La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

N° 56

Juin 2005

1,80 € Le troisième lundi du mois Mensuel d’information de Besançon et des cantons d’Audeux, Boussières, Marchaux, Quingey et Roulans.

Dans les rouages de la justice à Besançon de la justice

Une pharmacie bisontine sur les bancs de la justice De graves dysfonctionnements ont été relevés dans une officine de Besançon. L’inspection des pharmacies a porté plainte. La pharmacienne revendait desmédi- caments destinés au recyclage. Elle a été interdite d’exercice. p. 14 Enquête : où vivent les revenus les plus élevés

- Comment fonctionne la grande machine judiciaire.

La Presse Bisontine révèle les résultats d’une enquête qui fait le point sur le revenu des ménages dans toutes les com- munes de l’agglomération bison- tine. Surprenant. L’événement p. 6 à 8 Le quartier Battant dévoile ses secrets Gros plan de trois pages consa- cré à la découverte de quelques aspectsméconnus de ce quartier historique de Besançon. Battant révèle son originalité. p. 26 à 28

- Les moyens sont-ils suffisants ? - Le procureur de la République dresse un bilan sans concession. - La bataille judiciaire des citoyens de Besançon.

Lire le dossier p. 9 à 13

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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 5 bis, Grande rue - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81

L’ INTERVI EW DU MOIS

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Éditorial

T ÉLÉVISION Quinze ans à la tête du 19/20 de France 3 Élise Lucet : “Il y a un vrai appétit du public pour la politique” Présentatrice et rédactrice en chef de l’édition nationale du 19/20 sur France 3, du magazine d’investigation Pièces à Conviction sur la même chaîne, la journaliste Élise Lucet est sur tous les fronts. C’est elle qui sera aussi aux manettes de la soirée électorale du 29 mai, à l’occasion du réfé- rendum sur la constitution européenne.

Civisme Le lundi de Pentecôte aurait-il réveillé la lutte des classes? En tout cas, ce débat a ravivé la flamme des syndicats. Ils ont envoyé une volée de bois vert à la face du gouvernement qui a osé s’attaquer à un acquis social. Mais peut-on vrai- ment parler d’acquis social? Il est bon de rappeler que ces pourfendeurs de la mesure gouvernementale sont lesmêmes bien-pensants qui s’insurgeaient contre l’instauration d’un deuil national en Fran- ce lorsque le pape Jean-Paul II - qui rappelons-le était un chef d’État - est décédé. Aujourd’hui, ils s’accrochent à un jour férié issu d’une fête religieuse - la Pentecôte - alors qu’ils sont les pre- miers à brandir l’étendard de la laïcité. Ce paradoxe peut-être anecdotique révè- le néanmoins un esprit de contradiction bien français où la mauvaise foi le dis- pute à l’intoxication partisane. Le som- met du ridicule est atteint à la S.N.C.F. qui tente de nous faire avaler que tra- vailler 1 minute 52 de plus chaque jour permettra aux agents S.N.C.F. de pro- duire plus au profit de la solidarité natio- nale. Voici une illustration sublime de l’absurdité revendicatrice poussée à l’ex- trême. Que dire aussi de l’exemple don- né par le président du Conseil régional de Franche-Comté Raymond Forni, ex- président de l’Assemblée Nationale, ce lieu où se font et se respectent les lois? Il s’est distingué en offrant généreuse- ment le lundi de Pentecôte aux salariés de la collectivité territoriale. Il oublie sans doute que cette mesure ne le pénalise en rien et que ce sont les contribuables francs-comtois qui, en l’espèce, coti- sent pour le Conseil régional. Plus sages, Jean-Louis Fousseret et Claude Jean- nerot, à la tête de la mairie de Besan- çon et du Conseil général, ont décidé de respecter la loi votée démocratique- ment. Même s’ils ne sont pas d’accord avec son esprit, ils ont estimé devoir assumer la permanence du service public dans leur collectivité respective. Com- ment qualifier enfin l’attitude de certains syndicats enseignants qui prenaient pré- texte du fait que les enfants ne peuvent participer à l’effort collectif pour inciter au boycott de ce jour travaillé? Est-ce ainsi qu’on peut leur inculquer la base des rapports en société, à savoir le civis- me? Cette affaire du lundi de Pentecô- te n’aura en fait troublé que ceux qui considèrent le travail comme une vraie contrainte. Il est à parier que si le gou- vernement avait proposé une autremesu- re de solidarité envers les personnes âgées, ils auraient trouvé un autre pré- texte pour passer ce lundi au soleil. O Jean-François Hauser

Élise Lucet : “Il y a de plus en plus de magazines d’investigation à l’antenne et c’est une bonne chose.”

L a Presse Bisontine : Quel va être le dispositif de France 3 pour la soirée électorale du 29 mai ? Élise Lucet : Important. On va être en duplex de tous les Q.G. des différents partis poli- tiques. Mais aussi de régions frontalières, comme Stras- bourg, Lille, Marseille. Et nous serons aussi en direct de plusieurs pays européens, d’Allemagne, de Bruxelles bien sûr, de Varsovie et des Pays-Bas, qui votent trois jours après nous. Sur le pla- teau, on aura bien évidem- ment des invités, des repor- tages… La dimension de l’Europe des régions nous a semblé importante. L.P.B. : Que pensez-vous de cer- taines critiques des partisans du non qui dénoncent la partialité des journalistes pour le oui ? É.L. : Nous avons une comp- tabilité rigoureuse, presque à la seconde près. Depuis le début, on fait très attention. En tout cas, à France 3, l’équi- té sera respectée. Au 19/20, à chaque fois qu’on a un invi-

péennes.

