La Presse Bisontine 120 - Avril 2011

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans AVRIL 2011 N° 120 2, 20 €

SPÉCIAL IMMOBILIER - Budget - Tendances - Piscine naturelle - Piscine intérieure …

Près de 2 000 piscines privées recensées dans le Grand Besançon PISCINES DE RÊVE À BESANÇON

LE DOSSIER en p. 21 à 28

ÉDUCATION NATIONALE p.12 22 000 EUROS DE PRIME POUR LE RECTEUR ? Les syndicats enseignants s’insurgent contre les nouvelles primes “aux résultats” versées par l’État au recteur d’académie. Selon eux, c’est une manière de les encourager à supprimer des postes sans états d’âme.

INTERVIEW p.4 Jean-Pierre Chevènement : “Non, Besançon n’est pas ringarde”

FEIYUE et aussi : Converse - Timberland Levi’s - Caterpillar Bensimon - Roxy Rocket dog Temps des cerises...

BESANÇON - CHATEAUFARINE - PONTARLIER

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 120 - Avril 2011

Auto-cité va se développer

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets

Septennat Mais quelle fondamentale erreur que dʼavoir supprimé le septennat ! Le ryth- me actuel des échéances électorales occulte totalement les vrais débats aux- quels les Français devraient avoir droit et quʼon leur chipe. Pour preuve, ce scrutin cantonal qui a lieu les 20 et 27 mars est presque totalement pas- sé à la trappe des médias nationaux qui nʼont cure des préoccupations quo- tidiennes des millions de Français concernés pourtant de près par les orientations politiques de leur Conseil général respectif. Avec le quinquennat, à peine passée lʼélection présidentiel- le que lʼon bascule déjà dans dʼautres batailles électorales, législatives dʼabord et toutes les autres qui se succèdent à un rythme annuel, provoquant une nuisance certaine à la sérénité institu- tionnelle. Lʼautorité du chef de lʼÉtat est, de fait, amputée par le raccour- cissement de son mandat. On le voit de manière éclatante en ce moment où le débat électoral ne tourne quʼautour de la prochaine présidentielle de 2012. Comment dès lors pouvoir sereinement continuer à mener les réformes enga- gées - dont la plupart sont dʼailleurs légitimes et nécessaires - quand quin- ze mois avant la prochaine présiden- tielle la campagne bat déjà son plein. Naturellement, la course de lenteur actuelle des socialistes ajoutée à la surmédiatisation de Marine Le Pen ne font quʼaccentuer la vacuité du débat actuel qui ne repose sur aucun projet, aucun programme, aucune perspecti- ve. Si bien aussi que le débat local sur les cantonales passe totalement à la trappe. En embuscade, le F.N. comp- te aussi édifier avec ce scrutin, la pre- mière marche de lʼescalier censé faire gravir la nouvelle présidente du parti dʼextrême droite vers les sommets. Mais ne nous y trompons pas. Plus encore quʼau niveau national, le pro- gramme des candidats F.N. aux can- tonales est inexistant. À tel point que ses représentants, souvent candidats fantoches, nʼont même pas pris la pei- ne de répondre à nos sollicitations dans le cadre des dossiers que nous avons consacrés dans les colonnes des journaux du groupe Publipresse, dont La Presse Bisontine. Le pro- gramme du F.N. nʼest quʼune coquille vide que Marine Le Pen brandit en ce moment, qui berne ceux qui la fixent, mais qui nʼa pas plus de consistance quʼune poudre de perlimpinpin. Jean-François Hauser Éditorial

abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Écomarket s’installe

aux 408 à la place d’ED

L a grande surface alimentaire de la rue Bru- lard, dans le quartier des 408, vient de changer de nom. L’enseigne Écomarket trône désormais sur la façade du magasin qui était exploité par ED. Les consommateurs pri- vés de commerce après que le discounter a fermé ses portes le 5 février peuvent à nou- veau faire leurs courses dans cette supérette. “Je suis arrivé là le 9 février. Il y a eu deux semaines de fermeture, le temps que je pren- ne possession des lieux” explique Eser Erdo- gan. Le gérant d’Écomarket, une enseigne indé- pendante, est visiblement heureux d’être là. Il a quitté Strasbourg où il a travaillé pendant dix ans dans la grande distribution pour s’installer à Besançon où il a des connaissances. Petit à petit, il prend ses marques dans le quartier des

408. “Je suis réactif, je m’adapte à la deman- de des consommateurs. J’essaie de faire coïn- cider l’offre et la demande. Par exemple, j’ai ici tout un rayon de charcuterie halal.” Actuellement, le magasin emploie cinq per- sonnes. D’après les prévisions d’Eser Erdo- gan, ils seront à terme entre 9 et 11 collabo- rateurs. L’entrepreneur a déjà embauché deux personnes du quartier. Il recrute en ce moment deux bouchers pour gérer la future boucherie qui sera agencée dans l’Écomarket. Tous les produits sont disponibles dans ce magasin qui a perdu son étiquette de dis- counter . “Néanmoins, je garantis des prix rai- sonnables pour les consommateurs” termine Eser Erdogan. Il est approvisionné par les cen- trales d’achat Carrefour.

Depuis un an, les Bisontins ont parcouru 86 050 km avec “Auto-cité”.

“A uto-cité” a eu 1 an le 16 mars. Bon anniversaire à ce service de voitures en libre- service mis en place à Besançon qui poursuit son rythme de croisière avec 117 contrats souscrits pour 128 conducteurs inscrits. Le premier objectif est atteint : celui de dépasser après un an le chiffre des 100 abonnés. Rappelons qu’Auto-cité est un servi- ce de voitures partagées permettant avec un abon- nement mensuel de dispo- ser d’une voiture (Peugeot 206 +) accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 (ins- cription 40 + 10 euros par conducteur et 3 euros de l’heure et 0,20 euro du km). “Nous sommes satisfaits même si les voitures sont plus utilisées le week-end que le reste de la semaine. Il faut développer vers les entreprises” note Christelle Dupin, responsable de l’agence Auto-cité de Besan- çon. Les professionnels com- mencent à utiliser ce servi- ce : une agence immobilière, un restaurant-bar, la Ville de Besançon, l’entreprise Par- kéon… lui font confiance. Reste à savoir si les stations, au nombre de quatre (Gran- velle, Saint-Jacques, Bersot,

Liberté), se développeront à l’avenir. Des pistes se déve- loppent pour installer une station à Planoise, peut-être une autre à Saint-Ferjeux. Tout ceci se décidera en conseil d’administration. “Auto-cité répond à nos attentes car il a libéré de l’espace public et compte tenu du prix de l’essence, il devrait encore plus se déve- lopper” explique Nicole Wein- man, adjointe aux déplace- ments urbains à la ville de Besançon. Le prix de l’abonnement ne devrait pas augmenter. Bilan en chiffres depuis 1 an - 1 790 locations - 86 050 km parcourus - 8 930 heures de location - Durée moyenne de loca- tion : 5 heures - Les stations les plus fré- quentées sont Granvelle (27,96 %), Saint-Jacques (23,79 %), Bersot (12,12 %) et Liberté (10,41 %). La moins fré- quentée est la Gare Viot- te (4,75 %). - Abonnés : 55 % sont des hommes, 45 % des femmes. 26,1 % ont entre 30 et 40 ans.

