La Presse Bisontine 141 - Mars 2013

BESANCON 14

La Presse Bisontine n° 141 - Mars 2013

et de la vitesse d’exécution des travaux, il sera moins facile de réaliser ces nom- breuses heures dans les mois à venir. Dans la clause d’insertion numéro 2 par exemple, 1 500 heures sont prévues pour planter les arbres et 175 heures pour l’aménagement du poste de com- mande centralisé du tram. Jean-Louis Fousseret, à la fin du chantier, devrait avoir gain de cause sur les 10 %. Rappelons que la clause d’insertion embauche : des personnes qui sont au chômage depuis plus de 12 mois sur les 24 derniers, des bénéficiaires du R.S.A., des personnes possédant un faible niveau de qualification, des jeunes (- de 26 ans) ou des + de 50 ans, des travailleurs handicapés ou encore des personnes suivies de justice. Chiffres à l’appui, la cellule emploi tramway composée de Pôle emploi rap- pelle que “les chiffres sont en avance sur le calendrier. Pour l’Infra 1, 50 % du calendrier a été réalisé pour 80 % en insertion. Pour le chantier Infra 2, 30 % des travaux ont été réalisés pour 50 % en insertion.” Loin de cette polémique, les organismes rappellent que de nombreux chômeurs Bisontins ont pu se remettre à flot. Bien sûr, cer- tains ont lâché prise. Si une grande majorité des salaires proposés le sont au S.M.I.C., un poseur de voies peut gagner jusqu’à 2 000 euros nets. Alléchant. Les places restent toutefois chères. Renseignements pour postuler : Pôle emploi à Témis Besançon, cellule tramway

POLÉMIQUE Vrais chiffres de l’emploi en insertion Qui ment ? Le conseiller municipal d’opposition Michel Omouri (U.M.P.) a traité le maire de “menteur” sur le nombre de personnes embauchées en clauses d’insertion sur le chantier du tram. Fousseret annonce 10 % d’heures effectuées. Omouri dit 7 %. Qui dit vrai ?

“L es chiffres ne mentent pas. Mais les menteurs savent chiffrer.” Edgar Faure ne croyait pas si bien dire. Une polémique politicienne, balayée d’un revers de la main par Jean-Louis Fousseret, a éclaté en conseil munici- pal de Besançon qui ressemble - par- fois - à une pièce de théâtre… les bons comédiens en moins. Celui qui alluma la mèche : Michel Omouri (U.M.P.). “Monsieur le maire, vous mentez lorsque vous dites que le chantier du tram en est à 10 % d’heures d’insertion. Les entreprises ont signé pour 7 % “ a-t-il lâché en invitant les journalistes de se reporter à la clause signée entre les entreprises et la collectivité au début du chantier, laquelle stipule bien 7 % au minimum. Le maire, qui disons-le, n’apprécie pas la critique en référence au procès pour diffamation, intenté (et

gagné) contre l’élue municipaleMireille Péquignot, a réagi. “Moi, menteur, con- trôlez vos propos ! Je ne vous permets pas.” Qui dit vrai ? Au 31 décembre, après un an de travaux, les entreprises ont effectivement respecté les 7 %. Elles ont même fait mieux que prévu (lire par ailleurs). Omouri a néanmoins rai- son sur l’instant “T”. On reste à 7 %. Il faudra attendre la fin pour dresser le vrai bilan. “50 000 heures d’insertion ont déjà été réalisées. Sachant qu’une partie des grands travaux vont s’arrêter en juin (du fait de l’état d’avancement du chantier), il n’y aura plus de travail sur la partie ouest, ce qui occasionnera un report sur l’est. Il faudra donc trou- ver 50 000 heures de plus pour arriv- er à 100 000 (N.D.L.R. : pour arriver au chiffre de 10 %)” dit-il. Selon lui, au regard de la conjoncture économique

25 169 heures en entreprise de travail temporaire dʼinsertion, 17 000 heures en intérim, 3 890 en embauche direc- te. Répartition par type de contrat. 75 % en intérim dʼinsertion, 43 % en intérim classique, 8 % à durée de chantier, 6 % en C.D.I., 3 % en contrats de profes- sionnalisation, 1 C.D.D. dʼusage. Les métiers. 40 manœuvres, 28 aides- maçons, 25 poseurs de voies ferrées, 13 maçons V.R.D., 7 conducteurs dʼengin, 5 agents dʼentretien, 3 sou- deurs, 2 aides-barreurs, 2 électriciens, 2 monteurs en charpente, 2 magasi- niers, 1 chef dʼéquipe, 1 aide-foreur, 1 aide-plombier, 1 aide-électricien. Source Pôle emploi

Ce qu’il faut retenir De janvier à décembre 2012 : 13 marchés concernés par la clause dʼinsertion. Nombre d’heures d’insertion réa- lisées au 31 décembre : 49 903 heures. Combien ? 108 bénéficiaires en clau- se dʼinsertion, dont 6 ont décroché un C.D.I. 189 postes créés. D’où viennent-ils ? 63 % des per- sonnes embauchées en C.D.D. ou inté- rim habitent les quartiers prioritaires de Besançon (44 % de Planoise, 15 % de la Grette, 10 % Palente, 6 % de Clairs- Soleils, 15 % hors Besançon). Répartition des heures d’insertion.