sionné et très sérieux. Je tra- vaille énormément. Dès 9h30, je suis avec la rédaction, pour mettre en place l’édition du soir. Après, le rapport avec le public est assez mystérieux. Mais je pense que comme Georges Pernoud de Thalas- sa ou Patrick de Carolis avec Des Racines et des ailes, je corresponds à une certaine image véhiculée par la chaî- L.P.B. : Qu’est ce qui explique alors que France 2 n’ar- rive pas à garder cette stabilité de présentateur. É.L. : Je ne sais pas. Il y a des histoires qui sont différentes au sein des deux chaînes. Il y a des personnes qui sont parties, des divorces, des changements. Et puis eux sont en concurrence fronta- le avec le 20 heures de TF1 qui joue la stabilité depuis des années. C’est différent. L.P.B. : Comment s’est passé le changement de la formule du 19/20 à la rentrée dernière ? É.L. : Plutôt bien. On a élargi la tranche d’info et c’est une bonne chose. C’est pour cela aussi que les gens viennent sur cette chaîne, c’est une de nosmarques de fabrique. C’est vraiment important de conti- nuer dans cette direction. Quand on a changé la for- mule du 12/14 puis du 19/20, à chaque fois, on a rajouté de l’info et ça a marché. L.P.B. : Vous avez relancé l’inves- tigation avec Pièces à Conviction. C’était un pari osé au début ? É.L.: C’est toujours osé. Quand on ouvre des dossiers, on s’at- taque à des forces d’influen- ce, au niveau politique ou éco- nomique. On peut s’attaquer à des partis politiques, à des sectes, à des lobbies indus- triels… Il y a toujours un risque, mais le but d’unmaga- zine d’investigation, c’est d’al- ler là où ça dérange. il faut aller jusqu’au bout de ce qu’on peut faire. Dans notre der- nier numéro par exemple, consacré au Bugaled Breizh, on met en difficulté un cer- tain nombre de marines euro- ne. On n’est pas dans le star sys- tème.

public.Au niveau des hommes politiques, j’avais très peur qu’ils ne tombent dans la poli- tique politicienne, avec le jeu des petites phrases. Mais je les ai trouvés plutôt très bons. Ils se répondaient, sur le fond, avec intelligence. L.P.B.: Vous présentez le 19/20 de France 3 depuis quinze ans déjà. Comment expliquez-vous cette longévité ? Je fais le journal pour les télé- spectateurs, avec la rédac- tion. Je n’aime pas l’idée de dire que c’est mon journal. En aucun cas, il ne m’appar- tient. À France 3, il y a peu de starisation. On se définit par la proximité avec les gens. Et puis c’est vrai que la poli- tique de la chaîne est de ne pas bouleverser les présen- tateurs tous les deux ou trois ans. Mais on ne reste pas si on n’est pas à la fois très pas- É.L.: Peut-être par- ce qu’au départ, je ne voulais pas le fai- re. Je n’ai jamais eu une envie folle d’être à l’antenne.

té du non, on a un invité du oui juste après. Lors de notre grande émission de débat à 20h50, le temps de parole a été respecté de l’avis de tous nos intervenants. Pour moi, c’est un exercice sportif car tous voulaient parler enmême temps alors que j’avais la régie qui me donnait le décompte pour chacun. Ce qui peut provoquer cette réac- tion, c’est que tout d’un coup, le camp du oui est rentré en campagne et il y a donc eu beaucoup de reportages sur eux. Mais c’est oublié qu’il y avait eu beaucoup de repor- tages avant sur le non. Et depuis, ça s’est équilibré. L.P.B.: Que pensez-vous du niveau du débat politique ? É.L. : C’est plutôt très rassu- rant de voir que ce débat peut passionner autant les Fran- çais. On a tellement dit que la politique ne concernait plus personne. Là, on voit un véri- table intérêt. Notre émission de débat en prime time , qui était un pari, a très bienmar- ché. Il y a un vrai appétit du

L.P.B. : Vous êtes totalement libre dans le choix des sujets ? É.L. : Franchement oui. D’ailleurs le seul fait que le premier numéro du magazi- ne était consacré à l’affaire Méry, où le président de la République était mis en cau- se, et qu’on nous a laissé fai- re, le prouve. Mais en même temps, cette liberté qu’on nous laisse nous oblige à une rigueur extrême. On n’est pas des cow-boys de l’info. Quand on dit quelque chose, il faut que ce soit sérieux, aller au fond des choses. L.P.B. : C’est devenu plus facile de faire de l’investigation ? É.L. : Non, au contraire, c’est devenu plus compliqué. On se heurte à beaucoup de grands groupes industriels qui ont compris les médias et qui ont maintenant des stratégies de communication très organisées. Et quand on cherche à aller là où ça fait mal, c’est très difficile. C’est pour cela que l’on est parfois obligé d’utiliser des caméras cachées ou ce genre de choses. En revanche, il y a de plus en plus de magazines d’in- vestigation à l’antenne et c’est une bonne chose, car c’est la réhabilitation d’une certaine noblesse du métier de jour- naliste. Quand on a créé Pièces à Conviction en 2000, on était presque les seuls. Dans la foulée, d’autres émis- sions sont nées, sur Canal +, France 2. Plus on est nombreux à l’antenne, plus on est réhabilité. Et le public suit. L.P.B.: Vous avez d’autres projets? É.L.: Très franchement, entre les soirées électorales, le jour- nal et le magazine, je suis très occupée actuellement et je ne vois pas comment je pourrais faire quelque chose de plus. Mais je reste ouver- te à des projets qui pourraient venir de l’extérieur, même si j’adore cette chaîne, que je m’y sens bien. J’ai la chance d’exercer mon métier à dif- férents niveaux. Je ne peux pas m’ennuyer. O Propos recueillis par S.D.

“On n’est pas des cow-boys de l’info.”

est éditée par “Les Éditions de la Presse Bisontine”- 5 bis, Grande Rue

- BP 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél.: 0381679080 - Fax: 0381679081

E-mail: publipresse@wanadoo.fr Directeur de la publication: Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction: Jean-François HAUSER Directeur artistique: Olivier CHEVALIER Rédaction: Thomas Comte, Solène Davesne,

Jean-François Hauser. Régie publicitaire: Besançon Médias Diffusion- Tél.: 038167 90 80

Imprimé à I.P.S. - ISSN: 1623-7641 Dépôt légal: Mai 2005 Commission paritaire: 1102I80130

Crédits photos: La Presse Bisontine, Chercjeurs d’air, France 3, Yves-Marie Quemener, Fédération de pêche.

