La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

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NOVEMBRE 2017

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr

N° 192

PLANOISE, VILLE DANS LA VILLE CÔTÉ LUMIÈRE ET CÔTÉ SOMBRE Entre délinquance et initiatives citoyennes, le quartier bisontin fait l’objet de toutes les attentions

le dossier en p. 20 à 27

CommerCe p. 38 Le succès grandissant des courses en drive à Besançon

C.A.G.B. L’événement en p. 6 et 7 Passage en communauté urbaine Les élus des villages du Grand Besançon veulent se faire entendre

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RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

L’immeuble de la rue de Chaillot toujours en sursis

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Anne Vignot, Elsa Maillot, Françoise Presse maire de Besançon ?

Angélisme Quarante années de laisser-aller ne peuvent être effacées par quelques belles déconstructions et réhabilita- tions d’immeubles. La situation du quartier de Planoise, véritable ville dans la ville avec ses côtés obscurs et ses richesses, n’est guère reluisante quoi qu’en disent les élus de cette vil- le qui veulent en faire un quartier exem- plaire. Il est vrai que les initiatives exis- tent, largement soutenues par les politiques publiques à coup de sub- ventions, mais ces tentatives de recon- quête, réussies d’ailleurs pour la plu- part des actions conduites, ne sont hélas qu’un vernis posé sur un bois vermoulu. Les tenants d’un discours par trop angélique devraient se bala- der plus souvent dans certains sec- teurs de Planoise laissés aux petits caïds sans visage qui essaient de fai- re la loi, cachés derrière le casque opaque de leur scooter. Il est devenu - un de nos reporters l’a vécu - impos- sible de prendre une photo dans le quartier sans se faire alpaguer et mena- cer par ces petites frappes gangre- nées de violence et abruties par l’étroi- tesse du ghetto dans lequel quarante années de politique urbanistique les ont enfermés. Ce fameux sentiment d’insécurité qui n’apparaît dans aucu- ne statistique officielle est palpable. Là où il y a vingt ans encore on trou- vait une joyeuse mixité sociale et cul- turelle, la dégradation lente des loge- ments a accompagné la paupérisation progressive des locataires et le nivel- lement des origines. Impossible aujour- d’hui de traverser certains secteurs du quartier sans une certaine appré- hension, se sachant lorgné du coin de l’œil par quelque veilleur oisif qui ne vit que par le trafic de drogue. Enfin les autorités judiciaires et les forces de l’ordre semblent-elles avoir pris la mesure de ce qui se passe ici. La créa- tion d’un Groupement local de traite- ment de la délinquance et les vagues récentes d’arrestations de petits tra- fiquants qui s’en sont suivies - en atten- dant de démanteler des réseaux entiers - donnent un signe positif à ceux qui désespéraient de voir leur quartier sombrer dans le néant. Les initiatives prises dans le cadre de la politique de la ville vont bien sûr dans le bon sens. Pas sûr hélas qu’elles suffisent à effa- cer les traces délétères creusées par un lent délitement de ce quartier, qu’on n’a pas suffisamment anticipé, peut- être par péché d’angélisme. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., E. Chatelaiun - Ville de Besançon, J.-M. Blondeau, J. Boillot, L. Godard, D. Mairey, M. Molin.

L es trois pages que nous avons consa- crées au bilan à mi-mandat du maire de Besançon et à ses potentiels successeurs dans notre précédent numéro ont fait bondir plusieurs élues bisontines, la verte Anne Vignot en tête, qui dénonçaient, en termes peu amènes le caractère misogyne du choix effectué par la rédaction de La Presse Bisontine qui a pla- cé neuf hommes et une seule femme dans les potentiels candidats à la succession de Jean- Louis Fousseret. “Les élues du sexe féminin de la ville de Besançon y sont inexistantes, invi- sibles alors qu’à Besançon la loi sur la parité des conseils municipaux s’applique” s’insur- gent ces élues. Pour mieux exprimer leur désap- pointement, ces élues piquées au vif ont pré- féré user de leur humour pour réaliser un pastiche de ce numéro de La Presse Bisontine dans lequel elles livrent tout à tour leur point de vue.

Ainsi Elsa Maillot, l’élue communiste, com- mente : “Quand j’ai appris que Jean-Louis Fousseret ne se représentait pas en 2020, je terminais mon ménage, j’ai levé la tête et je me suis dit : Pourquoi pas moi ? Après tout, je suis jeune, communiste, dynamique et en tant qu’élue, j’ai acquis une certaine expérience. J’ai de grands projets pour cette ville.” Anne Vignot de surenchérir : “J’ai environ trois ans pour me former pour de vrai. Ben oui, jusqu’à présent je n’étais qu’adjointe femme, un peu comme stagiaire. Aussi, je vais suivre une vraie formation pour être digne d’être… interviewée.” “Messieurs, fini l’entre-soi masculin, place à l’entre-soi féminin, cela va vous changer !” s’en- flamme Ilva Sugny, conseillère municipale délé- guée chargée du… droit des femmes. “Oui, j’ai la certitude que mes compétences, ma pugnacité, ma persévérance me permettent de briguer une mairie. Mais non, car mon ambi- tion féminine est bien plus démesurée : ce que je souhaite, c’est une révolution !” dit quant à elle François Presse, élue à la prévention des risques. Tout le reste est à l’avenant, plein d’humour. Le seul bémol, c’est qu’aucune d’entre elles n’a semble-t-il jamais émis le moindre souhait de briguer un jour la suc- cession de Jean-Louis Fousseret. Malgré leurs belles envolées, la plupart d’entre elles sont invariablement muettes lors des conseils muni- cipaux. Délicat par conséquent de les repé- rer comme potentielles futures maires de Besançon… ■ Les femmes élues à la ville de Besançon pastichent La Presse Bisontine dans un savoureux supplément “non autorisé”.

Le permis de démolir délivré par la préfecture a été attaqué au tribunal administratif.