Originaire de Strasbourg, Eser Erdogan, le gérant du magasin, avoue ne pas avoir encore eu le temps de goûter à la vie bisontine.

La Ville achète

un immeuble d’État

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction :

L’ acquisition est en cours de finalisation. D’ici la fin du mois de mars, la Ville de Besançon sera pro- priétaire de l’immeuble situé 27, rue Alfred-Sancey qui abri- tait la direction Jeunesse et Sports. Ce bâtiment appar- tenait jusque-là à l’État qui se sépare actuellement d’une partie de son patrimoine. Le montant de la transaction

s’élève à 1,6 million d’euros. “La surface du bâtiment est de 1 400 m 2 indiquent les ser- vices de la ville. Il est en bon état. Il a été régulièrement entre- tenu. Nous devrons prévoir cependant quelques petits tra- vaux d’adaptation.” Les locaux sont actuellement vides. La mairie a l’intention de les exploiter en bureaux. Elle a prévu d’installer dans

ces murs deux services : celui de la médecine du travail logé actuellement rue Xavier-Mar- mier, et le service de la vie des quartiers et de la démocratie participative, hébergé à l’Hôtel de ville. Ces deux unités repré- sentent un effectif d’une qua- rantaine de personnes. Le déménagement se fera pro- gressivement dans les pro- chaines semaines.

Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction :

Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : Sarl BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Mars 2011 Commission paritaire : 1112i80130

Crédits photos : La Presse Bisontine, Auto-Cité, De Giorgi, Richard Garcia, Théâtre Musical.

ZAC CHATEAUFARINE / BESANCON Tél. 03 81 41 11 41 www.cuisinella.com / cuisinella.besancon@fr.oleane.com

L’INTERVIEW DU MOIS

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JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT Le sénateur du Territoire-de-Belfort “Non, Besançon n’est pas ringarde !”

L’ancien ministre, candidat “potentiel” à la présidentielle, se confie sur l’économie régionale, son avenir politique ou encore la place de Belfort par rapport à Besançon. Tête à tête avec le “Che”.

L a Presse Bisontine : Votre livre au titre évocateur, “La France est-elle finie ?” (1), est paru en janvier. Pourquoi ce livre maintenant ? Il y est beaucoup question d’histoire, mais vous parlez d’avenir. Serez- vous candidat à l’élection présidentielle de 2012 ? Jean-Pierre Chevènement : On ne peut pas se projeter vers l’avenir sans connaître son passé. Mon livre part d’une relec- ture non seulement des 40 dernières années de notre vie politique à laquel- le j’ai participé étroitement, mais aus- si du XX ème siècle où la France a failli mourir. C’est en comprenant le XX ème siècle que nous pourrons nous proje- ter dans le XXI ème siècle. L.P.B. : Cela ne nous dit pas si vous serez can- didat… J.-P.C. : L’élection présidentielle, je ne l’aborde pas dans ce livre. C’est dans nos actuelles institutions le seul moment où l’on peut peser sur l’équation poli- tique. Et le meilleur moyen de peser sur la vie politique, c’est évidemment de se présenter. En disant cela, j’ai dit beaucoup de choses… L.P.B. : Parlons de Belfort. Votre ville a su prendre le virage de la réindustrialisation. Comment a-t-elle procédé ? J.-P.C. : Notre ville, ses élus, ses syndi- cats, l’ensemble des responsables, ont défendu bec et ongles leur industrie. Nous n’y avons pas toujours réussi. La société Bull a disparu en ne laissant que deux petites filiales (Serrib et Nip- son aujourd’hui en difficulté). Par contre, celle qui a failli mettre la clé sous le paillasson (Alstom) reste la plus gran- de entreprise du Territoire avec 3 000 employés (contre 7 000 à 8 000 il y a 20 ans), avec à ses côtés General Elec- tric (2 000 employés). L.P.B. : Le terme réindustrialisation est donc mal adapté pour un Territoire qui panse enco- re ses plaies ? J.-P.C. : Non car Belfort reste une ville où l’on fabrique des turbines à vapeur, des alternateurs, des rotors (Alstom) et des turbines à gaz (General Elec- tric). Surtout, ces entreprises ont déve- loppé leur département d’ingénierie, c’est ainsi que “Plant”, filiale d’Alstom emploie 500 personnes dans le domai- ne de la recherche.

ments loués aux entreprises : tout ceci vise à une politique d’accueil de qua- lité des entreprises. L.P.B. : En revanche, le prix des loyers factu- ré aux sociétés ne cesse de croître. C’est un peu gênant, non ? J.-P.C. : L’état dumarché est tendu. C’est le signe du succès mais il faudra trou- ver un niveau raisonnable. L.P.B. : N’est-ce pas Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Économie qui a relevé Alstom en 2004 en accordant 7 millions d’euros de cau- tion ? J.-P.C. : Il faut rendre à Jacques Chirac ce qui lui revient, sans oublier le mai- re de Belfort (N.D.L.R. : M. Chevènement à l’époque)… et tous ceux qui se sont mobilisés pour sau- ver Alstom. C’est Jacques Chirac qui a accepté que l’État prenne 21 % dans le capital d’Alstom et, se portant cau- tion pour 11 milliards, Nicolas Sarko- zy n’est intervenu qu’un an plus tard pour régulariser les choses vis-à-vis de la Commission européenne. L.P.B. : Vous êtes donc pour l’intervention de l’État. Faut-il aider de la même manière les banques ? J.-P.C. : Les banques ont pris en otage l’État. Elles empruntent l’argent à 1 % à la B.C.E. et prêtent à 4 % sur les marchés de la dette. Il est facile de s’enrichir dans ces conditions. Dans le Territoire de Belfort, des petites com- munes voient leurs remboursements exploser. Je vais faire une proposition pour un rapport plus sain entre les col- lectivités et les banques. Que ces der- nières jouent leur rôle utile dans le financement et non dans la spécula- tion. Il faut des règles. Je trouve scan- daleux que l’État ait laissé Eurostar commander 10 rames à l’allemand Sie- mens, commande qui contrevient aux règles de sécurité dans le tunnel sous la Manche. La commande représente pour Alstom Transports la perte d’un an et demi de production. La crois- sance allemande a très peu d’effets à Belfort. Les salaires allemands ont été gelés. Un jour, il y aura un retour de bâton. L.P.B. : Belfort fait cavalier seul en matière de développement économique en se détournant de Besançon, la capitale régionale. Le Terri- toire a-t-il plus d’affinités avec l’Alsace ? Devrait-il intégrer cette région ? J.-P.C. : Ce que vous dites là est cho- quant (il coupe). Nous ne nous détour- nons pas de Besançon même si depuis Besançon, le sentiment paraît inver- se. Besançon reste et doit rester la capitale régionale. Seul un député du Territoire de Belfort, Michel Zumkel- ler (U.M.P.), inconnu au niveau natio- nal, milite pour un rattachement du Territoire de Belfort avec l’Alsace. Il n’est pas suivi. Nous sommes des Francs-Comtois qui entendons le res- ter, à condition d’être respectés par la capitale régionale. Belfort est la deuxiè- me ville de Franche-Comté. L.P.B. : Du haut de la crinière du lion de Bel- fort, Besançon est-elle devenue ringarde ?