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SODICA J.P CÔNE

VOS RÉACTIONS Oui ou non à la Constitution européenne : le débat

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Chaque mois, une rubrique est consacrée au “cour- rierdes lecteurs”.Retrouvezaussi sur lesitedebesac.com une sélection d’articles parus dans La Presse Bisonti- ne. Nous en publions quelques extraits. Courrier des lecteurs Onéreuses erreurs

saire pour mobiliser les moyens desti- nés à une politique européenne ambi- tieuse en termes sociaux, ou de soutien à la croissance, ou pour accueillir les nouveaux pays en les aidant comme l’Espagne et le Portugal à l’époque. La troisième partie que j’encourage à lire, est d’essence britannique, Chirac qui est nul en matière d’Europe et Schrö- der affaiblit avec ses difficultés internes se sont fait imposer cette troisième par- tie par une Grande-Bretagne blairiste qui aujourd’hui mène l’Europe. La Gran- de-Bretagne n’est plus ce pays euros- ceptique, ellemène le combat pour une vaste zone de libre échange de Brigh- ton à Ankara, la libéralisation à tout va des services (Directive Bolkestein). Ce projet en passe de l’emporter si le oui gagne n’est plus l’idéal européen des pères fondateurs. Cette Europe au ser- vice du libre échange, sans force poli- tique nous n’en voulons pas. Condo- leeza Rice et G.W. Bush viennent de dire ces jours qu’ils sont pour ce traité dont Chirac et d’autres veulent nous faire croi- re qu’il nous aidera face à cette hyper puissance. Ce traité valable pour une durée “illimitée” marque la fin d’une ambition européenne, et salue la supré- matie des Britanniques dans les affaires européennes. Si le Non l’emporte, tout redevient pos- sible. Après le 29, le 30, la vie continue. Quel président de la République pour- rait envisager de mettre le déclin de la France aux voix par un référendum. Le traité de Nice continue d’être en vigueur jusqu’en 2009. Plusieurs cas de figures sont à l’étude à Bruxelles. O

qui définissent de manière substantiel- le les droits civils et politiques, les droits sociaux (que les traités antérieurs n’abor- daient pas directement), les citoyens peuvent se prévaloir de ces droits devant un juge, ils ont également la faculté de saisir un médiateur face aux éventuels abus administratifs des institutions de l’Union. Au sein des dispositions de caractère économique, purement et sim- plement reconduites, figure une réfé- rence expresse à la valeur fondamen- tale que l’Union attache aux services publics et à l’accomplissement de leurs missions constitutives de son modèle social. Une constitution n’étant pas demarbre, ce système n’est pas figé : il prévoit deux procédures de révision, l’une, ordinai- re, l’autre simplifiée. Il élargit la possibi- lité pour certains États d’établir entre eux une coopération renforcée. Mensonges, matraquages, et peurs sont aujourd’hui les seuls arguments du oui. Ce traité ne favorise pas les coopéra- tions d’État à État, il les encadre sévè- rement, il faudrait un tiers des États et que le thème de la coopération soit vali- dé à l’unanimité par les autres. L’union des 6 membres fondateurs qui vou- draient s’unir pour avancer davantage n’est plus possible. Le traité bride le budget européen, il proscrit l’emprunt, et la créationd’un impôt européen néces- Pour le non : Emmanuel Dumont, conseiller municipal bisontin.

Pour le oui : Jean-Christian Vaulot-Pfister - magistrat Sous le nom de constitution, ce traité affirme un principe d’unité dans la construction européenne que l'accu- mulation et la superposition des traités avaient progressivement compromise. Le système européen devient plus intel- ligible L’unité institutionnelle retrouvée donne plus de puissance à l’Union euro- péenne, ce qui est capital, dans un contexte de mondialisation accélérée. Elle devient un acteur international. La constitution organise un système de pouvoir plus simple et plus efficace : la définition des compétences respectives de l’Union et des États membres per- met de mieux savoir qui fait quoi. Un progrès remarquable est réalisé dans le domaine du respect du droit : les déci- sions de toutes les institutions, y com- pris le Conseil européen, jusqu’alors irresponsable, peuvent être soumises au contrôle de la Cour de Justice. Le fonctionnement des institutions est plus démocratique. Le Parlement européen reçoit un pouvoir législatif plus étendu et un pouvoir budgétaire renforcé. Les parlements nationaux se voient garan- tir un pouvoir de contrôle et d’interven- tion accru . La démocratie participative est assurée. En outre, une initiative popu- laire d’un million de citoyens de plu- sieurs États membres peut amorcer le processus législatif. Les droits des citoyens européens sont considérable- ment étoffés : la Charte des droits fon- damentaux est intégrée dans la Consti- tution, elle comporte près de 50 articles

S uite à votre excellent article paru dans le numéro 55 de mai 2005 traitant des primes et avantages alloués aux fonctionnaires de la D.D.E., il serait bon aussi d’indiquer des erreurs très onéreuses. Malgré les primes découlant d’honoraires facturés aux com- munes, départements ou autres et venant grignoter nos impôts locaux et fonciers alors qu’ils perçoivent déjà un salaire, celles-ci ne leur épargnent pas des erreurs très onéreuses, par exemple : le contour- nement de Besançon par les Mercureaux. Erreurs d’appréciation de la nature des terrains lors du creusement des tunnels de la crête de Fontain et très certaine- ment pour ceux du Bois de Peu, alors que les géologues régionaux connais- sent tous la nature de ces terrains. Manque de réalisme pour la construction des ponts sur la vallée des Mercureaux, un seul pont actuellement réalisé, ce qui revient à dire qu’il faudra payer une nou- velle installation de chantier pour la construction du deuxième, et pour clore le tout, les dérapages des délais qui ne font qu’augmenter la valeur des travaux.

Contournement de Besançon par la D 108. Certains se souviendront qu’à une époque, devant l’échangeur D 108/D 70 à Pirey, il avait été prévu un passage infé- rieur qui a été creusé dans le rocher (fort coûteux) et subitement la D.D.E. l’a fait remblayer pour construire à sa place un rond-point à la mode. Je ne parle pas du pont à Franois, des travaux préparatoires toujours inachevés et qui attendent lamen- tablement le raccordement D 108/ N 73. C’est lamentable. Et c’est pour les récompenser de ces erreurs qu’ils perçoivent ces si fortes primes ? En outre, il faut savoir que les honoraires de la D.D.E. sont souvent bien plus élevés que ceux d’un bureau d’études techniques privé, sans pour autant appor- ter de garantie décennale et responsa- bilité civile au maître d’ouvrage, puis- qu’elle est, comme le disent les fonctionnaires de la D.D.E., leur propre assureur. C’est une concurrence déloya- le par rapport aux bureaux d’études pri- vés. O

Jacques Maitre - Besançon

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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Tourisme fluvial : Besançon veut rattraper son retard l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de