D ans l’interminable feuille- ton qui oppose les loca- taires de l’immeuble des 12, 14 et 16, rue de Chaillot à Grand Besançon Habitat (G.B.H.), un nouvel épisode devrait survenir dans les pro- chaines semaines. “Enfin, après deux ans de demande, nous allons avoir une entrevue avec le maire de Besançon se réjouit Michel Boutonnet, représentant de la C.N.L., un syndicat de défense des locataires mobili- sé contre la démolition annon- cée de cet immeuble. Nous la réclamions depuis des mois, le maire nous l’a promis à l’occa- sion de sa tournée des quar- tiers pour défendre son bilan à mi-mandat. Nous comptons bien lui faire comprendre que le projet de démolition est tota- lement injustifié et que les loca- taires veulent rester dans cet immeuble.” Pourtant, le sort de cette barre est désormais entre les mains du tribunal adminis- tratif qui doit juger d’ici l’an pro- chain du caractère justifié ou

non de la démolition validée par le conseil d’administration de G.B.H. Du côté de l’organisme H.L.M., on ne varie pas. “La démolition se fera, le recours devant le tribunal n’est pas sus- pensif” confirme G.B.H. qui avait avancé la date de mi-2019. “Nous travaillons pour que tous les locataires soient relogés le mieux possible” ajoute G.B.H. En guise de logements équiva- lents, certains locataires “se sont vus proposer des loge- ments plus petits et plus chers que ce qu’ils ont. Ce n’est pas satisfaisant” poursuit le repré- sentant de la C.N.L. qui conti- nue à dénoncer “l’aberration économique et financière que représenterait une démolition alors que les logements sont spacieux et peu énergivores.” Les représentants des locataires comptent donc beaucoup sur ce futur rendez-vous avec le maire de Besançon pour faire plier G.B.H. et renoncer à son projet “qui n’est en rien justifié” insiste M. Boutonnet. ■

Les embauches ont augmenté de 10 %

L es dernières statistiques de l’emploi salarié pré- sentées à Besançon par l’U.R.S.S.A.F. Franche-Com- té sont de nature à redonner le moral à tous ceux qui dou- taient que la croissance poin- terait à nouveau le bout de son nez. À l’échelle de la région, on constate pour le quatrième trimestre consécutif une haus- se de l’emploi salarié. Sur le seul second trimestre, 2 450 postes supplémentaires ont été créés. Et “même l’indus- trie sort de la spirale négative. On a stoppé les pertes d’em- ploi. Et dans certains secteurs industriels comme l’agro-ali- mentaire, on est même repar- ti à la hausse, avec 10 emplois créés au second trimestre. L’in- dustrie sort du rouge” consta-

te Olivier Blanc, chargé des statistiques à l’U.R.S.S.A.F. À l’échelle départementale, les chiffres sont encore plus encou- rageants. Le Doubs est d’ailleurs celui des huit dépar- tements de la grande région à avoir créé le plus d’emplois lors du second trimestre de cette année. “Les embauches de longue durée dans le Doubs sont en hausse de 10 % C’est la plus forte progression de Bourgogne-Franche-Comté” confirme le spécialiste. 650 postes ont été créés au deuxiè- me trimestre à l’échelle du Doubs (et 2 950 en un an). Même l’industrie y est repar- tie à la hausse avec 190 postes nouveaux. “C’est la première fois qu’on constate une haus- se des effectifs industriels

Les chiffres des embauches sont repartis à la hausse. Même pour

le secteur industriel

dans le Doubs.

depuis 2011. Et les perspec- tives sont encourageantes” ajoute Olivier Blanc. Avec des statistiques aussi encourageantes, on serait en droit de se demander pourquoi

la courbe du chômage ne flé- chit pas encore. Deux expli- cations à cela : l’été, l’activité ralentit et explique donc le repli provisoire de l’emploi et ensui- te, vu que la reprise de l’éco-

nomie se confirme, on voit arri- ver des personnes qui s’ins- crivent à nouveau sur les registres de Pôle emploi, espé- rant décrocher un des postes en création. ■

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L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

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POLITIQUE

Le nouveau directeur de cabinet du maire

“Je suis là pour mettre du liant, de l’écoute, de la bienveillance”

L a Presse Bisontine : En quittant la fonction publique territoriale pour intégrer le cabinet du maire, vous donnez une tournure plus politique à votre carrière. Pourquoi ce choix ? Pascal Gudefin : J’arrive en fin de car- rière en 2021. Pour ces dernières années, j’avais le souhait d’appor- ter à cette ville et à son maire un peu de mon expérience, mon savoir- faire, ma connaissance du terrain. Je suis bien conscient que ce pos- te est fait d’abnégation, d’énergie, de temps. Le maire de Besançon m’avait confié le projet de tram- way, c’était une première marque de confiance. Cette transition au cabinet est presque logique. Ce nou- veau poste me permettra d’être encore plus prêt de l’organe déci- sionnel. Je suis là pour mettre du liant, de l’écoute, de la bonne volon- té et de la bienveillance entre tous. L.P.B. : Surtout au moment où la majori- té municipale montre des signes de fra- gilité, voire de fracture… P.G. : C’est la raison pour laquelle ce rôle de dialogue, de diplomatie sera essentiel. C’est ce que j’ai envie d’apporter. Nous ne sommes qu’à mi-mandat et il reste encore beau- coup à accomplir dans un pro- gramme électoral qui était très ambitieux. Je souhaite évidemment travailler avec l’ensemble des élus, qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition. Je veux aussi être celui qui permette cette écoute des citoyens bisontins, des bonnes volon- tés et des énergies. L.P.B. : À l’écoute des nouveaux talents politiques qui émergent également ? Sym- pathisant du mouvement En Marche, vous êtes sans doute aussi là pour préparer la succession de Jean-Louis Fousseret ? P.G. : J’ai en effet soutenu le candi- dat Macron pendant la campagne présidentielle ainsi que les candi- dats En Marche aux législatives. C’était un engagement citoyen et très personnel qui correspondait aux valeurs d’humanisme social que j’ai toujours défendues. J’ai aimé également cette façon de vou- loir décloisonner les choses, de mobi- Entretien du nouveau dir’cab au moment où il prend ses fonctions. Pascal Gudefin, le Monsieur Tramway de Besançon devient directeur de cabinet du maire de Besançon Jean-Louis Fousseret. Pourquoi ce haut fonctionnaire bisontin a-t-il voulu amorcer un virage politique dans sa carrière ? Quelles sont ses ambitions ?

