La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besdançon

jeanS’ COLLECTION

2, € 60

Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr OCTOBRE 2016 N° 180

CHATEAUFARINE - BESANÇON - PONTARLIER

IMPÔTS LOCAUX : LA GRANDE CLAQUE + 16 % EN 5 ANS À BESANÇON, + 121 % À SAINT-VIT, + 31 % À SAÔNE…

l’événement en p. 6 et 7

tram et bus p. 5 Un lourd déficit pour Transdev Le réseau Ginko s’enfonce dans les déficits

p. 18 à 25

dossier

1 500 commerces indépendants en ville Le commerce de centre-ville fait sa mutation

Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - redaction@groupe-publipresse.com

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

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La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

Succès pour la première de “Livres dans la Boucle”

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’ac- tualité de Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Cuisine centrale, “l’étoilée” des écoliers

Impuissance Le drame industriel et humain qui se noue actuellement autour du dossier Alstom est révélateur de l’impuissance croissante de la sphère politique. Aucune motion - un outil devenu ridicule - aucune postu- re indignée (du Premier ministre au mai- re de Besançon, du président de la Répu- blique à la présidente de Région) ne peut influer le moindre du monde sur la déci- sion d’un conseil d’administration qui, un jour ou l’autre, finira de toute façon par vaincre. L’État a beau posséder 20 % du capital du fabricant de matériel ferroviai- re, il ne pèse rien par rapport aux action- naires privés qui raisonnent, avant tout, sur des règles financières basées sur la rentabilité. Doit-on vouer aux gémonies les dirigeants d’Alstom ? Sur le plan du cynisme avec lequel ils jouent sur le moral des salariés, certainement. Sur le plan de la stratégie industrielle, sans doute pas. Pourquoi Alstom, fleuron historique du Nord Franche-Comté est-il sur la sel- lette ? Parce que dans la compétition internationale à laquelle se livrent aujour- d’hui les grands groupes industriels, la France a un train de retard. La compéti- tivité des entreprises françaises sera à la traîne tant que persistera ce système suicidaire qui consiste à écraser les entre- prises de charges diverses. Le taux de charges dépasse en France les 50 % tan- dis que l’Allemagne (le modèle de tant de nos dirigeants) les a limitées à 19 %. Ainsi en France pour qu’un salarié dis- pose de 100 euros nets de pouvoir d’achat, son employeur aura versé, toutes charges cumulées, 235 euros ! À l’inverse, un pays comme le Danemark est celui où la pression fiscale sur les entreprises est la plus légère d’Europe, et c’est en même temps le seul pays (avec la Suisse) à pouvoir se targuer d’avoir atteint le plein- emploi. Cherchez l’erreur… Comment Alstom peut-il ainsi lutter contre son homo- logue d’outre-Rhin Vossloh ? La pression quemet en cemoment l’État sur la S.N.C.F. pour qu’elle revoie sa copie sur de pro- chains dossiers (R.E.R. parisien…) est juste dénuée de sens. Si la société de transport décide de se tourner à nouveau vers Alstom, c’est le constructeur espa- gnol C.A.F. (bien connu des Bisontins pour avoir livré leur tramway) qui renon- cera à la création sur ses sites français de plusieurs centaines d’emploi. Au final, le résultat sera le même. Ce qu’il faut changer, ce ne sont pas les règles de la concurrence européenne ou instaurer on ne sait quel patriotisme économique, cet- te idée farfelue qui se fracasse contre les lois du marché, mais bien le système social et fiscal français. Si la sphère poli- tique a perdu toute sa capacité de déci- sion et d’influence, elle garde encore le pouvoir de changer son système social et fiscal. Encore faut-il qu’il lui reste un brin de courage. ■ Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet,Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Septembre 2016 Commission paritaire : 0220 I 80130 Crédits photos : L.P.B., Carrefour Property, C.R.E.D.-Le Parisien Économie, A. Derreumaux, O. Ventron. Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER

J eudi 18 septembre, au menu des 5 000 écoliers bisontins déjeunant dans les 65 cantines, c’était pâté en croûte Richelieu en entrée, suivi d’un soufflé de brochet sau- ce bisque de homard, une julienne de légumes et un chou à la crème vanille. Cela donne l’eau à la bouche. Il faut dire que le menu, prépa- ré par une diététicienne, tombait lors de la semaine du “goût”. Et dites-vous que ce menu préparé à la cuisine municipale “Les Petits plats” située rue Albert-Thomas a été réali- sée de A à Z par les cuisiniers bisontins avec des produits souvent locaux. 40 % des achats le sont pour les produits bio ou courts. Tout ceci livré en liaison chaude dans les 65 res- taurants scolaires et 15 crèches, c’est-à-dire que les plats chauds sont livrés le jour de leur consommation. Si la cuisine centrale a défrayé la chronique suite aux malfaçons liées aux travaux, tout ceci est aujourd’hui du passé. L’outil est fonction-

nel pour les 21 cuisiniers qui entament leur journée dès 6 heures Une régie municipale qui fonctionne avec un souci : la maîtrise sanitai- re et la qualité des repas. Les produits laitiers viennent de l’E.N.I.L. de Mamirolle, les viandes fraîches arrivent des circuits courts, le pain semi-complet à la farine bio franc-comtoise vient de Saint-Vit. “Pour quelques enfants, ce repas sera l’un des seuls équilibrés de la jour- née. Nous nous devons de poursuivre dans cette voie de la qualité” évoque le maire Jean- Louis Fousseret venu, avec l’adjoint à l’Édu- cation Yves-Michel Dahoui, tester et goûter les plats. Le coût d’un repas est de 8 euros pour la Ville de Besançon. Un Bisontin le paie- ra entre 1,50 et 4,50 euros selon le taux d’ef- fort, un extra-Bisontin 6,20 euros. Claudine Caulet, élue E.E.L.V. en charge de la restau- ration scolaire incite également “à limiter le gaspillage alimentaire.” Dans leurs assiettes, les “petits” Bisontins n’ont que du bon. ■

Avec près de 22 000 visiteurs comptabilisés sur l’en- semble du week-end, “Livres dans la Boucle” a rencon- tré un beau succès populaire pour sa première édition.

L a première édition du salon littéraire “Livres dans la Boucle”, né sur les cendres encore fumantes des “Mots Doubs”, a été un succès. “Entre 21 000 et 22 000 visiteurs, dont 8 900 le samedi et plus de 10 000 le dimanche. Les librai- ries ont également fait le plein le vendredi. Au total, nous avons enregistré environ 18 000 entrées sous la structure Marché-Beaux arts, et 3 000 sur les autres sites. On peut parler de succès et la plupart des retours, des écri- vains comme des visiteurs, ont été près positifs” se félicite Denis Lazzarotto, le responsable de l’événementiel à la Ville de Besançon. La pluie du week- end n’a pas empêché les amou- reux du livre de se déplacer. L’aménagement des locaux sur le parking Marché-Beaux arts était réussi, sans doute plus chaleureux encore que le cha- piteau des Mors Doubs à la Gare

d’Eau (et la boue en moins…). C’est sûr, il y aura donc bien une suite à “Livres en Boucle”. “La date est d’ores et déjà blo- quée, ce sera à nouveau le troi- sième week-end de septembre. Après, reste à savoir si on l’or- ganise sur trois jours ou sur deux jours” note M. Lazzarotto. Reste une inconnue à trancher : où se déroulera cette seconde édition ? Pour la première, le salon s’est installé dans les anciens locaux Monoprix, prê- tés par le Crédit Agricole de Franche-Comté qui y installe actuellement ses locaux provi- soires dans le cadre des pro- chains travaux de son siège social de la rue Cusenier. “Nous avons lancé la réflexion sur le futur emplacement.” Des pistes ont été étudiées comme la cour d’honneur du quartier militaire Ruty ou encore le parking Cha- mars, cette seconde option tenant la corde. ■

Les cuisiniers pèsent les pommes qui seront

transformées en compote.