La saga Lip à l’épreuve du temps

T rente ans après la fin d’une des plus flamboyantes épo- pées industrielles qu’a connue Besançon, le thè- me suscite toujours autant l’intérêt des observateurs. Pour preuve, ce docu- mentaire de 52 minutes tourné par France 3 mi- mai. Réalisé par Bertrand Gauthier et préparé par la journaliste bisontine Isabelle Brunnarius, ce film tente d’explorer l’hé- ritage de Lip en termes d’innovations sociales et d’innovations écono- miques. “Nous ne nous sommes pas limités à aborder les conflits de 1973 et 1976 mais nous avons tenté de com-

prendre ce qui pouvait en rester trente ans après” explique la journaliste. Construit à partir d’inter- views réalisées - pour la symbolique - dans le site de l’ancienne papeterie de Deluz, ce documen- taire fourmille aussi d’images inédites pui- sées dans les archives jamais diffusées de Fran- ce 3, de la T.S.R. et même de la C.G.T. “Il y a notam- ment une interview jamais vue de Fred Lip” annon- ce Isabelle Brunnarius. Témoins de l’époque, lea- ders syndicaux, ouvriers et dirigeants, dont les Suisses d’Ébauches S.A., de nombreux “Lip” appor- tent leur contribution au

documentaire. Que res- te-il aujourd’hui du col- lectif Lip, à l’heure des conflits actuels bisontins, Augé découpage pour n’évoquer que le plus récent ? “Une ancienne Lip rappelle que du temps du conflit Lip, tout le monde venait soute- nir les ouvriers dans la rue.” Les temps ont bien changé. La diffusion de ce 52 minutes devrait être possible après la rentrée de septembre. Le documentaire sera diffusé sur France 3 Franche-Comté bien sûr, sur la T.S.R. éga- lement et peut-être sur France 3 nationale. O

E n matière d’accueil des bateaux de plaisance, Besançon, et plus large- ment les communes du Grand Besançon riveraines du Doubs, sont encore loin de rivaliser avec d’autres secteurs tels que les rives de la Saône en Haute-Saô- ne par exemple. Besançon dis- pose d’à peine 24 emplacements à la disposition des plaisanciers, situés au moulin Saint-Paul, dans la Boucle du Doubs. Bien insuf- fisant en période estivale. C’est pour pallier ce manque que la communauté d’agglomération poursuit sa réflexion autour de nouvelles haltes fluviales dans le Grand Besançon. Dans un premier temps, elle vient d’ache- ver la rénovation de la maison éclusière Saint-Paul, longeant le canal et servant de bâtiment d’accueil pour les plaisanciers. 90 000 euros ont été investis dans des travaux de rénova- tion, subventionnés à hauteur de 80 %, notamment par les

collectivités territoriales et les fonds liés à l’après Grand Canal. La halte fluviale Saint-Paul a ouvert ses portes début mai pour une nouvelle saison, elle fermera fin septembre. Dans un second temps, les élus veulent aboutir à la mise en place d’un véritable “port d’agglomération” sur plu- sieurs sites. L’idée est de créer une cinquantaine d’emplace- ments pour accueillir les plai- sanciers sur Besançon : outre les 24 existants, de nouveaux seront créés sur les quais de l’ancien port fluvial en cours de réaménagement. Une quaran- taine d’autres emplacements doivent être créés sur la com- mune de Deluz où s’installeraient aussi un loueur de bateaux et une base technique de répara- tion. Tous ces travaux doivent être réalisés au cours de l’hiver 2006-2007 pour une mise en service de ce port fluvial d’ag- glomération à l’été 2007. O

Voie des Mercureaux : la sortie de route de l’État

L es élus de l’agglomération du Grand Besançon n’ont toujours aucune certi- tude sur le respect des engagements financiers de l’État dans les chantiers rou- tiers structurants pour la C.A.G.B. Ils crai- gnent que l’État n’assume pas sa part de responsabilité dans la dérive de chantiers tels que la voie des Mercureaux. Preuve de cette crainte, le dernier courrier signé de la main de Jean-Louis Fousseret, président de la C.A.G.B., daté du 9 mai 2005, transmis à Jean-Marc Rebière, préfet de Région. Il sou- ligne “l’inquiétude grandissante des élus quant au financement des infrastructures en projet et leur réalisation. En effet, l’étale- ment dans le temps par l’État de son inter- vention financière, fait reporter la charge des surcoûts financiers sur les autres collectivi- tés concernées et essentiellement sur la C.A.G.B.” Le message est clair. Il n’est pas question pour les élus de l’agglomération que l’État ne supporte pas une partie des surcoûts rencontrés sur la voie de contournement, alors qu’il a la maîtrise d’ouvrage de ce chan- tier. Qu’ils sont importants les dérapages financiers ! En 1998, la voie des Mercureaux était budgétisée à 93 millions d’euros. En 2005, l’addition finale serait de 150 millions d’euros. Avec cela les délais de réalisation

s’allongent. En 1998, on prévoyait une mise en service de cet axe en 2003. Désormais, dans le meilleur des cas, les automobilistes l’emprunteront en 2010 voire 2011 (rappelons qu’il n’y a que 7 kilomètres de route.) Lamentable, et le bout du tunnel n’est pas pour demain ! La situation est “inacceptable” selon un proche de Jean-Louis Fousseret. Elle l’est d’autant plus que l’État ne par- ticipera pas au financement de la liai- son entre la sortie du tunnel de Fon- tain et la R.N. 57, ni à la liaison entre Micropolis et Beure. Il ne mettra pas non plus la main à la poche pour la réalisation de la route entre Besançon et la future gare T.G.V., ni pour la der- nière phase du contournement entre Valentin et Thise. “Raison de plus pour que les collectivités n’assument pas encore l’ensemble des surcoûts des Mercureaux.” Aujourd’hui, C.A.G.B., Conseil régio- nal et Conseil général font front com- mun et n’envisagent pas de se lais- ser mener plus loin par le bout du nez. Un entretien a été demandé au ministère des Transports pour tenter de débloquer ce dossier de tous les excès. O

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6 L’ÉVÉNEMENT ’

Où se concentrent les revenus les plus élevés ?

