La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

BESANÇON

14

D ÉMOLITION

En bref

119, rue de Vesoul

Lente agonie pour la maison Petitjean Située rue de Vesoul, avant la voie de contour- nement, la friche de l’ancien garage Petit- jean est toujours debout alors qu’elle devait être démolie. Jacques Petitjean réagit.

Solidarité L’association bisontine Ama- déa (solidarité internationa- le avec Madagascar) propo- se un conte musical d’Afrique et d’ailleurs intitulé “la lune regarde en bas et rit”. Mardi 24 mai à 19 h 30 au petit Kur-

saal de Besançon. Renseignements au 03 81 88 58 67. Musique

J acques Petitjean est amer quand il revient dans son ancienne maison du 119, rue de Vesoul dont il n’est plus pro- priétaire. On y rentre comme dans un moulin. Les squatters occasionnels l’ont compris. D’ailleurs, les intrus ne se sont pas gênés pour vandaliser l’in- térieur, du sous-sol au grenier. Les portes de garage sont fra- cassées, les murs sont taggés , les moquettes arrachées et le lavabo de la salle de bain pul-

à essence. “On avait 4 000 m 2 de terrain dont 25 ares qui n’étaient pas lotis” précise-t-il. L’espace était suffisamment important pour prévoir les investissements nécessaires à la pérennité de l’entreprise qui rencontrait des difficultés. “J’avais l’intention de reprendre la société à la suite de mon père à condition que je puisse faire une station de lavage plus importante.” Avec une installation située le long de la rue de Vesoul et des possibilités de sta- tionnement, le calcul pou- vait être bon. “Nous nous sommes rendus en mairie pour voir dans quellemesu- re nous pouvions construi- re et obtenir un permis.” La municipalité a répon- du par la négative le 2 sep- tembre 1994. À l’époque, elle invoquait le fait que “la sta- tion se situe dans un secteur concerné par les aménagements liés à la voie de contournement et par l’accès de celle-ci par la rue de Vesoul. En conséquen- ce, toute construction dans le secteur ne peut aujourd’hui être autorisée car l’investissement ainsi réalisé risquerait d’être

Spectacle de fin d’année du C.A.E.M. (carrefour d’anima- tion et d’expression musica- le) de Planoise dimanche 19 juin à 17 heures au petit Kur- saal. Renseignements au 03 81 51 21 36. Exposition Exposition de mosaïques de Jana Henkrichovà à partir du 1 er juin du mardi au dimanche de 11 heures à 21 heures au Savana Café à Besançon (Quai Veil Picard). Rens. au 03 81 50 15 62. Otages Tous les mercredis à midi pré- cis, place Saint-Pierre, sous les portraits de Florence Aubenas et Hussein Hanoun Al-Saadi, des textes sont lus par différents volontaires. N’hésitez pas à venir écou- ter la voix de ceux qui par- lent pour que soit retrouvée la liberté de ces deux confrères otages en Irak.

vérisé. La plupart des pièces sont jonchées de détri- tus. “C’est triste” lâche Jacques Petitjean d’un ton consterné. L’his- toire aurait pu en être autrement si aux affaires de

Jacques Petitjean n’admet pas que la ville lui ait demandé de quitter sa maison en 2003 car elle allait être démolie. Mais elle est encore debout.

“Je vivais dans cette maison avec mon frère.”

partir l’ensemble à ce prix. L’af- faire s’est finalement termi- née au tribunal. Après plusieurs années de bataille judiciaire, un terrain d’entente a été trouvé autour d’une enveloppe fixée à 255 000 euros (1,7 million de francs). Les ayants-droit céderont le bien, mais Jacques Petitjean n’y était pas favorable car il avait le sentiment d’être floué. À ce prix, autant resté chez soi. “Je vivais dans cette mai- son avec mon frère. À partir du moment où la ville a été pro- priétaire, elle nous a donnés 6 mois pour quitter les lieux car

remis en cause à moyen terme. Par contre, la poursuite de l’ac- tivité existante est possible” mais pas viable selon Jacques Petitjean. L’entreprise a rapidement fer- mé ses portes. La famille de 5 enfants a donc décidé de se séparer de ce bien immobilier en le vendant au plus offrant. Mais la ville ayant de toute façon figé l’avenir du site a fait valoir un droit de préemption urbain. Une première fois, elle s’est porté acquéreur du bien le 1 er février 1995 pour une somme de 920 000 F. Pas ques- tion pour la famille de laisser

elle allait être démolie. J’ai déménagé en Haute-Saône en novembre 2003 avant de reve- nir à Besançon.” Deux ans après, la maison est toujours debout. “J’ai contac- té la ville qui m’a affirmé que la maison serait démolie en mars 2005.” Rebelote, ce n’est toujours pas fait. “Je trouve ça inadmissible qu’on m’ait demandé de partir pour une raison qui n’est pas justifiée.” Peut-être que la municipalité qui a deux programmes de démolition par an l’inscrira dans le prochain. O T.C.