Jean-Pierre Chevènement le “Terrible”.

Victor-Hugo, toute ma famille est du Haut-Doubs (Frambouhans, Le Rus- sey). Mes oncles et tantes ont travaillé dans l’horlogerie. L.P.B. : Avez-vous fréquemment des contacts avec Jean-Louis Fousseret, maire de Besan- çon ? J.-P.C. : Oui, mais insuffisants. Je déplo- re par exemple que Jean-Louis Fous- seret ait oublié Belfort lorsqu’il a sélec- tionné les villes fortifiées par Vauban potentiellement éligibles au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O… Comme Briançon et Mont-Dauphin, Belfort avait le potentiel pour intégrer cette liste. C’est dommage. Je le lui ai dit. L.P.B. : Que vous a-t-il répondu ? J.-P.C. : Qu’il travaillait à réparer cela… L.P.B. :Comment l’ancienministre de l’Éducation nationale juge le regroupement des universi- tés de Franche-Comté et de Bourgogne. Faut- il s’en réjouir ou s’en inquiéter ? J.-P.C. : C’est une bonne chose dans le sens où elle permet une synergie dans un domaine comme celui de la recherche ou des pôles d’excellence. Dijon est en pointe dans l’agroalimentaire, Besan- çon dans les sciences de l’ingénieur, les langues vivantes et dans les micro- technologies. Besançon doit dévelop- per son pôle d’excellence en lettres et son centre des langues appliquées.

J.-P.C. : Non, elle n’est pas ringarde. Les Bison- tins ne doivent pas s’alarmer du dynamis- me des autres villes de Franche-Comté, que ce soit Belfort ou Mont- béliard. Les entreprises de l’automobile ou de l’énergie de l’Aire urbai- ne font appel à la tech- nologie des laboratoires bisontins, notamment pour la confection de pièces de taille réduites, technologie que nous ne possédons pas. L’intérêt est d’avoir une région active et dyna-

L.P.B. : À l’image de votre livre, peut-on se demander si “La Franche-Comté est finie” ? J.-P.C. : Non, la Franche-Comté n’est pas finie, pas plus que la France d’ailleurs. L.P.B. : L’arrivée du T.G.V. devrait “booster” notre territoire. Qu’en pense le père du T.G.V. ? J.-P.C. : Oui, je suis le papa du T.G.V., mais quoiqu’en terme de paternité, il faut se méfier. Il n’y a que la mater- nité qui fasse foi (rires). L.P.B. : Outre vous-même, quel candidat de gauche soutiendriez-vous ? D.S.K. est-il le meilleur candidat du P.S. ? J J.-P.C. : Je ne souhaite pas un candi- dat qui soit l’expression des marchés financiers. L.P.B. : Les habitants du Territoire de Belfort n’avaient pas de nom jusqu’à février où ils ont été baptisés “Terrifortains”. Votre sentiment ? J.-P.C. : C’est terrible ce nom (rires). Cela réduit notre château à un fortin. Je propose donc qu’on les appelle Les Terribles, tout simplement. Propos recueillis par E.Ch.

“Dommage que Jean-Louis Fousseret ait oublié Belfort.”

L.P.B. : Quelle est la recet- te, s’il y en a une,pour sédui- re des entreprises comme General Electric ? J.-P.C. : Nous avons déve- loppé des zones d’activités qui accueillent beaucoup d’entreprises nouvelles et anciennes que ce soit àTechn’hom, l’aéroparc de Fontaine, demain la Z.A.C.T.G.V. deMeroux- Moval et la Z.A.C. Plu- ton (bientôt 200 000 m 2 de bureaux à deux pas de la L.G.V.) ou encore à Delle et Morvillars. Nous avons financé la construction de bâti-

“Les Bisontins ne doivent pas s’alarmer.”

mique où chacun utilise les compé- tences de l’autre. N’oublions pas que l’industrie dans le Nord Franche-Com- té a perdu 7 000 emplois depuis 2008 et que notre taux de chômage - dans le Territoire de Belfort - demeure le plus important des départements de la région. Nous avons souffert et nous souffrons encore. L.P.B. :Vous semblez bien connaître les Bison- tins… J.-P.C. : J’ai beaucoup d’affection pour cette ville car mes parents, institu- teurs, ont enseigné à Battant et aux Chaprais. Moi-même, j’ai été lycéen à

(1) : “La France est-elle finie ?”, paru aux éditions Fayard, 320 pages. Prix : 19 euros

BESANÇON

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CONTENTIEUX Conclusions en juin La cuisine centrale ne sera peut-être jamais une cuisine La Ville de Besançon a investi 6 millions d’euros dans cette cuisine “high-tech” où devraient être concoctés les repas destinés à tous les enfants des écoles de Besançon. L’outil ne fonctionne pas, un expert est attendu pour faire un diagnostic. Mais la cuisine pourrait être transformée en… boulangerie industrielle.

Christophe Lime souhaite que cette cuisine puisse enfin fonctionner.

L aVille de Besançon attend prochainement la visite d’un expert parisien. Il est mandaté par le tribunal administratif pour déterminer les raisons pour lesquelles la cui- sine centrale ne fonctionne pas, et établir les responsabilités. “Il rendra son rapport à la fin du mois de juin. S’agit-il d’un pro- blème de conception, de mise en

lions d’euros dans cet outil ultra- moderne imaginé par le cabi- net parisien 3BornesArchitectes. Les travaux ont été engagés en 2008. Ils se sont terminés en 2009. Depuis, la mairie va de déconvenues en déconvenues. Jamais aucun plat n’est sorti de cette cuisine toute neuve conçue comme une usine agroalimen- taire. Un cuisinier traditionnel habitué aux fourneaux perdrait ses repères dans cet établisse- ment où tout est organisé autour de modules qui circulent sur des rails pendus au plafond. Dans cet univers inox, les fours et les marmites sont dernier cri. 5 000 repas destinés aux enfants des écoles maternelles et pri- maires de la ville devraient être concoctés dans ces locaux situés en zone industrielle, en retrait de la rue Jouchoux, ainsi que 500 autres pour les enfants des haltes- garderies et des crèches.Lamuni-

œuvre, c’est lui qui le dira” pré- cise Christophe Lime, adjoint en charge des bâtiments munici- paux. Ses conclusions sont atten- dues avec impatience par lamuni- cipalité qui aimerait pouvoir enfin mettre en service cette cuisine centrale.Pour y parvenir,la recet- te est peut-être entre les mains de cet expert. La collectivité a investi 6 mil-

version. Certains évoquent déjà sa transformation en unité de fabrication de pain pour l’A.D.A.P.E.I. L’opposition est vigilante sur l’évolution du dossier : “C’est une affaire qui mérite une veille per- manente et une attention parti- culière car il ya déjà eu plusieurs loupés” commente le conseiller U.M.P. Édouard Sassard. En attendant, les trois cuisines qui auraient dû disparaître sont toujours en service. Quelques investissements ont été enga- gés pour garantir la qualité des repas. Finalement, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes.