La PresseBisontine révèle cemois- ci les résultats d’une enquête très instructive réalisée par l’agence d’urbanisme de l’agglomération bisontine. Cedocument fait lepoint sur le revenu desménages au sein des 58 communes réunies sous la bannière de la communauté d’ag- glomération du Grand Besançon (C.A.G.B.). L’étude a décortiqué les revenus fiscaux de tous les foyers pour établir une sorte de carto- graphie de la richesse. C’est une manière de savoir si les hauts reve- nus côtoient les plus faibles où si au contraire, il existe une sectori- sation par l’argent. Dans le lot, et c’est une surprise, Besançon arri- vedans lepelotondequeue.Quelles sont les communes qui attirent les foyers fiscaux les plus dotés, au contraire quelles sont les villages les moins “riches”, comment se répartit lapopulationauseinmême de la capitale comtoise ? La Pres- se Bisontine vous révèle tout.

E NQUÊTE

Besançon en queue de peloton Le revenu des ménages du Grand Besançon à la loupe

L’agence d’urbanisme de l’agglomération bisontine (A.U.D.A.B.) a passé au peigne fin les statistiques de la direction générale des impôts pour savoir où se concentrent les revenus les plus élevés. L’étude réserve quelques surprises.

Pour mieux comprendre

P remière leçon de cette enquê- te : on est plus riche quand on habite dans l’agglomé- ration bisontine que si on résidait dans le reste de la région Franche-Comté. En effet, “le reve- nu fiscal des ménages de la com- munauté d’agglomération duGrand Besançon est nettement supérieur à la moyenne régionale.” Le revenu médian par unité de consommation (voir définition ci-dessous) y atteint 15 286 euros par an contre 14 380 euros pour l’ensemble de la Franche- Comté. Mieux : parmi toutes les communes de la C.A.G.B. étudiées, 90 % d’entre elles affichent un reve- nu supérieur à la région. “ On retrou- ve ce genre de phénomène dans toutes les agglomérations qui concentrent en effet des revenus plus élevés” constate Stéphane Baudin, chargé d’études en économie et perspec- tives à l’A.U.D.A.B. Si on affine l’analyse, on s’aperçoit

L es revenus étudiés dans cette étude sont les revenus déclarés. Ils ne tiennent pas compte de la redistribution comme les pres- tations sociales par exemple. Les revenus qui figurent dans les résultats sont rapportés au nombre d’unités de consommation (U.C.) du ménage. Dans le calcul, le premier adulte comp- te pour 1 U.C., le conjoint et les personnes de plus de 14 ans pour 0,5 U.C. et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 U.C. Dans l’étude, on parle aussi de revenu médian pour telle ou telle commune. La médiane par- tage les ménages en deux populations de même taille, la moitié déclarant plus que la médiane, l’autre moitié déclarant moins. “Ce mode de calcul est plus fiable car, contrairement à l’uti- lisation d’une moyenne, il permet d’éviter toutes les valeurs absurdes. Exemple, s’il y avait un multimilliardaire sur Besançon, il ferait grimper la moyenne. Alors qu’avec la médiane, c’est plus proche de la réalité ” explique l’A.U.D.A.B.

Toujours à Besançon, l’étude démontre que l’origine des revenus varie fortement d’un quartier à l’autre. Ainsi, on s’aperçoit que dans certains quartiers comme la Boucle, la Mouillère Vieilles-Perrières ou Bregille, une part importante des ressources émane des revenus du patrimoine. Autre phénomène, cer- tains quartiers bisontins se distin- guent par la forte part de revenus émanant de pensions de retraite. C’est notamment le cas des Cha- prais, des Cras, des Orchamps et de Palente. Tous les élus de la communauté d’agglomération seront destina- taires de cette étude instructive qui devraient leur donner certaines clés pour orienter leurs politiques, notam- ment en matière de logements où la mixité est devenue le terme à la mode. Dans les faits, il reste du che- min à accomplir. O J.-F.H.

constate que la population “s’ap- pauvrit”. “C’est essentiellement lié au prix de l’immobilier qui décroît au fur et àmesure qu’on s’éloigne de la ville.” La grosse surprise vient de Besan- çon-ville, qui compte parmi les 5

vite que l’agglomération est loin d’être homogène en termes de reve- nus. Entre la commune où les ménages sont lesmoins dotés (Novil- lars) et celle où se concentrent les plus riches (Montfaucon), la diffé- rence est de 1,5 fois. “On voit aus-

communes aux revenus les plus faibles de la C.A.G.B. “Car il y a des disparités importantes entre quartiers. Certains se situent en des- sous de 8 000 euros par U.C.” commente Stéphane Baudin. Acontrario , le quar- tier de Besançon le mieux doté est plus riche que la plus riche commune de la

si que les écarts de reve- nus entre les ménages modestes et les ménages aux revenus élevés sont plus marqués au sein de la C.A.G.B. qu’aux niveaux départemental et régional” soulignent les enquêteurs. Logiquement, il apparaît que les revenus fiscaux

Les riches vivent entre eux en quelque sorte.

C.A.G.B. Il s’agit du quartier de la Mouillère, avec un revenu déclaré parU.C. de 20 948 euros. “On consta- te aussi que ce sont dans les quar- tiers les plus riches qu’il y a le moins de mixité sociale.” Les riches vivent entre eux en quelque sorte.

les plus élevés se situent surtout dans la première couronne de Besan- çon, et plus précisément à la fran- ge Ouest du Plateau de Saône (Thi- se, Chalezeule, Montfaucon, Fontain, Arguel…). Et bien sûr, plus on s’éloigne de Besançon et plus on

7 L’ÉVÉNEMENT Le palmarès des communes Revenus les plus élevés : Montfaucon (20 935 euros par U.C.) suivie de Tallenay, Pirey, Châ- tillon-le-Duc et Miserey-Salines : toutes les 5 ont un revenu médian par U.C. supérieur à 19 000 euros. Revenus les plus faibles : Novillars (13 453 euros par U.C.) suivie de Deluz, Chaucenne, Gennes et Besançon. Hors C.A.G.B., on trouve aussi Jallerange, Laissey ou Champlive. Quelques autres communes : D ÉMOGRAPHIE Palente, population vieillissante P alente et Les Orchamps ne figurent pas parmi les quartiers où se concentrent les Boussières : 15 679 euros. Marchaux : 15 880 euros. Saint-Vit (hors C.A.G.B.) : 15 105 euros.