CULTURE

INITIATIVE Un blog pour le peloton régional La nouvelle bible interactive du cyclisme régional En un an à peine, le blog “France 3 Franche-Comté cyclisme” bat tous les records. Animé par le journaliste Jean-Luc Gantner, il fait partie des meilleures audiences numériques de l’univers France Télévisions. Décryptage. L e décor est planté. Deux ordinateurs sur un bureau avec un café noir fumant posé entre. Derrière la chaise, un vélo de route instal- lé sur un home-trainer .Depuis son domicile, rue Granvelle à Besançon, le journaliste Jean-Luc Gantner vit l’ambiance de la Petite reine. Rien de mieux direz-vous pour animer un blog régional sous la bannière France 3 Franche-Comté, dédié au cyclisme. Visiblement, cet univers lui donne des jambes. Depuis qu’il l’a créé, le portail où l’on retrouve des articles agrémentés de photos ou vidéos sur les coureurs profes- sionnels de la région à l’instar de Thibaut Pinot,Arthur Vichot jusqu’aux anonymes, bat tous les records. Le jour des championnats de France de cyclo-cross, près de 10 000 inter- nautes se sont connectés pour suivre le résultat des sportifs. Un chiffre qui place le blog dans les cinq meilleurs de France Télévisions. Pas de quoi néanmoins gonfler les mollets de Jean-Luc Gantner qui reste hum- ble. Seule la passion l’anime. Pourtant, rien ne prédestinait cet homme passionné de montagne et de photo à passer ses soirées, voire ses nuits,

Au cœur de Battant Zone art ou la promotion du Made in Besançon L’association créée en 2009

A près un mois de décembre en fanfare et une petite pause en janvier, les portes de l’atelier Zone art, au 37, rue Battant, ont rouvert le 24 janvier avec un redé- marrage sur les chapeaux de roue : plus de 70 personnes avaient répondu présent aux Ateliers Zone art qui rece- vaient l’auteur de bande des- sinée américain Anders Nil- sen. Zone art a été créé en juin 2009 par des créatrices désireuses de se constituer Zone art ouvre toute l’année et multiplie les rencontres culturelles. prend racine dans le paysage créatif bisontin. Désormais,

à alimenter sans cesse ce site. C’est un coup du sort, une vilaine chute à vélo, qui l’a conduit vers cette nouvelle étape professionnelle. Alors qu’il roulait avec des amis de cyclistes de Thise à proximité d’Arc-et-Senans, il chute lourdement. Bilan : traumatisme crânien et plusieurs semaines d’arrêt. Sa chef lui propose alors d’animer un site. Sans avoir quel contenu il mettra, il décide d’enfourcher ce nouveau vélo et vit cette période de convalescence en racontant les exploits cyclistes des régionaux. Très vite, les acteurs locaux du cyclisme suivent. Pour l’anecdote, Jean-Luc Gantner est champion de France des journalistes, titre acquis en montagne en 2011, alors qu’il n’avait jamais couru. “Le vélo, je n’y connaissais rien. Je l’ai pratiqué après une grave chute en escalade.” Sa men- talité de sportif prendra vite le dessus au point de devenir accro. Voilà les cyclistes régionaux informés… et sûr de trouver la bonne info ou la belle photo. “Mon objectif était de construire un site avec réseau d’amateurs pour en faire une belle histoire.” Que de chemin parcouru pour ce journaliste de terrain qui a notamment couvert le conflit armé en Bosnie ou tourné un film en Iran ! Avec le cyclisme, Jean-Luc s’est remis sur la bonne pente. Et la Petite reine le lui rend bien. E.Ch.

En faire de belles histoires.

Viviane Millerand et Pauline Louvet, deux des créatrices du collectif.

écho favorable auprès du ser- vice commerce et artisanat de la mairie qui les a soute- nus. Elles ont ensuite créé leur premier marché place Pasteur avant d’investir la cour du Champagney, au 37, rue Battant pour le marché de Noël 2011. Les locaux, mis à leur dis- position par la S.E.D.D. avec un loyer plutôt avantageux, servent désormais de cadre permanent à ces créatrices de mode et à tous les artistes qu’elles invitent. Actuelle- ment, c’est le photographe Guy Delahaye qui expose ses portraits sur lesmurs de Zone art jusqu’au 2 mars. Le petit

collectif Zone art devient grand puisqu’il compte à ce jour “50 adhérents, créateurs et artistes ou simples membres” indique Viviane Millerand, une des filles à l’origine du collectif. Si elles se disent “en marge du sys- tème économique actuel et prônant la filière courte”, elles défendent une vraie phi- losophie basée sur le Made in Besançon. “Ici, toutes nos créations sont faites main, et accessibles à tous. On y trou- ve des idées de 2 euros à 1 000 euros et des créations en bijoux et en vêtements qui ne sont pas plus chères que dans les boutiques du centre-

ville” plaide Pauline Louvet, autre membre fondateur de Zone art. Si les difficultés de bien vivre de leurs créations persiste, la notoriété de ces créatrices grandit. Le bouche à oreille fait son effet et on risque bien de les voir de plus en plus. Zone art participera notam- ment aux grandes festivités prévues le 22 juin pour l’inauguration du nouveau pont Battant. Pour renforcer son positionnement, Zone art lance un système de cartes d’adhésion au prix symbo- lique de 3 euros. Et si vous deveniez “zone’artien” ? J.-F.H.

une vitrine sur Besançon, elles qui tra- vaillaient chacune dans leur coin, sans véritable visi- bilité. Leurs premiers marchés de l’art et de la création ont rapidement trouvé un

Le bouche à oreille fait son effet.

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