de Franois que la Région refuse de finan- cer dans son nouveau plan ferroviaire ? P.G. : C’est regrettable et çamontre que le dialogue avec la grande Région qui se cherche encore un peu car elle est jeune, est indis- pensable. Ce sera aussi une de mes attributions, d’améliorer ce dialogue avec les autres collecti- vités. L.P.B. : Quel est votre regard sur l’évo- lution de l’agglomération au moment où se discute le passage à une commu- nauté urbaine, avec des maires qui crai- gnent de perdre leurs dernières préro- gatives ? P.G. : Cette communauté urbaine est très importante à l’échelle du territoire régional. À côté d’une métropole dijonnaise, on serait beaucoup moins fort si on restait communauté d’agglomération. Mais il est indispensable de réa- liser cette communauté urbaine dans le respect de toutes ses com- posantes, et plus que ça, il faut demander aux maires de la péri- phérie d’être des relais au plus fin du territoire. Tout l’enjeu est bien de leur donner la possibili- té de continuer à jouer un vrai rôle. L.P.B. : Revenons à la ville de Besan- çon. Quels seront les gros dossiers aux- quels vous allez vous atteler en priori- té ? P.G. : La réussite du futur pôle Viotte est essentielle car il s’agit de fixer près de 800 agents de l’État et plusieurs centaines d’agents de la Région à cet endroit. Le dossier est bien parti. D’autres chantiers démarrent comme les Vaîtes. Les travaux à la Grette vont également démarrer d’ici la fin de l’année. Et bien sûr le pro- jet Saint-Jacques qui est en pha- se préparatoire. Un dossier, sans doute moins marquant, me tient pourtant à cœur car j’ai commencé par là en arrivant sur Besançon, c’est la réussite de Proxim’cité. L’enjeu reste le même : permettre aux Bisontins de rester proactifs par rapport à la politique muni- cipale. Que le point de vue des électeurs et des citoyens soit tou- jours pris en compte est fonda- mental. L.P.B. : Un commentaire sur la polémique née des frictions entre l’attachée de presse de la ville, membre du cabinet, et un journaliste local qui dénonçait un mélange des genres ? P.G. : Une attachée de presse au cabinet, c’est sa place. Ensuite, Alexandra Cordier est suffisam- ment intelligente pour ne pas mélanger les rôles entre sonmétier et sa fonction politique pour L.R.E.M. Mon rôle sera aussi de protéger les membres du cabinet, tout en donnant à ses membres de l’ouverture. Je souhaite un maximumd’ouverture et de trans- parence avec un cabinet ouvert aux citoyens où chacun puisse s’exprimer normalement. n Propos recueillis par J.-F.H.

Pascal Gudefin prend ses fonctions de directeur de cabinet du maire de Besançon le 23 octobre.

liser les énergies. C’est un peu comme cela que je conçois ce nou- veau poste. Ceci dit, je ne suis pas encarté à En Marche, le maire ne me l’a d’ailleurs pas demandé. Mon rôle sera de réussir la fin du mandat. Il y a une vraie dimen- sion politique dans la fonction que je vais occuper, mais pas poli- ticienne. L.P.B. : On a vu aussi des hauts fonc- tionnaires territoriaux basculer ensuite dans la politique. Vous souhaiterez vous engager ensuite ? P.G. : Clairement, à titre person- nel, je n’envisage pas de m’enga- ger en politique. Même si l’appé- tit vient en mangeant… (rires). Ce poste de directeur de cabinet est déjà une entreprise lourde et excitante à la fois. Et je pense que dans trois ou quatre ans, je serai épuisé… (rires). L.P.B. : Vous quittez la direction des mobilités à la C.A.G.B. et vous resterez comme le Monsieur Tram de Jean-Louis Fousseret. Un tram qui peine encore à atteindre les chiffres de fréquentation annoncés avec un réseau Ginko que des utilisateurs critiquent pour son manque d’efficience. Vous quittez cette fonction avec quel sentiment ? P.G. : Avec beaucoup de satisfecit et quelques éléments moins satis- faisants. Il faut reconnaître que le projet de tram en lui-même est une grande réussite : le chantier s’est bien déroulé, dans les délais

et l’enveloppe financière, la ville a été transformée avec les amé- nagements urbains liés au tram. Sur le réseau Ginko, il y a égale- ment des points très positifs. On n’a jamais pris autant les trans- ports en commun à Besançon. 100 000 personnes les emprun- tent tous les jours, dont 40 000 dans le tram. À mon sens, l’ima- ge de marque de ce réseau ne mérite pas les critiques qui en sont faites. Certes, quelques uti- lisateurs sont moins bien des- servis qu’avant, mais dans l’en- semble, tout est réuni pour que la nouvelle organisation du réseau retrouve toutes ses lettres de noblesse. Je suis également satis- fait d’avoir mené à bien cette nou- velle ligne 3 de T.C.S.P. L.P.B. : Sur le tram, on n’est pas enco- re aux 50 000 voire 60 000 voyageurs par jour espérés ? P.G. : On y arrivera quand le pôle Viotte sera réalisé, que les Vaîtes seront terminées, que l’école d’in- firmière sera installée aux Hauts- du-Chazal. Tout cela va apporter le flux prévu, il faudra juste enco- re quelques années pour que le réseau prenne toute sa dimen- sion. L.P.B. : Et les points négatifs ? P.G. : Ce ne sont pas des points négatifs mais le challenge qu’il reste à réussir, c’est la nouvelle délégation de service public avec

le nouveau pres- tataire Kéolis. L’actuel déléga- taire Transdev a perdu beaucoup d’argent - 6 mil- lions d’euros - sur l’exploitation du réseau bisontin. Le problème, c’est qu’il avait sures- timé les recettes et sous-estimé ses charges, le tout dans une période de tran- sition alors que le tram n’était pas encore en service et que les travaux pertur- baient le réseau. Ceci dit, sur le plan mondial,

Bio express

l Pascal Gudefin a 58 ans, il est originaire de Louhans en Saône-et-Loire. l Il est ingénieur de l’école des travaux publics de l’État. l Il est arrivé en 1999 à Besançon après un début de carrière à la D.D.E. en région parisienne où il a travaillé à la création des villes nouvelles de Melun-Sénart et Marne-la-Vallée. Puis il a travaillé sur l’île de la Réunion sur le patrimoine architectural créole. En Franche-Comté, il a participé pour l’État à la réalisation de la déviation de Quingey et des Hôpitaux-Neufs. Besançon en 1999 en tant que directeur de la voirie, puis des espaces publics. l En avril 2010, il prend la responsabilité de la mission tramway à la C.A.G.B. et devient directeur du pôle mobilités. l l lIl a intégré la Ville de l Le 23 octobre 2017, il prend ses fonctions de directeur de cabinet du maire de Besançon.

“On n’a jamais pris

autant les transports en commun à Besançon.”

Transdev a réalisé 98 millions d’euros de bénéfices. S’il n’avait pas eu Besançon, il aurait réali- sé 104 millions…Pour le groupe, ce n’est pas forcément grave.Main- tenant que le réseau monte en puissance, la prochaine déléga- tion de service public s’annonce excellente. Sur le bilan global, la seule nuance que je mettrais est donc sur cette image du réseau qui n’est pas encore bonne aux yeux des utilisateurs, sans dou- te à tort.

L.P.B. : Un mot sur l’épisode de la gare

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

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ARTISANAT

Nouveauté

Il crée des luminaires en peau de truites Le Bisontin Benoît Lime récupère des peaux de truites dans une pisciculture pour les transformer en abat-jour. Une originalité transformée en entreprise.