Bois d’Aglans : la mairie satisfait les chasseurs bisontins

L’ accès au bois d’Aglans, propriété de Besançon (mais situé à La Vèze) leur était interdit depuis l’an dernier. La faute à un problème administratif et un différend avec quelques chasseurs de La Vèze. Depuis dimanche 11 septembre, la cen- taine de chasseurs bisontin peut à nou- veau traquer les 198 hectares de ce bois situé à proximité de l’aérodrome de La Vèze et de la route menant à Mérey-sous- Montrond. La particularité de cette forêt privée bisontine est d’être située sur un territoire extérieur (La Vèze). Les chas- seurs de ce village réclamaient le droit de chasse. La Ville de Besançon via son adjoin- te chargée des espaces verts et de la forêt Anne Vignot a finalement tranché : “Je ne voulais pas que ce dossier prenne enco- re plus de temps, indique Anne Vignot qui a débloqué le dossier. Les chasseurs de

Besançon peuvent à nouveau chasser là- bas et ceux de La Vèze ont la possibilité de le faire sous la direction de l’A.C.C.A. de Besançon. Les Vézois qui l’acceptent pourront chasser à Besançon.” Jeudi 8 septembre, Patrick Gibey, prési- dent des chasseurs de Besançon, a annon- cé la nouvelle à ses adhérents lors d’une assemblée générale. Quelques chasseurs de La Vèze ont été accueillis par l’asso- ciation bisontine. La convention qui régit le droit de chasse est ratifiée. Le sujet, qui avait fait polémique l’an dernier au point d’être débattu en séance de conseil muni- cipal, semble réglé. ■ Président des chasseurs de Besançon, Patrick Gibey (debout) indique à ses sociétaires que la chasse sur le bois d’Aglans est à nouveau ouverte.

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L’INTERVIEW DU MOIS

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PHILOSOPHIE

L’universitaire bisontin Pierre Statius “La démarche d’Emmanuel Macron est intéressante”

L a Presse Bisontine : Vers quelle destination emportez-vous vos lecteurs avec ces “Voyages en démocratie” ? Pierre Statius : Je suis parti du constat que la démocratie est triomphante à l’échelle internationale, notamment depuis l’effon- drement du Mur de Berlin et la dissolu- tion de l’U.R.S.S., mais en même temps elle traverse une grave crise avec des sociétés fatiguées qui n’ont plus foi en la démocra- tie. L’idée du livre est à la fois de com- prendre ce triomphe et ce malaise, et de voir d’où il provient. J’ai choisi d’élargir le sujet en lui donnant une profondeur his- torique de manière à traiter la démocra- tie comme un fait social total. L.P.B. : Quels sont justement les faits structurels qui caractérisent les démocraties ? P.S. : D’abord l’égalité des conditions, c’est- à-dire qu’en démocratie je regarde l’autre comme mon semblable contrairement à l’aristocratie par exemple. La seconde cho- se, c’est un système politique fondé sur la séparation : des pouvoirs, entre la société civile et l’État, entre l’Église et l’État, etc. Troisième chose : c’est le gouvernement des hommes par eux-mêmes et plus par la nature, par Dieu ou par la tradition. C’est donc un régime de sécularisation et c’est là qu’on touche les problèmes actuels de nos démocraties que veulent contester les régimes théocratiques. Dans mon livre, je confronte ces faits structurels à l’analyse Philosophe et maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, Pierre Statius publie “Voyages en démocra- tie”. Une occasion de mieux cerner le temps démocratique qui est le nôtre, fait de troubles et d’angoisses. Le constat du philosophe, peu enclin à l’optimisme, comporte tout de même quelques lueurs d’espoir. Interview.

Pierre Statius a également dirigé l’I.U.F.M. de Franche- Comté avant la disparition des I.U.F.M. en 2013.

conflit qui est philosophique et religieux. Et à mon avis, c’est quelque chose duquel on n’est pas près de sortir… Sur ce point- là, je ne suis pas optimiste. L.P.B. : Un début de solution face à ce débat qui agite la France ? P.S. : La première chose à faire est un tra- vail d’exégèse du Coran. En France, on est encore ignorant de la religion musulma- ne. Il faut d’abord essayer de s’approprier cette question plutôt que de la rejeter. Sur le plan politique, notre société n’a jamais été à ce point en danger de dissolution. Hélas, la laïcité à la française sonne com- me un verrou alors que les sociétés anglo- saxonnes sont plus basées sur la toléran- ce. Il faudrait cette fois faire évoluer cette laïcité tout en tenant un discours ferme sur la Nation et la République, un peu à la manière d’un Jean-Pierre Chevènement. Un autre débat que l’on occulte, c’est celui lié aux questions écologiques. Il est clair que cette question va produire à l’avenir des flux migratoires bien plus importants que ce qui se passe aujourd’hui. Sur ce point, on ne peut plus compter sur d’autres solutions que d’être dans un régime radi- calement décroissant. L.P.B. : Un peu d’espoir dans ce tableau peu enthou- siasmant ? P.S. : Ce qui caractérise la démocratie, c’est sa capacité à se recomposer sans cesse, à se réinventer.Au siècle dernier, elle a triom- phé de deux régimes totalitaires avec le nazisme et le stalinisme. Aujourd’hui, on a affaire à l’islamo-fascisme qui est une régression religieuse, donc également un totalitarisme. Une des forces nouvelles qui peut constituer un rempart, c’est l’Euro- pe. Hélas, l’Europe est devenue une sorte de “machin” dépolitisé auquel personne ne comprend plus grand-chose. Le principal problème aujourd’hui, contrairement au siècle dernier, c’est qu’il n’y a plus d’ordre mondial, ça peut péter de tous les côtés. Nous sommes sur un baril de poudre. L.P.B. : Le politique a-t-il encore un quelconque pouvoir en France ? P.S. : Nos politiques sont devenus impuis- sants. Les Primaires qui s’organisent dans notre pays en sont l’illustration extrême, le symbole d’une politicaillerie médiocre. C’est tout le contraire de l’esprit de laVème République, où un homme rencontre un

