La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

L’ÉCONOMI E

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La nouvelle formule midi chez Barthod...

Chez Barthod... Le Restaurant

Le Vin

Bourgogne Haute Côtes de nuits 2003

Avecune formuleà15euros (assiette + vin servi à dis- crétion), leRestaurant vous proposera2 suggestions au choix parmi de nombreux plats changeant régulière- ment et servis rapidement. (pot-au-feu d’oie, cuisse de lapin à la fleur de thym, quenelledebrochetà lasau-

ce écrevisse, filet de sandre laqué au savagnin, duo de sole et Saint-Jacques sau- cesafran,...).Ouvertdumar- di au samedi, midi et soir, réservation conseillée, sur- tout enterrasse fonddecour très sollicitée.

Ce vin rouge présente une robe sombre, des arômes de fruits fraisdans leur jeunesse, de fruits confits et parfois de nuances aromatiques ani- males lorsqu’ils sont plus murs. De saveur ferme et

relevée par une bonne acidi- té et de tanins très présents, il s’accompagnera parfaite- ment avec une viande rouge et le fromage. La cuvée2003enBourgogne Haute Côtes de nuits est au Prix de 9 euros

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Michel Goetz : “La Roumanie, une opportunité de développement pour P.M.P.C.” B OUSSIÈRES Une croissance 20% en 2004 Actualité chargée pour le directeur de l’entreprise P.M.P.C. à Boussières : une extension de son site de production à Boussières en même temps que l’implantation d’une usine en Roumanie. Interview.

La construction en cours représente un investissement immobilier d’1,5 million d’euros.

L a Presse Bisontine : P.M.P.C. a connu une croissance de 20% l’an dernier. Qu’est-ce qui explique une telle dyna- mique en ces périodes où la moro- sité domine le marché industriel ? Michel Goetz : Sur le plan stra- tégique, nous avons engagé une démarche forte de spé- cialisation qui fait que nous sommes aussi compétitifs sur certains produits qu’en Asie. Quand nous décrochons une affaire, ce sont en général de

peur qu’on vive avec l’auto- mobile ce qu’on a vécu avec l’horlogerie il y a quelques années. Et quand on voit que certaines entreprises francs- comtoises vivent à 98% grâce à Peugeot, je ne sais pas si les gens sont préparés à une tel- le éventualité. Dernière réflexion sur l’industrie régio- nale : je pense qu’elle serait plus performante si, sur le plan institutionnel et poli- tique, il y avait de meilleures synergies. Chaque collectivi- té locale a la volonté de faire quelque chose pour la région, mais c’est souvent en ordre dispersé. C’est trop contra- dictoire et consommateur de ressources. O Propos recueillis par J-F.H. P.M.P.C., spécialiste du surmoulage L’ entreprise P.M.P.C. a été créée en 1962 et rachetée en 1990 par le groupe alle- mand Vogt. Michel Goetz est à la tête de P.M.P.C. depuis 1992. À l’époque, elle employait 40 personnes pour un chiffre d’affaires de 3 millions d’eu- ros. Aujourd’hui, P.M.P.C. fait vivre 130 personnes, son chiffre d’affaires 2004 s’élève à 12,5 millions d’euros. P.M.P.C. réalise près de 60% de son chiffre d’affaires en pro- duits surmoulés. 75%des pro- duits sont fabriqués pour l’au- tomobile, 15% pour l’industrie électrique. Zoom

