habitants n’a pas changé. On ne peut pas en vouloir aux gens qui vivent là.Toute cette histoire res- semble à gâchis” remarque encore Nico- las Clément. La Société d’Équipement du Doubs (S.E.D.D.) qui aménage le quartier pour le compte de la collectivité reconnaît qu’il n’est pas simple de faire venir des com- merces aux Clairs-Soleils. C’est pour cela qu’un effort est fait sur le montant des loyers commerciaux. “Il y a des touches notamment pour du médical et du para- médical. Mais il faut se dire que tout cela prendra du temps” indique la S.E.D.D.

L e pari du Plan de Rénovation Urbaine est de réussir la mixi- té sociale en mêlant habitat public et privé. Nexity gère trois rési- dences privées aux Clairs-Soleils pour le compte de Foncière Loge- ment, soit 82 appartements neufs et 10 pavillons, offrant un bon niveau de prestation. Cet habitat locatif sur mesure sʼadresse à des catégories sociales supérieures. Il est censé les attirer dans un quartier défavo- risé. Pour louer un logement, un couple avec deux enfants doit gagner au moins 3 097 euros nets par mois et justifier notamment dʼun C.D.I., et 1 900 euros nets pour une per- sonne seule. “Ce qui intéresse les gens au départ, cʼest quʼil nʼy a pas de frais dʼagence. Les appartements sont plutôt haut de gamme et les loyers sont inférieurs au prix du mar- ché (630 euros en moyenne charges comprises pour 93 m 2 )” annonce Nexity. Malgré cela, 35 % de ce parc immo- bilier est vide et le turn over est per- manent dans les pavillons. Pour

Nexity, les deux freins sont “lʼinsécurité et le montant de la taxe dʼhabitation qui atteint les 1 200 euros pour un deux pièces, et 2 500 euros pour un pavillon.” Une fiscalité trop élevée pour un quartier où la sta- bilité nʼest quʼapparente. Les pavillons sont régulièrement cam- briolés et les agressions verbales envers les occupants sont récur- rentes. “On leur fait sentir quʼils sont riches, et quʼils nʼont rien à faire sur ce territoire. Des locataires sont ter- rorisés. Cʼest la limite de la mixité, car beaucoup de gens qui ont une histoire ici, ne comprennent pas quʼils nʼaient pas accès à ce parc locatif privé construit à lʼemplacement des immeubles où ils vivaient.” Au lieu dʼune mixité, on assiste donc à un début de confrontation socia- le aux Clairs-Soleils, tout le contrai- re de lʼesprit du P.R.U. Lʼenjeu pour la collectivité est de trouver les moyens dʼinverser cette tendance pour éviter que les Clairs-So dʼaujourdʼhui ressemblent aux Clairs- So dʼhier.

Parfois, aucun client pendant six heures d'affilée.

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 139 - Janvier 2013

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JUGEMENT

La collectivité déboutée aux Vaîtes ne lâche pas l’affaire

Le prix du mètre carré

passe de 8 à 25 euros C e terrain de 405m 2 aux Vaîtes, la famille l’a acquis d’un père horti- culteur, qui le tenait lui- même de son père.À 76

La cour d’Appel de Besançon fixe à 25 euros le prix du mètre carré de deux terrains aux Vaîtes. C’est trois fois le montant proposé par l’Agglo qui va se pourvoir en cassa- tion. Une nouvelle épine dans le pied de la collectivité.

CHANGEMENT DE PROPRIÉTAIRE

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ans, René Gavirey et son épouse forment la troisième génération cultivant un lopin de terre sur les contreforts de la colline des Vaîtes,terreau fertile pour la cul- ture maraîchère. En 1996, ils se souviennent avoir refuséune offre d’Intermarché qui souhaitait leur acheter leur parcelle 53 euros le mètre carré.Quinze ans plus tard, la C.A.G.B. leur en proposait 45euros demoins d’où leur incom- préhension. Les Gavirey, comme unautrepropriétaire,se sont donc embarqués contre leur gré dans

Le prix des terrains du quartier des Vaîtes au cœur d’une nouvelle polémique. La C.A.G.B. s’en serait bien passée.

une procédure judiciaire les oppo- sant au Grand Besançon qui rachète des terrains aux Vaîtes afin que le tramway puisse che- miner jusqu’à Palente à l’Est et rue Tristan-Bernard à l’Ouest. Le couple à la retraite vient de remporter une première bataille suite à la décision de justice de la cour d’appel de Besançon (lire par ailleurs) rendue le 23 janvier. Mais le Grand Besançon n’a pas dit son dernier mot. Motif du désaccord :le prix du terrain fixé par France Domaine à 8 euros a été jugé trop bas. La décision du tribunal occasionne une réaction immédiatede la collectivité. “Nous allons nous pourvoir en cassa- tion” avance Jean-Louis Fousse- ret, le président de l’Agglo, qui invoque l’intérêt général. “Nous avons acquis ces terrains de bon- ne foi à 8 euros le mètre carré, un prix fixé par France Domaine. Il n’y a pas d’intention dolosive (volonté de nuire) de la ville.Nous nous en remettons à la justice. Si tous les terrains devaient passer à 25 euros, ce qui pourrait être le cas dans tout leDoubs,alors beau- coup de projets devraient être remis en cause” déclare-t-il. Cette décision est une sérieuse épine dans le pied de la C.A.G.B. ainsi que dans celui de la Ville. Car le prix de 25 euros le mètre carré (intégrés dans la D.U.P. du tramway) pourrait s’appliquer

