La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

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SAINT-VIT

Spéléologie

La grotte de Saint-Vit, un joyau méconnu La commune de Saint-Vit cache dans ses sous-sols une grotte méconnue du grand public. Visite guidée.

L es Saint-Vitois sont sous doute les seuls à connaître son existence. À 23 mètres sous la sur- face de la terre, dans une galerie creusée par l’eau il y a des millions d’années, entre les formations de calcaire surgis- sent les marques du temps. Par- mi les quelque 6 000 cavités

connues de Franche-Comté, la grotte de Saint-Vit, accessible par le parc public de la com- mune, reste méconnue, car non commerciale et fermée au public (hors rendez-vous). Le Groupe spéléologique du Doubs en est le gardien des clés. “Cette grotte a été découverte il y a 300 ans et était très diffici-

le d’accès, explique Pierre Bour- goin, président de l’association. On y trouve au fond une ins- cription datant de 1819. Elle est restée longtemps ouverte. Il y a quinze ans, nous avons souhai- té avec le maire de Saint-Vit la nettoyer, mais aussi agrandir l’entrée. Elle est depuis fermée par une grille, pour préserver et

Bien que la grotte de Saint-Vit soit considérée comme “faci- le”, il faudra tout de même se glisser par de vrais trous de souris !

sauvegarder la grotte.” L’urba- nisation a laissé ses affres au fil des années dans ce petit joyau souterrain. On trouve aujour- d’hui au sol des traces d’hydro- carbure et de produits phyto- sanitaires, qui dégradent la cavité et la faune locale. Car les stars locales ne sont pas seule- ment les stalactites et stalag- mites, mais - entre autres - une colonie de chauve-souris qui a élu domicile en hiver. Longue de 250 mètres, cette grotte “fossile” (ne recevant plus ou peu d’écoulements dans la voûte) accueille des milliers de concrétions formées par l’eau sur la roche. Des failles traver-

sent son axe central, et plusieurs grandes salles la composent. Pour y accéder, bien que cette grotte soit classée parmi les plus

vers la partie fermée au public. Chaque année depuis douze ans, dans le cadre de la Journée natio- nale de la spéléologie et du canyon mi-octobre, le Groupe spéléologique du Doubs orga- nise des visites guidées au public. En 2016, plus de 300 visiteurs ont découvert le site éclairé pour l’occasion. Le reste de l’année, il est possible de la visiter sur demande auprès du Groupe de spéléologie. Peut-être l’occasion de faire naître des vocations auprès d’une discipline qui pei- ne à attirer de jeunes adeptes. n C.G.

faciles, il faudra s’agenouiller, se faufiler par des trous de souris, déjouer les tobog- gans glissants formés par la roche…avant de laisser la magie s’opérer. Un seul regret : celui de ne pouvoir conti- nuer plus loin

“Cette grotte a été découverte il y a 300 ans.”

Contact : gsdspeleo@gmail.com

Une inscription datant de 1819 apparaît au terme de la partie ouverte au public.

ENVIRONNEMENT

Sans valeur hier, en or demain Nos vieux papiers usagés deviennent une denrée prisée De plus en plus d’associations et d’écoles revendent leurs vieux papiers à l’entreprise Armstrong

de Pontarlier qui fabrique des plafonds acoustiques, ce qui génère des difficultés d’approvisionnement dans les centres de tri. Le Sybert réagit.

D epuis deux ans, la pratique prend de l’ampleur. Au départ surtout cantonnée au plateau proche de Pontarlier, elle se développe désormais aussi sur l’Ag- glomération bisontine. La revente de ces papiers permettant de financer des projets associatifs, scolaires ou même humanitaires. Comme à Mamirolle où l’Association des parents d’élèves y est venue par le bouche-à-oreille en 2011. Elle fait aujourd’hui deux à trois livrai- sons par an à l’entreprise pontissa- lienne avec “un bénéfice de 900 euros à chaque fois” , précise Céline Hirschy, sa présidente. Ce qui lui a déjà permis de financer des spectacles de Noël, une classe de neige à Rochejean pour 60 élèves… “Un lieu nous est mis à dis- position par la mairie pour entreposer nos palettes. Nous y tenons une per- manence le samedi matin de 10 heures à 11 heures.” Avec d’autres actions (vide-greniers, kermesse, vente de bulbes et d’objets personnalisés), les parents trouvent ainsi une rentrée financière non négligeable. Et d’autres font de même aux Fins, à Frasne, Flan- gebouche, Loray… Aux Chaprais à Besançon, dans un petit local du 21, rue de l’Église, prê- té par la Paroisse, une dizaine de béné-

voles de l’association des “Vieux papiers” se relaient aussi tous les matins de 9 heures à 12 heures pour trier et mettre en palette les journaux, pubs et annuaires téléphoniques que leur apportent les habitants. L’an dernier, 10 000 euros ont été récoltés via 120 tonnes de papiers (dont il faut dédui- re une bonne moitié en frais de trans- port et de fonctionnement). Destina- tion là aussi l’entreprise Armstrong,

avec qui cette association de quartier travaille depuis une vingtaine d’an- nées. “Il nous le rachète à 87 euros la tonne, ce avec quoi nous faisons des dons aux Restos du cœur, aux Enfants de l’espoir, au Fourneau économique… mais aussi aux mission- naires” , précise son res- ponsable, Claude Guin- chard. Et quand on évoque la démarche du Sybert, les bénévoles disent ne pas en avoir connaissan- ce. Pourtant, pour la deuxiè- me année, le syndicat pro- pose lui aussi ce rachat, après s’être aperçu d’une

87 euros la tonne.

L’association des “Vieux papiers” s’était dotée autrefois d’une camionnette pour faire des ramassages. Une année, elle avait récolté jusqu’à 420 tonnes. Elle manque aujourd’hui de bénévoles et de… papiers !

diminution de la collecte de papier dans les poubelles jaunes (de l’ordre de - 5 à 10 % par an) “Il y a certes plus de dématérialisation, mais on a aussi vu des baisses sur certains secteurs” , note Alexandre Piton, responsable du centre de tri des déchets de Besançon. Le problème étant bien sûr le manque à gagner autour des lignes de traite-

ment. “Nous n’avons pas vocation à être acheteur de papiers” , rappelle le vice-président du Sybert,Thibaut Bize, qui y voit bien un paradoxe, “mais c’est une stratégie qui va permettre de ne pas augmenter les prix de la collecte et du traitement payé par les collectivi- tés” , qui se répercuterait sans doute sur les usagers.

Jusqu’ici proposé à une trentaine d’eu- ros la tonne, le Sybert dit travailler à un prix “plus en phase” avec le mar- ché. Il faut encore que cela soit voté et d’ici 2018, les modalités pratiques de collecte seront arrêtées (via le systè- me classique, directement auprès des associations ou dans les déchetteries). n S.G.

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