La Presse Bisontine 180 - Octobre 2016

gistré à Besançon est supérieur de cinq points au taux de pauvreté de son agglomération. Parmi les catégo- ries les plus vulnérables, la catégo- rie des moins de 30 ans est celle où le taux de pauvreté est le plus impor- tant : 32,4 %. Besançon se situe dans la moyenne des villes de même stra- te. l ‘ 10 135 15 La Presse Bisontine n° 180 - Octobre 2016

BESANÇON

L e c h if f re

PETITE ENFANCE Intégration des enfants handicapés La crèche leur ouvre les bras aux polyhandicapés Six enfants polyhandicapés sont accueillis à la crèche des Clairs-Soleils. Leur intégra- tion avec d’autres enfants valides fonctionne mais nécessite néanmoins des moyens spécifiques. Visite dans ce centre unique en France

C’ est le nombre de ménages bisontins qui se situent sous le seuil de pauvreté (984 euros mensuels), un chiffre en évolution selon l’analyse

des besoins sociaux. 19,8 % de la population bisontine est dans une situation socia- le inquiétante. Le taux enre-

L es enfants ont, paraît-il, l’im- mense faculté à s’adapter, à ne pas juger. La preuve à la crèche des Clairs-Soleils à Besançon d’une capacité de 31 places, dont 6 sont réservées aux enfants polyhandicapés de l’A.D.A.P.E.I. du Doubs, âgés de 3

mois à 6 ans. Ici, lorsqu’un bambin polyhandicapé ne parvient pas à attraper un jouet parce qu’il a des difficultés à se mou- voir, c’est son camarade, valide, qui se déplace pour le lui donner. C’est beau et dur à la fois. “Dès le plus jeune âge,

les enfants sont attentifs et perçoivent les difficultés des autres, confirme Lau- rence Berreur, directrice de l’établisse- ment. Cela enrichit chacun.” Dans l’un des couloirs, les balancelles cohabitent avec des poussettes ou des jeux spé- cialement conçus pour ces enfants. Le

lieu est atypique et ne ressemble pas aux 14 autres crèches municipales. Pour autant, aucune différence n’est faite entre les têtes blondes…Ou peut- être une, qui concerne les repas et des- serts : “Les enfants handicapés ont le droit à des desserts sucrés car ils ont un peu plus de mal à se nourrir… Ce que n’ont pas les autres qui regardent souvent avec envie mais comprennent” évoque une des encadrantes. Le personnel est d’ailleurs formé.Trois agents aides médico-psychologiques salariés de l’A.D.A.P.E.I. travaillent ici. Des salles de motricité et de rééduca- tion sont spécialement conçues pour accueillir les 6 bouts de chou avec des lits qui montent et descendent afin de faciliter les “soins”. Cette volonté d’in- clusion des enfants handicapés “est un choix politique” rappelle Rosa Rebrab, conseillère municipale déléguée à la Petite enfance à Besançon. Ouverte depuis 2011, la crèche des Clairs-Soleils a spécialement été conçue pour accueillir ces enfants avec un envi- ‘

ronnement dépassant les normes habi- tuelles usitées en crèche, tant en ter- me d’encadrement que de matériel à disposition. Dans le réseau U.N.A.P.E.I., l’initiati- ve bisontine par son organisation est unique en France. C’est l’A.D.A.P.E.I. qui gère les admissions : “C’est un dis- positif original qui fonctionne très bien en partenariat avec Besançon. Avec 6

places, nous pouvons répondre à la demande” confirme l’A.D.A.P.E.I.Au total, 8 enfants handica- pés ont été accueillis en 2014 à Clairs-So, 7 en 2015, 6 en 2016. D’autres, handicapés plus légers, sont répartis dans les autres crèches. Les attri- butions de places donnent la priorité à ces enfants. Comme le souligne l’af- fiche : “Petit Bisontin deviendra grand”. n E.Ch.

“Les enfants valides sont attentifs aux enfants poly- handicapés” confie Laurence Berreur, directrice de la crèche des Clairs-Soleils.

Une différence, les desserts sucrés.

E t la médaille revient aux deux élus du Front natio- nal de Besançon. Jeudi 15 septembre, alors que le conseil municipal de Besan- çon se terminait après 4 heures de débat, Julien Acard et ‘ F.N. et olympisme Philippe Mougin sont parvenus à réveiller toute l’assemblée. Ils ont voté contre le point 53. Motif : “Nous ne voulons pas subven- tionner un sportif à double nationalité qui ne concourt pas pour la France aux J.O. mais pour l’Algérie.” Il s’agit deMed- hi Messaoudi, Franco-Algé- rien. Seul bémol : la subven- tion ne revient pas à l’athlète mais au Centre pugilistique bisontin (C.P.B.). Pour le F.N., on décerne la médaille de la mauvaise foi. l L ’ h u m e u r

ÉTUDIANTS

Slow food

Depuis trois ans, les étudiants francs-comtois se voient proposer un panier de fruits et légumes frais toutes les deux semaines à moindre coût. L’initiative séduit même le personnel des campus et se fait en circuit court. Bien manger quand on est étudiant, c’est possible

F inis les fast-foods et l’irrem- plaçable assiette de pâtes, les étudiants se mettent au vert avec le projet “Poêle de carottes”. D’abord lancé en 2013 pour la corporation médecine, kiné- sithérapie et pharmacie par le pré- sident de la B.O.U.D.U., Thibaut Steinmetz, il a ensuite été repris par la Fédération des associations étudiantes de Franche-Comté (B.A.F.) pour l’étendre à l’ensemble de l’Université de Franche-Com- té. L’objectif étant de conserver une alimentation saine et équilibrée comme on peut la trouver au sein de son cocon familial, mais aussi de lutter contre la précarité étu- diante, “problème allant souvent de pair avec un sacrifice de l’équi- libre alimentaire” selon la B.A.F. Pour 5 euros, on pouvait ainsi s’of- frir entre 3 et 5 kg de fruits et légumes de saison. Depuis l’an der-

mandes se font sur réservation. Une bel- le façon aussi de sou- tenir les circuits courts puisque la majorité des produits sont locaux, la B.A.F. travaillant avec la Sapam à Pirey. Un commerce de gros spécialiste dans le grand Est des fruits et légumes primeurs. Ce sont les référents bénévoles des asso- ciations adhérentes qui

nier, ce tarif a encore subi un régi- me passant à 2 euros les 3 kg. “Cela a permis aux personnes qui en vou- laient plus d’en prendre plus, en multipliant le nombre de paniers allégés, et d’éviter au contraire le gaspillage pour ceux qui vivent seuls” , remarque Clément Faivre, étudiant en 3 ème année de médeci- ne. Ce jeune originaire, du Haut- Doubs, passe aussi commande par “simplicité” comme beaucoup d’autres. “En courses, on ne pense pas toujours à en prendre et les recettes fournies avec les paniers aident bien pour savoir comment les cuisiner !” En hiver, on constate globalement qu’il y a plus de commandes qu’au printemps. Mais cela fonctionne bien, à tel point que même le per- sonnel universitaire s’est pris au jeu et fait son marché. Les com- ‘

2 euros les 3 kg.

se chargent de confectionner les paniers. Organisée dorénavant à plus grande échelle, la livraison des paniers se fait au sein des res- taurants universitaires bisontins le lundi toutes les deux semaines en accord avec le C.R.O.U.S. n S.G.

La composition des paniers arie selon les saisons et les approvisionnements.

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