B enoît Lime est à la fois inventeur, créatif et doté d’un goût certain pour créer des objets épurés. C’est aussi un touche-à-tout capable de façon- ner le fer, coudre avec la machi- ne à pied de sa grand-mère pour rapiécer des morceaux de cuir, tailler du bois pour faire un pied de luminaire, ou se muer en maroquinier.À 27 ans, le Bison- tin (originaire de Gennes) doit faire connaître son talent. Il faut dire que ses créations sont pour lemoins originales, voire uniques en France. Dans son atelier bisontin situé rue des Fusillés, le Franc-Com- tois confectionne des luminaires avec de la peau de truite sau- monée. Rassurez-vous : aucune odeur de poiscaille ne parfume la pièce. Juste une légère touche de bois fumé est perceptible si on colle son nez dessus. Point de viscosité. Les peaux - préa- lablement récupérées avant qu’elles ne partent à l’équar- rissage - proviennent d’une pis- ciculture située à Bonnevaux-

le-Prieuré. Elles sont lavées puis tannées grâce à un procédé natu- rel que le jeune Bisontin a décou- vert après quelques tests et recherches. Il ramasse des écorces de bois pour créer une infusion. Le tannin transmet une couleur rouge ou jaune à la peau de poisson que l’on peut confondre avec de la peau de serpent. “Le cuir de poisson est bien plus résistant que n’importe quel autre cuir à taille égale” explique l’artisan qui a com- mencé par réaliser un portefeuille.

Benoît Lime présente une de ses réalisations : une lampe avec un abat-jour en peau de truite.

Mais comment l’étudiant titulai- re d’un Master en éducation scienti- fique a-t-il eu l’idée (saugrenue) d’uti- liser la peau de poisson comme matériau ? C’est à la suite d’une expé- rience profession- nelle en intérimau sein de la pisci- culture qu’il mesu- re la faculté des

Un air de peau de serpent.

19 novembre. Il espère à terme pouvoir vivre de ses réalisa- tions. De la rivière au lumi- naire, ça coulait de source. n

la société “Cordium piscem”, cuir de poisson en latin. Il expo- sera ses réalisations (aussi des objets d’art en métal) au salon “Talents et Saveur” à Besan- çon-Micropolis du 17 au

re “grand public” : “Les lampes se vendent aux alentours de 150 euros” présente le jeune chef d’entreprise. Les objets d’art jusqu’à 700 euros. Le jeune entrepreneur a créé

peaux à laisser passer la lumiè- re tout en dévoilant les écailles. Encore fallait-il trouver les asso- ciations pour arriver à une peau lisse et résistante. Benoît dessine ses patrons, coud à la main chaque pièce, choisit à l’œil chaque peau. Il a déve- loppé une gamme de luminai-

E.Ch.

Renseignements : www.cordiumpiscem.fr Au salon Talents et saveurs du 17 au 19 novembre à Micropolis Besançon

L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

PASSAGE EN COMMUNAUTÉ URBAINE : LES “PETITS” MAIRES VEULENT SE FAIRE ENTENDRE

Les sujets évoqués par l’association “Équilibre des territoires” l Fiscalité “On nous demande de prendre le train, mais on ne connaît pas le prix du billet” résume un membre de l’association. Comment évoluera la fiscalité ? “Nous n’avons aucune information précise à ce sujet.” l Transfert de personnel “La C.A.G.B. va embaucher 32 personnes de plus pour l’eau et l’assainissement, créant de nouvelles charges car certaines tâches étaient réalisées bénévolement.” “Faux” répond Christophe Lime (en charge de ce dossier) : “La création de 32 postes permet d’in- tégrer des agents des syndicats dissous. Des emplois sont main- tenus pour gérer l’exploitation en eau pour 15 communes et 48 en assainissement.” Ceci a été présenté et voté dans le transfert de compétences, inscrit dans les prospectives budgétaires. l Pouvoir Les élus des communes craignent l’arbitrage des projets. Actuel- lement, le conseil d’un village peut par exemple reporter la réfec- tion d’une route à l’année suivante pour pouvoir financer un équi- pement pour une école. “Mais si la compétence voirie est transférée à l’agglo, alors chaque commune perdra le budget correspon- dant, et la possibilité d’arbitrage aura disparu.” l Gouvernance “70 communes, loi N.O.T.R.E., Communauté urbaine… Une nou- velle gouvernance s’impose.” Il ne faut plus que ce soit automati- quement le maire de Besançon qui soit le président du Grand Besançon dit l’association. “Il faut imposer par défaut le vote à bul- letin secret dans le conseil communautaire du Grand Besançon.”

Le Grand Besançon projette de passer en communauté urbaine pour peser sur l’échiquier national comme la loi le lui permet. Or, de nombreuses communes s’inquiètent d’une perte

de pouvoir. La création d’une association “contre la communauté urbaine” a-t-elle les moyens de s’opposer à la volonté de l’exécutif en place ?

l Opposition La Communauté urbaine, nouveau millefeuille ? “Contre” la Communauté urbaine, mais “pour” des propositions

Si elle se défend de faire de la politique, l’asso- ciation “Équilibre des territoires” récemment constituée s’inquiète du transfert des pouvoirs à une institution, au détriment des communes.

A voir toutes les clés en main pour juger en âme en conscience du bien- fondé du passage en Communauté urbaine.Voilà com- ment l’association “Équilibre des territoires” se définit. L’initiati- ve lancée par Rémy Lucas (conseiller municipal à Bous- sières) a réuni une dizaine de personnes samedi 14 octobre lors l’assemblée constitutive de l’as- sociation. Des élus - surtout des conseillers municipaux et peu de maires - étaient présents.Au regard du nombre d’élus dans le Grand Besançon (environ 1 000 conseillers), c’est assez peu. Vue par certains comme une fronde, par d’autres comme un épiphénomène, cette réunion a le mérite de montrer que le sujet inquiète, surtout dans les “petites” communes du Grand Besançon. Elles ont peur de tout perdre : leur pouvoir de décision, leur autonomie, lors d’un vote (attendu au printemps) du pas- sage en communauté urbaine. Cette opposition à l’exécutif de

l’agglomération tire son origine dans le transfert non digéré du Plan local d’urbanisme inter- communal à l’agglomération. “Depuis un an, la façon dont se déroule le débat sur le passage en Communauté urbaine est déplorable : lors du vote sur le P.L.U.I., le président de l’agglo- mération a fait pression sur des élus pour qu’ils votent pour. On a par exemple proposé à unmai- re la réfection de la route qui mène à sa commune en l’échan- ge d’un vote favorable” assure l’association (qui n’a pas de sta- tut juridique). Pour exemple, Rémy Lucas évoque une réunion organisée par les élus du Sud- Ouest de la C.A.G.B. au sujet de la communauté urbaine : “Elle a été annulée brutalement à la dernière minute par le président de l’agglomération alors que la liberté de réunion est un droit, dit-il. Les moyens de communi- cation de la C.A.G.B. sont dédiés presque exclusivement à la vision de la Communauté urbaine vou- lue par le président, avec une

(photo D. Mairey)

Réunion d’élus autour de la question de la Communauté urbaine à Boussières.