doute au-devant de difficultés en faisant des choix techniques qualifiés par certains de futu- ristes. “Le scénario auquel on assiste aujourd’hui était prévi- sible. Cette cuisine est un proto- type” dit l’un d’eux. Christophe Lime le reconnaît lui-même, “c’est une technologie avancée. Mais ce concept qui a une forte exi- gence qualitative doit marcher.” On ne refait pas l’histoire. Le matériel est là, il s’agit mainte- nant pour la ville de le faire fonc- tionner et de sortir du conten- tieux judiciaire dans lequel elle s’est engagée à raison. Il n’est pas exclu non plus que l’expert conclue à l’impossibilité de rendre opérationnel cet outil. Dans ce cas, il faudra envisager sa recon-

cipalité s’est lancée dans cet inves- tissement dans le but de se sépa- rer des trois cuisines qui rem- plissent aujourd’hui ce service. “Elles avaient besoin d’être réno- vées. En 2005, nous avons pris la décision de construire la cui- sine centrale dans l’objectif aus- si de continuer à améliorer la qualité des repas servis aux enfants” poursuit l’adjoint au maire. Une démarche louable. Seulement dans ce projet, la vil- le de Besançon se serait laissée griser par l’ambition de s’équiper d’un système beaucoup trop inno- vant. Selon nos informations, des professionnels habitués aux cui- sines de collectivité auraient mis en garde les porteurs du projet, leur indiquant qu’ils allaient sans

La cuisine centrale se situe en retrait de la rue Jouchoux, à côté de Stanley.

T.C.

L’ÉVÉNEMENT

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QUEL AVENIR POUR LA MAISON DE QUARTIER ROSEMONT-SAINT-FERJEUX ?

Les difficultés que rencontre la Maison de Quartier - 1 150 adhérents, contre 1 309 en 2008-2009 - ne sont pas nouvelles. Mais l'avenir n'a jamais été aussi incertain pour cette structure d'accueil que depuis qu'elle enregistre des déficits financiers. La Ville de Besançon, qui subventionne largement l'association, lui a renouvelé sa confiance à condition toutefois qu'elle fasse des efforts pour rééquilibrer ses comptes. La Maison de Quartier a donc procédé à un plan social dont les effets devraient être perceptibles cette année. Malgré cette mesure, l'association n'est pas encore tirée d'affaire, d’autant qu’elle doit composer avec d'autres diffi- cultés et des conflits internes liés à des divergences de vues dans la gestion de l'établissement.

ASSOCIATION

Rosemont-Saint-Ferjeux La Maison de Quartier sous tension L'association qui gère la structure a pris des mesures pour résorber ses difficultés financières, mais elle n'est pas encore tirée d'affaire.

tier d'insertion ne l'était pas” observe un ancien administrateur de l'association. Le 8 mars, lors d'une assemblée générale extraordinaire, les démissions du président et de la directrice Agnès Jaegle ont même été demandées au prétexte qu’ils n’auraient pas les compétences pour tirer l’établissement de cette mauvaise passe. De toute éviden- ce, ces querelles intestines n'arrangent pas le cas de la Maison de Quartier qui, au-delà des clivages, mériterait d'être rendue aux habitants de ce secteur bisontin au nom de l'intérêt général. T.C.

il fallait qu'ils fassent des efforts. La municipalité, via son service de gestion, a d'ailleurs apporté son expertise pour accom- pagner l'association dans cette période dif- ficile. “Pour nous, il s'agit d'argent public et nous devons aussi savoir où nous en sommes” précise l'adjoint au maire. Des administrateurs demandent aussi plus de transparence dans la gestion de l'association. On peut s'étonner qu'en un an il y ait eu cinq démissions au bureau. “Par activité, nous n'avions pas une vue très pré- cise de ce qui était rentable et de ce qui ne l'était pas. Ce qui est sûr, c'est que le chan-

L a situation ne pourra pas durer. Si elle veut s'assurer un avenir, laMai- son de Quartier Rosemont-Saint- Fejeux n'a pas d'autre solution que demener sans attendre une politique de rigueur dans sa gestion. “Sans cela, elle ira dans le mur” note un des 21 administra- teurs de la structure. Le déficit qui était de - 7 135 euros en 2008 s'est encore creusé en 2009 pour s'établir à - 58 887 euros. Selon la présidence, la situation comptable de l'association qui sera présentée lors de la pro- chaine assemblée générale s'améliore en 2010, mais un déficit d'environ - 30 000 euros est toujours là. L’établissement est en quelque sorte au bord du dépôt du bilan. Les deux raisons princi- pales à ces résultats négatifs sont la crise qui a entraîné une baisse de la fréquenta- tion dans les activités proposées par la struc-

fois 60 000 euros pour des travaux complé- mentaires” précise Abdel Ghezali, l’adjoint bisontin à la vie des quartiers. Si elle ne remet pas en cause son soutien à l'association, la municipalité l'a encouragé à réduire ses dépenses de fonctionnement. Elle n'épongera pas ad vitam æternam les déficits de la Maison de Quartier. Elle ne prendra pas non plus le relais derrière d'autres partenaires financiers parmi les- quels on compte la C.A.F. et le Conseil géné- ral si ceux-ci devaient se désengager. Pour réduire la voilure des dépenses, la gou- vernance de l'association a donc supprimé des postes à hauteur de 5 équivalents temps plein. Le personnel pèse lourd dans le bud- get de la structure. La masse salariale avoi- sinait les 850 000 euros en 2009 sur un bud- get de 1,335 million d'euros. “Avant les licenciements, la Maison de Quartier, c'était 27 équivalents temps plein” précise un des administrateurs. Entre les contrats de quelques heures des intervenants venus ani- mer une activité, et les permanents, “c'est une soixantaine de fiches de salaires qui étaient établies chaque mois.” Selon Nadjib Chennoufi, délégué C.G.T., la stratégie n'était pas la bonne. “Depuis 1996, la masse sala- riale a augmenté. Des postes ont été créés là où il n'y avait pas de besoin. Dans cette Mai- son de Quartier, le pôle solidarité a pris le pas sur l'animation qui est pourtant la rai- son d'être de genre de structure.” L'association s'est donc lancée dans un plan social, avec plus ou moins de réussite, qui a fait beaucoup parler ces deniers mois. “Le président a eu le courage de prendre des déci- sions lourdes. Nous ne nous en réjouissons pas.Mais il faut savoir que si de telles mesures n'avaient pas été prises, la Maison de Quar- tier Rosemont-Saint-Ferjeux fermerait ses portes dans quelques mois. Malgré tout cela, nous n'avons pas la certitude que l'association qui fait un gros travail sur ce secteur de la ville, va s'en sortir” poursuit Abdel Gheza- li. Selon nos informations, Jean-Louis Fous- seret a rencontré les responsables de la Mai- son de Quartier pour leur signifier qu'il ne les lâcherait pas, mais qu'en même temps,

RÉACTIONS Des motifs discutés Les licenciements font Mansour Sahraoui fait partie des six personnes qui ont été licenciées de la Maison de Quartier. Animateur reconnu, apprécié des habitants, certains s'interrogent sur les motifs de son éviction.

ture, et le chantier d'insertion qui a vu le nombre de ses contrats reculer du fait encore de la conjoncture économique. Si les recettes ont diminué, ce n’est pas le cas des charges. “Nous avons pris conscience de nos difficul- tés en septembre 2009” observe Christophe Bor- nier, président de l'association. La Ville est intervenue financièrement en versant en 2010 une aide excep- tionnelle de 27 000 euros. Un bonus qui est venu com- pléter la subvention qu’attribue chaque année la municipalité à la Mai- son de Quartier. “Elle est de 220 000 euros auxquels s'ajoutent 170 000 euros de valorisation des locaux, ce qui porte le montant à 390 000 euros. En dehors de ce budget, nous avons alloué à cette structure deux

Les démissions du président et de la directrice.

