La Presse Bisontine 192 - Novembre 2017

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

2

La Presse Bisontine n° 192 - Novembre 2017

L’immeuble de la rue de Chaillot toujours en sursis

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Anne Vignot, Elsa Maillot, Françoise Presse maire de Besançon ?

Angélisme Quarante années de laisser-aller ne peuvent être effacées par quelques belles déconstructions et réhabilita- tions d’immeubles. La situation du quartier de Planoise, véritable ville dans la ville avec ses côtés obscurs et ses richesses, n’est guère reluisante quoi qu’en disent les élus de cette vil- le qui veulent en faire un quartier exem- plaire. Il est vrai que les initiatives exis- tent, largement soutenues par les politiques publiques à coup de sub- ventions, mais ces tentatives de recon- quête, réussies d’ailleurs pour la plu- part des actions conduites, ne sont hélas qu’un vernis posé sur un bois vermoulu. Les tenants d’un discours par trop angélique devraient se bala- der plus souvent dans certains sec- teurs de Planoise laissés aux petits caïds sans visage qui essaient de fai- re la loi, cachés derrière le casque opaque de leur scooter. Il est devenu - un de nos reporters l’a vécu - impos- sible de prendre une photo dans le quartier sans se faire alpaguer et mena- cer par ces petites frappes gangre- nées de violence et abruties par l’étroi- tesse du ghetto dans lequel quarante années de politique urbanistique les ont enfermés. Ce fameux sentiment d’insécurité qui n’apparaît dans aucu- ne statistique officielle est palpable. Là où il y a vingt ans encore on trou- vait une joyeuse mixité sociale et cul- turelle, la dégradation lente des loge- ments a accompagné la paupérisation progressive des locataires et le nivel- lement des origines. Impossible aujour- d’hui de traverser certains secteurs du quartier sans une certaine appré- hension, se sachant lorgné du coin de l’œil par quelque veilleur oisif qui ne vit que par le trafic de drogue. Enfin les autorités judiciaires et les forces de l’ordre semblent-elles avoir pris la mesure de ce qui se passe ici. La créa- tion d’un Groupement local de traite- ment de la délinquance et les vagues récentes d’arrestations de petits tra- fiquants qui s’en sont suivies - en atten- dant de démanteler des réseaux entiers - donnent un signe positif à ceux qui désespéraient de voir leur quartier sombrer dans le néant. Les initiatives prises dans le cadre de la politique de la ville vont bien sûr dans le bon sens. Pas sûr hélas qu’elles suffisent à effa- cer les traces délétères creusées par un lent délitement de ce quartier, qu’on n’a pas suffisamment anticipé, peut- être par péché d’angélisme. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Céline Garrigues, Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Octobre 2017 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : L.P.B., E. Chatelaiun - Ville de Besançon, J.-M. Blondeau, J. Boillot, L. Godard, D. Mairey, M. Molin.

L es trois pages que nous avons consa- crées au bilan à mi-mandat du maire de Besançon et à ses potentiels successeurs dans notre précédent numéro ont fait bondir plusieurs élues bisontines, la verte Anne Vignot en tête, qui dénonçaient, en termes peu amènes le caractère misogyne du choix effectué par la rédaction de La Presse Bisontine qui a pla- cé neuf hommes et une seule femme dans les potentiels candidats à la succession de Jean- Louis Fousseret. “Les élues du sexe féminin de la ville de Besançon y sont inexistantes, invi- sibles alors qu’à Besançon la loi sur la parité des conseils municipaux s’applique” s’insur- gent ces élues. Pour mieux exprimer leur désap- pointement, ces élues piquées au vif ont pré- féré user de leur humour pour réaliser un pastiche de ce numéro de La Presse Bisontine dans lequel elles livrent tout à tour leur point de vue.

Ainsi Elsa Maillot, l’élue communiste, com- mente : “Quand j’ai appris que Jean-Louis Fousseret ne se représentait pas en 2020, je terminais mon ménage, j’ai levé la tête et je me suis dit : Pourquoi pas moi ? Après tout, je suis jeune, communiste, dynamique et en tant qu’élue, j’ai acquis une certaine expérience. J’ai de grands projets pour cette ville.” Anne Vignot de surenchérir : “J’ai environ trois ans pour me former pour de vrai. Ben oui, jusqu’à présent je n’étais qu’adjointe femme, un peu comme stagiaire. Aussi, je vais suivre une vraie formation pour être digne d’être… interviewée.” “Messieurs, fini l’entre-soi masculin, place à l’entre-soi féminin, cela va vous changer !” s’en- flamme Ilva Sugny, conseillère municipale délé- guée chargée du… droit des femmes. “Oui, j’ai la certitude que mes compétences, ma pugnacité, ma persévérance me permettent de briguer une mairie. Mais non, car mon ambi- tion féminine est bien plus démesurée : ce que je souhaite, c’est une révolution !” dit quant à elle François Presse, élue à la prévention des risques. Tout le reste est à l’avenant, plein d’humour. Le seul bémol, c’est qu’aucune d’entre elles n’a semble-t-il jamais émis le moindre souhait de briguer un jour la suc- cession de Jean-Louis Fousseret. Malgré leurs belles envolées, la plupart d’entre elles sont invariablement muettes lors des conseils muni- cipaux. Délicat par conséquent de les repé- rer comme potentielles futures maires de Besançon… ■ Les femmes élues à la ville de Besançon pastichent La Presse Bisontine dans un savoureux supplément “non autorisé”.