çon, MoDem) qui se dit favorable à la communauté urbaine, sous certaines conditions. “En termes d’ambitions depuis 2014 à la C.A.G.B., je reste sur ma faim. Il faut des projets plus ambitieux et une proposition d’organisa- tion” émet le Bisontin. L’association croit à l’intercom- munalité, la seule capable de réaliser à plusieurs ce qu’il n’est pas possible de faire seul. Au-delà des critiques, la réunion a permis d’établir une inter- communalité autour de projets, et non de gestion. Le Grand

absence totale d’égalité de paro- le entre les différents courants de pensée dans l’agglomération” dit-il. D’où son envie de créer l’association en envoyant des invitations à tous les maires de l’agglo afin que la voix des “anti” porte. “Nous sommes surtout demandeurs d’informations. On a l’impression que tout se fait à l’arrache. On ne veut pas signer un chèque en blanc” répète Rémy Lucas. D’autres ont assisté à la réunion “pour écouter ou débattre” à l’image de Laurent Croizier (conseiller municipal de Besan-

Besançon trouvera selon eux l’adhésion des populations dans les projets réalisés comme l’ac- cès au très haut débit et la cou- verture mobile : “Nous avons besoin que l’agglomérationmène des projets cohérents, ciblés sur les services et structures d’inté- rêt communautaire. Comment peut-on transférer la compéten- ce voirie des chemins et des rues, mais laisser les routes nationales à la charge des communes ? Com-

ment peut-on transférer l’entre- tien de la voirie en oubliant le service hivernal ? Comment peut- on transférer l’eau et l’assainis- sement, mais en oubliant la défen- se incendie ?” interrogent les adhérents. Un meilleur équilibre, voilà ce qu’ils demandent. Les maires n’en pensent pasmoins. En 2020, on pourrait assister à une crise de vocations… n E.Ch.

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l Lexique Dérogation au seuil des 250 000 habitants Communauté de communes, d’agglomération, urbaine : quelles différences ? Les communautés de communes, d’agglomération et urbaines sont des établisse- ments publics de coopération intercommunale (E.P.C.I.) à fiscalité propre, c’est-à-dire disposant de ressources fiscales propres. Mais qu’est-ce qui les distingue ?

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pétences que les communes lui trans- fèrent. Le conseil de communauté peut aussi définir des compétences qui sont “d’intérêt communautaire”, afin d’élar- gir le champ d’intervention de la com- munauté. l La communauté urbaine (art. L 5 215-1 du C.G.C.T.) est un établisse- ment public de coopération intercom- munale (E.P.C.I.) regroupant plusieurs communes d’un seul tenant et sans enclave qui forment, à la date de sa création, un ensemble de plus de 250 000 habitants. Jusqu’à la création des métropoles, les communautés urbaines constituaient les E.P.C.I. à fiscalité propre les plus intégrés. Les premières communautés urbaines (Bordeaux, Lille, Lyon et Strasbourg) ont été créées par la loi du 31 décembre 1966. Se sont ensuite ajoutées : Brest, Cherbourg, Dunkerque, Le Creusot- Montceau-les-Mines, Le Mans, Alen- çon, Arras, Nancy, Nantes, Nice, Mar- seille, Toulouse. Après Nice, qui est devenue le 1 er janvier 2012 la première métropole au sens de la loi de 2010, plusieurs de ces communautés ont

changé de statut et sont devenues des métropoles au 1 er janvier 2015. Enfin, la loi N.O.T.R.E. du 7 août 2015 prévoit que les agglomérations anciennes capitales régionales (Amiens, Besançon, Caen, Châlons-en-Cham- pagne, Clermont-Ferrand, Limoges, Metz, Montpellier, Poitiers) pourront opter pour le régime de la communauté urbaine, même si elles n’atteignent pas les seuils démographiques exigés par la loi. La communauté urbaine exerce les compétences qui lui sont transférées en lieu et place des communesmembres. Certaines des compétences sont obli- gatoires : - aménagement et développement éco- nomique, social et culturel de l’espa- ce communautaire, - équilibre social de l’habitat, - politique de la ville, - protection et mise en valeur de l’en- vironnement, - politique du cadre de vie, - gestion des services d’intérêt collec- tif. D’autres compétences sont transférées sur décision des conseils municipaux. n

ment constituées pourront être main- tenues. l La communauté d’agglomération (art. L 5 216-1 et suivants du C.G.C.T.) est un E.P.C.I. créé par la loi du 12 juillet 1999, qui remplace la communauté de ville. Elle regroupe plusieurs com- munes sur un territoire d’un seul tenant et sans enclave. Visant les zones urbaines, la commu- nauté d’agglomération doit former, lors de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants, autour d’une ou plusieurs communes centres de 15 000 habitants. Ce seuil n’est toutefois pas exigé lorsque la communauté d’ag- glomération comprend le chef-lieu du département ou la commune la plus importante du département, ou, depuis la loi N.O.T.R.E., qui introduit une nou- velle souplesse, lorsque la commune la plus peuplée est la commune centre appartenant à une unité urbaine de plus de 15 000 habitants.

Le seuil minimum de 50 000 habitants est resté inchangé dans la loi N.O.T.R.E. qui n’a pas prolongé l’exception pré- vue pour les communes littorales. En effet, jusqu’au 28 juillet 2015 celles-ci bénéficiaient d’un seuil minimum de 25 000 habitants pour se constituer en communautés d’ag- glomération.

l La communauté de communes (art. L 5 214-1 du C.G.C.T.) est un E.P.C.I. créé par la loi du 6 février 1992 qui associe des communes au sein d’un espace de solidarité en vue d’élaborer un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace. Elle exerce, en lieu et place des com- munes membres, des compétences obli- gatoires et des compétences option- nelles, ainsi que des compétences supplémentaires que les communes lui transfèrent. Visant à renforcer les intercommuna- lités, la loi NO.T.R.E. du 7 août 2015 a fait passer le seuil pour constituer celles-ci de 5 000 à 15 000 habitants et prévoit qu’elles seront organisées autour de bassins de vie. Des déroga- tions sont toutefois prévues pour les zones de montagne et les territoires peu denses, pour lesquels un seuil mini- mal de 5 000 habitants est possible. De même, les intercommunalités de 12 000 habitants au moins et récem-

La communauté d’ag- glomération dispose de compétences obliga- toires (aménagement de l’espace, développement économique, équilibre social de l’habitat, poli- tique de la ville) et de compétences option- nelles (trois à choisir parmi : voirie, assai- nissement, eau, cadre de vie, équipements cul- turels et sportifs, action sociale). Elle peut en outre exercer des com-

Les premières sont nées dès 1966.

l Réaction Jean-Louis Fousseret pro-C.U. Le président de l’Agglo en campagne pour la communauté urbaine Partout où il va désormais, le maire de Besançon président de la C.A.G.B. ne manque pas de vanter les mérites qu’aurait à ses yeux un passage en communauté urbaine. Ses arguments.