A près avoir été salarié de la Maison de Quartier de Rose- mont-Saint-Ferjeux pendant 14 ans, Mansour Sahraoui a été licencié le 4 février. Il était en char- ge de l'animation globale et de la coordination sociale (relation avec les habitants). Motif : “Licencie- ment économique dit-il après que l'on ait vidé mon contrat de tra- vail de sa substance. On m'a sup- primé des missions. Je n'ai pas accepté le mi-temps qu'on me pro- posait.” Un coup dur pour ce père de famille de trois enfants qui a déposé un recours aux Pru- d'hommes. Il veut retrouver son “honneur” , estimant que ce licen- ciement est abusif. Mansour Sahraoui fait partie des six personnes qui ont été remer- ciées ces derniers mois, ce qui cor- respond à cinq équivalents temps plein.La directionde l'établissement

l'Inspection duTravail a déjà reje- té à plusieurs reprises les procé- dures de licenciement le concer- nant émanant de la Maison de Quartier. “Je ne partirai pas,àmoins d'une négociation que je demande. Je tiens le coup. Je reste là pour dénoncer ceux qui ruinent cette structure. On joue ici avec des fonds publics et je trouve cela scandaleux. Ce qui me révolte, c'est que la C.A.F. comme la Ville de Besançon qui financent la Maison de Quartier paraissent être aveugles.” Pour ces deux hommes, il ne fait aucun dou- te que l'avenir de cet établissement est mal engagé. Au-delà de la pro- blématique financière, c'est toute l'organisation de cette Maison de Quartier qu'il faut repenser et son fonctionnement. Ils se disent prêts à faire une pétition pour faire bou- ger les lignes. “Cette Maison est un bel outil, mais actuellement on

n'avait visiblement pas d'autre choix que celui de se séparer de col- laborateurs pour réduire ses dépenses de fonctionnement et tendre ainsi à l'équilibre financier. “Nous sommes en attente de l'Inspection duTravail pour licen- cier encore un salarié qui est délé- gué syndical” précise Christophe Bornier, président de laMaison de Quartier. Le salarié en question est Nadjib Chennoufi, un délégué C.G.T. Il a été embauché il y a 13 ans. Depuis 2002, cet animateur chargé de pro- jet, qui a vu son contrat de travail réduit à trente heures, est affecté semble-t-il à des tâches qui n'ont rien à voir avec sa compétence. “J'ai été basculé à l'accueil.” Un emploi du soir qui lui permet toutefois de travailler ailleurs la journée. “Clai- rement, on m'a mis au placard” estime-t-il, en rappelant que

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RÉACTION

Vers l’équilibre financier “Des gens veulent voir couler cette maison de quartier” Christophe Bornier, président de la Maison de Quartier Rosemont-Saint-Ferjeux, ne nie pas les difficultés financières auxquelles est confrontée la structure. Mais selon lui, les mesures ont été prises pour la remettre sur les rails.

L a Presse Bisontine : Début mars, lors d’un conseil d’administration, votre démission a été demandée ainsi que celle de la directrice Agnès Jaegle. N’est-ce pas une nouvelle illustra- tion du profond malaise qui envenime la Mai- son de Quartier ? Christophe Bornier : Ma démission a en effet été demandée par un adminis- trateur. Ce qui m’était reproché, c’est le manque de diffusion d’informations. La plupart des documents de travail sont consultables mais à mon sens, certains d’entre eux étaient utilisés à des fins politiques dans le but de mettre en porte-à-faux la gouvernance de la maison de quartier. Nous sommes une association, chacun y adhère libre- ment, nous ne sommes pas là pour débattre de problèmes politiques. L’analyse que je retiens de tout cela, c’est que des gens veulent voir couler la maison de quartier. La question de ma démission a été soumise au vote. Sur les 16 administrateurs présents (N.D.L.R. : il y en a 21), 9 m’ont renou- velé leur confiance. Il était important pour moi que l’on puisse discuter de tout cela et de mettre les choses à plat. L.P.B. : Quel est le sentiment général des sala- riés ? C.B. : Ils sont inquiets. Leur préoccu- pation n’est pas de savoir qui sera le prochain président mais de quels moyens ils disposeront pour travailler demain.

Christophe Bornier croit toujours en l’avenir de cette maison.

du contexte économique. Cependant, quand tout va bien, cette activité est une source importante d’équilibre finan- cier. Le chantier d’insertion, c’était 60 000 euros de chiffre d’affaires. Plus nos difficultés augmentaient et plus on le sollicitait. Il y a quelque temps, la question s’est posée de l’opportunité qu’il y avait à s’en séparer. Mais agir ainsi revenait à accentuer nos diffi- cultés. En revanche, nous l’avons adap- té. De douze salariés en insertion, nous sommes passés à neuf, et nous avons licencié un encadrant technique. L’objectif 2011 est de réaliser 64 000 euros de chiffre d’affaires. C’est possible.

rer de la Buanderie qui accueille des personnes sans domicile fixe en vue d’alléger vos charges ? C.B. : Nous ne suppri- mons pas la Buanderie, mais nous sommes en train de nous rappro- cher de la Boutique Jeanne-Antide.Demain, nous ne serons plus l’association gestion- naire de cette nouvelle entité. Les trois postes de la Buanderie seront transférés à la future

dans cette structure ? C.B. : Cette maison a été montée de façon opportuniste sur des possibles. On nous a confié des missions. Grâce à un certain nombre de leviers com- me les contrats aidés, nous avons pro- fessionnalisé cette structure au détri- ment du bénévolat. Aujourd’hui, nous devons nous redonner les moyens de réinvestir cette Maison de Quartier. Un certain nombre d’actions peuvent être portées par des bénévoles alors qu’elles sont menées par des salariés. L.P.B. : La Maison de Quartier c’est aussi le chantier d’insertion. Est-ce que cette activi- té ne plombe pas la structure dans le contex- te actuel ? C.B. : Nous sommes en effet tributaires

te Maison de Quartier compte tenu des pro- blèmes financiers qu’elle rencontre ? C.B. : Quand avec les 21 administra- teurs nous avons pris conscience de nos difficultés financières, on s’est posé la question de sauver ou pas la Mai- son de Quartier. À l’unanimité, nous avons voté pour sa sauvegarde. Il a été décidé d’agir sur la masse salariale pour réduire nos dépenses de fonc- tionnement. Cinq équivalents temps plein ont été supprimés. Nous avons commencé par viser des postes qui étaient le plus éloignés du public. L.P.B. : Avant les licenciements, cette Maison de Quartier comptait 27 équivalents temps plein. C’est très important. Comment se fait- il qu’il y ait autant de prestations rémunérées

