La Presse Bisontine 120 - Avril 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 120 - Avril 2011

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IMMOBILIER La gare T.G.V. entretient la bulle immobilière Auxon-Dessus : 135 euros le m 2 viabilisé ! Les prix flambent dans la troisième couronne de Besançon. Comme argument, les propriétaires mettent en avant la gare T.G.V. mais les acheteurs ne se bousculent pas. Le train, un mirage immobilier ?

1 35 euros le mètre carré via- bilisé, c’est le prix qu’il faut débourser pour bâtir samai- son à Auxon-Dessus, commune de la troisième couronne bison- tine. Le calcul est vite fait : pour 7 ares (surface minimum), l’acheteur devra lâcher 94 500 euros ! À lui ensuite de poser sa maison. Pour une mai- son bâtie dans les années quatre- vingt d’une surface de 130 m 2 ,

les prix affichés oscillent entre 240 000 et 295 000 euros en moyenne. Du jamais vu. “En 2004, nous étions à 60 euros le mètre carré viabilisé et à 90 euros en 2007” se souvient Serge Rut- kowski, le maire d’Auxon-Des- sus qui n’a aujourd’hui plus aucun terrain à vendre. Le der- nier lotissement est en cours de finition. Dix permis de construi- re ont été délivrés en 2010. Pour

l’anecdote, sa commune a dou- blé sa population (de 750 à 1 300 habitants) ainsi que le revenu des ménages, aujourd’hui qua- siment égal à celui de Châtillon- le-Duc, commune la plus riche de la C.A.G.B. Heureusement, les familles à revenus modérés peuvent - enco- re - se loger grâce aux H.L.M. sortis de terre àAuxon-Dessous, la commune voisine.

Auxon- Dessus termine

son dernier lotissement.

Derrière cette bulle immobiliè- re, les agents immobiliers se montrent prudents : “L’impact du T.G.V., je pense que nous le verrons réellement au printemps 2012, après quelques mois de mise en service, estime l’agence immobilière Square habitat de Besançon. Actuellement, les ache- teurs, s’ils ont deux voitures, rechignent de plus en plus à s’éloigner du centre. L’augmentation du prix de l’essence pèse dans la balance.” Installé au centre d’Auxon-Des- sus, un couple de retraité ten- te depuis octobre de vendre son habitation pour acheter un appartement en centre-ville de Besançon. “Nous demandions

260 000 euros. On estimait ne pas vendre cher mais nous sommes descendus à 250 000 euros. Nous avons des contacts mais les gens ne don- nent pas suite” dit le proprié-

les futurs propriétaires peuvent comparer. Ils visitent quatre à cinq maisons et se font leur idée” ajoute le professionnel. Pour ce qui est des Parisiens voulant s’installer ici, nous n’en n’avons pas trouvé : “J’ai bien un couple de Parisiens mais je n’en connais pas encore qui veu- lent habiter ici” dit le maire d’Étuz, commune haut-saônoi- se située à quelques kilomètres de la gare. Au passage, l’édile haut-saônois prêche pour sa paroisse : “Ici, à quelques kilo- mètres de la gare, le terrain est à 85 euros le m 2 .” Aux acheteurs de faire jouer la concurrence et d’accrocher le bon wagon. E.Ch.

La maîtrise du foncier L e plan dʼoccupation des sols (P.O.S.) est en cours de révision pour six communes. Auxon-Dessus, Auxon- Dessous, Geneuille, Cussey-sur-lʼOgnon, Châtillon-le-Duc et Devecey se sont regroupés pour penser le nouveau Pan local dʼurbanisme. Il délimitera les terrains constructibles à lʼavenir. “Pour le moment, nous nʼen savons pas plus. Lʼenquête publique va être lancée” dit Serge Rutkowski, le coordinateur pour les six communes. Cette opération vise à maîtriser les constructions dans ce secteur. Le maire d'Auxon-Dessus : “Nous n'avons plus de terrain à vendre.”

taire. Bref, les ven- deurs font de la gare T.G.V. un argument de ven- te. Parfois à tort : “Il y a une dérégu- lation du marché dans ce secteur, dit Patrick Pelletier de l’agence 7 immo. Pour l’instant, il y a plus d’offre que de demande. Du coup,

85 euros le m 2 à étuz.