C’ est son “grand projet politique” comme il le dit lui-même. Peut- être le dernier grand projet poli- tique qu’il voudra mener à bien avant de passer la main : la transformation de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon en Communauté urbaine. Chaque fois qu’il le peut, à chaque réunion publique ou conférence de presse d’envergure, Jean- Louis Fousseret milite pour ce passage en C.U. Car selon lui, “dans un contexte toujours plus concurrentiel, nous sommes obligés de monter en puissance. Alors qu’elles ne sont plus des capitales régionales, Clermont-Fer- rand, Orléans, Metz sont devenues des métro- poles. Si on ne bouge pas, on resterait peut- être la seule communauté d’agglomération ancienne capitale régionale qui ne devien- drait pas une communauté urbaine. Nous serions condamnés à devenir, non pas une sous-préfecture comme le disent certains, mais une ville de moindre importance, c’est cer- tain.” Convaincu de l’intérêt pour la C.A.G.B. de passer en C.U., le maire de Besançon se dit aussi “attentif à ce que ça ne devienne pas un énorme machin. Pour cela, il faut rester atten- tif pour que les maires qui craignent que doré-

Le maire-président n’a pas manqué de plaider pour la communauté urbaine à chacune

de ses récentes réunions publiques de mi-mandat.

navant on fasse tout sans eux soient rassu- rés. Il faut que l’on continue à entendre la voix des maires martèle M. Fousseret. C’est un grand challenge.” n

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ACCIDENTOLOGIE

34 tués l’an dernier

Toujours plus de radars, et pas moins de victimes

Depuis 2015, l’accidentologie est

27 personnes avaient perdu la vie sur les routes du Doubs en 2015, 34 en 2016 et combien cette année ?… Avec le dramatique accident qui a fait trois morts au rond-point du Fort Benoît à Besançon le 30 septembre dernier, le macabre décompte fait déjà état de 30 morts depuis le début de l’année. “On a déjà presque atteint le nombre de tués global de l’année 2015” déplo- re Damien David, coordinateur sécu- rité routière à la D.D.T. du Doubs. Il semble hélas que la courbe de bais- à nouveau repartie à la hausse sur les routes du Doubs. Déjà 30 morts à déplorer. Les campagnes de prévention et de contrôle s’intensifient.

se des victimes de la rou- te amorcée en 2003 avec le plan Chirac ait atteint un étiage. “C’est vrai qu’on semble avoir atteint un plancher en deçà duquel on ne peut pas descendre corrobo- re Gilles Guérin, chef de l’escadron de sécurité routière à la gendar- merie du Doubs. Il res- te un petit noyau de per- sonnes qu’aucun message de prévention ne semble atteindre. La Code de la route est sans doute le document offi- ciel le plus bafoué en France mais certaines personnes ne se sentent toujours pas concernées, ou sont dans le déni. Hélas, la délinquance routière n’est pas un sujet suffisamment pris au

Une troisième catégorie

d’addiction : le portable.

bus. “C’est évidemment dès le plus jeu- ne âge qu’il faut les sensibiliser. Mais on a l’impression qu’une fois le permis obtenu, les jeunes font “reset” dans leur cerveau et reproduisent les mêmes erreurs que leurs aînés” note le res- ponsable de la gendarmerie avec un certain dépit. Une chose est sûre : les forces de l’ordre seront de plus en plus vigilantes au bord des routes du Doubs. n J.-F.H. Sur les 8 premiers mois de l’année, les forces de l’ordre ont relevé 1 174 infrac- tions pour conduite sous l’emprise d’al- cool, 211 infractions pour conduite sous l’emprise de stupéfiant et 6 215 excès de vitesse (hors radars fixes). “Les ser- vices de police et de gendarmerie vont renforcer leurs contrôles notamment aux abords des établissements de nuit” précise la préfecture. n Près de 1 200 infractions pour conduite en état d’ivresse A près le brutal retournement de situation de septembre et son cortège de 12 morts en un mois, “soit plus du tiers depuis le début de l’année” précise la préfecture, Raphaël Bartolt, le préfet du Doubs a décidé de renforcer les sanctions en allongeant la durée de suspension des permis de conduire pour conduite sous emprise d’alcool et de stupéfiants.

Gilles Guérin commande l’escadron de sécurité routière à la gendarmerie du Doubs.

sérieux.” Même les précautions que l’on croyait définitivement acquises comme le port de la ceinture sont enco- re bafouées. La preuve : 380 personnes ont été tuées sur les routes de France l’an dernier car elles n’avaient pas bou- clé leur ceinture. “On en voit certains qui achètent des boucles de ceinture

poursuivre. “Nous mettons en place de plus en plus des opérations de contrôles multiples sur unmême axe où plusieurs contrôles de gendarmerie peuvent se succéder à quelques kilomètres d’in- tervalle. Les gens sont surpris, mais ça contribue sans doute à freiner les ardeurs de certains” poursuit le com- mandant. Les causes d’accident sont connues : la vitesse, en premier, et l’alcool. “La vitesse inadaptée est la plupart du temps en cause dans les accidents cor- porels. La deuxième cause, ce sont les conduites addictives et notamment l’al- cool et les drogues qui restent la pre- mière cause d’accidents mortels (au moins 20 % des cas). Ensuite vient le non-respect des priorités” énumère M. Guérin. À côté des conduites addic- tives que sont l’alcool et la drogue, il y en a désormais une troisième, qu’il est pourtant difficile à comptabiliser dans les statistiques : le téléphone por- table. “C’est devenu en effet la troisiè- me catégorie d’addiction” , sans doute un des facteurs qui explique que l’ac- cidentologie soit repartie à la hausse ces deux dernières années. Pour tenter d’enrayer le phénomène, le commandant Guérin prône la “mar- teau-thérapie” , c’est-à-dire “rabâcher, rabâcher, rabâcher les messages. Et s’il le faut, passer à des sanctions plus fortes” prévient-il. En matière de pré- vention, les actions de sensibilisation commencent dès le plus jeune âge. Comme cette animation qui s’est tenue le 28 septembre dernier devant le col- lège de Valdahon où les forces de gen- darmerie et les services départemen- taux de la sécurité routière se sont déplacés pour sensibiliser les collé- giens au port de la ceinture dans le

dans des casses et qui les mettent com- me ça pour éviter que ça ne bipe dans la voiture et donc qui ne sont pas atta- chés.” La montée en puissance des contrôles, l’installation de radars et certaines opérations coup de poing menées par les forces de l’ordre devraient donc se