Petit balade dans le Grand Besançon des revenus fiscaux

R EVENUS LES PLUS FAIBLES Novillars, commune “sociale” N ovillars, village “social” et “solidaire”. De par la forte pré- sence d’habitats

L ES PLUS “ RICHES ” Les revenus élevés vivent en première

couronne C e n’est pas une sur- prise, les ménages les plus aisés vivent dans les communes de la proche périphérie bisontine. Avanne-Aveney, Pirey, École- Valentin, Miserey-Salines, les deux Auxon, Tallenay mais aussi Thise, Chalezeule, Cha- lèze, Montfaucon, Fontain et Arguel, toutes dépassent les 17 000 euros par U.C. Les ménages optent pour un cadre champêtre à quelques enca- blures de la ville. Forcément, le coût de l’immobilier s’en ressent. Le prix de mètre car- ré à construire y atteint des sommets, jusqu’à 100 euros parfois. O

peu plus de 1 500 habitants, cohabitent plus de 200 habi- tations à loyers modérés, dont une grande partie est occupée par des familles en difficulté socio-économique. En 2004, sur 580 personnes imposables, 170 étaient exonérées par- tiellement. La vocation socia- le de Novillars s’explique aus- si par le fait que la commune abrite 5 établissements sani- taires et sociaux. O

sociaux, Novillars accueille logiquement une population qui connaît une certaine pré- carité, d’où la dernière place qu’elle occupe parmi les com- munes de la C.A.G.B. avec un revenu médian de 13 453 euros. Dans cette commune de l’Est bisontin comptant un

population, plus âgée en moyenne que dans le reste de la ville. ÀPalente, près de 30% des revenus des habitants éma- nent des pensions de retraite. Ce n’est pas le seul quartier où cette proportion est aussi forte. On retrouve les mêmes taux aux Cras et aux Chaprais. point commun : ces quartiers sont tous mitoyens. Y ferait- il meilleur pour passer une paisible retraite ? O

plus hauts revenus, loin s’en faut. Ce quartier de l’Est bison- tin dépasse à peine les 10 000 euros par Unité de consom- mation. Une des particulari- tés qui caractérisent ce quar- tier composé d’un mélange de résidences et d’habitat collec- tif, c’est la composition de sa

L ES QUARTIERS LES MOINS DOTÉS Forte urbanisation, faibles revenus L es vastes zones d’habi- tat collectif regroupent les revenus fiscaux les moins élevés. À Besan-

Pirey, une commune qui affiche un revenu médian par unité de consommation supérieur à 18 000 euros.

T ENDANCE Battant, quartier des “Bobos” O n les appelle les “Bobos” pour “bour- geois-bohêmes”. C’est une catégorie d’ur- modeste et quelques revenus élevés, ce qui explique un reve- nu médian “moyen”. Battant est sans doute un bel exemple de mixité sociale. O

record absolu parmi ces quar- tiers est à trouver à Ile-de- France avec un revenu par U.C. d’à peine 6 087 euros. Dans une moindre mesure, on trouve d’autres quartiers peu dotés comme Palente- Orchamps ou Clairs-Soleils. Là, le revenu médian est tout de même d’environ 10 500 euros. Logiquement, les chô- meurs et ouvriers sont les catégories les plus représen- tées dans tous ces secteurs de Besançon. O

çon, certains quartiers sont en dessous de 8 000 euros par unité de consommation, voi- re moins encore. Les taux les plus faibles sont atteints dans les îlots urbains suivants : Planoise-Ile-de-France, Dide- rot, Cassin, Époisses, Bour- gogne et dans le quartier de La Grette. Ainsi que dans le secteur Chopin (Palente). Le

bains, branchés et un tantinet “cultureux”, loin du bon chic bon genre de la rueMorand ou du square Saint-Amour par exemple. Certains de ces Bison- tins dans le vent ont investi Battant, ce qui fait de ce quar- tier autrefois populeux, un joyeux mélange où se côtoient aussi bien les paumés que les catégories aisées. Résultat : Battant ne figure pas parmi les quartiers aux revenus les plus élevés, malgré sa proxi- mité de la Boucle. Il regroupe à la fois une population assez

Dans certains secteurs de Palente, la part des pen- sions de retraite dans le revenu global des habi- tants peut atteindre jus- qu’à 34,4 %.

Revenus modestes et élevés cohabitent harmonieusement à Battant.

L A B OUCLE La Boucle d’or du patrimoine L’ étude menée par l’A.U.D.A.B. a décor- tiqué la nature des revenus des Bison-

La Grette n’atteint même pas les 10 000 euros par U.C.

S TATISTIQUES Combien de Bisontins sont imposés ? Pourcentage des foyers soumis à l’impôt sur le revenu France 60 % Franche-Comté 59,4 % Doubs 61,6 % C.A.G.B. 62,5 %

les revenus liés à la posses- sion d’un patrimoine immo- bilier. Il s’avère que c’est dans la Boucle et dans sa périphé- rie immédiate (Mouillère, Bre- gille et Vieilles-Perrières) qu’il y a la part la plus importan- te du revenu émanant de reve- nus du patrimoine et des pro- fessions non salariées (dont professions libérales ) de tout Besançon. À l’inverse, la plus forte proportion de revenus salariaux se situe à Planoise et aux Tilleroyes. O

tins. Il en ressort que “le reve- nu fiscal des Bisontins se répar- tit de la manière suivante : 67,10 % de revenus salariaux (dont les indemnités de mala- die et les allocation de chô- mage), 22,60 % de retraites (hors minimum vieillesse), 6,60 % de revenus des profes- sions non salariées et 3,70 % d’autres revenus” , c’est-à-dire

Dans la Boucle, beaucoup de revenus liés au foncier.

B ILAN Revenus fiscaux : où vous situez-vous ? L’ÉVÉNEMENT 8

Les 58 communes de la communauté d’agglomération ont été passées au crible. Les moins peuplées tombent sous le coup du secret statistique pour raison de confidentialité. La deuxième carte, consacrée à Besançon-ville, donne de précieuses indica- tions sur la localisation des personnes âgées selon les quartiers.