famille ne s’étaient pas ajou- tées les obligations munici- pales. Pour comprendre, il faut remon- ter à l’année 1994. À l’époque, cet homme est employé du gara- ge géré par son père, qui se trouve dans le prolongement de la maison. L’ensemble est complété par une petite sta- tion de lavage et des pompes

E NQUÊTE Audience le 23 mai Une pharmacie bisontine sur les bancs de la justice

Un certain nombre de dysfonctionnements ont été relevés dans une officine de Besançon par l’inspection des pharmacies qui a porté plainte. Enquête.

C’ est à la suite d’un contrôle inopi- né de l’inspection de la santé publique que la pharmacie Bon- nin, située rue des Fluttes-Agasses à Besançon (quartier des Orchamps), a été fermée fin janvier par arrêté préfectoral. “Nous avons relevé des dysfonctionnements graves” indique Élyane Maaliki, de l’inspection de la pharmacie qui a suivi le dossier. Sur les rayons de l’officine, l’organisme de contrôle attaché à la direction régionale des affaires sanitaires et sociales a observé “qu’environ 70% des médicaments étaient des médi- caments Cyclamed.” Chacun d’entre nous connaît le prin- cipe de Cyclamed. Ce dispositif invi- te les particuliers à retourner à leur pharmacien les médicaments qu’ils n’utilisent pas. Une fois collectés, ces produits sont triés, contrôlés et des- tinés à des associations humanitaires. Mais en aucun cas ils ne doivent être revendus par le pharmacien à ses patients. “En France, le circuit des médicaments est sécurisé. Chaque boîte est frappée d’un numéro de lot, ce qui permet de garantir sa traça- bilité. Or, les médicaments que nous avons recensés échappaient à tout contrôle. Ils n’avaient pas les quali- tés requises pour être commerciali- sés. C’était dangereux.”

Les faits constatés dans cette offici- ne bisontine suffisent à justifier l’ar- rêté préfectoral de fermeture provi- soire de l’établissement avec suspension du droit d’exercer du phar- macien titulaire. Par ailleurs, la D.R.A.S.S. a porté plainte au nom de la protection de la santé publique. L’affaire sera jugée le 23 mai “par la chambre disciplinaire.” Face à l’ampleur de la fraude, l’or-

pharmacien qui a fait l’erreur peut être amené à supporter le coût de la prise en charge des patients.” L’arrêté préfectoral court jusqu’au 5 juillet. À cette date, l’établissement peut en théorie rouvrir au public à condition que tout soit rentré dans l’ordre. Mais une seconde affaire vient s’ajouter à la première. “Une enquê- te relative à des problèmes de sur- facturations tarifées à la sécurité socia-

le est en cours.” Certaines incohérences auraient été relevées entre les factures et les médicaments com- mercialisés. Une plainte pourrait être déposée par l’assurance maladie. Le problème est que si la pharmacienne n’est pour

ganisme de contrôle s’est d’abord demandé s’il y avait une volonté délibé- rée d’agir ainsi de la part de la gérante octogénai- re. L’âge de cette dame aurait pu expliquer le dérapage. C’est une des caractéristiques des pro-

“Nous avons demandé une expertise médicale.”

l’instant plus autorisée à exercer son métier, elle est en droit de vendre son officine. Selon la D.R.A.S.S., plusieurs acheteurs se sont déjà porté acqué- reurs. En général, c’est le montant du chiffre d’affaires qui fixe le prix de vente. Celui de la pharmacie de la rue des Fluttes-Agasses est de “plu- sieurs centaines de milliers d’euros.” Mais quel crédit accorder à ce chiffre d’affaires qui se révélerait anorma- lement élevé si les faits de surfactu- ration devaient être démontrés ? O T.C.

fessions libérales qui autorisent l’exer- cice d’une fonction bien au-delà de l’âge légal de la retraite. Mais l’âge n’excuse pas tout. “Nous avons deman- dé une expertise médicale qu’elle a refusée. Pour nous, c’est le signe qu’el- le devait savoir ce qu’elle faisait” pour- suit Élyane Maaliki. Maintenant, il reste à savoir si cer- tains des médicaments commercia- lisés dans cette officine ont pu avoir des effets indésirables sur la santé des consommateurs. L’enquête pour- rait le déterminer. Dans ce cas, “le

Une affichette collée sur la porte de la pharmacie laisse à penser qu’il s’agit d’une simple fermeture.

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online