La Presse Bisontine 120 - Avril 2011

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 119 - Mars 2011

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POLITIQUE

Un livre de cuisine Françoise Branget prend du galon La députée bisontine vient d’intégrer le conseil d’administration de la S.N.C.F. et devient secrétaire nationale de l’U.M.P. Elle prépare aussi la sortie d’un livre de cuisine mitonné avec ses collègues députés.

Françoise Branget a initié ce livre dans lequel 180 députés ont livré une recette de leur région (sortie le 14 avril au Cherche- Midi).

L’ actualité est chargée pour la députée de la I ère circonscription du Doubs. Le gouvernement vient de la nommer au conseil d’administration de la S.N.C.F. Dès son arrivée à cette instance, elle aura à défendre deux dossiers chauds pour le Doubs : le départ annoncé du siège de R.F.F. de Besançon et l’avenir de la ligne franco-suisse Lyria. Elle devait déjeuner ce jeudi 17 mars avec le pré- sident de la S.N.C.F. Guillaume Pépy. Pas de rémunération supplémentai- re pour cette nouvelle fonction, “jus- te une carte gratuite sur le réseau S.N.C.F. J’ai donc rendu celle que m’avait attribuée l’Assemblée Natio- nale” précise l’élue qui “compte bien défendre avec force les dossiers déli- cats du moment.” Autre casquette nouvelle pour l’élue bisontine, son poste de secrétaire natio- nale de l’U.M.P. que lui a confiée Jean- François Copé, le nouveau président du parti majoritaire. Elle sera char-

gée de préparer le programme prési- dentiel sur le volet “lutte contre la toxicomanie”. Elle annonce d’ores et déjà que le programme de la droite “sera aux antipodes de celui du P.S. qui prônera la légalisation complète des drogues douces. Nous, nous joue- rons avant tout sur la prévention.” Plus récemment encore, la ministre de l’Économie Christine Lagarde a confié

autre registre que Françoise Bran- get risque de surprendre bientôt avec la sortie d’un livre dont elle a eu l’initiative : “La cuisine de la Répu- blique”. Un ouvrage de 300 pages qui sortira le 14 avril, dans lequel elle a recueilli et publié près de 200 recettes que lui ont communiqué ses collègues députés, reflets des régions de métro- pole et d’outre-mer. “Ce n’est pas de la cuisine politique rit-elle, mais bien un livre de recettes” ajoute ce cordon bleu “qui n’a plus le temps de cuisiner depuis que je suis députée.” Sur un plan plus “politique”, elle a déjeuné avec une dizaine d’autres par- lementaires à l’Élysée le 28 février, où elle a trouvé le président Sarkozy “très déterminé et volontaire pour 2012.” De son côté, elle affirme qu’elle sou- haite “poursuivre au moins un man- dat.” Sur sa route en juin 2012, peut- être son vieil “ami” Jean-Louis Fousseret… J.-F.H.

à Françoise Branget une mission sur les commissions payées par les commerçants pour les paiements par cartes bancaires, “un système qui n’est pas assez encadré actuel- lement” pense la dépu- tée qui en parallèle ani- me également un groupe de travail sur l’artisanat et les métiers d’art. Mais c’est sur un tout

“Ce n’est pas de la cuisine politique.”

SÉCURITÉ Vie municipale Hakkar n’est plus le “Monsieur sécurité” Lazhar Hakkar cède sa place d’adjoint à la sécurité à la ville, remplacé par Frédéric Allemann. Il s’explique à l’heure où l’opposition municipale ferraille sur le bilan “sécurité” de Jean-Louis Fousseret. D epuis le 14 février, jour de la Saint-Valentin, Lazhar Hakkar a “divorcé” de son poste d’adjoint à la “prévention, contrat local de prévention et de sécurité, tranquillité publique” au sein de la ville de Besançon, poste qu’il occupait depuis 2008. Une séparation que certains disent dans la douleur. Jean-Louis Fousseret l’aurait-il écarté ? Faux. “Je quitte ce poste à ma demande” dit Lazhar Hakkar. Raison invoquée, “une charge de travail importante pour une déléga- tion difficile. À ce poste, je pense qu’il ne faut pas rester trop longtemps” explique l’homme qui mène de front vie politique et vie profession- nelle comme médecin libéral. Le maire a choisi de lui confier la com- pétence “Hygiène et sécurité” suite à la démission pour raison fami- liale de Martine Bultot. Frédéric Allemann - jusque-là conseiller municipal délégué aux programmes de requalification urbaine - rem- place Lazhar Hakkar à la sécurité par un jeu de chaises musicales. “Je découvre le poste, dit Frédéric Allemann. Je sais le sujet impor- tant. À ceux pensant que je ne maîtrise pas la sécurité, je leur réponds que s’être intéressé à l’urbanisme, c’est aussi s’intéresser au bien-être des gens et à leur sécurité” argumente le nouvel adjoint… qui se sait attendu au virage alors qu’il termine le programme de rénovation urbaine (P.R.U.) de Planoise.Lazhar Hakkar peut en témoigner. L’opposition municipale - représentée par Michel Omouri et Édouard Sassard - lui a sans cesse demandé des comptes et résultats en matiè- re de sécurité, parfois à raison, parfois à tort. Dernier grief de l’U.M.P. : “Le silence de Jean-Louis Fousseret en matière de sécurité ferait le jeu du Front National” disent Sassard et Omouri. Lazhar, l’enfant des quartiers, n’est évidemment pas de cet avis. Il se confie sur son bilan : “Que l’on mette en cause les professionnels travaillant sur le terrain (médiateurs, Police municipale, nationale, associations…), ça m’irrite ! Bien sûr, on se remet en question en (re)pensant à l’affaire du petit Bilal, à Léa ou encore à la prise d’otage à Planoise… La ville n’y est pour rien mais on est touché. Il ne faut pas oublier les avancées” concè- de l’adjoint qui rappelle son bilan, entre la mise en place des barrières limitant les rodéos de scooter à Planoise, l’appui des correspondants de nuit, la réflexion lancée sur la vidéo-protection, l’alcoolisme des jeunes… “Le problème, et l’opposition ne le dit pas, c’est que le fonds de prévention de la délinquance délivré par l’État a fondu, passant de 800 000 à 500 000 euros pour le Doubs” , note le lieutenant de Jean- Louis Fousseret.

