La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

En ouvrant l’an dernier un magasin de fleurs dans la galerie commerciale de la place Cassin à Planoise, Stéphane Bonnouvrier complète sa stratégie d’implantations de proximité. La proximité puissance 4 l Planoise Un magasin de fleurs

Deux jeunes entrepreneurs vont ouvrir un concept nouveau de restaurant basé sur la célébrissime flammekueche alsacienne. Ils ont monté leur première affaire à Paris, et ça cartonne. L’Alsace à Besançon l Projet À la place du Rive gauche

“L e marché aux fleurs” a ouvert ses portes l’an dernier. Pendant plusieurs années, un rideau métallique barrait l’entrée de ce commerce qui prenait l’ap- parence d’une friche. L’oppor- tunité s’est présentée quand le propriétaire d’Intermarché, pour lequel Stéphane Bonnouvrier livrait des fleurs au rayon libre- service, a sollicité ce dernier pour occuper ce local vide de la galerie commerciale.Après une expérience peu concluante au centre-ville de Besançon, il a donc choisi un quartier péri- phérique. Un choix bien réflé- chi. “Nous avions ouvert un magasin place du Marché à Besançon mais nous n’avions pas pris conscience que sans un parking à proximité, les gens ne pouvaient pas transporter les compositions qu’ils ache- taient. On a donc décidé de fer- mer notre boutique au centre et chercher ailleurs” indique Sté- phane Bonnouvrier. Avec l’ouverture de ce nouveau magasin de fleurs, l’entrepre- neur complète sa stratégie d’im- plantations de points de ven- te. Sous une autre enseigne - “Le Petit coquelicot” -, il est déjà présent à Devecey (en repre- nant en 2004 le magasin créé par son père vingt ans plus tôt), puis à Pouilley-les-Vignes dans la galerie de Super U, magasin acheté en 2011, et également à École-Valentin où il a créé son enseigne un an plus tard. Avec l’ouverture du “Marché aux fleurs” à Besançon-Cassin, c’est donc la cinquième créa- tion ou reprise pour ce profes- sionnel des fleurs.Avec une spé- cificité à chaque fois : “Ici à

succès de ce nouveau magasin. “Il faut que ça monte en char- ge progressivement. D’ici un an, on pourra dire si on a réussi ou pas” analyse le patron. Si le marché de la fleur est enco- re très peu touché par la concur- rence sur Internet, Stéphane Bonnouvrier est bien conscient qu’en période de crise, la fleur est encore moins perçue com- me un produit de première nécessité. Il sait qu’avec 4maga- sins, il est au milieu du gué et doit sans doute réfléchir à l’ou- verture d’autres points de ven- te, ailleurs dans le Grand Besan- çon, pour voir son projet d’entrepreneur s’épanouir plei- nement. À l’image des fleurs qui garnissent son magasin. n J.-F.H.

Cassin, il y a beaucoup de pas- sages dans la galerie, mais le panier moyen est inférieur, de l’ordre de 10 euros. Dans notre magasin de Pouilley, c’est plu- tôt 15 à 17 euros, une vingtai- ne d’euros à Devecey et entre 23

Jacques- Henri Strubel (à gauche) et Alexandre Hidier ouvrent “L’Alsacien” début novembre à la place de l’ancienne brasserie Rive gauche.

et 25 euros à Éco- le-Valentin. La rentabilité des magasins n’est donc pas la même d’un sec- teur à l’autre” dit- il. Avec des charges plutôt lourdes dans ces locaux de Pla- noise, il faut donc calculer au plus près pour pré- tendre au plein

“Le panier moyen est inférieur.”.

E ux aussi croient en Besançon et à son centre-ville, à tel point qu’ils viennent s’y installer pour y vivre. L’histoire de ces deux copains d’école de manage- ment qui se sont retrouvés à Paris est savou- reuse, autant que les tartes flambées dont ils se sont fait une spécialité. Le premier vient d’Alsace. Jacques-Henri Strubel est fils d’au- bergiste originaire de Kintzheim, au cœur du vignoble alsacien où sa famille fait, paraît-il “une des meilleures tartes flambées d’Alsace.” Dès l’adolescence, le jeune homme se dit qu’un jour, il fera “rayonner l’esprit alsacien à travers le monde (sic).” Au hasard d’une rencontre avec Alexandre Hidier et après avoir chacun fait leurs stages de fin d’études à l’étranger, ils se retrouvent tous les deux à travailler autour d’un projet commun. L’idée s’impose d’elle- même : créer un restaurant de tartes flambées alsaciennes à Paris. Ils dépoussièrent quelque peu le concept, “tout en gardant le savoir-faire traditionnel dans la fabrication” et ont l’op- portunité d’ouvrir en octobre 2014 (ils sont alors à peine 24 ans), leur restaurant au cœur du Marais à Paris. “Nous avons travaillé le concept avec des tireuses à bière en libre-service, des bippers d’appel semblables à des sous-bocks,