Bilan Une année d’accidents en chiffres En comparaison avec l’année

en 2016, soit 29,6 % de plus qu’en 2015. La mortalité a certes été divisée par 4 depuis les années soixante-dix, pério- de noire de l’accidentologie en France, mais les chiffres sont à nouveau orien- tés à la hausse. l La plupart des accidents mortels se sont déroulés à moins de 5 km du domi- cile (60 % d’entre eux). Au total, 86 % de ces accidents ont lieu à moins de 20 km du domicile. l Concernant le type de victimes, ce sont les automobilistes les plus tou- chés. Sur les 35 décédés de l’an der- nier, 21 étaient des automobilistes (et 97 blessés hospitalisés). 6 des victimes qui ont succombé étaient des piétons (et 40 piétons blessés hospitalisés), 5 étaient des motards (47 motards hos- pitalisés), 1 tué était un cycliste (9 cyclistes hospitalisés), 2 tués étaient dans un poids lourd, et 3 autres dans une autre catégorie (trottinette ou autre).

l L’âge des victimes. 4 tués et 18 bles- sés hospitalisés avaient moins de 13 ans, 8 tués avaient entre 14 et 24 ans, 17 entre 25 et 64 ans et 6 avaient 65 ans et plus. l Les facteurs d’accidents sont mul- tiples mais les deux causes les plus fré- quentes sont toujours immanquable- ment l’alcool (13 tués, soit 42 % des décès) et la vitesse (7 tués, soit 21 %). La prise de stupéfiants a été à l’origine de 3 accidents mortels, le refus de prio- rité 3 autres et l’imprudence 3 autres. Les malaises au volant ont fait 2 vic- times, la circulation à gauche 1 victime et le manque de vigilance une derniè- re. La prise de stupéfiants semble en croissance constante : 433 tests se sont révélés positifs l’an dernier sur les routes du Doubs. Quant à l’alcool, les taux mesurés dans les accidents s’étalaient de 0,93 g par litre de sang, à 2,76 g dans le cas le plus extrême.

l L’année 2017 risque fort de ressem- bler à 2016 qui a été caractérisée par un nombre d’accidents en baisse, mais avec des victimes hélas plus nom- breuses. 312 accidents corporels ont été comptabilisés sur les routes du Doubs en 2016, c’est 12,4 % de moins que l’année précédente. Ces accidents ont causé 359 blessés, dont 217 hos- pitalisés. Là encore, c’est 14,5 % de moins que l’année d’avant. Mais c’est sur le nombre des tués que la courbe s’envole entre 2015 et 2016 : 35 tués précédente, 2016 laisse apparaître une baisse de 12,4 % des accidents corporels mais 31 accidents avaient causé la mort de 35 personnes. Près de 30 % de tués en plus par rapport à 2015.

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SPORT

Aux Jeux olympiques en 2020

D ans les locaux d’Entre- temps escalade, rue Albert Einstein (à proxi- mité de la chaufferie de Planoise), on ne fait pas mys- tère du manque de place et de surface d’équipements, alors que les licenciés se font, eux, de L’escalade, une activité en pleine ascension En gestation depuis plusieurs années, le projet d’une grande salle dans Besançon voit enfin son aboutissement avec une ouverture prévue début 2019. De quoi attirer toujours plus de pratiquants. La nouvelle salle d’escalade,

plus en plus nombreux. “Nous venons de rouvrir des cours sup- plémentaires. Au début, il y avait trop de demandes et des listes d’attente” , explique Éric Simon, son président, qui constate une nouvelle hausse des inscriptions de 10 % sur 2017. L’engouement pour la pratique ne faiblit pas depuis quelque temps, aidé par la médiatisa- tion autour de son entrée aux Jeux olympiques. L’escalade inté- grera en effet les épreuves olym- piques en 2020 à Tokyo, avec le baseball, le karaté, le skate- board et le surf. “C’est une activité qui se fait aus- si de plus en plus en milieu sco- laire” , remarque Loïc Pagand, moniteur du club bisontin. On pratique ici à tout âge : de 5 à 60 ans et plus. Parmi ses 500 adhérents, figurent aussi quelques espoirs de l’escalade française comme Nao Monchois “qui termine 5 ème au Cham- pionnat du monde jeune de dif- ficulté.” Cette salle neuve ouvre d’ores et déjà de nouvelles perspec- tives sur les trois disciplines de l’escalade : bloc, difficulté mais

dont les murs les plus hauts seront à 16 m, comptera aussi sans doute des équipements extérieurs.

L’association Entre-temps escalade (ici son président Éric Simon) prend aussi part au Raid Handi-fort et à Vital’été, et sera présente au prochain salon outdoor en juin.

aussi vitesse “qui ne se pratique pas actuellement, faute de struc- ture adéquate.” Avec la possibi-

“une très belle idée.” Montant de l’investissement : 1,8 million d’euros. Entre-temps escalade sera, elle, chargée de la gestion de l’équipement et de son amé- nagement intérieur à hauteur de 500 000 euros. Les premières esquisses sont attendues d’ici la fin de l’année. Suivront les appels d’offres et les travaux dès la mi-2018 pour une ouverture prévue en 2019, avec pourquoi pas l’accueil des championnats de France uni- versitaire enmai en guise d’inau- guration. n S.G.

Ville, puis le Grand Besançon, ont ensuite pris la main” , pré- cise Éric Simon. Aujourd’hui, c’est arrêté. Un local de 1 500 m 2 (dont 1 000 m 2 dédiés à la grimpe) sera créé au stade Léo Lagrange, juste à côté du Racing Besançon. “Cela fera un ensemble cohérent sur un complexe sportif (qui réunit déjà tennis, football, natation…) non loin du centre-ville, du Palais des sports et de la nouvelle ligne 3” , estime le président d’Entre- temps, qui voit dans la volonté de l’Agglomération de se doter de cet équipement d’envergure,

lité d’y accueillir dans le futur des compétitions nationales et internationales. “Nous y tra- vaillons depuis longtemps en ayant d’abord cherché des bâti- ments existants aménageables, puis un terrain aux Torcols… La

À Léo Lagrange, à côté du Racing Besançon.

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SANTÉ

Personnes âgées dépendantes Le C.L.S. Bellevaux veut se transformer en “hôtel 3 étoiles” Le conseil de surveillance du centre de long séjour du centre-ville bisontin, Bellevaux, planche sur un projet de restructuration des chambres de l’établissement, afin de les individualiser à hauteur de 80 %.

Entouré ici du directeur de l’établissement Laurent Mouterde (debout à gauche) et du président du conseil de surveillance Philippe Gonon (debout à droite), un groupe de résidents est en activités thérapeutiques, encadrés par les personnels soignants.