Le permis de démolir délivré par la préfecture a été attaqué au tribunal administratif.

D ans l’interminable feuille- ton qui oppose les loca- taires de l’immeuble des 12, 14 et 16, rue de Chaillot à Grand Besançon Habitat (G.B.H.), un nouvel épisode devrait survenir dans les pro- chaines semaines. “Enfin, après deux ans de demande, nous allons avoir une entrevue avec le maire de Besançon se réjouit Michel Boutonnet, représentant de la C.N.L., un syndicat de défense des locataires mobili- sé contre la démolition annon- cée de cet immeuble. Nous la réclamions depuis des mois, le maire nous l’a promis à l’occa- sion de sa tournée des quar- tiers pour défendre son bilan à mi-mandat. Nous comptons bien lui faire comprendre que le projet de démolition est tota- lement injustifié et que les loca- taires veulent rester dans cet immeuble.” Pourtant, le sort de cette barre est désormais entre les mains du tribunal adminis- tratif qui doit juger d’ici l’an pro- chain du caractère justifié ou

non de la démolition validée par le conseil d’administration de G.B.H. Du côté de l’organisme H.L.M., on ne varie pas. “La démolition se fera, le recours devant le tribunal n’est pas sus- pensif” confirme G.B.H. qui avait avancé la date de mi-2019. “Nous travaillons pour que tous les locataires soient relogés le mieux possible” ajoute G.B.H. En guise de logements équiva- lents, certains locataires “se sont vus proposer des loge- ments plus petits et plus chers que ce qu’ils ont. Ce n’est pas satisfaisant” poursuit le repré- sentant de la C.N.L. qui conti- nue à dénoncer “l’aberration économique et financière que représenterait une démolition alors que les logements sont spacieux et peu énergivores.” Les représentants des locataires comptent donc beaucoup sur ce futur rendez-vous avec le maire de Besançon pour faire plier G.B.H. et renoncer à son projet “qui n’est en rien justifié” insiste M. Boutonnet. ■

Les embauches ont augmenté de 10 %

L es dernières statistiques de l’emploi salarié pré- sentées à Besançon par l’U.R.S.S.A.F. Franche-Com- té sont de nature à redonner le moral à tous ceux qui dou- taient que la croissance poin- terait à nouveau le bout de son nez. À l’échelle de la région, on constate pour le quatrième trimestre consécutif une haus- se de l’emploi salarié. Sur le seul second trimestre, 2 450 postes supplémentaires ont été créés. Et “même l’indus- trie sort de la spirale négative. On a stoppé les pertes d’em- ploi. Et dans certains secteurs industriels comme l’agro-ali- mentaire, on est même repar- ti à la hausse, avec 10 emplois créés au second trimestre. L’in- dustrie sort du rouge” consta-

te Olivier Blanc, chargé des statistiques à l’U.R.S.S.A.F. À l’échelle départementale, les chiffres sont encore plus encou- rageants. Le Doubs est d’ailleurs celui des huit dépar- tements de la grande région à avoir créé le plus d’emplois lors du second trimestre de cette année. “Les embauches de longue durée dans le Doubs sont en hausse de 10 % C’est la plus forte progression de Bourgogne-Franche-Comté” confirme le spécialiste. 650 postes ont été créés au deuxiè- me trimestre à l’échelle du Doubs (et 2 950 en un an). Même l’industrie y est repar- tie à la hausse avec 190 postes nouveaux. “C’est la première fois qu’on constate une haus- se des effectifs industriels

Les chiffres des embauches sont repartis à la hausse. Même pour

le secteur industriel

dans le Doubs.

depuis 2011. Et les perspec- tives sont encourageantes” ajoute Olivier Blanc. Avec des statistiques aussi encourageantes, on serait en droit de se demander pourquoi

la courbe du chômage ne flé- chit pas encore. Deux expli- cations à cela : l’été, l’activité ralentit et explique donc le repli provisoire de l’emploi et ensui- te, vu que la reprise de l’éco-

nomie se confirme, on voit arri- ver des personnes qui s’ins- crivent à nouveau sur les registres de Pôle emploi, espé- rant décrocher un des postes en création. ■

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online