La Presse Bisontine 120 - Avril 2011

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 120 - Avril 2011

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DÉBAT

Le football vit-il au-dessus de ses moyens ? Le F.C. Sochaux “serre les boulons” L’économie du football va mal. Au F.C. Sochaux, un plan tactique est déployé pour éviter la catastrophe financière, du gel des salaires des joueurs à la chasse au gaspillage. Entretien avec le président Alexandre Lacombe.

Le président du F.C. Sochaux- Montbéliard : “Si les joueurs pensent que les salaires

L a Presse Bisontine : Le prési- dent de la Ligue de football pro- fessionnelle (L.F.P.) FrédéricThi- riez a confirmé la perte de 114,1 millions d’euros pour les clubs de Ligue 1 en 2009-2010. Le football va-t-il si mal ? Alexandre Lacombe : Le football est allé trop loin en matière de dépenses. Depuis trois ans (mai 2008, date à laquelle Alexandre Lacombe a repris la direction du club), je répète qu’il faut serrer les boulons enmatiè- re de dépenses budgétaires. Les spécialistes du foot me disaient que je ne comprenais pas car j’arrivais du monde de l’entreprise (Alexandre Lacom- be était le directeur des ventes de Peugeot France).Aujourd’hui, on s’aperçoit que les recettes sont aléatoires tout comme les recettes des droits télévisés… L.P.B. : Si le ballon rond a mangé son pain blanc, Sochaux fait-il partie de ces clubs menacés financièrement et

trois ans, nous travaillons à évi- ter de vendre en trouvant un juste équilibre en n’augmentant pas la masse salariale, que nous avons même diminuée. L.P.B. : Les salaires des joueurs vont- ils diminuer ? A.L. : Si des joueurs pensent que les salaires vont augmenter, ils se trompent. L.P.B. : Combien touche en moyenne un Sochalien ? A.L. : Je peux vous dire que Sochaux possède la 15 ème mas- se salariale des clubs français, donc très inférieure à ce qui se pratique dans les autres clubs de l’élite (1). L.P.B. : Le salut viendra-t-il des droits télé ou faut-il transformer le stade de foot en salle de spectacle pour attirer davantage de supporters ? A.L. : Je ne pense que les droits télévisuels augmenteront. Au contraire, ils devraient baisser

appelés à disparaître ? A.L. : Pour Sochaux, ce n’est pas d’actualité… mais à force de nous tondre, nous courons vers la catastrophe. Nous limitons par exemple les déplacements en avion qui coûtent 30 000 euros à chaque fois.Nous sommes allés à Paris en train (12 000 euros) et dès que la L.G.V. sera en action, nous l’utiliserons. Ce sont des coûts en moins. L.P.B. :Aujourd’hui, Peugeot n’est plus là pour combler les déficits… A.L. : Il y a bien longtemps que Peugeot ne comble plus les défi- cits. L.P.B. : Votre confrère Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique lyon- nais, a reconnu qu’en cas de baisse des recettes liées aux droits T.V., il devra vendre deux ou trois joueurs et baisser la masse salariale d’environ 10 millions d’euros. Sochaux en fera- t-il de même ? A.L. : Pour l’instant non. Depuis

augmente- ront, ils se trompent.”

prestation. Le chiffre d’affaires des loges louées est en hausse grâce à plus de 200 entreprises qui sont du SudAlsace, de Besan- çon, du Jura, du Haut-Doubs… Je préfère avoir 200 petites entre- prises partenaires qu’un énor- me pesant 30 000 euros. L.P.B. : À quelle place espérez-vous terminer en fin de saison ? A.L. : On peut espérer la 6 ème et la première partie de tableau. Chaque place gagnée rapporte 800 000 euros. Propos recueillis par E.Ch. (1) : un footballeur de Ligue 1 touche en moyenne 40 000 euros bruts par mois

de 5 à 10 %. Pour Sochaux, ce n’est pas rien : c’est une perte de 2 millions d’euros ! Je suis assez dubitatif sur le fait de devoir créer encore plus d’animations dans nos stades. J’étais à Barcelone pour assis- ter à la rencontre de Champion’s League Barcelone-Arsenal et j’ai été frappé par la ferveur. Tous les bars étaient bondés, comme le stade. On ne joue pas dans la même cour mais nous ne nous en sortons pas mal à Sochaux compte tenu du contex- te économique. L.P.B. : Le prix des billets augmente- ra-t-il la saison prochaine pour com-

bler la baisse des recettes ? A.L. : Un peu, mais dans la limi- te du supportable pour le sup- porter. Pour l’instant, notre billet est vendu enmoyenne à 14 euros contre 26 euros dans les autres stades. Nous ne pouvons pas fai- re autrement que de l’augmenter : pour le F.C. Sochaux, l’électricité a par exemple augmenté de 6,5 %, l’appui des forces de police nous coûtera davantage. L.P.B. : Qu’en est-il de vos loges louées aux entreprises de la région ? Appor- tent-elles les bénéfices escomptés ? A.L. : Nous sommes un des rares clubs à avoir développé cette

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