prévenant les clients quand leur commande est prête et ce sont eux qui vont les chercher à la cuisine, etc. Un peu comme à la maison” résu- ment les deux associés. Le concept cartonne, ils ont embauché 7 salariés dans leur premiè- re affaire à Paris. Et c’est ce même concept qu’ils vont importer à Besançon. Au hasard d’une discussion avec le concessionnaire Patrick Metz (une connais- sance de la famille Strubel), ils ont l’occasion de découvrir que le fonds de commerce du Rive gauche (au bas de la Grande rue à côté du pont Battant) est à vendre. Banco ! Les banques bisontines (rassurées par la banque parisien- ne des deux compères) jouent le jeu et les tra- vaux peuvent démarrer. “L’Alsacien” ouvrira ses portes dans deux mois. “Nous recruterons pour démarrer trois temps plein et nous serons également présents en sal- le et en cuisine.” Pour eux, un emplacement au cœur de ville allait de soi. “Quand on vient dans un endroit comme ça, c’est aussi pour le cadre et l’environnement. Cet emplacement est idéal pour une telle activité.” “L’Alsacien” aura une capacité de 130 couverts. Ça sent bon le suc- cès… n J.-F.H.

Stéphane Bonnouvrier a renoncé au centre-ville de Besançon pour axer sa stratégie sur la périphérie.

l Quartier Saint-Claude On y trouve chaussure à son pied depuis plus de 50 ans

reconnaît que monter ce genre de commerce indépendant est plus compliqué aujourd’hui, il reste persuadé de leur utilité. “La qualité, le service et le conseil font la différence. Le petit com- merçant peut s’en sortir s’il se démarque. Ça ne sert à rien d’es- sayer de se battre sur les prix.” Comme le confirme l’une de ses clientes, Laurence, qui vient se chausser ici depuis 16 ans. “Dans les grandes chaînes de maga- sin, on n’aura pas le conseil et depuis Internet, impossible d’es- sayer.” Preuve que la proximi- té reste une valeur sûre et appré- ciée. n S.G. Sur simple coup d’œil, Albert Cramaro et sa femme savent quelles sont les chaussures qui vous iront.

de satisfaction pour moi de voir des gens repartir avec les bonnes chaussures au pied et d’avoir pu les soulager un peu.” Car, dans son magasin, se trouvent aussi des chaussures médicales, de confort ou même tannées natu- rellement (sans chrome et sans solvant pour les allergiques). Les podologues donnent régu- lièrement son adresse à leurs patients.

Le magasin Cramaro, situé à l’angle de la rue de Vesoul et du boulevard Léon Blum, est une référence pour toutes les personnes qui ont des difficultés à se chausser correctement.

I l s’est spécialisé dans les petites et grandes poin- tures, mais aussi les pieds sensibles, diabétiques, les grandes largeurs… “Au fur et à mesure des années, nous sommes allés un peu plus loin” , précise Albert Cramaro, son actuel propriétaire. Son prédé- cesseur avait ouvert le maga- sin dans au milieu des années soixante et très vite, il s’est impo- sé dans le quartier Saint-Clau- de. Il faut dire que ce type de commerce indépendant est rare en France. Les personnes qui chaussent très petits ou très grands doivent généralement se tourner vers les plus grosses agglomérations (Paris, Lyon)

pour trouver quelques modèles. Ici, en plus de proposer des tailles allant du 31 au 46 pour les femmes (voire 47), on bénéficie d’un large choix. Baskets mode, nu-pieds, bottes, talons hauts, chaussons… “Nous travaillons avec des maisons italiennes.” Une évidence pour Albert Cra- maro, lui-même originaire du pays, et pour qui la qualité pri- me avant tout. “Là-bas, les gens apportent de l’importance à leur apparence. La chaussure, c’est une institution !” À le voir avec ses clients, on s’aperçoit rapidement que le conseil est comme une seconde nature chez lui. “Il faut aimer ce que l’on fait. C’est une gran-

Pourtant, rien ne prédestinait ce tourneur méca- nicien de forma- tion à devenir chausseur conseil. “J’ai tou- jours aimé les chaussures. Mon beau-père se chaussait là, quand j’ai appris que le magasin se vendait, j’ai sauté sur l’occa- sion.” Et s’il

Un ancien tourneur mécanicien.

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