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DOSSIER

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Plongée au cœur de la MACHINE JUDICIAIRE

On connaît souvent la jus- tice pénale au travers des grands procès médiati- sés, Outreau, Angers, tun- nel du Mont-Blanc. Mais tant qu’on n’a pas eu affaire à elle, on en sait peu de son fonctionne- ment quotidien et ordi- naire. Constat : à Besan- çon, la justice marche plutôt bien. On est en tout cas loin de l’image du magistrat croulant sous une pile de dossiers ou des prisons surpeuplées de détenus entassés les uns sur les autres. Z OOM Les affaires traitées par le tribunal correctionnel de Besançon en 2004 23 000 P.V. enregistrés chaque année par les services de police et de gendarmerie 3 500 affaires ont données lieu à des poursuites Parmi lesquelles : 2 289 affaires ont été jugées par le tribunal cor- rectionnel 110 ont conduit à l’ouverture d’une instruction 400 procédures devant le juge des enfants 150 comparutions immédiates

P ÉNAL

82 % de réponses pénales La justice bisontine en bonne forme

Moyens humains suffisants, tribunal flambant neuf. La justice bisontine est plutôt privilégiée. Et en quelques années, la durée de jugements a considérablement diminué.

des conséquences importantes. Quand il s’agit de versement de pensions alimentaires par exemple. Là j’ai un jugement, rendu en novembre qui vient juste de me parvenir. La personne a dû payer une pension jusqu’à maintenant. Elle crie au scandale” , explique M e Helvas. Globalement donc, la justice fonctionne. Et les chiffres tendent à le prouver. En 2003, 82 % des affaires qui étaient poursuivables ont reçu une réponse pénale. Soit un résultat légèrement supérieur à lamoyenne nationale, de 72%, selon les chiffres du ministère de la Justice. La durée moyenne de la procédure pénale, de la date de l’infraction à la condamnation s’éta- blit à Besançon à 7,6 mois en 2003. Contre 9,7 de moyenne nationale. Des bons chiffres qui ne doivent pas cacher certains ratés de l’administration judiciaire. Des procédures qui parfois s’éternisent sans véritable raison. “Parfois quelque chose peut se gripper dans la machine. Il y a des ratés comme partout. Parce que ce sont des hommes qui la rendent, la justice ne pourra jamais être parfaite” , conclut le bâtonnier. O S.D.

“I ci, ce n’est pas comme dans les grandes villes, où les choses traînent en lon- gueur faute de moyens. On est au contraire dans une honnête moyenne, ni trop rapide, ni trop lente” , reconnaît maître Michel Helvas, bâtonnier du barreau de Besançon.

De même du côté des magistrats. “Ce serait faux de dire qu’on est débordé. Aussi parce qu’on utilise d’autres modes de poursuites, alter-

natifs à l’audience. Ça nous évite de faire de l’abattage de dossiers. Autant juger un peumoins mais mieux” , affir- me Yves Plantier, vice-président du tribunal correctionnel. Seul point noir en fait, le manque cruel de greffiers. Ce sont eux qui sont chargés de rédiger et de signer les décisions du tribunal, pour les

Deux mois pour obtenir des décisions civiles.

Le constat semble partagé. Le tribu- nal de grande instance de Besançon (T.G.I.) est plutôt privilégié. Déjà en termes de moyens. Depuis la mi-avril,

rendre valables. Au pénal, il fallait attendre un an et demi, il y a encore quelques années, pour recevoir une décision. Les dysfonction- nements ont été résolus, le délai est tombé à trois semaines. Mais pour une affaire civile, il faut encore parfois un mois et demi à deux mois pour obtenir ces décisions. “Ça peut avoir

magistrats et fonctionnaires du T.G.I. et du tribunal de commerce ont quitté leurs anciens locaux de Bregille pour s’installer dans leur nouveau palais de justice entièrement rénové et ultra-sécurisé. L’aboutissement de plusieurs années de travaux et d’un investissement de près de 5,8 millions d’euros.

472 ordonnances pénales 80 compositions pénales

10 LE DOSSIER

Z OOM La détention provisoire Prison sans procès Avant son procès, le prévenu peut être placé en détention provisoire. Une mesure souvent justifiée par la nécessité de mener l’enquête.

B ATAILLE JUDICIAIRE Sept ans de rebondissements “Même si je n’ai pas toujours confiance, je continue à espérer dans la justice” Classements sans suite, dossiers égarés. Depuis plus de 7 ans, Fabienne Retrouvey se bat pour traduire devant la justice une affaire de drainage illégal à Grandfontai- ne. Le dossier est désormais à l’instruction.

F aire de la prison sans procès, cela arrive par- fois. Et c’est la détention provisoire. Quand la justice ne peut pas relâcher le pré- venu avant son procès, sou-

la détention qui ordonne nor- malement le placement en détention, après avoir été sai- si par le juge d’instruction. “Je n’ai pas l’impression qu’il y ait de heurt frontal. Quand

F abienne Retrouvey est une acharnée. Depuis 1998, elle fait tout pour que la culpabilité du maire de Grandfontaine soit reconnue, dans une affaire de faux en écritures publiques. Une première plainte a été déposée il y a 7 ans. Une pre- mière fois, le procureur l’a clas- sée sans suite. Elle s’est alors tournée vers le doyen des juges d’instruction, qui a à son tour prononcé un non-lieu. La chambre de l’instruction lui a finalement donné raison et reconnu que le dossier méri- tait d’être poursuivi. “Mais le

publiques contre le Conseil régional, le procureur lui aurait dit d’aller négocier, plutôt que de saisir la justice, affirme-t- il. Fabienne, elle, veut croire à la justice. Chez elle, elle gar- de encore le petit mot d’en- couragement d’une amie, qui avait entrepris des procédures similaires. “Cela avait pris 8 ans, mais le maire avait fini par être reconnu coupable. Alors pourquoi pas dans mon cas aussi. Même si je n'ai pas tou- jours confiance, je continue à espérer dans la justice” , dit- elle. O S.D.

près, en téléphonant pour prendre des nouvelles. On me disait que c’était à l’étude et puis un jour, alors que la pres- cription se rapprochait, on m’a annoncé que le dos- sier avait disparu.” Serge Grass, à la tête d’une association de contribuables, est persuadé que “dès qu’on touche au pou- voir, la justice atteint ses limites. Selon que vous êtes puissants ou pas, ce n’est pas la même chose.” En 1993, alors qu’il déposait plainte pour faux en écritures

juge d’instruction actuel est l’adjoint du procureur de l’époque, celui-là même qui avait classé l’affaire. Je le vois mal se déjuger maintenant. Et

vent dans les affaires criminelles, parce que trop dan- gereux ou qu’elle a besoin de le mettre à l’ombre quelque temps pour les

le juge d’instruction veut placer en déten- tion, en général, il place” , remarque-t- on au barreau. Et il n’est pas rare que la détention