Petit florilège des phrases-cultes des élus bisontins Conseil municipal du 14 février 2011, vote du budget Les perles du conseil Pascal Bonnet fait plusieurs remarques sur le budget dont une à propos de la communication. Il lance à Jean-Louis Fousseret : “On parle beaucoup de dépenses de communication. Il faudrait peut-être envisager un jour un magazine de l’Agglo dans le B.V.V. Cela vous éviterait d’être présent deux fois dans les boîtes aux lettres.” Jean Rosselot réagit à son tour : “Chaque année, on nous ressort ce couplet sur le désengagement financier de l’État. Vous devriez être plus lucide, courageux et explicatif plutôt que de nous servir ce refrain habituel. On connaît les racines du mal. Il faudrait en France 40 000 entreprises supplémentaires.” Jean-Louis Fousseret risposte : “Les racines du mal, ce sont surtout les mauvais choix budgétaires qui ont été faits par l’État, à l’exemple des milliards d’euros liés à la baisse de la T.V.A. dans la restauration. On a répondu à des lobbies. Le peuple de ce pays a compris que depuis 2002, il se fait couillonner.” Jean Rosselot conteste à nouveau la pertinence du choix du tram : “Le tram va hypothéquer toutes nos marges de manœuvre pour trente ans. Le risque, c’est que le versement transport baisse dans quinze ans. Dans quinze ans, nous serons en plein développement de la voiture électrique.” Jean-Louis Fousseret répond : “Vous voulez faire croire aux habitants de cette ville qu’elle est mal gérée, alors que nous sommes une des villes les moins endettées.” Édouard Sassard redoute que le tram accentue le déséquilibre commercial : “Si le tram va permettre de venir au centre-ville, il va aussi permettre d’en sortir. Le commerce est dans une situation très compliquée comme à Battant. J’appelle à des états généraux du commerce, c’est indispensable.” Martine Jeannin à propos de la situation sociale : “Aujourd’hui, tout le monde s’accroche à son emploi comme des bernard-l’ermite à des rochers.” Jean-Claude Roy vient moucher l’opposition : “Ce qui gène l’opposition sur le tram, c’est le fait que nous allons réussir une première en France d’un tram optimisé à moins de 16 millions d’euros du kilomètre. Notre expérience intéresse toutes les collectivités de France.” Éric Alauzet ajoute à propos de l’opposition : “De débat en débat se rejoue toujours la même pièce. C’est normal car c’est votre fonds biologique : réduire le fonctionnement, et augmenter l’investissement même si cela génère du fonctionnement. Philippe Gonon se laisse griser par son exploration des chiffres. Il croit débusquer des loups. Mais on ne s’improvise pas expert en une semaine.” Jean-Marie Girerd à propos du budget : “Il existe un principe, c’est le principe de réalité qui consiste à voir la situation telle qu’elle est et pas comme on l’imagine.”

Pour lui, l’augmentation de la délinquance réside dans la dis- parition des gens de proximi- té, comme les concierges ou la police de proximité. À Frédé- ric Allemann désormais de devenir le “monsieur sécuri- té”… à moins que Jean-Marc Magda, directeur de cabinet du maire et ancien directeur de cabinet à la sécurité civile au ministère de l’Intérieur ne prenne enmain ce dossier “élec- toraliste”. “Je quitte ce poste à ma demande” affirme Lazhar Hakkar (photo J.-C. Sexe - Besançon).

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