pays. En cela, la démarche actuelle d’Emmanuel Macron qui veut essayer de créer un mouvement pour constituer une majorité présidentielle est bien dans l’esprit de cet- te Vème République. L’abîme qui se creuse entre l’élite et le peuple vient du manque de renouvellement de nos représentants. RaymondAron disait qu’il pouvait exister une bonne oligarchie, c’est celle qui se renouvelle. Ce ras-le-bol risque de mal finir. L.P.B. : C’est-à-dire par l’acces- sion au pouvoir de l’extrême droi- te ? P.S. : Les Français ont enchaî- né les déceptions depuis vingt ans avec Jacques Chirac,Nico- las Sarkozy et François Hol- lande. Je ne pense pas que le

blicaine date d’il y a une trentaine d’an- nées. Depuis les années quatre-vingt, on est confronté à un fort mouvement d’indi- vidualisation, de gestion des flux scolaires, qui se fait au détriment de la politique et de l’histoire. Ce fort mouvement a eu ten- dance à contester l’institution scolaire. Il y a eu un renoncement face à la question “qu’est-ce qu’éduquer ?” La crise de l’éco- le est avant tout intellectuelle. L’école a renoncé à la logique de la transmission pour se consacrer à la logique de l’ap- prentissage, a oublié ce rapport fonda- mental à la transmission et à la culture. HannahArendt estimait qu’éduquer, “c’est faire entrer un homme neuf dans un mon- de déjà vieux.” C’est très juste. L.P.B. : Des progrès existent. La réforme du collè- ge par exemple qui vient d’entrer en vigueur ? P.S. : Avec l’interdisciplinarité, on instau- re une sorte de “culture pizza” avec un tout petit peu de tous les ingrédients. Avec cela, impossible pour les élèves de construire un raisonnement car ils n’auront pas assez de connaissances sur les disciplines. C’est l’inverse qu’il faut faire : commencer par les disciplines et terminer par l’interdis- ciplinarité, en toute connaissance de cau- se. L.P.B. : Les médias jouent-ils leur rôle dans les débats actuels qui agitent la société ? P.S. : La plupart d’entre eux, non. La socié- té médiatique actuelle cultive un aveu- glement au social et à l’historique. Et que dire des réseaux sociaux qui sont certes un progrès technologique mais sans doute une régression sociale. Comment construire une pensée en 140 signes ? L.P.B. : Au-delà de ces constats, peu réjouissants, quelles solutions ? P.S. : Les solutions sont en creux de tout ce que j’ai dit. On sait ce qu’il faut faire pour mieux former nos enfants, pour mener une politique économique plus efficace, mais on ne le fait pas. Une fois encore, en attendant de voir la suite, la démarche d’Emmanuel Macron est intéressante : faire un pro- gramme en 8 ou 10 points seulement, qui court de la droite à la gauche, en annonçant une équipe. Il est nécessaire - sans doute c’est ce qu’il essaie de faire - de sortir de l’impuissance politique dans laquelle tout le monde se complaît aujourd’hui. n Propos recueillis par J.-F.H.

Biographie

l Pierre Statius est maître de conférences à Besançon depuis 1998. En 2009, il a été directeur de l’I.U.F.M. de Franche-Comté et vice- président de la conférence nationale des directeurs d’I.U.F.M. l l Il a notamment publié “Le réel et la joie”, “Essai sur l’œuvre de Montaigne”, “De l’éducation des modernes”. Il poursuit actuellement ses travaux dans le domaine de la philosophie politique l “Voyages en démocratie” est son huitième ouvrage.

“L’école a renoncé à la logique de la trans- mission.”

de quatre grands commen- tateurs de la démocratie : Alexis de Tocqueville, Benja- min Constant, RaymondAron et le contemporain Marcel Gauchet.Tout cela pour abou- tir à ce livre qui est une sor- te de cartographie intellec- tuelle des questions relatives à la démocratie. L.P.B. : Pourquoi la notion même de démocratie semble-t-elle de plus en plus fragile et exposée ? P.S. : La démocratie est un régime fondamentalement fragile car il ne repose sur rien d’autre que lui-même. La démocratie a besoin de citoyens qui croient en elle. En France, cela doit se faire par l’école mais comme l’ins- titution scolaire fait à mon sens largement défaut, cette démocratie est en danger. Et ensuite, il y a bien sûr les actuels adversaires extérieurs de la démocratie qui sont issus de la menace terroriste isla- mo-fasciste. Ces régimes-là étant des théocraties, il ne peut y avoir que conflit, un

“Nous sommes

F.N. puisse accéder au pouvoir cette fois- ci mais si d’aventure le président élu en 2017 échoue, en 2022 il est clair que le F.N. sera au pouvoir. La colère gronde, les idées du F.N. progressent, y compris dans la jeu- nesse et dans les milieux étudiants pro- fondément déçus par le mandat actuel au cours duquel ils ne voient aucune trans- formation sociale. L.P.B. : Les débats actuels sur l’identité nationale ne sont-ils pas délétères ? P.S. : Non, ils sont indispensables. En 2007, Nicolas Sarkozy avait créé un ministère de l’Identité nationale mais la réflexion a été plombée d’entrée de jeu car il en a fait un ministère de l’Immigration. Alors que ce débat est légitime et même nécessaire. Qu’est-ce qu’être Français ? Il faut reprendre ce débat de manière philosophique. Si le sentiment d’appartenance à la Nation n’existe pas, c’est là que la société se défait. La République française, c’est la commu- nauté des citoyens, et en même temps, cet- te communauté a un ancrage historique et social. La question de l’identité est à redéfinir de toute urgence. C’est une ques- tion aussi importante que la question éco- nomique et sociale. L.P.B. : L’éducation doit jouer tout son rôle sur cet- te question. Elle n’est pas à la hauteur selon vous ? P.S. : La remise en cause de l’école répu-

sur un baril de poudre.”

“Voyages en démocratie” par Pierre Statius Éditions Kimé - 25 euros en librairie

BESANÇON

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TRANSPORT

Une perte de 6,121 millions d’euros en 2015

Transdev face à une perte financière colossale “Besançon Mobilités” enregistre un déficit record de 6,1 millions d’euros. Le prix du ticket augmentera-t-il de 60 % ? Faudra-t-il diminuer le service, augmenter le versement transport ou que la C.A.G.B. abonde financièrement ?