inférieurs ne le sont plus car le niveau de la Corée a aug- menté. L.P.B. : Et la menace de la Chine ou de l’Inde ? M.G. : Les grands donneurs d’ordres ne pourront pas avoir que des fournisseurs qui les suivent partout. Autre argu- ment en défaveur des déloca- lisations en Asie : cela ne sert à rien d’aller investir là-bas et de tout perdre ensuite par- ce notre technologie aura été copiée. L.P.B. : Aucun risque donc que P.M.P.C. quitte Boussières ? M.G. : Il n’y a pas de raison car il y aura toujours un marché européen pour nous, à la dif- férence de l’électronique par exemple où tout se passe désor- mais en Asie. Et notre projet en Roumanie nous garantit de développer ce marché euro- péen. L.P.B. : Votre opinion sur le projet de pôle de compétitivité micro- techniques soutenu sur Besançon ? M.G. : Dans tous les cas, cela aura eu le mérite de renfor- cer le rapprochement entre l’industrie, la formation et la recherche. Maintenant, le sou- ci est que beaucoup de dos- siers ont été présentés. Est- ce qu’on n’aurait pas dû présenter un projet commun avec Rhône-Alpes et Grenoble ? Tout seuls, je ne pense pas qu’on soit retenu en priorité. L.P.B. : Quelle est votre vision de l’in- dustrie franc-comtoise en général ? M.G. : Je ne cache pas mes inquiétudes par rapport à l’in- dustrie automobile. L’indus- trie automobile française a très bien joué le jeu de l’em- ploi en France jusqu’à main- tenant. Aujourd’hui, elle a de grosses contraintes écono- miques qui poussent à aller dans d’autres pays. J’ai bien

d’études et méthodes.

d’œuvre est plus modeste. Et le niveau de qualité s’amélio- re grâce à l’automatisation. Nous sommes donc compéti- tifs en prix et performants en termes de qualité. Tout cela nous fait espérer une crois- sance de 10% par an pour les 5 prochaines années. L.P.B. : Malgré cette forte automa- tisation, l’effectif salarié n’a pas baissé. Comment expliquez-vous cela ?

M.G. : Nous sommes en effet sur le point de démarrer à l’au- tomne une affaire en Rouma- nie, par l’intermédiaire d’un partenaire et client franc-com- tois spécialisé dans le bobina- ge. Cela doit nous permettre

L.P.B. : Cette bonne conjoncture vous permet donc d’engager des travaux d’agrandissement à Bous- sières. En quoi consistent-ils ? M.G. : Nous sommes en train

de construire un nouvel atelier de 2 000 m 2 , soit une augmentation de 25% de notre sur- face globale. Nous déplaçons l’en- semble de l’atelier d’injection. L’inves- tissement immobi- lier est d’1,5 million

de reconquérir des marchés que nous avons perdus à cau- se des baisses de prix imposées par nos donneurs d’ordres. Ces marchés qu’on doit reprendre seront tout de même indus- trialisés en France. L’outillage, la mise

“Je ne cache pas mes inquiétudes par rapport à l’automobile.”

M.G. : Il y a eu un déplacement vers du personnel plus qualifié. Pour gérer une presse à injecter, il faut désormais des compétences en robotisation. Les

gros volumes à produire. Cette démarche de spécialisation s’est accompa- gnée d’une importante pha- se d’automati- sation de notre

“Une croissance de 10% par an pour les 5 prochaines années.”

au point et les essais se feront ici. Seul l’assemblage se fera en Roumanie. L.P.B. : C’est tout de même une vraie délocalisation partielle ? M.G. : C’est une opportunité de développement. Sans cela, nous perdrions définitivement ce genre de marchés. Cette implantation en Roumanie ne nous empêche pas de conti- nuer à nous développer en France. L.P.B. : En attendant de tout délo- caliser en Europe de l’Est… M.G. : Non. Je suis persuadé que nous devons courber le dos encore 5 ou 6 ans. Dans les pays de l’Est, il y a enco- re beaucoup de contraintes liées à la formation et à la non- qualité, sans compter les coûts de transport. Cela ne vaut plus le coup d’aller s’implanter à l’Est que pour le low cost . C’est parce que là-bas, il va y avoir un vrai marché local à ali- menter. Une fois que les gens de l’Est seront formés, qu’ils auront accès à la culture, leur niveau de vie va forcément augmenter et les choses devraient rentrer dans l’ordre. Il suffit de voir ce qui s’est passé en Corée du Sud. Cer- tains produits qui étaient fabri- qués là-bas pour cause de coûts

d’euros, sans compter 1 mil- lion en investissement machi- ne cette année. L.P.B. : Ces investissements à Bous- sières ne vous empêchent pas de créer un site en Roumanie cette année. Quel est le contenu de ce projet ?

besoins sont différents mais toujours importants. Et nous avons augmenté le nombre de personnes dans nos bureaux

production. Ce qui coûte cher en France, c’est la main d’œuvre. Dans un système plus automatisé, la part de la main

Michel Goetz dirige P.M.P.C. depuis 1992.

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