“Nous ne supprimons pas la Buanderie.”

structure ainsi que les subventions que nous percevions pour cette acti- vité. L.P.B. : Le problème de cette Maison de Quar- tier n’est-il pas qu’elle se disperse dans ses activités entre le volet social et les anima- tions ? C.B. : Cela appartient à l’histoire de cet- te Maison de Quartier. Le problème actuel est que si on supprime des acti- vités, il faudra trouver le moyen de supporter nos charges différemment. Plus on supprimera d’activités et plus on se sabordera car nous perdrons des adhérents. L.P.B. : Les mesures sociales sont-elles suf- fisantes pour sortir la structure de l’ornière ? C.B. : En serrant les charges, en 2009, nous sommes arrivés à contenir le défi- cit à 58 000 euros alors qu’il était annon- cé à 140 000 euros dans l’hypothèse où nous allions perdre une subvention de l’État pour la Buanderie qui a fina- lement été maintenue. Avec toutes les mesures prises, on arrive progressi- vement à l’équilibre financier. Nous devrions encore accuser un déficit finan- cier de l’ordre de 30 000 euros en 2010, qui est lié au coût des licenciements. L.P.B. : Quelles sont les perspectives d’avenir pour la Maison de Quartier ? C.B. : Maintenant qu’on retrouve l’équilibre financier, nous devons déve- lopper les activités de loisirs. Nous avons beaucoup travaillé sur nos bases. Il faut désormais travailler sur la redy- namisation de cette Maison de Quar- tier et l’accueil de nouveaux publics. Nous devons malgré tout contenir nos charges. Propos recueillis par T.C.

L.P.B. : Envisagez-vous encore de vous sépa-

L.P.B. :Avez-vous envisagé d’abandonner cet-

débat assiste à son enterrement. C'est un gâchis. Si ce lieu ferme, combien de familles vont se retrouver sur le car- reau ?” interroge Nadjib Chennoufi. Le licenciement de Mansour Sah- raoui a surpris dans l'entourage de l'établissement. “C'était un très bon animateur, très apprécié des habi- tants du quartier du Rosemont” explique cet ancien administrateur. D'ailleurs, par solidarité dit-on, une dizaine de bénévoles auraient quit- té la Maison de Quartier en même temps que lui. Des administrateurs seraient prêts à engager une pétition pour le soutenir. “Ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que Mansour Sara- houi est remplacé. Alors qu'on ne dise pas que c'est pour réduire les charges de fonctionnement qu'il a été licen- cié” explique l'un d'eux. Le sujet est sensible et Christophe Bornier tient à couper court à toutes les rumeurs de discrimination ou de règlement de compte qui auraient motivé ces choix. “Des amalgames sont faits. Ce ne sont pas des gens qui ont été visés dans ces licenciements, mais des postes.” . T.C.

Mansour Sahraoui a été licencié et Nadjib Chennoufi, délégué C.G.T. est aussi sur la sellette.

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EN BREF

SÉCURITÉ Braquages successifs à Châteaufarine Châteaufarine, nouveau repaire des braqueurs ? Si des malfaiteurs ont été appréhendés par la Police, les attaques à main armée perdurent. Nouveauté, les tabacs ne sont plus les seuls visés. Magasins de vêtements et restauration rapide en ligne de mire.

Écrevisses En marge des travaux de construction de l’autoroute A89 par A.S.F. (Autoroutes du Sud de la France), la Citadelle de Besançon a été sollicitée par le Conseil National de la Protection de la Nature pour mettre en place un élevage conservatoire d’écrevisses à pattes blanches au sein de l’Aquarium de la Citadelle. Le 7 mars dernier, 300 de ces écrevisses ont été réintroduites dans leur milieu naturel. Cet élevage conservatoire a réussi la maîtrise du cycle complet de reproduction des écrevisses à pattes blanches en circuit fermé (l’eau étant celle du réseau municipal), une première européenne. C.A.E.M. Le 29 mars à 19 heures, les ateliers du Carrefour d’Animation et d’Expression Musicale investissent la Brasserie de l’Espace pour y jouer leur musique. Échange des instruments en fin de séance. Il est possible de se restaurer, il est conseillé de réserver. Brasserie de l’Espace, 1 place de l’Europe. Rens. 03 81 51 21 36.

P as de psychose dans la zone com- merciale de Châteaufarine mais des craintes chez les commer- çants, inquiets qu’ils sont de voir des braquages ou vols à répétition s’enchaîner depuis la fin d’année der- nière. “Depuis 2008, les braquages sont plus fréquents à Besançon mais sans aucune comparaison avec les grandes villes” nuance le commissaire de Police de Besançon, François-Xavier Cavalli.

literie - salon). La première, le 17 jan- vier, dans un magasin de vêtements. Quelques minutes après la fermeture du magasin, des individus encagoulés ont menacé le personnel à sa sortie. Ils sont repartis avec la caisse. Six jours plus tard, au tour d’un célèbre fast-food installé dans la zone de subir le même méfait. Trois quidams le visage masqué ont menacé les caissières avec des armes, un dimanche matin. “C’est assez rare de braquer ce genre de commerce. C’est ris- qué car il y a souvent du monde et que les gens paient souvent en carte bancai- re, comme dans les magasins de vête- ments d’ailleurs” note le commissariat de Police de Besançon. Ces faits font suite à un vol àmain armée orchestré - et réussi - fin novembre dans une bijouterie, située rue du Prabey. Bref, Châteaufarine attire les convoi- tises même si la majorité des attaques sont perpétrées dans les bureaux de tabac, le dernier aux Époisses. Une phar- macie de Planoise a subi le même sort. La Police a mené une enquête et procé- dé à l’interpellation de trois individus suite au braquage du fast-food. L’enquête judiciaire est en cours mais aucun lien n’est fait entre ces méfaits, les modes opératoires évoluant à chaque fois.

Si les incendies de voi- tures diminuent, “une augmentation de 7 % des cambriolages est notée par l’observatoire de la délinquance de la vil- le de Besançon” ajou- te de son côté Frédé- ric Allemann, le nouvel adjoint bison- tin à la sécurité. En janvier à Châ- teaufarine, deux enseignes commer- ciales - vêtements et restauration rapide - ont été victimes de braquage et une autre d’un vol (magasin de

“La première fois qu’un fast- food est attaqué.”

Les braqueurs

du fast-food ont été inter- pellés après enquête mais les bra- quages per- durent.

Parfois à scooter (comme à la bijouterie braquée en novembre à Châteaufarine), en voiture, ou même à pied lorsqu’ils s’attaquent à un bureau de tabac com-

me ce fut cas rue de Belfort, rien ne semble pour le moment faire peur aux braqueurs. E.Ch.

PALENTE Livraison dans les entreprises Le panier à salade embarque les gourmets Éric Joliot a lancé un concept novateur : la livraison au bureau de repas - salades, sandwiches fins, tartes salées -, bien loin des chaînes de restauration rapide tradition- nelles et autres pizzas-minute. Parcours d’un entrepreneur bisontin.

Éric Joliot a osé faire de sa passion son métier en prenant un virage professionnel à 180°.