H asard du calendrier, le tramway annonçait - mercredi 7 septembre - en grande pompe son changement de “gong” pour une sonorité plus douce aux oreilles des usagers et des riverains. Pour une tout autre raison, ce sont les oreilles du tram qui sif- flent désormais.“BesançonMobi- lités” qui gère le réseau bus et tram Ginko en délégation de service public pour le Grand Besançon présente une perte record financière en 2015 : 6,121 millions d’euros nets. Quand l’entreprise perd de l’ar- gent, ce n’est jamais bon pour la collectivité qui abonde déjà largement avec des subventions d’équilibre (12 millions l’an der- nier). Ces 6 millions perdus l’an der- nier ajoutés aux 4 millions en 2014 puis 3,90 en 2013 et 2,06 en 2012 lors des travaux (- 1,31 en 2011) - soit un total 17,27mil- lions - s’apparentent à un déraillement aumoment où l’Ag- glo annonce des chiffres de fré- quentation du tram consolidé

devait être favorable : elle coïn- cidait avec la première année de fonctionnement du tram, une baisse du prix du pétrole, la com- pensation du C.I.C.E. (892 000 euros en 2015) et aucu- ne grève” pointe l’élu P.C.F. qui milite pour une régie des trans- ports. Des mesures sont évoquées pour 2016 “avec une meilleure maî- trise des charges d’exploitation et une nécessaire augmentation des recettes commerciales” avoue le délégataire qui gère 9 autres trams en France et qui a notam- ment relancé un dialogue social en 2016. Comment expliquer que cette société expérimentée arrive à un tel bilan comptable à Besançon ? Ses marges de manœuvre res- tent ténues. Réaliser des éco- nomies par exemple sur le per- sonnel occasionne des dégâts collatéraux : l’absentéisme “a plus fortement augmenté les pre- miers mois de 2015” chez les 523 employés convient la C.A.G.B. Une nouvelle politique tarifai- re avec davantage de lisibilité

(+ 3,6 %). Un paradoxe. Ce bilan financier a été présenté lundi 19 septembre au conseil communautaire de la C.A.G.B. par le délégataire de service public BesançonMobilités, filia- le de Transdev. La faute au tram ? Pas que. Si Transdev a réalisé les investissements sur le matériel roulant (le taux de panne est en baisse), il a déra- pé sur le fonctionnement avec

Des chiffres d’exploitation inquiétants pour Besançon Mobilités qui fait notamment rouler le tram et les bus sur le réseau Ginko.

de temps aux entreprises pour répondre à la prochaine D.S.P.” indique Michel Loyat, vice-pré- sident transports à l’Agglo. Les candidats se comptent sur les doigts d’une main. Transdev répondra. “On peut s’attendre à une baisse de service” conclut Patrick Noblet pour l’A.U.T.A.B. En 2018, voire en 2017, la col- lectivité préviendra gentiment l’utilisateur que son ticket de bus augmentera au motif qu’il n’avait pas évolué depuis 2014. Le réseau Ginko qui absorbe d’autres communes en 2017 est face à un virage. À lui de bien le négocier. n E.Ch.

min : l’augmentation du prix du ticket, une augmentation de la participation financière de la collectivité, une diminution du service ou une hausse du ver- sement transports. “Cela peut être toutes ces solutions à la fois” émet Christophe Lime. Comme nous, le directeur géné- ral Besançon Mobilités, la filia- le ne peut se permettre de perdre de l’argent ad vitam æternam . “L’Agglo pourrait connaître un retour de bâton” estime un spé- cialiste. Au vu du bilan du réseau Ginko, les futurs candidats à la D.S.P. négocieront des prix à la hausse ou une baisse de servi- ce. “Nous laisserons davantage

est lancée. Objectif : récupérer de nouveaux clients. Pour les détracteurs du tram, ce bilan est du pain bénit : “La perte d’exploitation 2015 est une perte sèche de 17 000 euros par jour ! Ce tram, pour lequel la C.A.G.B. s’est considérablement endettée sur notre dos, n’a donc manifestement pas contribué à augmenter l’usage des trans- ports en commun contrairement à ce que les promoteurs du pro- jet nous avaient annoncé” tape Jean-Philippe Allenbach (Mou- vement Franche-Comté) avec Serge Grass (U3C). Plusieurs leviers pour remettre le transport dans le droit che-

le recrutement de 48 équivalents temps plein sup- plémentaires pour assurer la mise en place du tramway ! “Si on fait un calcul sim- pliste, on peut dire que l’activi- té tram a coûté 6 millions d’eu- ros en 2015, cal- cule Christophe Lime, conseiller communautaire. Ce rapport est inquiétant car l’année 2015

“L’Agglo pourrait

connaître un retour de bâton”.

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L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

IMPÔTS LOCAUX : LA GRANDE CLAQUE

Avec l’arrivée de l’automne tombent les feuilles d’impôts locaux pour les ménages : taxe foncière, puis taxe d’habitation. La Presse Bisontine a analysé l’évolution de ces deux taxes dans les principales communes du Grand Besançon à travers le seul critère de la part communal. Les hausses vont jusqu’à plus de 130 % en 5 ans !

l Analyse Association des maires de France Les communes ont compensé la baisse des dotations par une hausse de la pression fiscale

La question de l’intercommunalité Situation tendue pour les villes-centres

L’analyse ne tient compte que de la part communale Dans son étude, la Direction Généra- le des Finances Publiques a décorti- qué notamment la taxe d’habitation et la taxe sur le foncier bâti afin d’isoler le produit de la part communale. À la première lecture, les chiffres (voir tableau) sont trompeurs car ils ne tien- nent pas compte de la part des com- munautés de communes, ni de celle du département ou de la région, qui “Très tendue” est la situation financiè- re des petites villes de France résume l’association des petites villes de Fran- ce. Les maires sont sur la corde raide et sont conscients qu’il sera difficile d’obtenir plus que la réduction de la baisse des dotations déjà consentie. Sur le terrain, les situations sont “assez hétérogènes” et varient selon les villes : celles de 3 000 à 5 000 habitants, sou- vent en périphérie des villes-centres, vivent avec “une économie très rési- dentielle et une absence de marges” , alors que les villes-centres, précisé- ment, connaissent une situation “extrê- mement tendue, en étant structurelle- ment et depuis longtemps étouffées par les charges de la centralité. Pen- Si Besançon demande des transferts de compétences à la C.A.G.B., ce n’est pas pour rien…

viennent alourdir ces impôts locaux pré- levés sur les ménages. “Néanmoins, ces données isolées sont intéressantes car elles permettent de comparer chaque commune avec les communes de la même strate” indique l’Association des Maires de France (A.M.F.). On découvre ainsi que dans beaucoup de communes du Grand Besançon la pression fisca- le s’est alourdie entre 2010 et 2015. Néanmoins rares sont celles à afficher un produit par habitant de la taxe fon- cière et de la taxe d’habitation supé- rieur à la moyenne des communes de la même catégorie. n A Besançon, il est notamment ques- tion que la communauté d’aggloméra- tion reprenne la compétence “sports” au motif que les équipements sportifs ne sont pas utilisés que par les Bison- tins mais bien évidemment par les Grands Bisontins. La mutualisation des services agglo-ville est un autre moyen pour diminuer les dépenses de fonc- tionnement. Sur le terrain, ce n’est pas toujours le cas “La C.A.G.B. a recruté un directeur de la communication et la ville en a fait de même. N’aurait-on pas pu mutualiser ce poste” a interrogé Julien Acard (F.N.) lors du dernier conseil municipal. n dant des décennies, elles ont financé des équipements pour tous et consta- tent aujourd’hui, avec une situation fis- cale peu attractive, que tout ne peut pas se solutionner avec les intercom- munalités.”

