La Presse Bisontine 120 - Avril 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 120 - Avril 2011

CONTENTIEUX Conclusions en juin La cuisine centrale ne sera peut-être jamais une cuisine La Ville de Besançon a investi 6 millions d’euros dans cette cuisine “high-tech” où devraient être concoctés les repas destinés à tous les enfants des écoles de Besançon. L’outil ne fonctionne pas, un expert est attendu pour faire un diagnostic. Mais la cuisine pourrait être transformée en… boulangerie industrielle.

Christophe Lime souhaite que cette cuisine puisse enfin fonctionner.

L aVille de Besançon attend prochainement la visite d’un expert parisien. Il est mandaté par le tribunal administratif pour déterminer les raisons pour lesquelles la cui- sine centrale ne fonctionne pas, et établir les responsabilités. “Il rendra son rapport à la fin du mois de juin. S’agit-il d’un pro- blème de conception, de mise en

lions d’euros dans cet outil ultra- moderne imaginé par le cabi- net parisien 3BornesArchitectes. Les travaux ont été engagés en 2008. Ils se sont terminés en 2009. Depuis, la mairie va de déconvenues en déconvenues. Jamais aucun plat n’est sorti de cette cuisine toute neuve conçue comme une usine agroalimen- taire. Un cuisinier traditionnel habitué aux fourneaux perdrait ses repères dans cet établisse- ment où tout est organisé autour de modules qui circulent sur des rails pendus au plafond. Dans cet univers inox, les fours et les marmites sont dernier cri. 5 000 repas destinés aux enfants des écoles maternelles et pri- maires de la ville devraient être concoctés dans ces locaux situés en zone industrielle, en retrait de la rue Jouchoux, ainsi que 500 autres pour les enfants des haltes- garderies et des crèches.Lamuni-

œuvre, c’est lui qui le dira” pré- cise Christophe Lime, adjoint en charge des bâtiments munici- paux. Ses conclusions sont atten- dues avec impatience par lamuni- cipalité qui aimerait pouvoir enfin mettre en service cette cuisine centrale.Pour y parvenir,la recet- te est peut-être entre les mains de cet expert. La collectivité a investi 6 mil-

version. Certains évoquent déjà sa transformation en unité de fabrication de pain pour l’A.D.A.P.E.I. L’opposition est vigilante sur l’évolution du dossier : “C’est une affaire qui mérite une veille per- manente et une attention parti- culière car il ya déjà eu plusieurs loupés” commente le conseiller U.M.P. Édouard Sassard. En attendant, les trois cuisines qui auraient dû disparaître sont toujours en service. Quelques investissements ont été enga- gés pour garantir la qualité des repas. Finalement, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes.

doute au-devant de difficultés en faisant des choix techniques qualifiés par certains de futu- ristes. “Le scénario auquel on assiste aujourd’hui était prévi- sible. Cette cuisine est un proto- type” dit l’un d’eux. Christophe Lime le reconnaît lui-même, “c’est une technologie avancée. Mais ce concept qui a une forte exi- gence qualitative doit marcher.” On ne refait pas l’histoire. Le matériel est là, il s’agit mainte- nant pour la ville de le faire fonc- tionner et de sortir du conten- tieux judiciaire dans lequel elle s’est engagée à raison. Il n’est pas exclu non plus que l’expert conclue à l’impossibilité de rendre opérationnel cet outil. Dans ce cas, il faudra envisager sa recon-

cipalité s’est lancée dans cet inves- tissement dans le but de se sépa- rer des trois cuisines qui rem- plissent aujourd’hui ce service. “Elles avaient besoin d’être réno- vées. En 2005, nous avons pris la décision de construire la cui- sine centrale dans l’objectif aus- si de continuer à améliorer la qualité des repas servis aux enfants” poursuit l’adjoint au maire. Une démarche louable. Seulement dans ce projet, la vil- le de Besançon se serait laissée griser par l’ambition de s’équiper d’un système beaucoup trop inno- vant. Selon nos informations, des professionnels habitués aux cui- sines de collectivité auraient mis en garde les porteurs du projet, leur indiquant qu’ils allaient sans

La cuisine centrale se situe en retrait de la rue Jouchoux, à côté de Stanley.

T.C.

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