La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

COMMERCE

Des cosmétiques “green”

La maison de parfums parisienne Honoré des Prés prend racine à Besançon Son dirigeant, le Bisontin Christian David, a su s’im- poser dans le milieu très fermé des parfumeurs en proposant des produits uniques, 100 % naturels.

C atherineDeneuve,JessicaAlba… Elles portent toutes l’eau de par- fum“Vamp àNewYork” :mélan- ge de tubéreuse, rhumet vanille bourbon. “C’est notre ultra best-seller” , confie même Christian David. “Un par- fum solaire, très floral.” Ce Bisontin d’origine l’a imaginé avec Olivia Gia- cobetti, “l’un des plus grands nez au

monde” , avec qui il collabore pour créer ces “purs extraits de nature.” Depuis la création de sa maison en 2008, ce sont 8 à 9 parfums qui sont ainsi sortis des ateliers avec cette dif- ficulté supplémentaire du “tout natu- rel”. Sans produits issus de la pétro- chimie, sans parfums de synthèse, sans colorants, sans phtalates, sans tests

sur animaux ni matières premières d’origine animale ou de produits agres- sifs pour la peau… “C’est presque com- pliqué d’arriver à quelque chose qui sente bon !” , s’amuse le dirigeant. Mais le résultat est là. Distribués dans les grands magasins dont les Galeries Lafayette ou le Bon Marché à Paris, et dans plus de 15 pays à travers le monde (Japon, États-Unis, Angleterre, Russie…), les parfums Honoré des Prés séduisent. “Nous comp- tons beaucoup de jeunes mamans dans notre clientèle qui ne veulent plus de produits agressifs.” Après une longue carrière chez Dior et chez Sisley passée à la création de produits, où il a notamment dévelop- pé la gamme Dior Homme, HydrAc- tion ou encore Sisleÿa, Christian David a décidé naturellement de se lancer à son compte. Inspiré sans doute par sa maman qui tenait l’ancienne parfu- merie Keros à côté de la place du Mar- ché à Besançon (aujourd’hui Nocibé), mais guidé aussi par un esprit entre- preneurial. Une façon de gagner “en liberté créative” et de revenir à quelque chose de plus naturel, que n’ont pas les grandes maisons.

“Nous ne sommes pas nombreux dans le monde à avoir cette expertise dans la cosmétique de luxe avec une signa- ture écologique.” Car depuis trois ans, il a aussi développé des vernis à ongles bio sous la marque Kure Bazaar avec l’ex-mannequin Kartika Luyet. Ici enco- re, il a fallu imaginer “une formule très spéciale et compliquée” , en retirant le maximum de produits chimiques pour arriver à 85 % d’ingrédients d’origine naturelle. L’idée lui est venue lors de ses voyages aux États-Unis. “À New York ou Los Angeles, il y a des bars à ongles à tous les coins de rue et j’avais pris l’habi- tude d’y aller. Le vernis est tellement agressif que je me suis dit : c’est fou qu’il n’existe rien de plus sain.” Pas question d’ailleurs de s’arrêter en si bon chemin. Avec sa sœur, Lucile, et son réseau, il lance des produits spé- ciaux de soin pour les ongles et les mains (baumes traitants, crèmes…) à compter de cette mi-septembre. Et si son activité est devenue parisienne et internationale, “le siège social et l’ex- pédition de produits restent à Besan- çon.” n S.G.

Christian David, entouré de Kartika Luyet et Catherine Deneuve à l'ouverture de la suite Kure Bazaar au Park Hyatt Paris Vendôme (photo C.R.E.D.-Le Parisien Économie).

Le Bisontin collabore avec Olivia Giacobetti, parfumeuse française.

SANTÉ

Au jardin, on se sent bien

Soigner sans avoir recours aux médicaments Rachel Valladont est une infirmière Asalée. Elle travaille au sein de la maison médicale du quartier Saint-Claude à Besançon et propose des accompagne- ments thérapeutiques innovants autour notamment d’un jardin partagé.

Le jardin (en arrière-plan) profite aussi bien aux patients qu’aux élèves du lycée Saint-Jean qui en profitent depuis leur salle de classe, ainsi qu’à l’école voisine Saint- Bernard.

A salée (qui signifie Action de santé libérale en équi- pe) est née en 2004 dans les Deux-Sèvres sous l’impulsion d’un médecin qui voulait prendre en charge de façon plus qualitative les patients, en collaboration avec les infirmières. C’est l’idée tou- te simple que le patient peut aussi être acteur de sa santé et qu’il ne suffit pas de lui dire : “Il faut faire de l’exercice” ou “Ne mangez plus ceci” pour fai- re avancer les choses, comme l’explique cette infirmière bison- tine, à l’approche très huma- niste. Son but : aider chaque patient à vivre mieux avec la maladie sans prescrire de traitement, tout en faisant un compte ren- du au médecin de ses consulta- tions. “Je cherche à créer une relation de confiance et rompre avec cette hiérarchisation médi- cale.” La démarche va même

jusqu’au changement de pos- ture : “Il faut qu’on arrête, nous soignants, de vouloir prescrire ce qui est bien pour le patient et faire en sorte qu’il décide lui- même ce qu’il veut” , explique Rachel Valladont. Ses patients ont des patholo- gies variées : diabète de type II, problèmes cardiovasculaires,

cun partage sa compétence (cou- ture, patchwork…) “Cela per- met aux personnes d’être valo- risées et du coup, de prendre davantage soin d’elles.” Un effet boule de neige que cet- te infirmière met à profit aus- si bien au moment et après dia- gnostic, qu’en amont avec des actions préventives. Au prin- temps dernier, elle a ainsi créé un jardin partagé au sein du lycée Saint-Jean, qui a complè- tement adhéré à la démarche en agrégeant au projet théra- peutique un projet éducatif pour ses élèves. Une première du gen- re en France, mise en place aus- si à Pontarlier par une autre équipe Asalée. “Ce jardin a plusieurs vocations : créer du lien, sortir de la mai- son de santé, se bouger pour bêcher, planter…” Et cela fonc- tionne ! “Au ressenti personnel, les bénéfices se voient, mais quand on constate même que

troubles cognitifs et “plusieurs cas aussi de burn-out.” Au-delà des consul- tations, elle a déci- dé d’organiser pour eux des sessions de marche, deux fois par semaine. Elle a aussi mis en pla- ce des ateliers mémoire ou ali- mentation. Parmi ses derniers projets en date : la créa- tion d’un atelier artistique où cha-

Du burn-out aux troubles cognitifs.

si !” , lance l’un d’entre eux. L’éco- le projette d’ailleurs de finan- cer une serre et un cabanon pour aller encore plus loin. Et d’autres projets germent déjà dans la

tête de Rachel Valladont com- me la création d’un poulailler, d’un rucher ou de journées débat avec les patients. n S.G.

leurs analyses de sang sont meilleures, on est très satisfait.” Les élèves aussi y trouvent un intérêt : “Prévenir l’obésité, le diabète…” et “ça fait joli aus-

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