cement stagne et se situe toujours à -1 milliard d’euros par rapport à 2013 (8,1 milliards d’euros en 2015 contre 9,1 milliards d’euros en 2013). Recul historique des dépenses d’équi- pement de - 13,42 % après - 13,40 % en 2014 La stagnation de l’autofi- nancement n’a donc pas permis de maintenir l’investissement et la bais- se des dépenses d’équipement s’est poursuivie en 2015 avec une baisse 5 fois plus forte que sur le mandat précédent à la même période. La baisse importante des dépenses d’équipement en 2015 a conduit à dégager une capacité de financement qui pourrait annoncer un rebond de l’investissement en 2016. Cependant les budgets locaux devront intégrer la nouvelle tranche de baisse des dotations de 2 milliards d’euros, l’aug- mentation du point d’indice et les coûts induits par le Parcours pro- fessionnel, carrières rémunérations (P.P.C.R.), ainsi que le poids finan- cier des nouvelles normes, évalué à 1,4 milliard en année pleine dans le dernier rapport du Conseil national d’évaluation des normes (2014). Enfin, la modification des périmètres intercommunaux d’ici fin 2016 risque de reporter d’autant la décision d’in- vestir dans l’attente de la mise en place des nouvelles instances, de la stabilisation des attributions de com- pétence et d’une stratégie fiscale et financière. n

L’an dernier, la plupart des collectivités ont actionné le levier fiscal pour faire face à la baisse des dotations : la pression fiscale supplémentaire en 2015 a notamment porté sur les taxes d’habitation et sur les taxes foncières.

L’ Association des maires de France (A.M.F.) a mené une enquête auprès de 470 collecti- vités du bloc commu- nal dont 30 établissements publics de coopération intercommunale (com- munauté de communes ou d’agglo- mérations). Il ressort que de maniè- re quasi générale, ces collectivités ont compensé la baisse des dotations de l’État par une hausse des impôts locaux. “Les collectivités ont action- né le levier fiscal pour faire face à la baisse des dotations : la pression fis- cale supplémentaire en 2015 a notam- ment porté sur les taxes d’habitation et sur les taxes foncières, avec une augmentation de 1,2 % sur les taux, mais surtout un élargissement de l’assiette : au-delà des 0,9 % de reva- lorisation forfaitaire, de l’augmen- tation physique des bases, les collec- tivités ont diminué les différents abattements à la base ou pour charges de familles, supprimée des exonéra- tions, etc. Au total, le produit fiscal supplémentaire est de 2,2 milliards d’euros, soit un montant quasi équi- valent au montant de baisse des dota-

tions qui s’est élevé à 2,1 milliards d’euros” estime l’A.M.F. dans cette étude qu’elle vient de rendre publique. Par ailleurs, les dépenses de per- sonnel ont augmenté de moins de 2 %. Les achats et charges externes (dépenses d’entretien, achats de four- nitures, contrats de prestations de services, etc.), ont poursuivi leur bais-

se avec - 1,72 % en 2015 contre - 0,47 % en 2014. Enfin, les sub- ventions aux associa- tions ont diminué de 2,6 % en 2015.Au total, la hausse des recettes a été supérieure à la hausse des dépenses et les recettes réelles de fonctionnement ont augmenté de 1,53 % contre 1,04 % d’aug- mentation des dépenses réelles de fonctionnement en 2014.Malgré une crois- sance des dépenses inférieure à celle des recettes de fonction- nement, l’autofinan-

Recul historique des dépenses d’équipe- ment.

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

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ANQUE POPULAIRE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ B

l Dette Les conséquences de la fusion pour les Francs-Comtois “Les chiffres, eux, ne mentent pas” Jean-Philippe Allenbach n’avait cessé d’alerter sur les conséquences fiscales liées à la fusion de la nouvelle région. Les chiffres semblent donner raison au fédéraliste bisontin…

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2016 Mercredi 5 octobre

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J ean-Philippe Allenbach a tou- jours le drapeau de la Franche- Comté placardé sur la façade de sa maison, place du 8-Sep- tembre à Besançon. Il n’a eu de cesse de rappeler que la fusion Bourgogne- Franche-Comté “était un piège à cons” comme il l’indiquait dans un de ces nombreux communiqués. Les comptes 2015 des collectivités locales mis en ligne sont pour lui un moyen de montrer qu’il avait en par- tie raison : “Les chiffres, eux, ne men- tent pas. On y apprend que fin 2015, à la veille de la fusion, la dette de la Franche-Comté (1 175 684 habitants) se montait à 174 574 milliers d’euros, soit 148 euros par habitant et celle de la Bourgogne 1 641 130 habitants à

472 876 milliers d’euros soit 288 euros par habitant. Près du double !” com- mente-t-il. Et d’ajouter que “par un simple calcul mathématique, la dette des Francs-Comtois a instantanément augmenté au 1 er janvier 2016 de près

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nous faire avaler la pilule amère de notre spoliation financière. Mais au nom de quoi, les Francs-Comtois, devraient-ils payer pour les dettes de la Bourgogne alors qu’elles ont servi à financer des investissements dont ils n’ont pas profité et à la décision des- quels ils n’ont pas participé ? Pourtant, juridiquement, quand on se marie, on ne reprend pas les dettes du conjoint avant mariage, et ce, quand bien même elles auraient pu servir à financer l’achat de biens devenus ensuite d’usa- ge commun ! Mais bon, il est vrai que le droit matrimonial ne s’applique qu’aux “mariages volontaires” et non pas aux “mariages forcés”, comme celui de la Franche-Comté avec la Bourgogne, lesquels sont légalement interdits et constituent un délit pénal” s’emporte ce défenseur des contribuables. n

de 100 millions d’euros du simple fait de la fusion, cel- le des Bourguignons bais- sant d’autant. On y voit éga- lement que l’écart en termes de dette par habitant entre la Bourgogne et la Franche- Comté ne s’est pas réduit durant l'année 2015, contrairement à ce que cer- tains nous avaient annon- cé durant la campagne des régionales pour essayer de

100 millions d’euros de dette.

Tableau Part communale Évolution des deux

principales taxes sur 5 ans Dans la quasi-totalité des communes du Grand Besançon, le montant des taxes payées (part communale seulement) par les contribuables a augmenté. Dans certaines, ces taxes ont véritablement explosé. Commune Produit de la taxe Moyenne

Jean-Philippe Allenbach, président du mouvement Franche-Comté.

