La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

LE DOSSIER

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La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

l Planoise 14 millions d’euros par an Une nouvelle vague

de lifting pour les immeubles de Planoise

Grand Besançon Habitat (ex-H.L.M. municipaux) poursuit son programme de rénovation des 2 300 logements locatifs qu’il gère sur Planoise. Prochains immeubles concernés : le 11, rue des Causses et l’im- mense barre de la rue de Franche-Comté notamment.

supplémentaire. G.B.H. espère tirer bénéfice de ce coup de pouce complé- mentaire pour grappiller quelques mil- lions d’euros de plus qui pourraient lui permettre de mener à bien ces tra- vaux au plus vite. “Notre objectif est clairement de mettre les moyens sur le quartier de Planoise” insiste Pascal Curie. Avec le nouveau P.R.U., G.B.H. espè- re investir grâce aux subventions atten- dues quelque 14 millions d’euros par an dans les travaux d’amélioration de son parc qui au total compte plus de 6 000 logements à l’échelle du Grand Besançon. n J.-F.H. “Quand on construisait, il y avait encore des vaches autour de nous” se souviennent des bâtisseurs de l’époque. L’hypothèse retenue pour l’instant est la destruction d’une partie de cette immense barre des rues de Franche-Comté et de Picardie.

l Immobilier Les propriétaires lancent un cri d’alarme “Nous propriétaires, sommes condamnés à rester” Dans une copropriété de 66 logements, des propriétaires estiment vivre une double peine avec des impôts élevés et des prix à la vente qui baissent.

C’ est le plus gros point noir du parc locatif géré par G.B.H. à Planoise : la gigan- tesque barre H.L.M. de la rue de Franche-Comté et de Picardie située face au centre commercial des Époisses. Vétuste et situé dans un sec- teur miné par les trafics, cet immeuble totalise une centaine de logements vides. Le plus important taux de vacan- ce de G.B.H. après la Grette. D’où la volonté de l’organisme H.L.M. d’ins- crire cette barre parmi les priorités de son futur programme de réhabilita- tion. “À l’automne 2018, le prochain programme de renouvellement urbain (P.R.U.) sera signé. Nous saurons alors le montant des aides dont nous pour- rons bénéficier pour engager ces tra- vaux” indique Pascal Curie, le prési- dent de G.B.H. En attendant que ce P.R.U. soit fina- lisé, G.B.H. peaufine son programme prévisionnel de travaux. C’est l’im- meuble du 11, rue des Causses qui devrait faire l’objet des prochains chan- tiers de réhabilitation. “L’objectif glo- bal de ces travaux est de dédensifier l’habitat, observeYves Daouze, le direc- teur général de G.B.H. Il s’agit égale- ment de “résidentialiser” nos immeubles,

c’est-à-dire aménager les abords, clô- turer un peu, traiter également la ques- tion de la gestion des déchets ou du sta- tionnement qui est parfois problématique.” Suivent dans la liste des travaux prévisionnels, les immeubles du 11, avenue Ile-de-Fran- ce, des 20 et 24, rue de Fribourg et donc cet immeuble emblématique de la rue de Franche-Comté, “en lien avec la réflexion engagée autour de l’avenir du centre commercial des Époisses.” L’enveloppe nationale dévolue aux plans de renouvellement urbain est de 5 milliards d’euros, auxquels le nou- veau gouvernement a ajouté 1 milliard

I ls aiment leur quartier de Pla- noise. C’est ici qu’ils ont leur vie, là où leurs enfants vont à l’école, là où ils passent leur retraite. Mais beaucoup de pro- priétaires s’inquiètent et lancent un véritable cri d’alarme. Beaucoup sont excédés, fatigués d’avoir pas- sé un été où les nuits ont été le théâtre de jets de pétards, de rodéos à moto, de barbecues sauvages jus- qu’à 3 heures du matin. Des habi- tants crient leur désarroi parce qu’ils ont l’impression que rien ne chan- ge : “Nous copropriétaires rue de Cologne, nous nous sentons délais- sés. Nous sommes condamnés à res- ter dans ce quartier parce que les prix à la vente ont chuté. Nous sommes ghettoïsés car nos amis ne veulent plus venir nous voir. Ils ont peur. Lorsqu’ils viennent, c’est une organisation : on va les chercher à l’entrée du quartier, on baisse la bor- ne pour qu’ils rentrent leur voiture au garage. Certaines de mes amies n’osent pas repartir le soir après 22 heures : alors elles dorment à la maison” présente une dame, la cin-

quantaine. Et de poursuivre : “En plus, les charges avec le chauffage urbain sont élevées et je ne parle même pas des impôts fonciers (le quartier a hérité des bases élevées des années soixante-dix). On paye les caméras, les dégradations…Pour le moment on tient le quartier en tant que copropriétaires, on essaie de le défendre. Jusqu’à quand ?” interroge-t-elle. Catherine, une voisine et mère de deux enfants, acquiesce mais n’a pas pour autant désinscrit ses fils du collège. “Il faut être présent der- rière ses enfants, confie la maman. Sur notre copropriété, on a dû retar- der un ravalement de façade faute d’argent. L’argent avait été utilisé pour réparer certaines dégradations.” La réputation du quartier a engen- dré une baisse des prix au m 2 com- me le relate l’Observatoire des notaires de Franche-Comté faisant de Planoise le lieu le moins cher de Besançon avec un prix moyen à 1 139 euros du m 2 contre 1 800 voi- re 2 000 euros à Saint-Ferjeux… Encore faut-il trouver un acheteur. n

Les grues ont occupé le paysage de Planoise dès le milieu des années soixante.

50 ans en arrière, les premiers immeubles poussent au milieu des champs. Dont celui de la rue de Franche- Comté, le tout premier du quartier.

Les propriétaires à Planoise s’inquiètent pour la revente de leur bien.

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