La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

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ARTISANAT

Nouveauté

Il crée des luminaires en peau de truites Le Bisontin Benoît Lime récupère des peaux de truites dans une pisciculture pour les transformer en abat-jour. Une originalité transformée en entreprise.

B enoît Lime est à la fois inventeur, créatif et doté d’un goût certain pour créer des objets épurés. C’est aussi un touche-à-tout capable de façon- ner le fer, coudre avec la machi- ne à pied de sa grand-mère pour rapiécer des morceaux de cuir, tailler du bois pour faire un pied de luminaire, ou se muer en maroquinier.À 27 ans, le Bison- tin (originaire de Gennes) doit faire connaître son talent. Il faut dire que ses créations sont pour lemoins originales, voire uniques en France. Dans son atelier bisontin situé rue des Fusillés, le Franc-Com- tois confectionne des luminaires avec de la peau de truite sau- monée. Rassurez-vous : aucune odeur de poiscaille ne parfume la pièce. Juste une légère touche de bois fumé est perceptible si on colle son nez dessus. Point de viscosité. Les peaux - préa- lablement récupérées avant qu’elles ne partent à l’équar- rissage - proviennent d’une pis- ciculture située à Bonnevaux-

le-Prieuré. Elles sont lavées puis tannées grâce à un procédé natu- rel que le jeune Bisontin a décou- vert après quelques tests et recherches. Il ramasse des écorces de bois pour créer une infusion. Le tannin transmet une couleur rouge ou jaune à la peau de poisson que l’on peut confondre avec de la peau de serpent. “Le cuir de poisson est bien plus résistant que n’importe quel autre cuir à taille égale” explique l’artisan qui a com- mencé par réaliser un portefeuille.

Benoît Lime présente une de ses réalisations : une lampe avec un abat-jour en peau de truite.

Mais comment l’étudiant titulai- re d’un Master en éducation scienti- fique a-t-il eu l’idée (saugrenue) d’uti- liser la peau de poisson comme matériau ? C’est à la suite d’une expé- rience profession- nelle en intérimau sein de la pisci- culture qu’il mesu- re la faculté des

Un air de peau de serpent.

19 novembre. Il espère à terme pouvoir vivre de ses réalisa- tions. De la rivière au lumi- naire, ça coulait de source. n

la société “Cordium piscem”, cuir de poisson en latin. Il expo- sera ses réalisations (aussi des objets d’art en métal) au salon “Talents et Saveur” à Besan- çon-Micropolis du 17 au

re “grand public” : “Les lampes se vendent aux alentours de 150 euros” présente le jeune chef d’entreprise. Les objets d’art jusqu’à 700 euros. Le jeune entrepreneur a créé

peaux à laisser passer la lumiè- re tout en dévoilant les écailles. Encore fallait-il trouver les asso- ciations pour arriver à une peau lisse et résistante. Benoît dessine ses patrons, coud à la main chaque pièce, choisit à l’œil chaque peau. Il a déve- loppé une gamme de luminai-

E.Ch.

Renseignements : www.cordiumpiscem.fr Au salon Talents et saveurs du 17 au 19 novembre à Micropolis Besançon

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