Produit de la taxe d’habitation 2010 (par habitant)

Évolution

Produit de la taxe foncière (bâti) 2015

Produit de la taxe foncière (foncier bâti) 2010

Évolution

d’habitation 2015 (€ par habitant)

de la strate

(2015)

Avanne-Aveney Besançon Bouclans Chalezeule Châtillon-le-Duc Chemaudin Devecey École-Valentin Dannemarie-sur-Crète

170 328 145 75 120 123 112 101 121 156 188 130 109 132 212 111 111 98 192 98 126 121 109 128 135 163 160 149 128 284 171 160 153 142

160 293 184 132 132 132 132 184 160 184 132 160 184 132 132 132 132 160 132 160 132 132 132 132 160 132 184 184 160 264 132 160 184 160

148 282 69 74 97 99 86 72 97 57 162 85 96 106 186 98 101 80 130 85 114 96 88 103 129 135 76 62 103 128 136 122 83 121

+ 14,86 % + 16,31 % + 110,14 % + 1,35 % + 23,71 % + 24,24 % + 30,23 % + 40,27 % + 24,74 % + 173,68 % + 16,04 % + 52,94 % + 13,54 % + 24,52 % + 13,97 % + 13,27 % + 9,90 % + 22,50 % + 47,69 % + 15,29 % + 10,53 % + 26,04 % + 23,86 % + 24,27 % + 4,65 % + 20,74 % + 110,53 % + 140,32 % + 24,27 % + 121,88 % + 25,74 % + 31,15 % + 84,34 % + 17,36 %

209 332 60 166 201 200 140 50 284 81 138 184 81 167 126 117 72 174 186 134 138 116 82 102 199 176 120 91 128 302 210 181 62 152

174 284 50 150 163 174 121 99 243 62 131 144 85 140 107 100 62 146 156 115 124 95 70 92 194 150 92 76 109 267 160 135 51 129

+ 20,11 % + 16,90 % +20 % + 10,6 % + 23,31 % + 14,94 % + 15,70 % - 49 % + 16,87 % + 30,64 % + 5,34 % + 27,77 % - 4,71 % + 19,28 % + 17,76 % + 17 % + 16,13 % + 19,18 % + 19,23 % + 16,52 % + 11,29 % + 22,11 % + 17,14 % + 10,87 % + 2,58 % + 17,33 % + 30,43 % + 19,74 % + 17,43 % + 13,11 % + 31,25 % + 34,07 % + 21,57 % + 17,83

Émagny Fontain Franois Geneuille

Grandfontaine Larnod Mamirolle Marchaux Montfaucon Miserey-Salines

Montferrand-le-Château

Morre Nancray Novillars Pelousey

Pirey

Pouilley-les-Vignes

Quingey Recologne

Roche-lez-Beaupré Serre-les-Sapins Saint-Vit

Saône Tarcenay Thise

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COMMERCE

Des cosmétiques “green”

La maison de parfums parisienne Honoré des Prés prend racine à Besançon Son dirigeant, le Bisontin Christian David, a su s’im- poser dans le milieu très fermé des parfumeurs en proposant des produits uniques, 100 % naturels.

C atherineDeneuve,JessicaAlba… Elles portent toutes l’eau de par- fum“Vamp àNewYork” :mélan- ge de tubéreuse, rhumet vanille bourbon. “C’est notre ultra best-seller” , confie même Christian David. “Un par- fum solaire, très floral.” Ce Bisontin d’origine l’a imaginé avec Olivia Gia- cobetti, “l’un des plus grands nez au

monde” , avec qui il collabore pour créer ces “purs extraits de nature.” Depuis la création de sa maison en 2008, ce sont 8 à 9 parfums qui sont ainsi sortis des ateliers avec cette dif- ficulté supplémentaire du “tout natu- rel”. Sans produits issus de la pétro- chimie, sans parfums de synthèse, sans colorants, sans phtalates, sans tests

sur animaux ni matières premières d’origine animale ou de produits agres- sifs pour la peau… “C’est presque com- pliqué d’arriver à quelque chose qui sente bon !” , s’amuse le dirigeant. Mais le résultat est là. Distribués dans les grands magasins dont les Galeries Lafayette ou le Bon Marché à Paris, et dans plus de 15 pays à travers le monde (Japon, États-Unis, Angleterre, Russie…), les parfums Honoré des Prés séduisent. “Nous comp- tons beaucoup de jeunes mamans dans notre clientèle qui ne veulent plus de produits agressifs.” Après une longue carrière chez Dior et chez Sisley passée à la création de produits, où il a notamment dévelop- pé la gamme Dior Homme, HydrAc- tion ou encore Sisleÿa, Christian David a décidé naturellement de se lancer à son compte. Inspiré sans doute par sa maman qui tenait l’ancienne parfu- merie Keros à côté de la place du Mar- ché à Besançon (aujourd’hui Nocibé), mais guidé aussi par un esprit entre- preneurial. Une façon de gagner “en liberté créative” et de revenir à quelque chose de plus naturel, que n’ont pas les grandes maisons.

“Nous ne sommes pas nombreux dans le monde à avoir cette expertise dans la cosmétique de luxe avec une signa- ture écologique.” Car depuis trois ans, il a aussi développé des vernis à ongles bio sous la marque Kure Bazaar avec l’ex-mannequin Kartika Luyet. Ici enco- re, il a fallu imaginer “une formule très spéciale et compliquée” , en retirant le maximum de produits chimiques pour arriver à 85 % d’ingrédients d’origine naturelle. L’idée lui est venue lors de ses voyages aux États-Unis. “À New York ou Los Angeles, il y a des bars à ongles à tous les coins de rue et j’avais pris l’habi- tude d’y aller. Le vernis est tellement agressif que je me suis dit : c’est fou qu’il n’existe rien de plus sain.” Pas question d’ailleurs de s’arrêter en si bon chemin. Avec sa sœur, Lucile, et son réseau, il lance des produits spé- ciaux de soin pour les ongles et les mains (baumes traitants, crèmes…) à compter de cette mi-septembre. Et si son activité est devenue parisienne et internationale, “le siège social et l’ex- pédition de produits restent à Besan- çon.” n S.G.

Christian David, entouré de Kartika Luyet et Catherine Deneuve à l'ouverture de la suite Kure Bazaar au Park Hyatt Paris Vendôme (photo C.R.E.D.-Le Parisien Économie).

Le Bisontin collabore avec Olivia Giacobetti, parfumeuse française.

SANTÉ

Au jardin, on se sent bien

Soigner sans avoir recours aux médicaments Rachel Valladont est une infirmière Asalée. Elle travaille au sein de la maison médicale du quartier Saint-Claude à Besançon et propose des accompagne- ments thérapeutiques innovants autour notamment d’un jardin partagé.

Le jardin (en arrière-plan) profite aussi bien aux patients qu’aux élèves du lycée Saint-Jean qui en profitent depuis leur salle de classe, ainsi qu’à l’école voisine Saint- Bernard.

