La Presse Bisontine 141 - Mars 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013

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ANALYSE Métabief doit rattraper son retard Métabief-Les Rousses, les sœurs ennemies ?

Elles partagent un massif, des valeurs et des problèmes similaires. Pourtant, entre Métabief et Les Rousses, les pistes ne se rejoignent pas toujours.

plaines bourguignonnes, pre- mier réservoir de skieurs. Visiblement, cela fonctionne à en croire les études de clientè- le réalisée. Si les Bourguignons skient à 2 heures de chez eux, c’est d’abord parce qu’ils sont certains d’y trouver assez de nei- ge. Et aussi pour le prix à la semaine, 20%moins cher qu’une station alpine. Bizarrement, les Dijonnais devraient préférer le Mont d’Or pour sa facilité d’accès. La Gentiane Bleue (train tou- ristique) arrive directement au pied de la station alors que Les Rousses sont accessibles uni- quement par la route. Sacré point faible qu’elle s’échine à corriger en “recrutant” directement les

clients dans les grandes villes et en communiquant sur ces 66 canons à neige… que Métabief attend toujours. Comme deux sœurs, la nature ne les a pas gâtées de la même façon. Les Rousses sont bien mieux enneigées mais ses courbes sont bienmoins pentues que celles de Métabief. Les bons skieurs préféreront donc leHaut- Doubs avec le mur de la Ren- versée (pente de 60 degrés) ou encore le secteur de Piquemiet-

te. Les Rousses n’en font pas une montagne : “Nous préférons axer sur notre caractère familial avec beaucoup de pistes pour les moins de douze ans même si le massif de la Serra est, lui, pen- tu” dit la station. Autre destin croisé : le prix des forfaits, plus élevé dans le Jura. Avec cinq portes d’entrées pour l’alpin (5 sites), Les Rousses ont des coûts d’exploitation plus éle- vés mais attirent davantage de skieurs. Ils étaient 81 000 de

plus l’an passé. Bien que diffé- rentes, les deux sœurs du mas- sif une même force : elles se dis- tinguent des grandes usines à neige que sont lesAlpes par leur côté authentique, accessible, moins coûteux et diversifié. Elles ont aussi chacune des concur- rents directs. Les Rousses se méfient davantage de Mijoux- Lélex (Monts-Jura) et Métabief de Châtel (Alpes duNord). Faites votre choix. E.Ch.

À vol d’oiseau, sommet du Morond (1 420 mètres) et sommet de la Dôle (1 680 m) sont distants d’une qua- rantaine de kilomètres. Si les deux points culminants par temps clair se font front, ils ne lorgnent pas dans lamême direc- tion. Les Rousses profitent d’une clientèle régulière venue toute la semaine. Et cela même en

dehors des vacances scolaires. Métabief, elle, cartonne le week- end. Une première différence venue de la proximité des villes comme Pontarlier ou Besançon qui drainent une population de skieurs non négligeables à la journée le week-end. Les Rousses en seraient - presque - jalouses. Depuis une dizaine d’années, le Haut-Jura a donc dirigé sa com- munication en direction des

Métabief

Les faiblesses

Les forces

Trois secteurs skiables : Métabief, Pique- miette, Super-Longevilles La diversité et la qualité du domaine : chaque skieur peut trouver son bonheur : des pentes plus douces sur Super-Longevilles, et plus tech- niques sur Piquemiette L’accessibilité de la station la R.N. 57 ou en train Le panorama exceptionnel depuis le sommet du Morond Un télésiège débrayable de six places au départ des pistes à Métabief La piste “La renversée” qui plonge sur la station a été travaillée pour être à nouveau accessible Le projet d’enneigement artificiel auquel sʼajoutent des investissements dans les remontées mécaniques Le snow park et bientôt le big air bag Des structures d’accueil pour les enfants, y compris les très jeunes skieurs Des tarifs compétitifs (21 euros le forfait journée) avec des offres spé- ciales hors saison. Une remise de 10 % sur lʼachat dʼun forfait par Internet Un panel d’animations et des commerces sur les trois secteurs Des parcours balisés pour les balades en raquettes et en ski nordique Une gestion en régie directe qui semble porter ses fruits Des offices de tourisme accueillants Une équipe de maintenance des installa- tions qui sʼapprête à être certifiée I.S.O. 9 001 Des possibilités pour se distraire à Méta- bief en cas de mauvais temps (cinéma, bow- ling), et à quelques minutes en voiture autour de la station, y compris en Suisse (les thermes à Yverdon par exemple).