M arre des pizzas en carton et autres “Pas- ta box” ? Et si on dégustait un petit sandwich au foie gras agrémenté de brisures de nougat et de pousses de betterave rouge ?… Ou encore cette petite salade “Courbet” à la truite fumée, au poivron, tomates, oignons frits et vinaigrette balsamique ? Un coup de téléphone et hop, à 12 h 15 pétantes, les plateaux arrivent au bureau. Éric Joliot en avait soupé des camions, lui qui a passé vingt ans à gérer des entreprises de transport et à la tête des syn- dicats de transporteurs de la région. À 43 ans, il a décidé de changer de vie. Adieu la vie de bureau. Il a mûri pendant un an son projet d’entreprise et a

créé “Le Panier à salade”. “J’ai souhaité réorganiser ma vie pro- fessionnelle autour du plaisir en mettant en application ma passion confie Éric Joliot. Je voulais un restaurant, mais sans

près d’une centaine d’entreprises et discuté avec 400 salariés ou dirigeants, il s’est aperçu que d’une part les travailleurs dis- posaient de moins d’une heure pour déjeuner le midi et que d’autre part, ils cherchaient à bien manger. “Alors le concept s’est précisé d’apporter le res- taurant auprès des salariés.” Avec l’appui de la Boutique de gestion, il a affiné le projet, approfondi son étude de mar- ché et cherché des locaux. Il est installé depuis quelques mois à la pépinière d’entreprises de Palente dans des locaux qu’il a entièrement mis aux normes de la restauration. Son concept, c’est de “faire travailler les pro- ducteurs locaux et de travailler au maximum avec des produits régionaux.” Alors son foie gras,

il n’est pas cuit au porto mais “au kirsch de Fougerolles” , le jambon de ses sandwiches, ce n’est pas du sous-vide mais du “jambon de Luxeuil affiné au vin rouge ou du jambon fumé du Haut-Doubs coupé au cou- teau.” Ses yaourts et sa viande bio viennent d’une ferme des environs. Sa valeur ajoutée : “la qualité des produits et l’originalité des recettes. On ne sort rien du congélateur.” Même le nom des plats fleure bon le terroir local : sandwiches “Haut- Doubs”, “Dame Blanche”, “Chailluz”, salades “Pasteur”, “Vauban”, “Granvelle”, tartes salées “la Citadelle”,“l’Écluse”… Le petit plus : il met un point d’honneur à soigner la présen- tation et l’esthétique de ses mets.

Après quatre mois de test auprès d’une clientèle de plus en plus large, l’entreprise d’Éric Joliot progresse. “Nous avons déjà un éventail de 300 clients, nous en avons au moins deux nouveaux par jour. Pour que l’entreprise soit pérenne, il faudrait atteindre les 500 clients” et réaliser l’objectif qu’il s’est fixé d’ici l’an prochain d’atteindre un chiffre d’affaires de 120 000 euros. Pour l’instant, le rayon d’action du “Panier à salade” se limite, sauf exception, aux secteurs proches de Palente (Roche, Thi- se, Chalezeule…). Éric Joliot a déjà embauché un collabora- teur, Vincent, qui livre les plats dans les entreprises clientes. Il peaufine actuellement sa nou- velle carte estivale qui doit sor- tir fin mars. “L’idée est de créer

chaque semaine un nouveau sandwich, une nouvelle salade, un nouveau dessert” ajoute le créateur autodidacte qui a déjà réussi la première partie de son pari : travailler à sa passion de la cuisine, prendre du plaisir au travail… et en donner. Et si le concept continue à sédui- re une clientèle encore plus lar- ge, l’idée de franchiser l’enseigne lui a déjà trotté dans la tête. Les entreprises de transport et leurs lots de souci sont désor- mais bien loin pour Éric Joliot, jeune créateur d’entreprise qui entame une nouvelle vie. J.-F.H. Renseignements au 03 81 47 71 55 www.lepanierasalade.com

travailler le soir ni le week-end et sans avoir de clients…” cari- cature-t-il. C’est ainsi qu’est né le concept unique dans la région de livrai- son de plats aux entreprises du secteur. Mais Éric Joliot avait une idée bien précise de la res- tauration. Après avoir parcouru

Pourquoi pas une franchise nationale ?

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EN BREF

EXTRÊME DROITE Enquête judiciaire Le “Front Comtois” inquiète la saucisse et le fromage Une enquête pour incitation à la haine raciale est menée contre ce groupuscule d’extrême droite qui a utilisé l’image de produits régionaux pour illustrer des propos intolérables.

Cyclisme La 32 ème édition du Tour cycliste de Franche-Comté aura lieu les 19, 20, 21 et 22 mai. Remise en selle l’année dernière par Gilles Da Costa, président du Tour cycliste de Franche- Comté, et par les membres de l’association du Tour de Franche-Comté, l’événement sportif accueillera vingt équipes, dont trois franc-comtoises (C.C. Étupes, Amicale cycliste Bisontine, V.C. Dolois). L’arrivée sera jugée à Besançon. Spectacle Le 2 avril à 20 h 30, l’humoriste Sylvie Pagnot se produira au lycée professionnel Montjoux. Son spectacle “Phobies Hebdo” est une perle de rire. Dans ses sketches, elle raconte de façon savoureuse ses petits tracas du quotidien. Originaire de Tallenay, Sylvie Pagnot fait partie des nouveaux talents du rire à découvrir. C’est la seconde fois qu’elle se produit à Besançon, profitez-en pour ne pas la manquer. Cette soirée se fera au profit de l’association Assunoes France Bénin. E.Ch.

C ’ est un site Internet que nous ne citerons pas. Inutile de faire la publicité - même mauvaise - au “Front comtois”, groupuscule d’extrême droite qui a publié sur son portail Inter- net des propos incitant à la hai- ne raciale et confessionnelle. Des propos totalement intolé- rables, condamnables. En plus de cela, il a utilisé et détourné des produits régionaux pour réa- liser une pub aux forts relents racistes. Des vins de Haute-Saône, une marque de cancoillotte du Haut- Doubs, la saucisse de Morteau d’une grande enseigne de dis- tribution française, le mont d’or et le morbier d’une maison répu- tée. Des marques qui n’ont natu- rellement jamais fourni la

moindre autorisation : “Je ne souhaite pas en parler” déclare l’un des patrons, responsable d’une fruitière dans le Haut- Doubs, scandalisé par ce type de contournement qu’il ne cau-

tionne pas, com- me ses autres collègues. “Nous n’avons jamais donné notre accord à l’utilisation de notre image et condamnons totalement ces faits. Nous ne voulons surtout pas être cités” dit ce dernier au moment où la vente de nos fro- mages A.O.C.

“La réunion à Montbéliard.”

