La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

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l Interview Le président de la Confédération des commerçants de France “Les coopératives de centre-ville seront un modèle puissant” Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, sera à Besançon le 24 octobre pour présenter un dispositif qui selon lui va révolutionner la force commerciale des centres-villes : la coopérative. Explications.

L a Presse Bisontine : Qu’est-ce qu’il manque aux centres-villes pour rivaliser à armes égales avec les périphéries tenues par de grands groupes privés ? Francis Palombi : Nous avons consacré beaucoup de temps à travailler sur un outil qui à mon sens sera capital pour l’avenir des centres-villes : les coopé- ratives de développement économique de centre-ville. C’est après avoir regar- dé tout ce qui se faisait en terme d’as- sociations commerciales dans les pays d’Europe et également en Amérique du Nord que nous avons travaillé à l’élaboration d’un tel outil. L.P.B. : Que vous ont inspiré ces exemples étrangers ? F.P. : Nous avons notamment décou- vert enAmérique du Nord, États-Unis et aussi Canada, l’existence de socié- tés de développement commercial, basées sur le même régime que notre loi de 1901, mais qui intègrent forte- ment les acteurs publics. Le système veut qu’une fois qu’un investissement est acté par la société de développe- ment, tout le monde est obligé d’y adhé- rer. Ce qui donne des moyens consi- dérables à ces structures. Si dans un

périmètre donné, on recense 350 entre- prises (commerçants, artisans, pro- fessions libérales), les 350 cotiseront. Dans une ville de Lozère que je connais bien, 23 personnes adhèrent à une association commerciale alors que 222 entreprises ont été recensées… Cette façon de voir change la donne. L.P.B. : Et c’est ce genre de modèle que vous souhaitez importer en France ? F.P. : À la différence près qu’en Fran- ce, ce serait inconstitutionnel d’obli- ger quelqu’un à cotiser à une struc- ture. On a donc créé un nouveaumodèle

semestre.

L.P.B. : Quels sont les avantages d’un tel sys- tème ? F.P. : Il est pensé pour redonner toute sa force, sa vie et sa représentativité au commerce de proximité. Il ne s’agit pas d’être en guerre contre les zones commerciales mais de lutter à armes égales. Les franchisés, qui participent rarement aux associations locales de commerçants, s’engagent à intégrer de telles structures. Le principe de la coopérative étant “un homme, une voix”, ce modèle doit rassembler l’en- semble des forces du commerce. Une union commerciale n’est pas suffisante pour dynamiser un commerce de centre- ville. Ces coopératives fonctionneront avec des “directeurs de centre-ville” comme il y a des directeurs de galerie commerciale., et avec des budgets pré- vus basés sur un pourcentage de la C.F.E. L.P.B. : Quoi qu’on fasse, le commerce élec- tronique ne bouleversera-t-il pas ces sché- mas ? F.P. : Si les coopératives se constituent et ont la puissance prévue, elles pour- ront utiliser les outils des grands acteurs

Francis Palombi est à la tête d’une confédération qui regroupe au total 350 000 entreprises et 1 million de salariés.

qui a débouché sur ce concept de “coopérati- ve de développement économique de centre- ville” que nous présen- terons à Besançon le 24 octobre. Ce principe d’une coopérative de gestion d’un centre-vil- le n’existe pas à ce jour en France. Il a été pré- senté il y a dix jours à la secrétaire d’État au CommerceMartine Pin- ville et va être expéri- menté dès ce second

“Une union commerciale n’est pas suffisante.”

que sont Amazon, Booking, ou autre. Chaque coopérative, sur son périmètre, aura une plate-forme d’achat sur Inter- net. Dans la ville de Besançon, tous les commerçants de la coopérative pourront vendre sur Internet par l’in- termédiaire d’un site, soutenu égale- ment par les collectivités qui feront partie intégrante, tout comme les chambres consulaires, de ces coopé- ratives de développement commercial. Avec ces coopératives, on crée unmodè- le puissant qui rassemble tous les

acteurs.

L.P.B. : Qu’attendez-vous de ces premières assises nationales du commerce de proximi- té à Besançon ? F.P. : J’en attends d’abord un effet de rassemblement des forces actives pri- vées et publiques autour de cette thé- matique. Et la promotion de ce genre d’initiatives comme ces coopératives qui contribueront au développement des centres-villes. n Propos recueillis par J.-F.H.

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