Le parking à Métabief , rapidement bondé par beau temps Un parc des remontées mécaniques vieillissant Encore beaucoup de tire-fesses

Les Rousses

Les faiblesses

Les forces

L’altitude Avec un étalement de 1 120 à 1 680 m, lʼenneigement est assuré 110 jours de lʼannée pour lʼalpin (140 pour le ski de fond). L’enneigement artificiel (66 canons) qui se renforce Une station douce, familiale Des structures d’accueil pour les enfants La gouvernance 40 remontées mécaniques de ski alpin en bon état, modernisées dans le contrat Situés au cœur des 4 villages, ces domaines de neige préparés, en accès libre et gratuit, sont des espaces de rencontre pour promeneurs à pied ou en raquettes, skieurs de toutes sortes, chiens de traîneaux. Le Parc Naturel du Haut-Jura Le Centre National de ski Nordique Créé en 1969, il a pour vocation originelle le ski nordique et représente aujourdʼhui un pôle de for- mation, de recherche et de préparation pour les athlètes de haut niveau des équipes de France. Les espaces luge Chaque village et domaine alpin possèdent un espace luge en accès libre, sécurisé et délimité Une clientèle fidèle Une multitude de forfaits Un slide park Le Conseil général du Jura offre tout le Jura en bus pour 2 euros Des musées en cas d’absence de neige de station 2003-2006 Les espaces liberté

Les faibles pentes Les forfaits plus chers qu’à Métabief Une multitude de forfaits. On sʼy perd L’accès à la station. Seulement par la route et non par la voie ferrée L’éloignement des 5 sites alpins. La Station des Rousses (6 286 habitants) est constituée de 4 villages, Les Rousses, Bois-dʼAmont, Préma- non et Lamoura Liaison difficile entre le Balancier et le mas- sif de la Dole (Franco-suisse). Inconvénient pour les surfeurs qui doivent déchausser et les parents qui doivent pousser les enfants La Parc Naturel du Haut-Jura parfois contraignant Manque d’animation le soir dans les villages Pas de snow-park ni de big-air Pas de bowling Pas de cinéma Inégale répartition des capacités d’hébergement 95 % de la clientèle utilise sa voiture pour se rendre à la station Absence d’observatoire du tourisme partagé qui limite les données disponibles La valse des directeurs après 2008 (terminé depuis)

inconfortables et des pannes Une image ternie par le manque dʼinvestissement sur les 15 dernières années à lʼexception dʼun nouveau télésiège. Métabief a pris du retard ! Une station de moyenne montagne exposée aux caprices de la météo . Neige aléatoire en fonction des saisons et absen- ce de neige artificielle pour compenser Métabief a moins à redouter de la concurrence dʼune station comme Les Rousses que de Châtel située dans les Alpes toutes proches et qui capte depuis longtemps la clientèle du Doubs L’offre hôtelière quelle quʼelle soit peut être encore étoffée La station a perdu de son rayonnement touristique. Beaucoup de rési- dences secondaires ont été vendues ou loués à des travailleurs frontaliers La liaison entre Piquemiette de Métabief en télésiège est un frein . Le secteur de Pique- miette est comme isolé du reste du domaine, et peut-être moins fréquenté, alors que cʼest un site qualitatif Un parc de l’immobilier de vacances qui a besoin d’être modernisé

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