La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

UN QUARTI ER À L’HONNEUR

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C ONSTRUCTION Construction, rénovation

Le quartier change de look Battant a longtemps gardé cette image d’un habitat charmant à l’extérieur mais décrépi à l’intérieur. Depuis 30 ans, les pro- grammes de construction et de rénovation s’enchaînent.

L es permis de construire fleurissent un peu partout dans le quartier. Affichés sous les porches, ils se remar- quent facilement. Deux grandes opérations sont en cours en ce moment dans cette rue. La pre- mière est privée et concerne la réhabilitation de 29 logements entre les numéros 47 et 53. Quelques mètres plus hauts, la seconde concerne la construc- tion par la S.A.I.E.M.B. de 13 logements et de 40 garages sur un des derniers lopins de ter-

vices de la mairie qui ajoutent : “ Il faut se replacer dans le contexte. Ce quartier est un périmètre sauvegardé depuis les années 60. Il est marqué par une identité patrimoniale for- te, mais aussi par un inconfort et un degré d’insalubrité impor- tants.” Ce constat a conduit la ville à se lancer dans des opérations de restructuration de l’habi- tat, tout en préservant les popu- lations parfois démunies qui y vivaient. “C’est pour cette rai- son que dans ce quartier il y a une forte proportion de loge- ments sociaux.” Elle est en effet de 20%. Un taux important, mais il correspond précisément au seuil fixé dans le cadre de la loi S.R.U. Pourtant, lorsqu’on pose la question aux habitants de Bat- tant sur le logement, certains

années 80. Ce dispositif visait à traiter les poches d’insalu- brité irrémédiables, c’est-à-dire que le bâtiment qui entrait dans ce cadre ne pouvait être que détruit. La municipalité a confié cette mission de R.H.I. à la société d’équipement du Doubs (S.E.D.D.), qui pour le comp- te de la collectivité est char- gée d’acheter les immeubles insalubres et de les libérer afin d’envisager une démolition puis une reconstruction du bâti-

La S.A.I.E.M.B. va construire 13 logements sur un des derniers lopins de terre en retrait de la rue Battant.

ment. Cette der- nière étape étant laissée à un opé- rateur immobi-

re encore dispo- nibles en retrait de la rue. Les travaux devraient débuter

“Le quartier s’embourgeoise.”

aussi que dans la logique d’un marché de l’immobilier mar- qué par la flambée des prix, les tarifs augmentent en fonc- tion du niveau de prestation des logements. Il paraîtrait même qu’à Battant, certains appartements sont équipés d’une piscine intérieure. O

ont tendance à dire que “le quartier s’embourgeoise. Les prix deviennent inaccessibles pour les gens qui vivent ici. Tant au niveau des loyers que des coûts d’acquisition pour devenir propriétaire. Franche- ment, si ça continue, je ne sais pas où iront ceux qui ont peu

de moyens. C’est plus comme avant” s’indigne un “Bousbot” à la sortie du bureau de tabac. C’est le même problème par- tout. Mais il est un peu plus accentué à Battant, pétri par son image de quartier popu- laire. Pourtant, on peut comprendre

lier tel que la S.A.I.E.M.B. Progressivement, la qualité de l’habitat s’améliore à Battant. “Cela fait 30 ans que ce quar- tier est dans une situation de rénovation” indiquent les ser-

après une période de fouilles. Ce projet est un des derniers à entrer dans le cadre du pro- gramme de résorption d’habi- tation insalubre (R.H.I.) enga- gée par la ville depuis les

I NVESTISSEMENT Un réservoir de 4 000 m 2 Battant, capitale de l’eau La municipalité va lancer la construction d’un second réservoir d’eau potable à Griffon d’une capacité de 4 000 m 3 .