299 personnes ont ainsi été indemnisées.

quand une affaire n’intéresse pas le juge d’instruction, cela peut durer des années” , se lamen- te Fabienne Retrou- vey. Dans une autre des procédures qu’elle

“Un jour, on m’a dit que le dossier avait disparu.”

provisoire dure des mois. Si la personne est finalement blanchie, ne reste plus qu’à demander réparation. En 2003, 299 personnes ont ain- si été indemnisées, pour un montant global de 2, 95 mil- lions d’euros, selon les chiffres de la justice. O

besoins de l’enquête. “La rai- son invoquée est souvent le danger de trouble à l’ordre public. On l’utilise à toutes les sauces” , affirme l’avocate Bri- gitte Tournier, même si pour elle, Besançon n’est “pas par- ticulièrement répressif.” C’est le juge des libertés et de

a engagée, concernant des drai- nages illégaux sur sa commu- ne, le dossier aurait disparu du parquet. “Je le suivais de

C OMPARUTIONS IMMÉDIATES Jugement un à deux jours après les faits Le tribunal ne lésine pas sur la comparution immédiate La procédure, qui a connu une nouvelle impulsion avec les lois Per- ben, est très utilisée à Besançon. 150 comparutions immédiates ont eu lieu l’année dernière. Même si elle soulève des critiques.

T ÉMOIGNAGE

Détention provisoire pendant un an

“La justice est un mammouth très lent” Laurent a été libéré il y a quelques mois après avoir été placé en détention provisoire pendant plus d’un an. Lui se dit innocent. Et attend toujours son procès.

O n l’appellera Laurent, le pré- nom a été chan- gé. Un matin, des gendarmes sont venus le chercher à son travail, parce qu’ils voulaient l’in- terroger sur “une affaire”. Ils n’en ont pas dit plus. Une affaire de mœurs. Laurent les a suivis, per- suadé qu’il “serait de retour avant midi, au plus tard en fin d’après-midi.” Après une journée de gar- de à vue, il a été placé en détention provisoire. “Mon avocat me disait de ne pas m’inquiéter, que tout irait vite. Et puis les semaines, les mois se passent. Puis une année…” , murmure- t-il. Aujourd’hui, Laurent est à nouveau libre depuis quelques mois, après un an et 10 jours de maison d’arrêt. Il attend toujours son procès, dont la date n’est pas encore fixée. Depuis sa libération, il n’a aucun contrôle judiciaire, peut quitter le territoire national quand il veut. “La preuve que même la justice maintenant ne doit plus trop croire à ce qu’on me reproche. Et qu’elle m’a mis un peu trop vite en prison” , affirme Laurent, qui se dit innocent depuis le début. “Je n’avais jamais eu affaire à la jus-

“L a comparution immédiate s’est considérablement déve- loppée à Besançon depuis plusieurs années” , note Brigitte Tournier, avo- cate pénaliste. Prévu depuis longtemps par les textes de loi, ce mode de jugement accéléré a pris une nou- velle ampleur avec les lois Perben.

n’ont jamais cru à sa cul- pabilité, l’ont toujours sou- tenu, mais il a perdu sa société, qui a fait faillite. Depuis sa sortie, Laurent essaye de “se remettre dans sa tête” , de se reconstrui- re lentement. “Mais tant que le procès n’est pas pas- sé, j’ai toujours une épée de Damoclès au-dessus de la tête. C’est relativement lourd à supporter.” Sa voi-

En 2004, 150 affaires ont été jugées sur ce mode. Le but, accélérer la

tice. Alors quand le poli- cier m’a demandé si je vou- lais un avocat commis d’of- fice, j’ai dit oui. Mais, je pense que ça a retardé ma libération.” En prison, il a appris par cœur le code pénal, “crié à son avocat les choses qui semblent évidentes, qui ne peuvent pas matériellement avoir eu lieu.” Laurent raconte aussi les passages devant

vite pour des dossiers pour lesquels on n’a pas d’éléments” , critique l’avo- cat Christian Dufay. Et les peines encourues peuvent aller jusqu’à deux ans de prison tout de même. “Alors quand une affaire est assez grave, que mon client nie les faits, je lui conseille de demander à être jugé plus tard. Même s’il doit faire de la détention provisoire.” O

procédure judiciaire et évi- ter la détention provisoi- re. Car le prévenu est jugé dans la foulée, le lende- main ou deux jours après avoir été interpellé.

La rapidité a aussi des revers.

Mais la rapidité a aussi des revers. “Il y a un excès inverse. On juge très

ture devenait vieillissante, il a fallu qu’il en rachète une neu- ve. “Mais au moment de signer, je me suis dit “C’est con, si ça tombe, ils vont te remettre en taule sans que tu

le juge des liber- tés et de la déten- tion, tous les quatre mois, qui lui laisse entendre que tout devrait aller vite, mais renouvelle finale- ment lemandat de dépôt et sonmain- tien en détention

“Un jeu d’enfant

d’envoyer un voisin en prison.”

puisses en profiter.” J’ai eu soudain peur. J’ai ache- té la voiture quand même, mais ça n’a pas été un plai- sir comme avant.” Il veut maintenant que tout se termine le plus vite possible. Il ne compte pas trop sur les réparations de la justice. “Je ne me fais aucune illusion, ça ne réparera pas tout. C’est hallucinant et ça peut arri- ver à n’importe qui. Sans que personne ne s’en émeu- ve. C’est devenu un jeu d’enfant d’envoyer un voi- sin en prison.” O S.D.

provisoire. “Et là, vous ne comprenez plus rien du tout.” Depuis, il en veut à la justice. “Lorsque le chef d’inculpation est énorme, je peux comprendre qu’on mette quelqu’un “à l’ombre” pendant unmois, le temps de faire des véri- fications. Mais la justice est un mammouth très lent, et c’est insupportable. C’est sûr que les magis- trats doivent avoir 1 000 bonnes excuses, mais il y a dans le même temps la vie de personnes qui se joue.” En prison, ses proches qui

En comparution immédiate, les peines peuvent aller jusqu’à deux ans (photo archive L.P.B.).

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