La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

24 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

l Drogue Ce deal qui pollue Jusqu’à 150 euros par jour pour un guetteur

l Police

Nouveau commissariat avenue du Parc

Un nouveau poste de

Police, et après ?

à Planoise, il existe - déjà - une antenne du commissariat de Police située au 8 de la rue Picasso. Il sera fermé. “Non pas qu’il ne marche pas, au contraire puisque j’ai rare- ment vu autant de monde venir déposer plainte, observe le commissaire divisionnaire de Police. Mais il n’est pas au cœur du quartier.” Sur demande du maire de Besançon qui a plaidé la cau- se de Planoise au ministère de l’Intérieur, un nouveau com- missariat sera installé au 6, avenue du Parc, dans un local vide propriété d’Aktya. Le lieu Une antenne du commissariat de Police sera installée là où des tirs ont été échangés. Celui de la rue Picasso ferme.

A venue du Parc, le ter- re-plein central com- posé de lauriers et deux arbres ne sert plus d’espace vert mais de cache à drogue. Il devrait être réamé- Au moins six places de la” drogue en libre-service” sont connues dans le quartier. La Police a augmenté ici de 40 % les affaires de “stup”.

nagé par la Ville qui va le déconstruire. À Ile-de-France, le parking sert de drive : les voi- tures s’y arrêtent, une vitre des- cend, et la transaction est réa- lisée. Devant une cage rue de Cologne, ce sont deux chaises de jardin vertes qui sont ins-

D’autres sont fatalistes. D’après la procureure de la République de Besançon, un simple guet- teur peut toucher jusqu’à 150 euros par jour. Sa mission : vérifier qu’aucun policier ne soit dans le secteur. En cas de pré- sence, il utilise un talkie-wal- kie. L’incompréhension est d’au- tant plus marquée que la population estime que la Poli- ce passe… et ferme les yeux. Ce que réfute le commissaire divisionnaire Benoît Desferet : “L’écart entre le ressenti de la population et l’enquête de poli- ce n’est pas le même, dit le chef des policiers. Plutôt que d’in- terpeller le dealer de base, on remonte à son lieutenant… Chaque jour, nous interpellons des dealers à Planoise. Un guet- teur a écopé de 10 ans de pri- son : c’est une première dans la juridiction de Besançon. Avec la réponse pénale puis l’arrivée de forces de police visibles, nous aurons encore plus de résultats” dit-il. Concernant la vente de drogue, Planoise est le quartier plaque tournante, celui aussi qui a cas- sé les prix notamment en cocaï- ne et en héroïne avec moins de 40 euros le gramme. La Police a noté une augmentation de 40 % d’interpellations pour tra- fic de stupéfiants. La résine de cannabis se négocie à 20 euros la barrette (environ 5 grammes). En cash, bien sûr. n

tallées. Le ven- deur est posé là. Vient qui veut… non pas pour dis- cuter mais pour acheter. Idem aux Époisses. Ce constat a le mérite d’énerver les résidents.

L’héroïne parmi la moins chère de France.

Des travaux vont être entrepris pour transformer ce local en poste de police avenue du Parc à Planoise.

n’est pas choisi par hasard : c’est ici que des coups de feu ont été échangés, qu’un dealer a été bles- sé. Ici aussi que des transactions se font. “On veut redonner à ce commissariat une position centrale alors que l’autre n’était pas au cœur des pro- blèmes” insiste le chef des policiers. Le local ne sera

“Lui donner une position centrale.”

pas trop grand…histoire que les agents soient davantage sur le terrain que dans les bureaux. Besançon qui est aussi candidate pour obtenir la “police de sécurité quoti- dienne” attend le renfort de policiers qui sont actuelle- ment 203 au commissariat de Besançon, chiffre qui a aug- menté depuis ces dernières années mais qui n’a pas com- pensé les tailles successives dans les effectifs. Cette présence fortement

réclamée par les habitants n’est pas encore visible sur le terrain. Les renforts, s’ils sont octroyés à Besançon, pour- raient arriver en fin d’année voire début 2018. Les camé- ras de vidéoprotection vont passer 143 à 177. Sans comp- ter les 56 policiers munici- paux qui interviennent le jour. Là encore, la population les réclame pour faire cesser les stationnements gênants, les garages à ciel ouvert, les bar- becues… n

Planoise côté sombre : le deal, largement répandu à Ile-de-France.

l Projets Contrat de ville Les associations fourmillent de projets

L es associations P.A.R.I., Des racines et des feuilles, Miroirs de femmes, la Passerelle, la Fabrik@web, La Boutique duConte de RafikHar- baoui, le club P.K.A. d’Ali Yugo ou encore le Hand Sport Maho- rais. Des structures commeAccess Code School,le FabLab,le Centre d’Affaire de Planoise,Les 2 scènes ou laMaison de Quartier : toutes ces entités œuvrent depuis des années à animer le quartier de Planoise et renforcer le lien social entre ses habitants. “L’objectif que nous poursuivons à travers le soutien financier apporté à ces structures qui s’impliquent sur le quartier est clairement d’oc- cuper le territoire pour empêcher qu’il soit occupé par les dealers”

Le nouvel appel à projets pour le contrat de ville a été lancé à Planoise le 17 octobre. À la clé, des dizaines de milliers d’euros d’aides

publiques pour les projets liés à la tranquillité publique, au développement social ou économique du quartier.

L’association Des Racines et des Feuilles a également intégré le contrat de ville pour financer ses actions.

de ville 2015-2020.Chaque année, ce contrat de ville est enrichi des nouvelles actions que les parte- naires valident, suite à appel à candidature et examen des dos- siers.Au total,pour 2016,les par- tenaires du contrat de ville ont accompagné les projets à hau- teur de 3,14millions d’euros,dont 1,4 million versés par la Ville et 736 500 euros par le Grand Besançon. En tant que quartier prioritaire de la politique de la ville sur le plan national, Pla- noise a droit à une bonne part de cette manne publique. “Cette année, sur les 187 projets qu’on

a financés, 102 concernaient Pla- noise” précise Karima Rochdi, conseillère municipale déléguée au contrat de ville. Les différents porteurs de pro- jets se sont réunis le 1 octobre au centre Mandela pour le nou- vel appel à projets. “Les asso- ciations et autres structures ont jusqu’au 8 décembre pour dépo- ser leurs dossiers. L’instruction se fera de décembre à mars et le conseil municipal et le conseil d’agglomération valideront les projets retenus au printemps” précise M me Rochdi. n J.-F.H.

tranche Daniel- le Poissenot, l’adjointe bison- tine à la tran- quillité et à la sécurité publique. Les dernières initiatives lan- cées par ces associations ont toutes été sou- tenues financiè- rement dans le cadre du contrat

“On a financé 187 projets, 102 concernaient Planoise.”

Les porteurs de projets se réunissaient au centre Mandela le 17 octobre pour le nouvel appel à projets du contrat de ville. Ici l’association P.A.R.I. (photos archives L.P.B.).

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