La Presse Bisontine 141 - Mars 2013

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013

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GRANDE DISTRIBUTION Ouvert depuis le 5 février L’arrivée de Leclerc sonne-t-elle la guerre des Drive ? L’enseigne Leclerc fait son entrée à Besançon en ouvrant un drive. N’est- ce pas trop tard ? Selon une étude, la Franche-Comté fait partie, comme l’Aquitaine et Midi-Pyrénées, des régions possédant le plus d’équipements commerciaux par rapport au nombre d’habitants. La concurrence est rude.

E n l’espace d’une semaine, cette habitante de Besan- çon a déjà passé deux com- mandes au Leclerc Drive de Besançon. En plusieurs

lure. Faut-il y voir le début d’une tendance ? Les deux enseignes qui proposent les assortiments moyens les plus larges (Cora et U) ont toutes diminué le nombre de leurs réfé- rences. De manière spectaculaire chez Cora : l’offre la plus courte pas- se ainsi de 13 500 références à 11 800. Et la plus large de 26 120 à 23 124. Pour Leclerc Besançon,environ 6 500 références sont proposées avec la plupart des 20/80 (N.D.L.R. : les 20 références qui font 80 % du chiffre d’affaires). Côté prix, “Leclerc est toujours la moins chère à produits comparables (indice 94,8)” relève l’étude.L’enseigne accroît mécaniquement son avance d’autant que son dauphin est moins bien placé : Système U à 99,0. L’étude de Drive Insights révèle des prix anormaux. Là encore, d’importants écarts inter-enseignes entre d’un côté celles qui contrôlent leurs prix et les autres. “Un prix anormal est un prix qui est plus de 50 % supérieur ou inférieur à la

moyenne de son enseigne. Pour ce faire, tous les produits de tous les drives ont été étudiés. Alors que l’on retrouve par exemple 2 prix anor- maux pour Leclerc, on en retrouve 3 pour Intermarché, 12 pour Système U” explique le dossier. Des différences entre les prix de ser- vice existent. Leclerc, Super U sont gratuits. Ce n’est pas le cas pour tous. Sur le site de Monoprix, une page explique le concept du drive. Louable intention. On apprend qu’il n’y a pas de frais… à partir de 30 euros d’achat. Rapides, efficaces, le drive demeu- re un excellent comparateur de prix et un moyen de limiter son budget. Les paniersmoyens demeurent néan- moins élevés. “Ils sont de 90 euros contre 50 euros pour un magasin traditionnel” témoigne le directeur de Leclerc. Preuve que ce nouveau type de consommation a - encore - de beaux jours devant lui… E.Ch.

Les chariots sont remplis deux heures après que la commande ait été validée.

clics sur Internet, elle a garni son panier depuis chez elle.Puis,laBison- tine a validé sa commande avant d’aller la chercher deux heures plus tard sous un parking abrité. “C’est rapide et surtout ça m’évite mainte- nant de me rendre spécialement à Vesoul pour trouver un Leclerc. On l’attendait depuis longtemps. Les prix sont moins chers, surtout sur ceux de lamarque magasin” dit-elle. Ouvert depuis le 5 février, le Leclerc drive de Besançon est installé sur le boulevard Kennedy à Besançon, en face dumagasinMaty. Dix pistes et des bornes sont mises à disposi- tion des clients, qui, une fois leur carte Leclerc en possession, peuvent faire le plein de leur coffre enmoins

En moins de cinq minutes, les courses sont réalisées.