A salée (qui signifie Action de santé libérale en équi- pe) est née en 2004 dans les Deux-Sèvres sous l’impulsion d’un médecin qui voulait prendre en charge de façon plus qualitative les patients, en collaboration avec les infirmières. C’est l’idée tou- te simple que le patient peut aussi être acteur de sa santé et qu’il ne suffit pas de lui dire : “Il faut faire de l’exercice” ou “Ne mangez plus ceci” pour fai- re avancer les choses, comme l’explique cette infirmière bison- tine, à l’approche très huma- niste. Son but : aider chaque patient à vivre mieux avec la maladie sans prescrire de traitement, tout en faisant un compte ren- du au médecin de ses consulta- tions. “Je cherche à créer une relation de confiance et rompre avec cette hiérarchisation médi- cale.” La démarche va même

jusqu’au changement de pos- ture : “Il faut qu’on arrête, nous soignants, de vouloir prescrire ce qui est bien pour le patient et faire en sorte qu’il décide lui- même ce qu’il veut” , explique Rachel Valladont. Ses patients ont des patholo- gies variées : diabète de type II, problèmes cardiovasculaires,

cun partage sa compétence (cou- ture, patchwork…) “Cela per- met aux personnes d’être valo- risées et du coup, de prendre davantage soin d’elles.” Un effet boule de neige que cet- te infirmière met à profit aus- si bien au moment et après dia- gnostic, qu’en amont avec des actions préventives. Au prin- temps dernier, elle a ainsi créé un jardin partagé au sein du lycée Saint-Jean, qui a complè- tement adhéré à la démarche en agrégeant au projet théra- peutique un projet éducatif pour ses élèves. Une première du gen- re en France, mise en place aus- si à Pontarlier par une autre équipe Asalée. “Ce jardin a plusieurs vocations : créer du lien, sortir de la mai- son de santé, se bouger pour bêcher, planter…” Et cela fonc- tionne ! “Au ressenti personnel, les bénéfices se voient, mais quand on constate même que

troubles cognitifs et “plusieurs cas aussi de burn-out.” Au-delà des consul- tations, elle a déci- dé d’organiser pour eux des sessions de marche, deux fois par semaine. Elle a aussi mis en pla- ce des ateliers mémoire ou ali- mentation. Parmi ses derniers projets en date : la créa- tion d’un atelier artistique où cha-

Du burn-out aux troubles cognitifs.

si !” , lance l’un d’entre eux. L’éco- le projette d’ailleurs de finan- cer une serre et un cabanon pour aller encore plus loin. Et d’autres projets germent déjà dans la

tête de Rachel Valladont com- me la création d’un poulailler, d’un rucher ou de journées débat avec les patients. n S.G.

leurs analyses de sang sont meilleures, on est très satisfait.” Les élèves aussi y trouvent un intérêt : “Prévenir l’obésité, le diabète…” et “ça fait joli aus-

BESANÇON

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POLITIQUE

Parti Socialiste

Jean-Louis Fousseret doit-il quitter le P.S. ? Jean-Louis Fousseret roule pour Emmanuel Macron et répète son envie de faire de la politique autrement. Ce qui ne l’empêche pas de rester au P.S. Le maire s’explique au moment d’accueillir son “poulain” à Micronora le 27 septembre.

L a droite n’a pas manqué de titiller Jean-Louis Fous- seret sur son positionne- ment politique lors du conseil municipal de septembre. “Les Bisontins me demandent si vous êtes toujours socialiste ?” interroge avec ironie Jacques Grosperrin, sénateur du Doubs et conseiller municipal d’oppo- sition. Pirouette d’un Jean-Louis

Fousseret toujours aussi habi- le : “Et vous, je ne sais même où vous êtes…Avec Copé ! C’est cou- rageux.” Le maire de Besançon ne s’en cache pas : il roule pour Emmanuel Macron et son mou- vement “En Marche” à l’image de Gérard Collomb à Lyon, le sénateur François Patriat en Bourgogne ou Roland Ries, mai- re de Strasbourg.

Jean-Louis Fousseret confirme qu’il paye, chaque mois, ses coti- sations pour le parti qui l’a his- sé au rang de maire. “D’ailleurs, pourquoi devrais-je quitter le Parti socialiste ? Je suis un hom- me de gauche qui conduit un programme de gauche pour Besançon. Ne peut-on pas ima- giner que Macron soit une chan- ce pour la gauche ? Je l’ai ren-

Jean-Louis Fousseret : “Ne peut-on pas imaginer que Macron soit une chance pour la gauche ?”

“pour” à une primaire ouverte contre 34 “contre”. “Cette péti- tion de principe a par ailleurs été confirmée par la suite dans les statuts du P.S. adoptés en 2012 lors du Conseil national dans l’article 5.3.2 page 52” indique Jean-Sébastien Leuba, responsable de la section loca- le du P.S. à Besançon. Pour Nico- las Bodin, responsable fédéral du P.S., l’urgence est de mise car “tous les sondages donnent la gauche perdante.” Il milite pour une candidature issue du vote des primaires. Jean-Sébas- tien Leuba va plus loin : “On ne peut pas être militant du P.S., demander la primaire et dans le même temps soutenir un autre candidat mais dire “je reste dans ce parti” pointe sans détour le responsable du P.S. bisontin. Le positionnement “macronis- te” de M. Fousseret gêne les ins- tances du P.S. Chaque mercre- di, Emmanuel Macron convie des parlementaires, pour la plu- part socialistes, à un déjeuner à Paris. Mercredi 14 septembre, ils n’étaient pas moins de 43 députés et sénateurs calculait le quotidien Libération. Une affluence qui en dit en long sur l’actuel désarroi d’une majori- té en train de partir en capilo- tade puisque moins d’une cen- taine de parlementaires a assisté au discours de François Hol- lande salle Wagram. Face à ce mouvement, d’autres pourraient bien retourner leur veste… n E.Ch.

contré plusieurs fois : il dit que la gauche est sa famille. Il est pragmatique. Avec lui, c’est la gauche du réel, la gauche qui va dans les entreprises, qui protè- ge, produit des richesses” confie le maire qui le recevra mardi 27 septembre lors de l’inaugu- ration du salon Micronora à Micropolis Besançon. Précision de ce dernier : “Ce n’est pas moi qui l’invite à Micronora mais Thierry Bisiaux, président de Micronora. Mais bien sûr que j’irai accueillir avec grand plai- sir Emmanuel Macron.” Jean-Louis Fousseret, l’ancien strauss-kahnien qu’il est, a com- pris que la base ne veut plus de cette politique politicienne où les discours s’enchaînent sans que rien ne bouge. Il a organi- sé début septembre une réunion “pro Macron” au Scènacle à laquelle une vingtaine de per- sonnes a participé… dont de nombreux sympathisants de droite ou de centre-droit. De quoi donner du grain à moudre aux socialistes purs et durs qui ne comprennent pas que l’on puisse porter un candidat “hors primaire”. L’ancien ministre de l’Économie n’a en effet pas pré- vu, pour l’instant, de participer à celles-ci. Réponse le 15 décembre. Or, les adhérents du parti ont approuvé, à 67,91 %, le principe des primaires ouvertes pour la présidentielle de 2012. À Besançon, ce chiffre était même plus important puisque sur 134 se déclaraient

L’ex- ministre de l’Économie inaugure le salon Micronora le 27 sep- tembre.

BESANÇON 10

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BÂTIMENT Un champignon responsable de gros dégâts La mérule arrive à Besançon

Quelques cas ont été identifiés dans la capitale comtoise, à Belfort et à Dijon. Si le phénomène n’est pas d’ampleur pour le moment au niveau local, il est à prendre au sérieux.