G riffon et son réservoir d’eau potable d’une capacité de 6 000 m 3 (6 millions de litres). Chaque jour en moyenne, c’est l’équivalent de deux fois et demi ce volume qui est consommé par les 55 000 Bisontins dépendants de cet- te citerne. D’abord, elle ali- mente en direct les habitants de la Boucle. Ensuite, c’est par ce contenant que transite l’eau

sécurité. “C’est un point stra- tégique d’alimentation en eau de la ville - c’est à Griffon que se situe le poste de commande- ment de la distribution d’eau à Besançon. Aujourd’hui, en

de l’avenue de la Paix pourra être fermée à la circulation. Par contre le parking dit des “Vieux Glacis” sera interdit au stationnement. Un mal nécessaire. Car par ce projet, la municipalité entend renforcer son réseau d’alimentation en eau potable en augmentant sa capacité de stockage afin d’éviter de tra- vailler à flux tendu sur ce sec- teur de la ville. Question de

distribuée à Bregille, dans le bas du quartier des Chaprais, le Rosemont et le bas de Saint- Claude. Ce réservoir est très sollicité. Trop sans doute. C’est pour cette raison que le conseil municipal a voté une enveloppe de 1,8 million d’eu- ros pour en construire un second d’une capacité de 4 000 m 3 sur les hauteurs de Bat- tant. Une part de ce budget (155 000 euros) est réservée

à la réalisation ultérieure d’aménagements paysagers dans le périmètre de ce chan- tier. Ce nouveau réservoir sera enterré sur la partie haute des Glacis (à proximité de la pla- ce Leclerc) à quelques mètres du premier construit en 1986. Les travaux vont débuter au mois de juin pour se terminer en septembre 2006. De façon ponctuelle, pendant toute la durée de l’opération, une voie

d’alimentation et ainsi pallier un problème survenu à un endroit du réseau” précise Christophe Lime, adjoint au patrimoine. Dans un an, Besançon sera

équipé de 19 réser- voirs répartis sur l’ensemble de son ter- ritoire. D’autres pourraient être construits dans les années à venir en particulier à Bregil-

termes de capacité, nous sommes un peu justes dans ce secteur indique David Mou- rot, directeur du ser- vice de l’eau. L’idée pour nous est de constituer une réser-

“En termes de capacité, nous

sommes un peu justes.”

le, un quartier où la popula- tion est amenée à croître. Paral- lèlement, la ville qui possède quatre points de captage (Chailluz, Thise, Arcier et Che- necey-Buillon) investit 3,7 mil- lions d’euros dans la rénova- tion de la station de Chenecey. Dans l’immédiat, le 23 mai, elle a convié tous les membres du conseil de quartier de Bat- tant avec lequel elle a travaillé en concertation sur la construc- tion du nouveau réservoir, à venir visiter l’installation de Griffon. O

ve d’eau suffisante sur les deux réservoirs pour tenir 24 heures.” En cas de problème, la muni- cipalité disposera d’une mar- ge de manœuvre plus large pour réagir, sans couper l’ali- mentation des foyers. Mais alors, dans le contexte actuel, que se passerait-il si le systè- me venait à défaillir ? “Nous ne pouvons pas nous permettre des coupures d’eau potable. Tout notre réseau est sécurisé et fonctionne avec des inter- connexions. C’est-à-dire qu’on peut se passer d’une source D ans le cadre de la construction du nouveau réservoir de 4 000 m 3 , la ville a prévu des aménage- ments paysagers de la pro- menade des Vieux Glacis. Le projet comporte plusieurs volets comme lamise en valeur “des sentinelles de la mémoi- re”, la création d’un point de vue sur le centre urbain et les collines environnantes de

Et pourquoi pas un jardin ? R EPÈRE

Besançon et à terme, l’amé- nagement d’un circuit pié- tonnier de découverte histo- rique et paysagère. L’espace vert ceinturé de rem- parts, qui se situe entre la rue Edgar Faure et l’avenue de la Paix sera donc valorisé pour devenir un jardin urbain. L’en- veloppe financière prévue pour cet investissement est de 155 000 euros. O

Vue aérienne des travaux de construction du premier réservoir d’eau en 1986 aux Glacis. (photo ville de Besançon).

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