aux autres terrains des Vaîtes (environ 25 hectares) qui doivent être acquis par la municipalité pour faire sortir de terre le futur éco-quartier où environ 2 000 logements seront construits en 15 ans pour un montant total d’environ 15millions d’euros.Au final le surcoût lié à la majora- tionduprix avoisinerait les 4mil- lions d’euros pour la collectivité. En attendant le juste prix, les propriétaires rappellent qu’ils ne sont pas procéduriers. Tout jus- te veulent-ils ne pas être pris pour lesdindonsde la farce. “Mesbeaux- parents veulent juste comprendre pourquoi on leur rachète à ce prix alors que la moyenne est de 150 euros ici.On aurait aimé que les services de France Domaine nous expliquent sur quelle base ils se sont appuyés pour fixer ce prix à 8 euros” témoigne le gendre des Gavirey qui fait l’intermédiaire. En attendant la nouvelle décisionde justice qu’est le pourvoi en cassation, la col- lectivité achètera ces deux ter- rains auprix de 25 euros lemètre carré sachant qu’une partie de la somme devrait être consignée. Laprocédurepromet d’être longue. Selon l’association des Vaîtes, environ 110 autres propriétaires sont concernés.Cette dernière se dit prête àmener une action “très dure” . E.Ch.

SPORT

Découverte Le Bison à l’accent américain Ils sont une poignée à pratiquer le football américain à Besançon. Un état d’esprit. Et des résultats qui suivent.

À l’entraîne- ment à la Malcombe, les joueurs de football américain répètent les séquences de jeu.

Pourquoi 25 euros ? Comment la juge fixe un prix de 25 euros ? Le juge dʼexpropriation a pris deux références : un prix de terrain bas et un autre élevé acquis par la collectivité. Le magistrat prend lʼexemple daté du 11 juillet 2011, date à laquelle la Ville acquiert à une propriétaire un terrain de 11 988 m2 dont 1 605 m2 en zone UB et 10 383 m2 en zone 2 AU-H moyennant un prix de 484 314 euros. Ce prix est largement supérieur à 8 euros. Le juge en arrive à cette conclusion : “Lʼoffre (...) est certainement plus révélatrice de la valeur des prix des terrains dans le secteur et de la volonté de la collectivité de limiter le coût dʼacquisition du fon- cier en zone 2 AU-H (zone à urbaniser). La surévalutaion des ter- rains à bâtir est patente. (...). Elle est destinée à accréditer un prix de vente de 8 euros du m2 pour le reste de la parcelle, créant une disproportion exorbitante entre terrains acquis en vue dʼune des- tination identique, lʼaménagement de la zone des Vaîtes. Cette base constitue bien un minimum compte tenu de la situation pri- vilégiée des parcelles (...)”. Le calcul sur un terrain déjà acquis : 484 314 - 240 750 = 243 564 euros soit 23,45 euros/m2 majoré à 25 euros.

L es Bisons de Besançon. LesTigres de Nancy. LeMinotaure de Stras- bourg. Les Gueules jaunes de Terville. Derrière ces noms far- felus se cachent de vraies équipes. Le football américain, c’est cela : des codes et des rites avec son quater-back, tou- chdown, fieldgoal, ses épaulettes, son casque… Si vous ne comprenez pas grand-chose, les Bisons, eux, connais- sent. L’équipe de Besançon de football amé- ricain composée d’une trentaine d’éléments (pour l’équipe première)

L’équipe des Bisons de Besançon

évolue en troisième

division. Elle cherche à se faire connaître…

ment participé à la finale de Confé- rence l’année dernière. S’ils ont per- du 20-14, c’est une vraie fierté ici à la Malcombe où s’entraînent les foot- balleurs qui bénéficient d’un terrain adapté, ce qui est loin d’être le cas dans les autres villes. Certes, ils gro- gnent lorsque d’autres sports vien- nent piétiner leur pelouse mais se consolent en pensant qu’ils possèdent un terrain avec des poteaux spéci- fiques.

Comme beaucoup, ils cherchent des partenariats. “Pour nous aider, pas besoin de beaucoup d’argent. On pro- pose une vitrine sur nos maillots ou shorts pour trois saisons” dit Ufuk Sen- soy. Pour celui qui veut tester ce jeu “viril”, le club propose de prêter des équipements.À défaut de viser la gloi- re, les Bisons louent leur état d’esprit. Celui de la cohésion.

fait son bonhomme de chemin loin des flashs des autres sports. Actuellement en troi- sième division, le club espère se stabiliser à cet échelon pourmieux se structurer. ÀBesançon, les jeunes sont au rendez-vous. Les juniors ont notam-

“Les jeunes en finale de Conférence.”

www.besanconbisons.com

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