La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

ÉCONOMIE 38

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

COMMERCE

Moins de références mais plus efficace

L’engouement pour le drive ne se dément pas Plébiscitées dans un quotidien qui nous fait vivre à cent à l’heure, les courses par Internet séduisent une large clientèle. Avec toujours plus de propositions sur l’Agglomération bisontine.

U n vendredi après-midi, 15 h 30 : les pistes du Leclerc Drive de Besan- çon sur le BoulevardKen- nedy ne désemplissent pas. Un flot de voitures s’y relaie sous nos yeux étonnés toutes les 10 minutes, dans un ballet chro- nométré. Cette danse, réalisée principalement par des actifs, pourrait être celle de la consom- mation effrénée, à moins que ce ne soit celle de la consommation raisonnée. À l’heure du XXI ème siècle, plus de temps à perdre en effet dans l’approvisionne- ment de son frigo. La pratique du drive n’a qu’une dizaine d’années dans l’Hexa- gone, mais elle compte déjà bon nombre d’adeptes qui apprécient notamment sur Internet “de clas-

bisontin. Lui, dit ne pas connaître de supermarché au niveau local qui n’aurait pas lancé son dri- ve (hormis les magasins hard discount). “Ce serait risquer de perdre du chiffre d’affaires.” À tel point que la pratique a aus- si fait son apparition dans les zones les plus rurales. Quant aux nouvelles implantations, elles l’intègrent systématique- ment, comme au 79-81 de la rue deVesoul à Besançon où est pré- vu de se construire un commerce alimentaire et son drive. La rumeur parlait justement de Leclerc mais il n’en est rien, bien que l’enseigne soit en progres- sion constante. Le site du Boulevard Kennedy reçoit 2 000 commandes par semaine (contre 1 300 à ses

ser les produits par prix crois- sant” ou de “ne pas perdre de temps à chercher dans les rayon- nages, avec des catégories spé- ciales : sans gluten ou grand conditionnement, par exemple.” Leclerc qui a été parmi les pre- mières enseignes à se lancer (avecAuchan),compterait aujour-

que travailler sur Besançon et passent au drive pour se libérer du temps et pouvoir faire autre chose.” Mais reste néanmoins “l’achat plaisir en magasin” , selon lui. Le drive ayant aussi ses limites, avec des contraintes notamment sur les produits frais (fruits, légumes, boucherie) et le non-alimentaire, sous-repré- senté. n S.G. mardis et mercredis, ainsi que sur certaines tranches horaires : entre midi et deux et de 16 heures à 19 heures. Des “petites mains” au Super U de l’Amitié déambulent dans les allés du supermar- ché pour faire les courses drive de jeunes actifs, retraités ou parents débor- dés. Les paniers moyens varient de quelques dizaines à une centaine d’euros. 32 salariés travaillent sur le Leclerc Drive de Besançon avec des pics d’activité les

d’hui plus de 600 drives. “Il y a beau- coup de demandes et nous n’y répon- dons pas encore totalement.On esti- me qu’une person- ne sur dix fait régu- lièrement ses courses sur Inter- net” , souligne Franck Py, res- ponsable du site

Un nouveau venu rue de Vesoul.

Les drives ne concurrenceraient pas les supermarchés “physiques”, en répondant à un besoin spécifique avec seuls 6 000 à 10 000 références contre 100 000 en moyenne dans un hyper.

débuts en 2013). Rattaché à la direction de l’hyper Leclerc à Montbéliard, il a la particulari- té de se présenter sous la forme d’un entrepôt de 2 400 m 2 (sans magasin) avec 10 pistes de char- gement. “Notre force se trouve dans un système de préparation beaucoup plus abouti que dans d’autres enseignes, où c’est jus- te un service en plus. Ici, tout est informatisé et automatisé.”

À quelques rues de là, au Super U de l’Amitié, l’organisation est un peu différente avec du pic- king (préparation de commandes) dans lemagasin,mais les besoins sont les mêmes avec de belles progressions aussi depuis 4 ans. “Entre 70 et 90 clients y ont recours chaque jour, avec de pre- mières sorties dès 8 h 30” , note son dirigeant, Daniel Hournon. “Certaines de nos clientes ne font

LUXE

250 créations d’emplois

S.I.S., entreprise du luxe à Valdahon, veut séduire les Bisontins La société S.I.S. recherche 250 employés pour fabriquer des produits de maroquinerie de luxe. La firme réfléchit à mettre en place des navettes de bus depuis Besançon.

La société S.I.S. construit à Avoudrey. Près de 250 emplois à la clé.

S. I.S. basée à Avoudrey et Valdahon ne fanfa- ronne pas. Elle aurait pourtant les moyens de le faire. La société spéciali- sée dans la confection d’articles de maroquinerie cultive la dis- crétion alors que ses résultats son excellents. Les chiffres par- lent d’eux-mêmes : + 18 % de croissance en 2017 et un chiffre d’affaires porté à 52 millions d’euros qui fait d’elle la pre- mière société privée du Haut- Doubs avec plus de 800 employés, 1 000 à l’horizon 2018 pour ses 20 ans. La firme pré-

répond facilement : “S.I.S. a les reins solides. La preuve, les banques nous prêtent de l’ar- gent. Nous n’avons pas qu’un donneur d’ordres et nous n’avons pas tous nos œufs dans le même panier. Le marché est porteur, les risques limités” conclut Chris- tian Parrenin. Avoudrey et la communauté de communes de Pierrefontaine- Vercel ne vont pas s’en plaindre. Au même titre que les éven- tuels salariés du Grand Besan- çon. n E.Ch.

humaines de S.I.S. Ou à Pôle emploi. Ce n’est pas un one shot : nous avons besoin de personnes” témoigne le chef d’entreprise qui met en place dans la nou- velle usine d’Avoudrey une res- tauration et une crèche, com- me cela est fait à Valdahon. Ces investissements, impor- tants, peuvent-ils menacer à terme la bonne santé de l’en- treprise présente également en Chine et Madagascar à l’heu- re où l’exemple de Logo, entre- prise de lunetterie jurassienne du luxe, est encore présent dans toutes les têtes ? La direction

bâtiment de 9 764 m 2 . Le recru- tement est une gageure à l’heu- re où S.I.S. mène un autre pro- jet de construction d’usine, au centre d’Étalans cette fois. “Nous devrons chercher plus loin les futurs salariés, concède Chris- tian Parrenin. Une étude est en cours pour mettre en place des navettes de bus qui iraient cher- cher le personnel à Besançon et dans les environs.” 85 % des employés sont des femmes. Les recrutements s’an- noncent massifs : “Les candi- dats peuvent s’adresser à la direction des ressources

sidée par Christian Parrenin pèse davantage qu’Alstom Bel- fort en emplois ! Parfois rétive à communiquer pour des rai-

Microtechniques - de manquer l’immense chantier de terras- sement qui a démarré, en sep- tembre, dans la zone d’activi- tés du Jura à Avoudrey. C’est ici que S.I.S. crée ses nouveaux ateliers : “On va manquer de place puisque nos deux sites (Avoudrey, rue de la Gare, et Valdahon) sont à saturation. Nous avons choisi de créer un nouveau site à Avoudrey parce qu’il est proche de nos unités de production. C’est notre terroir” déclare Christian Parrenin, le P.D.G. Entre 200 et 250 emplois seront créés en 2018 dans un

sons de confiden- tialité demandées par les opérateurs du luxe, la société a accepté d’en dire davantage sur le projet lancé à Avoudrey, à 40 minutes de Besan- çon. Il faut avouer qu’il est impossible - depuis la route des

“Ce n’est pas un one shot.”

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