La Presse Bisontine 56 - Juin 2005

UN QUARTI ER À L’HONNEUR

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H ISTOIRE Capacité d’environ 200 places

L’avenir du cinéma n’est pas scellé Le cinéma du 11, rue Battant est fermé depuis le 1 er juillet 1991. Différents projets ont fusé pour le remettre en activité, mais aucun n’a abouti.

L’ intérieur du Styx est presque resté intact depuis sa fermeture le 1 er juillet 1991. Le ciné- ma situé au 11, rue Battant, au premier étage du bâtiment central de laMaison du peuple, dans l’arrière-cour, a cessé les projections faute d’une fré- quentation suffisante. Et depuis, plus rien. Le temps s’est arrêté à la der- nière séance, mais tout est encore en place. À l’entrée, le parquet est grinçant. Les toi- lettes sont sur le palier. Les tapisseries des années 70 aux motifs de rosaces stylisées sont un peu vieillottes. Les rampes de luminaires à la for- me rectangulaire qui courent le long des murs confirment l’époque. Il reste les 200 fau- teuils répartis sur deux niveaux et une affiche mal épinglée du film “Je t’ai dans la peau”. Au charme désuet

rénovation trop importants. Finalement, il y a peu de chan- ce pour que ce cinéma de quar-

du cinéma s’ajoute une odeur de renfermé. “Je ne vous ferais pas visiter la cabine de pro-

tier qui a connu ses heures de gloire rouvre ses portes. “Il a très bien fonctionné dans les années 70. À l’époque, il s’appelait le Rio. Il était ouvert le week-end et une partie de la semai- ne” rappelle Michel

jection, car l’escalier rouillé qui y mène est dangereux. Mais je vous confirme qu’elle est encore équipée” pré- vient Michel Charpy, président du conseil d’administration de la Maison du peuple pro-

Le cinéma porno du milieu des années 70.

Charpy. Mais le cinéma tradi- tionnel confié en gérance a amorcé une phase de déclin. Alors les responsables chan- gent de cap dans la program- mation et en font un cinéma porno jusqu’audébut des années 80 avant qu’il ne prenne le ryth- me “ des films d’art et d’essai.” Aujourd’hui, l’avenir de ce ciné- ma d’avant guerre qui a accueilli des générations de Bisontins n’est pas scellé. Certains vou- draient le voir transformé en une salle de réception. O

priétaire des lieux. Il sert par- fois de guide à des visiteurs intéressés. Car récemment, le cinéma a bien failli reprendre du servi- ce. Un particulier s’est présenté avec l’idée d’en faire une salle de projection privée. Puis il y a quelques mois, deux profes- sionnels issus de l’industrie cinématographiques étaient prêts à investir dans cette sal- le. Mais ils ont finalement rebroussé chemin pour diverses raisons dont des travaux de

La société coopérative conserve le 11 I NVESTISSEMENT Programme de rénovation Pas question pour la société coopérative de la Maison du peuple de se séparer de ce patrimoine immobilier dont elle est propriétaire, même après le départ des syndicats. Elle veut le valoriser autrement.

Michel Charpy : “Ce cinéma a très bien fonctionné dans les années 70.”

VENEZ REDÉCOUVRIR POUR LA SAISON 2005

A u moment où le déména- gement des syndicats de Battant à Planoise est sur le banc des discussions, la ques- tion se pose du devenir de la Maison du peuple qui les loge encore. Le 11 de la rue Battant est un vaste complexe immo- bilier. Il se découpe en trois

immobilier par exemple. “Pour nous, l’idée est de préserver ce patrimoine. Nous allons le gar- der et tenter de donner à ces bâtiments une autre destina- tion en essayant de tisser des accords avec des partenaires pour faire de cette Maison du peuple un lieu de vie. On peut imaginer augmenter la sur- face de certains logements” insiste Michel Charpy. L’es- pace occupé actuellement par le syndicat des Postes pour- rait être aussi transformé en appartement. Les loyers des locataires et les cotisations versées par les syndicats permettent au pro- priétaire de mener quelques travaux de rénovation et de s’acquitter des impôts locaux et fonciers (6 000 euros). “On arrive à changer des portes, des fenêtres. Un escalier doit être rénové car il devient dan- gereux.” Quant à l’escalier extérieur qui montait au ciné- ma, il sera détruit. Vu de l’ex- térieur, ce complexe immobi- lier aurait besoin d’un sérieux coup de peinture. À son ryth- me, la société coopérative le maintient en état. Parole de syndicats, ils défendront leur fief historique avec la ténaci- té qu’on leur connaît. O

les clivages idéologiques pour s’unir et porter ensemble le pro- jet de création d’uneMaison du peuple qui connaîtra des heures fiévreuses en 1936. Quatre ans avant l’acquisition du 11, rue Battant, ceux qui avaient formé “le groupe des amis” ont organisé des bals,

kermesses, tombola pour récolter les financements néces- saires à la concréti- sation de leur idée. 140 000 F seront ain- si collectés. En mai 1957, 30 ans

corps de bâtiments qui abritent un café, 5 appartements, le cinéma et les salles où se réunissent les syndicats. Cet espa- ce peut offrir des opportunités de déve-

“On arrive à changer des portes, des fenêtres.”

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après la création de la Maison du peuple, le conseil d’admi- nistration écrit : “ La société libé- rée de toutes ses dettes va pou- voir consacrer la totalité de ses ressources à l’embellissement et au confort de sa Maison et réaliser ce qui était l’idéal des pionniers : doter les syndicats de locaux propres et agréables pour faciliter les réunions des travailleurs.” Il n’y a pas de raison que le conseil d’administration déro- ge encore à cette règle. Certes les syndicats vont quitter les lieux, mais il n’est pas ques- tion de céder aux sirènes de la capitalisation en vendant cet espace à un promoteur

loppement à condition que la société coopérative de la Mai- son du peuple décide de le valo- riser. C’est elle qui est propriétaire du site. “La société se compose de trois actionnaires essentiels que sont la C.G.T., F.O. et l’U.N.S.A. Mais l’actionnaire majoritaire est laC.G.T.” indique Michel Charpy, président du conseil d’administration. C’est historique. Les syndicats ont acquis cesmurs en 1929 au prix de 290 000 F, après avoir essuyé plusieurs refus de la munici- palité de Besançon qui à l’époque ne voulait pas leur céder du terrain. Mais une poi- gnée de syndiqués a dépassé

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