Le Front Comtois devra répondre de ses propos face à la justice.

ont la côte chez les consomma- teurs. Pour l’instant, le chef d’entreprise n’a pas mené d’action en justice. Né sur les cendres des “Jeu- nesses identitaires”, dissoutes par décision de justice, le “Front Comtois” s’est distingué par l’organisation de réunions qui ont entraîné un trouble à l’ordre public à Montbéliard le 22 jan-

vier où le groupuscule a accueilli lors d’une conférence Serye Ayoub, dit batskin (en raison de l’utilisation de battes de base- ball lors des affrontements), le fondateur du mouvement “skin- head” en France. L’association qui n’est pas inter- dite et qui bénéficie du soutien du Parti de France (extrême droite) va peut-être être condam-

née : la procureur de la répu- blique de Montbéliard, Thérè- se Brunisso, a en effet ouvert une enquête pour incitation à la haine raciale. La procureur ne fait aucun commentaire sur cette affaire transmise à la Poli- ce de Montbéliard. Plusieurs des membres du Front Comtois demeurent à Besançon.

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EN BREF

INITIATIVE

Une serre à louer à la Malcombe Bientôt, le jardin des bobos

Théâtre Depuis la mi-janvier, le Théâtre Musical de Besançon a atteint le chiffre de 2 000 abonnés, alors qu’il n’en avait jamais compté plus de 800 par le passé. Un record dû notamment à l’arrivée de Jean- François Verdier à la tête de l’Orchestre de Besançon Montbéliard Franche-Comté qui a permis l’intégration de sa saison symphonique au sein de la programmation du théâtre : le nombre d’abonnés attirés par l’orchestre a ainsi été multiplié par trois. Prochain événement : l’opéra Rigoletto de Verdi qui sera donné les 3 et 5 avril. Danse Un spectacle de danse indienne de Gauri Kulkarni est programmé samedi 19 mars à 20 h 30 à la M.J.C. Palente à Besançon, 24, rue des Roses. Gauri Kulkarni dansera “Gandhi et 5 femmes de la mythologie hindoue”. Entrée est libre, une collecte sera effectuée au profit du mouvement pour les droits des paysans indiens sans terre. Rens. 03 81 80 35 86. dénombre 100 à 150 nouveaux nés. La fin de l’année 2010 et le début de l’année 2011 témoignent de cette vitalité. Parmi les plus récentes naissances : un Ouistiti Pygmée, un Singe Hurleur, deux babouins de Guinée, un Tamarin de Goeldi, un Ouistiti Argenté, quatre moutons du Cameroun, un Gibbon à favoris roux, deux cacatoès à huppe blanche, un wallaby des rochers… Citadelle Tous les ans à la Citadelle, on

A uparavant, il n’y avait rien le long de la R.N. 273 à l’extrémité de la Malcombe. Seulement un terrain vague, quelques arbustes, des ronces. Puis a germé dans la tête de David Dus- sert l’idée de créer une immense serre de 3 000 m 2 dédiée aux plants de vivaces et de légumes sur le chemin des Val- lières, derrière Emmaüs. “Je veux faire et vendre du bio sans en avoir l’étiquette. Simplement pour que les prix restent raisonnables et ne pas faire payer le label aux clients” lâche l’agriculteur qui a vou- lu se rapprocher du métier de “produc- tion”. Marteau à la main, il terminait mi-mars le montage des structures métalliques avant de les recouvrir d’immenses bâches. “Je place deux couches pour faire un pont thermique et ainsi économiser jusqu’à 40 % de fioul” dit-il. Son idée est inédite dans le sens où les plants de vivaces et de légumes seront plantés et ensuite vendus aux jardiniers. Un tiers de la surface accueillera les plants de vivaces et les deux tiers res- tants les potirons, courgettes, tomates… L’ouverture au public est prévue mi- avril. En attendant, des milliers de m 3 de terre sans traitement chimique seront disposés au sol et l’eau de pluie sera récupérée pour alimenter les futures pousses. Cette initiative est le prélude à une autre idée développée par David : la location de potagers. “En 2012, je louerai une vingtaine de parcelles sur 6 000 m 2 pour faire son jardin. La location sera d’environ 30 euros par mois avec des conseils, des aides. Si le client part en vacances, je prévois même un système pour arroser son jardinet” , souffle l’entrepreneur qui disponibles mi-avril avant la location d’une vingtaine de potagers. Inédit. Une serre bio de 3 000 m 2 sort de terre à Besançon, imaginée par David Dussert. Plants de vivaces et légumes seront

David Dussert a placé deux couches de bâches pour assurer l’aération et le chauffage de sa serre sans avoir recours au fioul.

La serre au début des travaux.

prêtera les ustensiles nécessaires pour jardiner. Une idée qui pourrait séduire. L’agriculteur ne s’arrête pas là et culti- ve d’autres bonnes idées : “Je propose un sac de culture prêt à l’emploi à dis- poser dans un bac de 40 centimètres à poser sur son balcon ou rebord de fenêtre. Pour le sac spécial tomates, il suffit d’arroser et ça poussera.” E.Ch.

CRÉATION

Quartier des Torcols De la graine de maraîchère bio L’espace potager bisontin accueille une

Nathalie Vaucher souhaite se positionner sur le bio. Affaire de goût. Même si le bio a ses contraintes, ce mode de pro- duction est assez tendance. Les débouchés sont là. L’esprit bio ne s’accommode guè- re des productions décalées. Nathalie Vaucher travaillera au rythme des produits de sai- sons. Le maraîchage permet

officiellement au 1 er février. Pru- demment, elle a décidé de conserver l’emploi à mi-temps temps qu’elle exerce au rayon jardin dans une surface spé- cialisée bisontine. Histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards avant de vivre plei- nement de ses productions. Nathalie Vaucher dispose aus- si d’une parcelle de 10 ares sur les Montboucons. C’est là qu’elle ouvrira son magasin de vente directe les lundis, mardis et jeu- dis de 17 heures à 19 heures à partir du mois de mai. Pour peu que la nature se montre un tant soit peu généreuse, elle ne devrait avoir aucune difficulté à trouver des clients. Les ama- teurs de produits bio ne man- quent pas sur Besançon. F.C.

nouvelle jardinière. Nathalie Vaucher se lance dans la culture de salades, tomates, carottes et autres réjouissances légumineuses.

D e la fleur au légume, il n’y a qu’une reconversion pour Nathalie Vaucher. Cette jeune fille originaire d’Épenoy a d’abord suivi une formation en horticulture vers Colmar. Le goût du maraîcha- ge a germé en elle quelques années plus tard. Pour ne plus la quitter.Au point qu’elle veuille désormais en vivre. “Je prépa- re mon projet depuis deux ans. Je suis repartie suivre une for- mation adéquate àMontmorot” , explique celle qui a réalisé elle- même son étude de marché avec

l’aide d’une technicienne de la chambre d’agriculture. Ce qui devait être une croisa- de, à savoir la recherche de ter- re agricole, n’avait rien d’une sinécure. “J’ai eu beaucoup de chance de trouver sur le secteur des Torcols deux parcelles de 70 ares dont une est déjà labelli- sée bio.” Du terrain en location bien sûr sur lequel elle instal- lera bientôt une serre de 380 m 2 avec l’aide de ses copains et copines de Montmorot. L’espace libre servira à la cul- ture de légumes en plein champ.

une grande diver- sité : salade, radis, carottes, tomates, courges, topi- nambour, haricot, fèves, pois. En tout, une bonne trentaine de variétés. L’installation de lamaraîchère des Torcols remonte

Après l’horticulture, Nathalie Vaucher a choisi de se lancer dans le maraîchage.

Une bonne trentaine de variétés.

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