La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

6 L’ÉVÉNEMENT ’

Où se concentrent les revenus les plus élevés ?

La PresseBisontine révèle cemois- ci les résultats d’une enquête très instructive réalisée par l’agence d’urbanisme de l’agglomération bisontine. Cedocument fait lepoint sur le revenu desménages au sein des 58 communes réunies sous la bannière de la communauté d’ag- glomération du Grand Besançon (C.A.G.B.). L’étude a décortiqué les revenus fiscaux de tous les foyers pour établir une sorte de carto- graphie de la richesse. C’est une manière de savoir si les hauts reve- nus côtoient les plus faibles où si au contraire, il existe une sectori- sation par l’argent. Dans le lot, et c’est une surprise, Besançon arri- vedans lepelotondequeue.Quelles sont les communes qui attirent les foyers fiscaux les plus dotés, au contraire quelles sont les villages les moins “riches”, comment se répartit lapopulationauseinmême de la capitale comtoise ? La Pres- se Bisontine vous révèle tout.

E NQUÊTE

Besançon en queue de peloton Le revenu des ménages du Grand Besançon à la loupe

L’agence d’urbanisme de l’agglomération bisontine (A.U.D.A.B.) a passé au peigne fin les statistiques de la direction générale des impôts pour savoir où se concentrent les revenus les plus élevés. L’étude réserve quelques surprises.

Pour mieux comprendre

P remière leçon de cette enquê- te : on est plus riche quand on habite dans l’agglomé- ration bisontine que si on résidait dans le reste de la région Franche-Comté. En effet, “le reve- nu fiscal des ménages de la com- munauté d’agglomération duGrand Besançon est nettement supérieur à la moyenne régionale.” Le revenu médian par unité de consommation (voir définition ci-dessous) y atteint 15 286 euros par an contre 14 380 euros pour l’ensemble de la Franche- Comté. Mieux : parmi toutes les communes de la C.A.G.B. étudiées, 90 % d’entre elles affichent un reve- nu supérieur à la région. “ On retrou- ve ce genre de phénomène dans toutes les agglomérations qui concentrent en effet des revenus plus élevés” constate Stéphane Baudin, chargé d’études en économie et perspec- tives à l’A.U.D.A.B. Si on affine l’analyse, on s’aperçoit

L es revenus étudiés dans cette étude sont les revenus déclarés. Ils ne tiennent pas compte de la redistribution comme les pres- tations sociales par exemple. Les revenus qui figurent dans les résultats sont rapportés au nombre d’unités de consommation (U.C.) du ménage. Dans le calcul, le premier adulte comp- te pour 1 U.C., le conjoint et les personnes de plus de 14 ans pour 0,5 U.C. et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3 U.C. Dans l’étude, on parle aussi de revenu médian pour telle ou telle commune. La médiane par- tage les ménages en deux populations de même taille, la moitié déclarant plus que la médiane, l’autre moitié déclarant moins. “Ce mode de calcul est plus fiable car, contrairement à l’uti- lisation d’une moyenne, il permet d’éviter toutes les valeurs absurdes. Exemple, s’il y avait un multimilliardaire sur Besançon, il ferait grimper la moyenne. Alors qu’avec la médiane, c’est plus proche de la réalité ” explique l’A.U.D.A.B.

Toujours à Besançon, l’étude démontre que l’origine des revenus varie fortement d’un quartier à l’autre. Ainsi, on s’aperçoit que dans certains quartiers comme la Boucle, la Mouillère Vieilles-Perrières ou Bregille, une part importante des ressources émane des revenus du patrimoine. Autre phénomène, cer- tains quartiers bisontins se distin- guent par la forte part de revenus émanant de pensions de retraite. C’est notamment le cas des Cha- prais, des Cras, des Orchamps et de Palente. Tous les élus de la communauté d’agglomération seront destina- taires de cette étude instructive qui devraient leur donner certaines clés pour orienter leurs politiques, notam- ment en matière de logements où la mixité est devenue le terme à la mode. Dans les faits, il reste du che- min à accomplir. O J.-F.H.

constate que la population “s’ap- pauvrit”. “C’est essentiellement lié au prix de l’immobilier qui décroît au fur et àmesure qu’on s’éloigne de la ville.” La grosse surprise vient de Besan- çon-ville, qui compte parmi les 5

vite que l’agglomération est loin d’être homogène en termes de reve- nus. Entre la commune où les ménages sont lesmoins dotés (Novil- lars) et celle où se concentrent les plus riches (Montfaucon), la diffé- rence est de 1,5 fois. “On voit aus-

communes aux revenus les plus faibles de la C.A.G.B. “Car il y a des disparités importantes entre quartiers. Certains se situent en des- sous de 8 000 euros par U.C.” commente Stéphane Baudin. Acontrario , le quar- tier de Besançon le mieux doté est plus riche que la plus riche commune de la

si que les écarts de reve- nus entre les ménages modestes et les ménages aux revenus élevés sont plus marqués au sein de la C.A.G.B. qu’aux niveaux départemental et régional” soulignent les enquêteurs. Logiquement, il apparaît que les revenus fiscaux

Les riches vivent entre eux en quelque sorte.

C.A.G.B. Il s’agit du quartier de la Mouillère, avec un revenu déclaré parU.C. de 20 948 euros. “On consta- te aussi que ce sont dans les quar- tiers les plus riches qu’il y a le moins de mixité sociale.” Les riches vivent entre eux en quelque sorte.

les plus élevés se situent surtout dans la première couronne de Besan- çon, et plus précisément à la fran- ge Ouest du Plateau de Saône (Thi- se, Chalezeule, Montfaucon, Fontain, Arguel…). Et bien sûr, plus on s’éloigne de Besançon et plus on

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