L a comparaison est un peu mar- keting mais pleinement assu- mée. Faire de Bellevaux un “hôtel 3 étoiles” est une des ambitions du conseil de surveillance de l’établis- sement. “On ne veut plus de cela” scan- de Philippe Gonon, son président, en désignant les chambres doubles. Si l’institution s’est quelque peu détachée de son image de “mouroir”, la possibi- lité de résider dans une chambre indi-

viduelle est un véritable enjeu pour la qualité de vie en E.H.P.A.D. “Excepté pour les couples, la plupart des rési- dants demandent une chambre indi- viduelle. Ils veulent leur intimité, et nous les avons entendus. Les chiffres indiquent aujourd’hui un redressement financier de l’établissement. Il retour- nera l’année prochaine à l’équilibre, et nous serons enmesure de lancer de nou- veaux projets” précise le président du

conseil de surveillance. L’institution est structurée en deux activités : un établissement de santé de 60 lits unité de soins de longue durée, et un secteur d’activités médico-social (194 lits en E.H.P.A.D., 14 places pour

le pôle d’activités et de soins adaptés, 10 lits en hébergement temporaire, 10 places en accueil de jour, et 78 places en services de soins infirmiers à domi- cile). Soit 264 lits au total, ce qui en fait un établissement de taille moyen-

ne dans la région. Il comptabilise 92 chambres doubles et 84 chambres indi- viduelles. “Malgré cela, le premier cri- tère des familles reste sa position cen- trale. Elles préfèrent des chambres doubles en centre-ville, aux chambres individuelles àAvanne-Aveney, se défend le directeur Laurent Mouterde. On ne rentre malheureusement jamais en chambre simple, il y a toujours un pas- sage en chambre double en attendant la disponibilité d’une individuelle. Ceci est affiché, les familles sont informées.” Ce projet de restructuration des chambres, souhaité à l’unanimité par le conseil de surveillance,n’en est aujour- d’hui qu’à ses balbutiements, mais la faisabilité technique (secteur sauve- gardé) et financière est d’ores et déjà validée. Une étude capacitaire atteste aussi d’une réserve foncière suffisan- te pour réaménager les chambres doubles. “On va travailler sur ce pro- jet en concertation avec tout le person- nel de santé et administratif, ajoute Philippe Gonon. On gardera des chambres doubles pour ceux qui le demandent, mais la plupart seront simples, soit 80 % de chambres indivi- duelles sur 264 lits. On passerait ain- si de 84 chambres simples à 200.” Si les études financières, architectu- rales…n’ont pas encore été lancées, le premier coup de pioche pourrait être donné d’ici deux ans. Durant les tra- vaux, les effectifs des personnels et le nombre de lits resteront les mêmes, assure le directeur. Malgré une capa- cité d’investissement retrouvée, le conseil de surveillance, qui portera le projet avec le Conseil départemental du Doubs, devra aller chercher des sub- ventions. n C.G.

Conditions de travail Des soignants sous pression mais engagés

Cette infirmière et cadre de santé qui a souhaité garder l’anonymat reconnaît que cer- tains personnels éprouvent plus de difficultés que d’autres face à la pression. “Les aides- soignants ont du mérite. Les journées sont longues, il faut s’adapter aux habitudes des résidents. Si les projets de ser- vice incluent les soignants à la réflexion, certains ressentent encore une distance de la part de la direction.” Même constat du côté de Cin- dy Guevelou, secrétaire loca- le pour le syndicat majoritai- re U.N.S.A. Santé-sociaux. “Ce sont des questions controver- sées ici. Oui il y a eu un tra- vail sur la qualité de vie au travail. Mais dans ce métier, on n’est jamais suffisamment reconnu, et ce par tout le mon- de. L’absentéisme a baissé effec- tivement. Il y a des actions, nous avons avancé. Cependant, les personnels en poste depuis longtemps vieillissent et sont

usés, les maladies profession- nelles arrivent.C’est une bataille de tous les jours pour la direc- tion soumise aux restrictions budgétaires. Je regrette que l’État ne prenne en compte l’être humain dans cette probléma- tique. Où va-t-on ?” s’interro- ge inquiète la représentante du personnel. Chaque jour, les soignants ont 17 minutes à consacrer aux personnes pour effectuer la toi- lette, la mise au W.-C., l’ha- billage, la réfection de la chambre… tout en prenant en compte les besoins, habitudes, demandes des personnes, et en veillant à encourager leur autonomie. “À Bellevaux com- me partout en France, les taux d’encadrement font que les agents ne peuvent consacrer le temps qu’ils souhaiteraient aux résidents, poursuit Cindy Gue- velou. Il est impossible de res- pecter ces délais si on souhai- te prendre en compte la personne dans sa globalité.” n

Le conseil de surveillance du centre de long séjour du centre-ville bison- tin, Bellevaux, planche sur un projet de restructuration des chambres de l’établissement, afin de les individualiser à hauteur de 80 %.

I l aura fallu 117 jours de grè- ve aux Opalines - un des plus longs conflits sociaux en France - à Foucherans, à deux encablures de Dole, pour que les pouvoirs publics se réemparent de cette question des conditions de travail en E.H.P.A.D. Un enjeu dont les directeurs d’E.H.P.A.D. ont dû s’emparer également, tant en termes de ressources humaines que d’évolution du modèle de l’E.H.P.A.D. de demain. Le C.L.S. Bellevaux compta- bilise 314 salariés, dont 2/3 de personnels soignants, dont une centaine d’aides-soignants, per- sonnel le plus confronté au burn-out . Soit un ratio de 0,7 personnel (tout confondu) par lit. “Une bonne moyenne” sou- ligne le directeur LaurentMou-

terde. Un chiffre qui corres- pond en effet à ceux du der- nier Observatoire des E.H.P.A.D. de 2014, attestant d’un taux moyen d’encadre- ment en France de 0,69 équi- valent temps plein pour les E.H.P.A.D. publics. Le Plan Solidarité grand âge lancé dès 2004 préconisait pourtant un ratio d’un personnel pour un résident. On se rend compte que les E.H.P.A.D. français sont encore loin du compte, soumis à des contraintes bud- gétaires toujours plus dras- tiques. L’institution du centre-ville a entrepris depuis 2012 une démarche d’amélioration des conditions de travail, à travers plusieurs actions. “En 2014, nous avons lancé une réflexion

sur le management, reprend Laurent Mouterde. Si les per- sonnels ne sont pas reconnus, leur travail n’a pas de sens. J’ai signé un contrat sur trois années d’amélioration des conditions de travail, avec pro- position de formations aux per- sonnels.” Ces actions auraient permis de faire baisser l’ab- sentéisme, passant de 14 % en 2016 à 11 % en 2017. “Nous

17 minutes à consacrer aux personnes.

sommes bluffés des résultats. Il faut continuer d’associer les personnels à notre réflexion, ne pas plaquer des décisions, et améliorer la reconnaissance.”

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