étaient en activité en France. C’est 136 de plus en cinq semaines. Une nouvelle fois, ce sont respectivement Intermarché, Système U et Carre- four qui ont été les plus actifs avec 58, 30 et 14 ouvertures. Point com- mun à ces trois enseignes : pour la plupart de leurs sites, il s’agit de store-picking (lire par ailleurs), for- mule plus souple et moins coûteu- se à déployer. À fin 2012, notre région comptait 47 drives, soit 9 de plus qu’un mois

de cinq minutes. “Le but du drive, c’est gagner du temps” rapporte le directeur de l’enseigne Romaric Jacop. L’offre Leclerc s’ajoute à celles déjà sur la place, à l’image de Super U, Intermarché, Géant, Carrefour… Pour une ville comme Besançon, n’est-ce pas trop ? Ce commerce, si pratique, ne va-t-il pas tuer des emplois ? “Non” répond un repré- sentant de l’enseigne système U. Leclerc a par exemple créé 23 postes pour son drive deBesançon.Le Super U de l’Amitié (lire par ailleurs) va en faire de même. Néanmoins,les temps sont durs pour la grande distribution. Selon une étude que nous nous sommes pro- curée, la région Franche-Comté fait partie des lieux passant sous le seuil des 30 000 habitants par Drive (étu- de Drive insights, co-éditée par A3 Distrib et Éditions Dauvers).On frô- le le suréquipement. Pour exemple, entre le 12 octobre et le 12 novembre dernier, 1 817 drives

Zoom Qu’est-ce que le picking ? Le picking en zone dédiée corres- pond à la préparation de la com- mande dans un entrepôt fermé au public. Il sʼagit généralement dʼune surface de 1 500 m 2 . À la différen- ce dʼun magasin où les produits sont organisés par rayons, ici ils sont stockés par niveau de rotation. De telle sorte que, en termes de pro- babilité, les produits les plus deman- dés sont placés en début de par- cours du préparateur. Cʼest ce qui permet à ce modèle organisation- nel dʼafficher des frais de person- nel inférieurs de 10 %.

Super U de l’Amitié grandit Super U, super attaque Le magasin situé au rond-point de l’Amitié à Besançon s’étend de 3 000 à 4 500 m 2 tout en développant son drive. L’activité de la galerie commerciale demeure un plus. L e gérant de Super U Besançon nʼest pas inquiet. Pour lui, pas de guer- re de magasins, encore moins de

avant. Sacrée progres- sion permettant à la région, et notamment au Doubs, d’afficher 24 947 habitants par drive. En comparaison, il y a un drive pour 62 089 habitants en région parisienne. L’actualité prouve néan- moins que les enseignes poursuivent leur marche en avant dans les drives même si cer- taines réduisent la voi-

De grands écarts de prix.

guerre dʼenseignes. “Leclerc revient, 20 ans après, tout simplement. Je lui souhai- te la bienvenue. Le soleil doit briller pour tout le monde. Un concurrent reste un col- lègue” lâche Daniel Hournon, le respon- sable. Si lʼemplacement du concurrent se fait non loin de son espace de vente, il demeure confiant. La preuve, ce dernier lance une extension à grande échelle qui portera la surface du U de 3 000 à 4 500 m 2 . “Notre drive sera accolé au magasin” dit le repré- sentant de lʼenseigne présente également à Devecey, Pouilley-les-Vignes et plus récemment à Roche-lez-Beaupré. Au total, six postes seront créés à lʼAmitié pour satis- faire les besoins des clients, portant à envi- ron 130 le nombre dʼemployés. Sur les rai- sons qui le poussent à demeurer optimiste, le gérant rappelle que son enseigne est leader en part de marchés. Lʼoffre de cour- se en ligne sur Internet, proposée depuis deux ans, est largement rentrée dans les mœurs des consommateurs. Une force. Certes bien maillée en matière dʼoffres com- merciales et alimentaires, Besançon demeu- re un marché à fort potentiel. Et le drive un

moyen de récupérer de nouveaux clients. En règle générale, les professionnels pré- parent ici 80 commandes par jour pour envi- ron 150 caddies pour le magasin de Besan- çon. Celui de Devecey est également équipé de ce service. Volonté affichée ici : “Pou- voir tout proposer, de la boîte dʼallumettes à lʼalimentaire.” Bien sûr, les prix sont les mêmes que dans les étals. Et les dates de péremption sélectionnées. Daniel Hournon, de Super U : “Je souhaite la bienvenue à Leclerc.”

Le Leclerc drive ouvert

depuis le 5 février

symbolise le grand retour de la marque à Besançon.

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