D’anciens bâtiments du centre-ville concernés D ans l’un des cas bisontins que nous a rapporté un diagnostiqueur local, une fosse septique placée sous l’es- calier central du bâtiment en constante humidité, a créé l’ap- parition de la mérule. “Cela a pris de l’ampleur car l’escalier était couvert de boiseries.” Et par méconnaissance du pro- blème ou parfois volontairement caché dans un souci de reven- te, le problème peut rapidement virer au drame, allant jusqu’à la démolition nécessaire du bâti- ment. Des traitements efficaces auraient cependant ici été enga- gés. Aucune adresse ne nous sera toutefois communiquée si ce n’est une situation générale dans le centre-ville. La municipalité bisontine se veut aussi rassurante sur ses bâti- ments publics. Les expertises réalisées dans les réserves archéologiques rue Weiss, la Villa Colette et la galerie du Temple Saint-Esprit n’ont pas permis de détecter de mérule. n

Le mycologue Patrick Laurent dirige le cabinet d’expertise S.E.M.H.V. à Saint-Dié et est le spécialiste mérule en

C e nom ne vous dit peut- être rien et pourtant, il commence à être évoqué chez les professionnels locaux du bâtiment et de l’im- mobilier, jusqu’ici relativement épargnés à l’inverse de leurs homologues du littoral atlan- tique et des Vosges plus proches. La mérule est un champignon

lignivore, il profite de l’excès d’humidité, du confinement et du manque d’aération dans un bâti pour se développer. Également appelé “cancer du bâtiment”, il s’attaque à toutes les essences de bois. On le retrou- ve dans les charpentes, boise- ries d’escaliers et de sous-pentes, dans les plinthes, les lambris…

Il traverse même la maçonne- rie en s’y nichant, capable de détruire tous les liants et donc de fragiliser les structures des bâtiments. “La mérule est en plein essor dans toute la Fran- ce. Il n’y a plus un département qui n’est pas concerné” , assure LE spécialiste français et expert judiciaire, Patrick Laurent. “J’ai 40 ans de mycologie der- rière moi, et durant 30 ans j’en avais rarement entendu parler.” Aujourd’hui, l’activité est telle qu’il doit embaucher de nou- veaux salariés dans son labo- ratoire indépendant S.E.M.H.V. à Saint-Dié dans lesVosges pour réaliser des expertises. Il est devenu le référent pour toute la France et même la Belgique, la Suisse, le Luxembourg et le Canada, d’où lui sont envoyés des échantillons de ce champi- gnon dévastateur.

La mérule serait en forte expan- sion dans tout l’Est et le Centre de la France depuis 5 ans, arri- vant même jusque dans le Sud. “Je suis allé en Corse, à Nice ou Lourdes…” , remarque Patrick Laurent, qui estime à une dizai- ne le nombre de cas rencontrés dans le Doubs.

problème étant qu’il n’existe pas de législation contraignante (pas de diagnostic obligatoire et une simple information donnée dans le cadre d’arrêtés préfectoraux signalant sa présence). “Mes expertises dépassent presque toutes le million d’eu- ros et dans le cas d’un particu- lier, cela variera de 10 000 à 50 000 euros, voire 200 000 euros” , pour tenter d’éra- diquer ce champignon. Rien que le traitement d’un mur coûtant entre 230 à 250 euros le m 2 (sans chiffrer la dépose et la repose). Malheureusement, il est détec- té souvent trop tard avec seule la partie visible de l’iceberg. n

À Besançon, il a déjà été nommé pour réaliser une expertise judiciai- re. Celles-ci sont mandatées par une juridiction sur demande d’un syn- dic ou d’un pro- priétaire en cas de litige. Car les dégâts peuvent être variés, bien souvent de gran- de ampleur et très coûteux. Un autre

De 10 000 à 200 000 euros de coûts de traitement.

Des traitements chimiques sont utilisés pour éradiquer la mérule, “et nous travaillons à la mise au point d’un traitement à l’air chaud avec notre pôle recherche”, explique Patrick Laurent.

S.G.

Plus d’infos sur www.merule-expert.com

HISTOIRE Une page Facebook qui cartonne Christian fait renaître le Besançon d’antan Ce Bisontin féru d’histoire publie chaque jour sur Facebook des cartes postales anciennes de la ville dont certaines, issues de sa collection, remontent à 1897. Beaucoup sont inédites.

Y aller : facebook/ besançondantan

lines de Besançon (souvent déboi- sées). Publier des images, c’est bien. Seul bémol : cela peut vite devenir rébar- batif. Christian a trouvé la parade enmettant en place des thématiques : “Pour la Libération de Besançon (en septembre), j’ai publié une série de photos pour montrer l’avancée des troupes au fil des jours, depuis la descente de la côte de Morre jus- qu’aux Chaprais” énumère ce Bison- tin d’origine. D’autres thématiques sont prévues comme la création du quartier de Planoise ou la mise en lumière d’événements ponctuels. “Par exemple,j’ai retrouvé des archives à l’I.N.A. de GeorgesMaurivard (syn- dicaliste récemment décédé) ou enco- re sur JeanDe Gribaldy, sur le boxeur Jean Josselin” explique Christian

C hristian Millet a pour ainsi dire réparé l’histoire. “En me baladant sur Internet, je me suis rendu compte que toutes les grandes villes avaient leur page Facebook “d’antan” comme Paris et bien d’autres… Toutes sauf Besan-

L’entrée de Besançon par la porte taillée.

ne surprise. Près de 1 500 personnes suivent activement les publications, sans compter les nombreux com- mentaires, souvent positifs, qui en découlent. ChristianMillet met du cœur à l’ou- vrage. Tout ceci sans aucune contre- partie. Il le fait pour sa ville, pour sa passion de l’histoire. Chaque jour, il poste une photo ou une carte pos- tale d’un lieu de Besançon des années 1900. “Ce qui me prend le plus de temps n’est pas de poster mes pho- tos ou mes cartes postales mais de les trouver dans les brocantes.Chaque week-end, je pars à la recherche de pièces. Je reçois beaucoup d’encou- ragements : c’est comme cela que je me paye” dit-il d’un ton amusé. Depuis avril, quelques pépites ont déjà été dévoilées à l’image de cet- te photo dans la cour centrale du musée duTemps où trônait une sta- tue aujourd’hui disparue, ou enco- re cette photo de Saint-Ferjeux où on aperçoit la place de la Bascule (bascule disparue également), les rives du Doubs, le tramway dans la ville, le kiosque de Granvelle, les col-

çon. Je me suis alors lancé en avril” explique le Bisontin (56 ans). Depuis le printemps, sa page Facebook fait toujours plus d’adeptes au point de créer chez son créateur une certai-

Millet. À chacune de ses publications, il cite ses sources et vérifie l’exactitude des lieux. Lorsqu’il y a un dou- te, il préfère ne pas publier. Le passionné d’histoire a un autre jeu : publier une ima- ge et demander aux personnes de recon- naître le lieu. Avec ChristianMillet, un pan de l’histoire bisontine se dévoile sur les réseaux sociaux. Preuve que Facebook,utilisé à bon escient, n’est pas qu’un recueil de sot- tises. n

Un jeu : découvrir le lieu.

Christian Millet, ici au Palais Granvelle, a publié une carte postale où la statue d’Antoine Perrenot de Granvelle trônait. La statue Perrenot de Granvelle.

E.Ch.

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